7 mai 1995, ville de Dijon, c'est le soir des élections présidentielles. Tout le monde regarde avidement les résultats...Chirac passe, la foule se déchaine dans les rues, les banderoles à l'effigie de l'homme se déploient...
Joachim Beauchard fait étape dans cette ville. Il doit amener un tirage très limité d'images anciennes d'Epinal en Italie, près de Venise. Dans le train qui l'amène à Dijon, il fait la connaissance d'un drôle de personnage qui s'intéresse aux moitiés, aux traits d'union, aux demis, aux 50-50...
Dans sa chambre, Miryam revient d'Italie et fait escale aussi en Bourgogne, non seulement pour voir son petit ami mais surtout pour voter.
Ces deux personnages se croisent dans la rue, sans se voir, vont s'installer dans des hôtels qui se font face et regarder la télé au même moment. Mais, c'est avec un grand désespoir que Joachim voit la victoire de Chirac. Il décide d'aller manger dans un restaurant tranquille. A la table voisine est installée Miryam... et ils vont se partager une bouteille de vin... Coïncidence ou heureux hasard?
Demi-tour est un album qui se distingue de par son originalité, sa trame et son découpage. En effet, lors des premières planches, l'on passe de Joachim à Miryam d'une case à l'autre, jouant ainsi sur le parallèle entre les deux personnages, pour finalement les réunir dans ce restaurant.
On retrouve ici le duo Peeters et Boilet, déjà rencontré dans «
Tokyo est mon jardin» que j'avais particulièrement affectionné.
Plus ancré dans la réalité, cet album est parfaitement maîtrisé, tant au niveau narratif qu'au dessin. En effet,
Frédéric Boilet, de par son crayonnage épuré et fin, a su rendre vie à ce récit. Les couleurs sont vives et finement travaillées. Peeters décrit avec ferveur cette rencontre et les deux personnages sont très attachants.
Demi-tour... Droite!