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EAN : 9782072988370
64 pages
Gallimard (03/02/2022)
4.22/5   162 notes
Résumé :
"Faire mentir le passé pour mieux faire haïr au présent... et ainsi inventer un futur détestable."Éric Zemmour aime à se faire passer pour un intellectuel et l'histoire occupe une place à part dans la construction de sa figure publique. Conscient de la force de frappe idéologique de l'histoire et de son attrait auprès du public, il se targue d'un savoir sur le passé qui lui donnerait une compréhension intime et profonde des dynamiques à l'oeuvre aujourd'hui. Mais Ér... >Voir plus
Que lire après Tracts, n°34 : Zemmour contre l'HistoireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
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Lecture de circonstance.
Un "Tract" documenté, clair et précis, à l'image de l'excellente collection.
Un numéro sans appel pour en finir avec toutes les contre-vérités assenées par l'extrême-droite française sans contradiction médiatique.
Indispensable.

Le rappel de la mémoire.
Le "roman national" est une histoire d'aucuns s'avancent à fabriquer dans un but idéologique. Un collectif d'historiens à choisi le parti de la vérité. Scientifique mais accessible au plus grand nombre. Un ouvrage de salubrité publique pour rompre avec la "petite chanson décliniste et complotiste".

Attention un facho peut en cacher unE autre...
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Un livre découvert grâce aux commentaires de babeliotes que je remercie.

Je ne m'intéresse pas aux écrits d'Eric Zemmour dont les opinions sont à l'opposé des miennes: haine de l'étranger, du musulman, mépris des handicapés, mépris des femmes et des homosexuels. A cela s'ajoutent les attaques contre les médias par un homme qui s'en est bien servi et qui y est encore bien promu par certains, tels CNews et C8.

Néanmoins mon intérêt pour L Histoire et la qualité des historiens m'ont incité à lire ce livre court, très clair et bien argumenté.
En plus du fait que les auteurs démontent toutes les approximations, contre-vérités, et mensonges du polémiste devenu candidat à la Présidence de la République, le plus grand interêt que ce livre a eu pour moi est de m'y révéler qu'Eric Zemmour s'inscrit dans la continuité de cette extrême-droite française qui s'est notamment acharnée contre Dreyfus, a collaboré avec Hitler et s'est opposée violemment au Général de Gaulle lorsque celui-ci a proposé l'indépendance de l'Algérie. Et donc j'ai mieux compris que cette reconstruction de l'Histoire (avec une grande hache, pour paraphraser Perec) a pour but, d'une part, de fantasmer un récit national d'une France aux racines chrétiennes dont l'un des malheurs a été la Révolution Française, et d'autre part, d'exonérer l'extrême-droite de ses turpitudes passés: collaboration de Pétain avec les nazis dans l'extermination des juifs, action terroriste de l'OAS, méfaits de Maurice Papon, etc…La seule différence avec le discours d'extrême-droite traditionnel, et elle est notable, c'est que l'ennemi cette fois ce n'est pas le juif mais le musulman, et les historiens nous montrent comment Mr Zemmour invente une histoire de l'extrême-droite bienveillante avec les juifs (Pétain aurait aidé à sauver les juifs!) et un récit d'une prétention à des racines juives des rois chrétiens, alors qu'il s'agissait en fait pour eux de revendiquer des racines bibliques.

Ceci dit, je ne pense pas que toutes les personnes qui ont l'intention de voter pour Mr Zemmour réalisent l'origine de son discours; et cela me rappelle tristement le cas de toutes celles et ceux qui votèrent, pour leur malheur, en faveur des régimes fascistes au 20ème siècle.

