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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel bonheur de passer une soirée avec Colette et ses amies !
La vie bouillonne et tourbillonne, la mode et la création sont à leur apogée ...Les femmes s'emparent de la mode et la création, des aventurières, des amoureuses, toutes ces femmes s'émancipent, c'est l' avant-garde !...elle se libèrent de tous les carcans de l'époque: des hommes dans un premier temps, des coiffures, les cheveux courts et les pantalons sont de bon ton...elles vivent entre elles, exit les amours conventionnels..
Colette va enflammer les planches, écrire des romans sous son propre nom, franchissant les barrières de petits esprits étriqués, femme libre dans ses pensées comme dans ses amours, à la proue de création artistique et littéraire, rien ni personne ne l'arrête ! Elle triomphe, elle provoque au théâtre ! la liberté incarnée ...

La plume de Dominique BONA est virevoltante à l'image de cette héroïne, truffé de détails, ce roman fait la part belle à la petite histoire dans la grande Histoire, captivante époque décrite de manière magistrale ! pas le temps de s'ennuyer à la lecture, cette passionnante vie qui a fait de Colette une personnalité féminine à part entière et incontournable dans la littérature française.
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Colette et ses petites chéries, un quatuor "chamarré" de drôles de dames émancipées, corset ignoré, chevilles dégagées (et plus si nécessaire, en cabaret et soirée privée) , en cocooning dans un vieux chalet à Passy, vont devoir, le temps d'une guerre, en fonction des impératifs conjoncturels, des engagements personnels, s'éloigner des frivolités et joyeusetés habituelles, se séparer, se disperser.

Une bio très élargie, tout un défilé de gens singuliers. J'ai aimé vagabonder dans ce milieu libre et libertin ( bien loin du mien !) . Je me suis un peu perdue dans l'univers un peu trop détaillé du cinéma muet, et de sa tête d'affiche, la troublante et "vampirisante" Musidora. J' ai apprécié approcher Annie de Pène, journaliste zélée, qui, tout près du danger, dans les tranchées, témoignera, et, de la grippe espagnole, succombera. Marguerite Moreno, quant à elle, tragédienne, la "muse des surréalistes", apportant son aide comme infirmière, aura bien du mal, suite à la fermeture des théâtres, à rebondir dans le 7ème art.
Colette, enfin, bravant les interdits, , rejoindra son Jouvenel à Verdun (pas loin du front) et en Italie, tout en chroniquant dans le "Matin".

Une bio si fournie qu'elle m'en a presque donné le tournis ! Etourdie, au sortir de ma lecture, de tout ce savoir englouti !
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La vie, en avant.. toutes ! . Et la vie, pour Colette englobe entièrement tout : le meilleur comme le pire. Pour le meilleur c'est l'Amour ,tellement sublimé, pour le pire : la solitude tant redoutée. L'Amour qu'elle pare d'un pluriel voluptueusement singulier. L'amour des mots, de la terre, des paysages, l'amour de ses hommes, de ses amies, de sa mère, de sa campagne, de ses jardins, de ses bêtes. L'Amour de ses souvenirs qu'elle ne laissera jamais se flétrir au regret du passé. L'amour de la musique, du chant, de la danse. du théâtre, du cinéma. Amour tour à tour filial, charnel, maternel. Protectrice toujours. Amoureuse éternellement. C'est à travers le quatuor qu'elle composa avec Marguerite Moreno, Musidora, et Annie de Pène que Dominique Bona nous invite à découvrir un peu mieux Colette. Quatuor auquel elle sera restée fidèle toute sa vie. Colette vivante, et amoureuse. «  Allons à l'amour, puisqu'ils vont à la guerre » ! Tout en dit en cette année 1914.
Et il est vrai que l'écriture de Colette n'a jamais cessé d'être en Amour avec la vie. C'était une liaison sérieuse que celle entretenait Colette avec la joie d'être en Vie.
Elle était de Vie comme on est d'un pays.
Un pays dont on accepte les saisons, les orages, les aurores, les étoiles, les nuits, les silences, les cris, chaque rayon de soleil, et chacune de ses pluies. Un pays que l'on partage, un jardin dont on prend soin, auquel on appartient corps et âme..
« Moi c'est mon corps qui pense,il est plus intelligent que mon cerveau.Toute ma peau a une âme. ».
Le bonheur… ? Était ce là l'affaire de Colette ? elle, qui savait qu'il allait de paire avec cet épouvantail de « malheur », et que parée d'une telle parure chacune plombait les ailes de ses rêves ?
Le bonheur passe, comme le temps, seul reste l'Amour pour Colette.
Sincérité de l'âme, fidélité du coeur, pudeur des larmes, génie de l'écrit, entre les vrilles de ces mots sa vie nous grandit.
« Plus que sur toute autre manifestation vitale, je me suis penchée, toute mon existence, sur les éclosions. C'est là pour moi que réside le drame essentiel, mieux que dans la mort qui n'est qu'une banale défaite... L'heure de la fin des découvertes ne sonne jamais. le monde m'est nouveau à mon réveil chaque matin, et je ne cesserai d'éclore que pour cesser de vivre. ». « Cadeaux de Noël », extrait, Colette.


