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EAN : 9781982148034
592 pages
Simon & Schuster (23/06/2020)
2.5/5   4 notes
Résumé :

Quatrième de couverture :

John Bolton served as National Security Advisor to President Donald Trump for 519 days. A seasoned public servant who had previously worked for Presidents Reagan, Bush #41, and Bush #43, Bolton brought to the administration thirty years of experience in international issues and a reputation for tough, blunt talk. In his memoir, he offers a substantive and factual account of his time in the room where it happened.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

+++++ LA PIÈCE OÙ CELA S'EST PASSÉ +++++

Il est extrêmement rare qu'un ouvrage soit si explosif pour une personne, en l'occurrence le Président des États-Unis, que les mémoires que l'ancien chef de la sécurité nationale américaine vient de publier ce 23 juin 2020 "The Room Where It Happened" ou 'La pièce (de la Maison-Blanche) où cela s'est passé'.

Je ne compte pas y aller par 4 chemins, l'auteur John Bolton ne m'est guère sympathique, pour cela il appartient trop à ce clan d'ultras Républicains de droite des Bush, Cheney et consorts, mais si ce pavé réussit à déloger l'actuel occupant de la Maison-Blanche ou qu'il ne soit pas réélu le 3 novembre prochain, je dis "OUF" et bon vent !

Je n'ai jamais compris qu'une telle nullité ait pu embrasser la plus haute fonction d'un des États les plus puissants du monde. Il y a eu un temps où Donald Trump m'a fait rigoler avec l'énormité de ses bêtises, mais à un niveau si étonnement bas cela devient vite lassant et même agaçant. Et il y a, bien entendu, pire : la sécurité dans le monde et sa manie de provoquer, tout à fait inutilement, par des déclarations débiles et provocatrices ou des tweets "à la gomme" de la tension dans le monde.

La liste des pays frappés par ses oukazes ou plaisanteries malveillantes est devenue longue, quand bien même si ses connaissances géographiques sont lamentablement limitées (comme j'ai eu l'occasion d'expliquer ici le 31 mars dernier). Citons, dans le désordre, la Chine, l'Union européenne, l'Iran, l'Amérique centrale et latine etc. Par contre, sa politique envers certains pays telles la Russie de Poutine, la Turquie d'Erdogan et la Corée du Nord manquent toute logique. Et envers un régime primitif comme l'Arabie saoudite ce génie se montre d'une indulgence douteuse. Ses initiatives dans le contexte multilatéral sont à pleurer d'inconsistance, à l'ONU, l'OTAN, l'Organisation Mondiale de la Santé, l'environnement et le climat, il passe son temps à semer la zizanie et à freiner tout progrès.

Contrairement à quelqu'un de normal, Trump n'apprend jamais rien, parce que en narcissique pathologique, il sait tout mieux que qui se soit et a raison d'office. Ce diagnostic n'est pas le mien naturellement, mais celui du psychiatre Craig Malkin et 27 de ses collègues américains dans un ouvrage intitulé : "The Dangerous Case of Donald Trump" (le cas dangereux de D.T.) et dont j'ai fait une critique le 21 janvier 2018.

L'occupant de la Maison-Blanche a évidemment essayé d'interdire la publication du volumineux livre de John Bolton, 577 pages, parce qu'il dévoilerait des secrets dangereux pour la sécurité nationale des États-Unis. Comme une bonne semaine avant la date de sortie il y avait déjà plein de citations dans la presse, la Cour n'a pas accepté la requête présidentielle. L'auteur, un maniaque de sécurité, n'est d'ailleurs pas le genre de personnage à diffuser des renseignements qui mettraient son pays en péril.

Nous avons tous vu, malheureusement de gré ou de force, cet homme ultra raisonnable à l'oeuvre, entendus et lus ses mots et tweets de profonde sagesse et pourtant ce livre est une mine de faits et anecdotes inconnus sur ce saltimbanque politique.

John Bolton, né en 1948 à Baltimore dans le Maryland, a eu une belle carrière politique, entre autres un an comme ambassadeur des États-Unis à l'ONU (2005-2006), avant de devenir du 9 avril 2018 au 10 septembre 2019 le conseiller à la sécurité nationale.
Il écrit qu'il lui a fallu environ un mois pour comprendre comment les choses se passaient à la Maison-Blanche, tellement que la gestion y est chaotique.

Bien que le style de l'auteur est très factuel et parfois même carrément sec, cette "White House Memoir" contient une pléthore de situations cocasses, certaines à la limite du ou déjà au-delà du ridicule et que je vous laisse découvrir.
L'auteur a rajouté en fin de volume un index fort détaillé (34 pages) qui vous permet de cibler aisément les victimes de votre choix, par exemple les hauts conseillers familiaux : sa fille Ivanka et son beau-fils, Jared Kushner, l'autoproclamé expert du Moyen Orient et grand pote de Benyamin Netanyahu.

Une petite anecdote tout de même. du temps de Theresa May à 10 Downing Street comme Premier ministre s'engageait avec l'auguste visiteur Trump un échange de vues sur le nucléaire où il devint vite apparent que ce dernier ignorait tout bêtement que le Royaume-Uni était une puissance atomique. May sauva, au bout d'un moment pénible de gêne, la situation en abordant un tout autre sujet de conversation.

Honnêtement, je ne comprendrai jamais qu'un parti politique comme les Républicains a pu envisager de soutenir la candidature au plus haut poste d'un énergumène comme Trump. À mes yeux les leaders du "Grand Old Party" assument une très large responsabilité dans l'actuelle débâcle aux États-Unis et ont perdu énormément de prestige. C'est grâce à la majorité républicaine au sénat, en outre, que la procédure d'impeachment ou de destitution s'est hélas avéré impossible. Mais le diable pour le maître psychologue Trump s'appelle Obama "of course".

Sa catastrophique "gestion" de la pandémie et sa réaction stupide et insultante à l'assassinat du pauvre noir, George Floyd de 46 ans, par la police à Minneapolis, le 25 mai dernier, feront peut-être qu'une majorité d'Américains voteront le 3 novembre prochain un candidat à la présidence qui soit moins timbré.
À Washington, certains commentateurs se posent déjà la question, si en cas de victoire de Joe Biden, Trump s'en ira volontairement de la Maison-Blanche ou s'il faudra, au contraire, l'éloigner manu militari ?
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