Et quant aux Françaises et Français qui ont lu ses livres (sans doute les mêmes qui dans un autre registre lisent les livres du Professeur Raoult) je doute fort que la rigueur et le sérieux de ce livre d'historiens les convainque, ni même si ils ou elles le liront.
Mais, c'est vrai, et les auteurs ont raison, on ne peut pas se contenter d'ignorer les falsifications de l'Histoire par ce polémiste, il faut aussi les dénoncer, comme l'on doit lutter contre les «fake-News ».
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Zemmour sans amour, résume bien ce polémiste érudit oeuvrant avec ces oeillères sur la vague de la haine de l'autre et l'histoire qu'il s'accommode, sa vision reste dans cette ligne de la droite extrémiste, pour ma part s'évite cet homme, je suis silencieux à ces polémiques, malgré l'audience qu'on lui accorde dans les médias, surtout celle de Vincent Bolloré, désormais il est candidat pour la présidentielle française 2022, Le France dérive vers ce marchepied classique, la haine de l'autre et la stigmatisation de la religion musulmane (Islamisme radicale), le remplacement et toutes ces absurdités que cautionnent ces extrémistes sans idées novatrices, pour la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud, "Éric Zemmour, c'est le camp de la grande bourgeoisie, le candidat de Bolloré", je n'ajouterai rien sur cet homme, il n'en vaut pas la peine, j'ai cette curiosité de ce Tracts n°34 Zemmour contre l'histoire et comprendre cette histoire détournée qu'il sauce sur le pain bénit de sa dialectique haineuse. La déformation de l'histoire, cette propagande antifrançaise des programmes scolaires et cette histoire devenant une « arme politique » que Zemmour s'autorise, clame, hurle, crie et s'enrage, appelle un collectif d'historiens à lui répondre par ce petit manifeste d'histoire pour corriger les lecteurs Zemmouriens égarés par une propagande Orwellienne, et les curieux comme je peux l'être.
Le préambule oppose la nuance et le rapport critique comme base Historique à l'obsession idéaliste et la distorsion du réel comme Zemmour sait le faire, il s'attaque à une histoire vraie qui serait cachée par des élites pour faire mentir le passé et faire haïr ce présent et avoir un futur détestable, notre collectif composés de seize historiens nous offre leur savoir pour faire taire enfin les outrances de Zemmour. A travers ces livres et propos oraux diffusés dans les médias, ce collectif a choisi quelques faits de l'histoire remaniés à la mode Zemmour, ces seize historiens démontent l'imposture des propos orientés par une idéologie d'extrême droite, avec la simplicité des faits, dénombrant l'anachronisme, la déformation abusive des faits, idéalisant toujours son idéologie, antimusulman (religion islamisme radicale), le sexisme, la misogynie, le racisme, le nationalisme et cette haine des autres, son histoire et non l'Histoire se dérobe sous ces propos, elle débute entre autre par l'oubli de Clovis, les croisades sont des victoires Françaises, Saint Louis devient Juif comme ces pères d'Israël, le Grand Ferré devient un héros nationaliste, Voltaire éveille les démons du nazisme, la révolution française devient un complot, le génocide Vendéen, l'Algérie est une création Française, Dreyfus devient coupable, la mutinerie de 1917 pour l'arrêt de la guerre, Pétain et son régime était protecteur de la France et sa République, Simone de Beauvoir était une coquille vide sans ces hommes qui ont accompagnés sa vie, Maurice Audin devient un assassin terroriste, la mise en cause du massacre du 17 octobre 1961, De Gaulle s'sacrifiant l'Algérie et Maurice Papon fut victime d'un procès politique. Nous sommes en présence d'une propagande intime d'un homme, qui depuis peu va devenir un homme influant de notre pays en se présentant à l'élection présidentiel, qui déjà à plus de dix pour cent d'intentions de vote selon les sondages.
Tout commence avec Clovis, ce roi qui ouvrit les portes du christianisme avec son baptême, qui serait oublié, pire mis à la poubelle selon son livre Destin Français - Quand l'Histoire se venge, comme si le passé chrétien était étouffé, voir renié, je me demande pourquoi ! Je suis panthéiste et la religion occupe une croyance unanime dans notre monde actuel et passé et surement futur, je présume que la religion chrétienne est en déclin face à l'islam agressif qui fait peur à cet homme et il n'oublie pas l'indépendance de l'Algérie offerte par De Gaulle et lui faire dire cette peur aussi du grand remplacement et de l'islamisation de la France, cette vision semble celle de beaucoup de Français, celle d'une France qui se recroqueville sur elle-même, se nationalise et rejette l'autre, Zemmour cherche des racines dans l'histoire pour sa quête personnel, Maurizio Bettini avec son livre Contre les racines met garde cette recherche des racines et de son côté toxique.
Zemmour reste un polémiste qui tente de devenir historien et désormais un politicien, laissons cet homme dans le vide de l'indifférence et sa haine de l'autre pour un eldorado perdu dans les profondeurs de ces illusions.
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Ne m'intéressant que peu, voire pas du tout, à Eric Zemmour que je considérais jusque-là comme un simple trublion de la scène politico-médiatique, j'ai été amenée à revoir ma position face à celui qui est devenu désormais un potentiel candidat aux élections présidentielles. Impossible ? Autant sans doute que le semblait l'élection de Donald Trump aux États-Unis. Alors ? Alors… Face à ce que les médias nomment désormais « le phénomène Zemmour» et au déchaînement de haine et de violence qu'il a entraîné dans son sillage, il semble urgent de réagir et c'est bien ce qu'entreprend ce collectif d'historiens avec ce numéro de « Tracts ». Mépris et indifférence ne suffisent plus. Face à la systématique déconstruction par Zemmour de notre Histoire à travers des discours agressifs, racistes, misogynes et complotistes, ces historiens opposent un discours rationnel reposant sur une méthode historique précise , poussant à s'interroger, à réfléchir et proposant des pistes d'argumentation à opposer aux «Zemmouriens», pour autant qu'il soit encore possible de débattre avec ce genre d'individus. du moins peut-on espérer que la lecture de cet ouvrage permette de ne pas faire de nouveaux adeptes, lecture qui devrait être rendue obligatoire dans les lycées, les universités…d'autant qu'un autre des mérites de cet ouvrage - et pas des moindres - est sa clarté et sa grande accessibilité.
Bref, une lecture nécessaire, essentielle, indispensable !
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Pour contrer les idées hystérico-erronées du candidat à la présidentielle 2022, il est urgent de démonter ses thèses fallacieuses et de remettre un peu de clarté dans les arguments historiques qu'il dévoie pour servir ses idées nauséabondes. « Éric Zemmour se sert de l'histoire pour légitimer la violence et l'exclusion, pour promouvoir une vision raciste et misogyne de l'humanité. Il fait mentir le passé pour mieux faire haïr au présent... et ainsi inventer un futur détestable. À ces outrances, nous opposons nos savoirs, collectivement construits, avec fermeté et sérénité. » (p. 5)