Astrid Shriqui Garain
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Quatre femmes, quatre âmes-soeurs se réfugient au début de la guerre de 14 dans un chalet, près du bois de Boulogne, un chalet qui appartient au mari de l'une d'entre elles, Henri de Jouvenel, alors époux de Colette.
Les hommes sont partis au front, pour quelques semaines seulement, pense-t-on, et ces femmes seules dans Paris déserté éprouvent le besoin de se réchauffer à l'amitié l'une de l'autre.
Ces quatre femmes, ce sont Colette, journaliste, romancière et scandaleuse mime et actrice de music-hall,
et, beaucoup moins connues ou oubliées depuis :
Marguerite Moreno, célèbre tragédienne de l'époque qui mènera une carrière prolifique au cinéma dans l'entre-deux-guerres,
Musidora, la vamp du cinéma muet, dont Louis Feuillade fera un symbole de la femme fatale,
et enfin Annie de Pêne, alors célèbre journaliste, qui n'hésitera pas à entreprendre la tournée des tranchées pour en ramener des reportages courageux sur la réalité de l'existence des soldats au front, ce qui va lui attirer la vindicte des autorités, pour oser exprimer des vérités non conformes au diktat imposé.

Dominique Bona offre au lecteur une plongée fascinante dans la période qui s'étale du début du siècle jusqu'aux années 30 avec l'évocation précise de la Belle Epoque, puis des années de guerre suivies de ces années folles où l'on ne pensait plus qu'à oublier les horreurs vécues pendant les quatre années du conflit.
Elle trace des portraits vifs et plein d'empathie de ces quatre femmes, liées par l'amitié et toutes quatre mues par le désir de liberté, la volonté d'accomplir leur destin en agissant selon leur coeur et leurs passions.

Une lecture passionnante, truculente, bien enlevée, fourmillant d'anecdotes, où l'on croise tous les noms prestigieux de cette époque et en même temps un documentaire palpitant sur les conditions de vie durant la grande guerre, ainsi que sur la condition réservée aux femmes, tout cela mené tambour battant.
Un régal de lecture.
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Dans cet ouvrage Dominique Bona retrace l'histoire d'une amitié indéfectible entre quatre femmes. Celle de Colette et ses trois amies de coeur qui, malgré le temps ou la distance, resteront toujours proches, se soutiendront et s'aimeront jusqu'à ce que la mort les sépare.
Malgré leurs différences toutes quatre ont en commun un fort goût pour la liberté et un non-conformisme surprenant en ce début de XXe siècle. Rien ne leur fait peur et surtout pas les amours tumultueuses ou scandaleuses. Ce sont ces amours qui tiennent ici le devant de la scène avec pour toile de fond la vie intellectuelle et artistique de l'époque.
Cette biographie au féminin pluriel met en lumière des femmes moins connues actuellement que Colette, des artistes qui ont marqué leur temps mais aujourd'hui quasiment tombées dans l'oubli. Leurs destins croisés, toujours entre bonheur et tragédie, m'ont autant touchée qu'intéressée.
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Une très belle biographie de l'amitié entre 4 femmes le seul bémol, et il est de taille : quand on a lu les oeuvres de Colette on connaît déjà ces moments de sa vie. le plus, l'auteure puise dans les autobiographies des amies.
Un bon moment de lecture.
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2023 marque le 150ème anniversaire de l'écrivaine et journaliste Colette. L'occasion idéale d'honorer la production littéraire d'une anticonformiste du XXe siècle qui a considérablement marqué son époque. Bisexuelle affirmée, elle a activement participé à l'émancipation des femmes. C'est ce qu'analyse Dominique Bona, de l'Académie française, dans « Colette et les siennes ».

Été 1914, la plupart des hommes sont partis à la guerre. A Paris, il ne reste que les trop vieux ou trop jeunes… et les femmes qui sont désorientées. le 25 août paraît un article dans le journal « le Matin », dans lequel Colette défend le rôle des femmes patriotes comme l'ensemble de la population française. Mais la guerre est un ennemi en soi, car elle menace le bonheur et la vie quotidienne…

Ayant peur de revivre la situation du siège de Paris de 1870 et la famine qui s'ensuivit, beaucoup de femmes quittent la capitale. Colette, elle, se réfugie avec ses meilleures amies dans un chalet situé dans le XVIe arrondissement, près du Bois de Boulogne. le chalet sera une sorte de cocon de bonheur au milieu de la guerre.