Le collectif d'historien·nes reprend des extraits des livres, discours et interventions médiatiques du candidat pour démontrer les mensonges et rétablir de faits avérés, tout en ayant humblement conscience que l'histoire est une science en constante évolution. « Au fil de ses écrits et de ses nombreuses interventions, Éric Zemmour ne cesse de déformer l'histoire, en attaquant la pratique et la parole des historiens et historiennes ou en taxant les programmes scolaires de propagande antifrançaise ! L'inexactitude est érigée en méthode, la mauvaise foi en moteur de la connaissance. L'histoire est convoquée comme une arme politique au mépris des travaux et des usages scientifiques. Là où la nuance et le rapport critique aux sources s'imposent comme bases de la méthode historique, dans le but d'établir des faits et de dégager une compréhension des phénomènes passés, le discours zemmourien tord le réel à sa convenance. À partir d'une culture historique à la fois limitée et datée, il construit un récit obsessionnel, qui ramène toute évolution historique à un affrontement entre la France, son essence et ses héros d'un côté, et de l'autre les auteurs de son 'déclin' ou de son 'suicide', des huguenots aux islamistes en passant par des révolutionnaires ou les féministes. » (p. 3 & 4)

Voici certaines des théories fumeuses du candidat :
L'oubli de Clovis dans les livres d'histoire ; le royaume de France sauvé par la croisade ; Les musulmans comme nouveaux protestants ; le grand remplacement ; le génocide vendéen ; La culpabilité d'Albert Dreyfus ; Pétain, sauveur de la République française ; Vichy, régime protecteur des juifs ; L'admiration de Simone de Beauvoir pour les Allemands envahisseurs ; La légitimité de la violence policière le 17 octobre 1961 ; L'abandon de l'Algérie par Charles de Gaulle.

« Une des plus manifestes trahisons du passé est d'attribuer aux gens que l'on étudie des motivations qui ne sont pas les leurs pour servir une cause politique. » (p. 32) En 2 ou 3 pages, les historiens clarifient les sujets et renvoient la manie polémiste d'Éric Zemmour à ce qu'elle est : une nuisance auditive. « En relisant la Révolution française comme un temps d'expérimentation d'une République démocratique et sociale, on comprend mieux qu'un amoureux de l'ordre, de la hiérarchie et de l'autoritarisme n'y voie qu'une catastrophe nationale. » (p. 22) Ce court ouvrage de 60 pages est une lecture indispensable à l'approche du scrutin présidentiel !
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critiques presse (1)
LesInrocks
17 février 2022
Le principe est simple : chaque chapitre débute par une phase à minima délirante, sinon abjecte, prononcée ou écrite par le candidat d’extrême droite, [...] un collectif d’historien·nes expliquant ensuite, avec beaucoup de pédagogie, en quoi l’ancien polémiste “tord le réel à sa convenance” à des fins électorales. Salutaire.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Par hostilité idéologique au " pacifisme", Eric Zemmour rate ici une des clefs des expériences de guerre : le rejet sans cesse croissant de ce que les hommes vivent dans les tranchées. Le bellicisme et le nationalisme outrancier ne sont sûrement pas de bons guides pour comprendre l'histoire de la guerre, ni celle des hommes en guerre.
( p 33)
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– Quand Vichy met toute la puissance de l’État dans la politique d’arrestation des juifs étrangers et de leurs enfants (la plupart français, car nés en France !), un maximum de victimes sont livrées aux nazis. Du 17 juillet au 11 novembre 1942, sous l’effet de l’« arrangement » négocié par le chef de la police de Vichy René Bousquet avec les chefs de la police allemande, trente-six mille juifs sont déportés – trente-six mille en moins de quatre mois !
– Quand au contraire, après novembre 1942, la France est entièrement occupée, que son gouvernement est dépouillé de tout ce qui lui restait de souveraineté (la zone libre, l’Empire, son armée d’armistice) et réduit au rang d’État fantoche, il faut vingt mois aux autorités allemandes pour obtenir la déportation de trente-deux mille juifs.
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Les autorités révolutionnaires n’ont eu aucune doctrine systématique sur la question vendéenne. Elles n’ont jamais circonscrit la répression à un territoire précis et se gardaient de traiter les « Vendéens » comme un bloc hostile à la République, car il existait bel et bien une Vendée patriote. D’ailleurs, l’appellation de « brigands » par laquelle les décrets de la Convention désignaient les paysans rebelles était déjà en usage sous l’Ancien Régime et qualifiait au même moment bien d’autres insurgés à travers le pays.
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Cette volonté de mettre en avant les liens entre chrétienté médiévale et judaïsme est caractéristique de la nouvelle extrême droite, car elle permet à la fois d’unir les deux contre un ennemi commun (l’islam/les musulmans) et de faire de l’État d’Israël l’exemple même d’un nationalisme méritoire, donc un allié.
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« Au fil de ses écrits et de ses nombreuses interventions, Éric Zemmour ne cesse de déformer l’histoire, en attaquant la pratique et la parole des historiens et historiennes ou en taxant les programmes scolaires de propagande antifrançaise ! L’inexactitude est érigée en méthode, la mauvaise foi en moteur de la connaissance. L’histoire est convoquée comme une arme politique au mépris des travaux et des usages scientifiques. Là où la nuance et le rapport critique aux sources s’imposent comme bases de la méthode historique, dans le but d’établir des faits et de dégager une compréhension des phénomènes passés, le discours zemmourien tord le réel à sa convenance. À partir d’une culture historique à la fois limitée et datée, il construit un récit obsessionnel, qui ramène toute évolution historique à un affrontement entre la France, son essence et ses héros d’un côté, et de l’autre les auteurs de son ‘déclin’ ou de son ‘suicide’, des huguenots aux islamistes en passant par des révolutionnaires ou les féministes. » (p. 3 & 4)
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