Ses amies appartiennent au monde marginal de la littérature : Annie de Penne, journaliste très appréciée dans la presse de l'époque et également romancière, sans doute la plus proche de Colette; Marguerite Moreno, comédienne, à la Comédie française ; Musidora (dite Musi) à l'âge d'être la fille des trois autres. Comédienne, elle deviendra célèbre en 1915 au cinéma.

Même si l'angoisse est présente, ayant toutes un homme sur le front, les quatre amies ont décidé de continuer à vivre. Elles le prouvent dans leurs occupations, les rêves, les plaisanteries, les chansons, la difficile continuité de leur vie professionnelle ou même leur vie quotidienne (courses, ménage, repas, etc.)

Atypique pour son époque, Colette s'impose déjà comme une 'femme libérée' : divorcée, remariée, portant les cheveux courts et pas de corset. Elle représente une pionnière des droits des femmes.

Pourtant, ce livre est moins une biographie de Colette qu'une ode à cette amitié si singulière entre quatre femmes anticonformistes.

Ces drôles de dames émancipées, en cocooning dans un vieux chalet à Passy, vont devoir, le temps d'une guerre, s'éloigner des frivolités et joyeusetés habituelles.

Le choix de Dominique Bona est donc de nous présenter Colette, femme de lettres et artiste à la réputation sulfureuse, à travers les rapports étroits qu'elle entretint durant la première guerre mondiale avec 3 femmes : Marguerite Moreno, Annie de Pène et Jeanne Roques dite Musidora.

Ce parti pris de biographies croisées est intelligent – même s'il en résulte quelques répétitions – qui aboutit à quatre très beaux portraits de femmes aux avant-postes de la modernité et aux destins très peu conventionnels que lient leur intimité, leurs tempéraments et le goût de leur indépendance. Leurs vies de saltimbanques et d'artistes, entre cabaret et music-hall, journalisme et écriture, danse, théâtre et cinéma, pimentent la lecture.

En 1914, les hommes viennent de partir au front. Elles, restent et continuent de livrer combat sur un terrain social, professionnel, familial et artistique. Cela donne lieu à de nombreuses anecdotes, d'extraits de correspondances des amies entre elles mais aussi de connaissances – amis ou ennemis – de Colette. Cela permet de redécouvrir l'auteure sous un nouveau jour et sous différentes facettes mais toujours avec ses mots d'esprit et le regard si particulier qu'elle porte sur la vie. On fait par la même occasion connaissance de trois autres femmes passionnées et passionnantes avec cette impression de faire partie - pour quelques instants - de leur société.

Un récit instructif, intéressant et accessible malgré certaines répétitions. Un livre passionnant, qui donne envie de se plonger dans l'oeuvre de Colette…et de visionner les films de Musidora !
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Il existe tellement de biographies de Colette ! Dominique Bona parvient à renouveler le genre en focalisant une partie de son récit sur le gynécée, le huis clos à quatre - épisode de quelques mois ! - au début de la guerre de 14, dans le "chalet"... de là, elle déborde un peu dans toutes les directions, sans chercher non plus à tout embrasser.

Délices d'une vie partagée avec des personnages bien connus (Colette, Jouvenel, Marguerite Moreno) et moins connus (Annie de Pène, Musidora) ! Dominique Bona est aussi excellente dans ce portrait "mutiple" que dans ses biographies de Berthe Morisot et de Clara Malraux.
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Très instructif, très long, surtout vers la fin.
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Ce n'est pas une biographie de Colette que nous offre Dominique Bona dans cet ouvrage dont le sujet est l'amitié entre l'écrivaine et 3 femmes. le point de départ est l'été 1914 après le départ des hommes mobilisés et l'essentiel de ce récit se déroule pendant le années de guerre si importe pour leur émancipation. Si Colette est le pivot du récit ses 3 amies, moins connues aujourd'hui, sont traitées avec beaucoup d'attention. le moins qu'on puisse dire c'est que toutes les 4 elles ne s'embarrassaient pas de conventions et chérissaient par dessus tout leur indépendance. Dans ce récit où la chaleur des amitiés féminines est centrale les hommes ne sont jamais bien loin.
Toutes les 4 ont eu une vie bien remplie et il y avait beaucoup à dire.
La lecture n'est pas toujours facile. C'est touffu et un peu brouillon. Les 4 femmes étaient au centre de la vie culturelle de l'époque et comme bon nombre des personnages cités me sont totalement inconnus j'ai eu un peu de mal. A l'époque on écrivait beaucoup et Colette et les siennes n'étaient pas en reste. Dominique Bona a dû faire un énorme travail de recherche dans ces foisonnantes correspondances.

Néanmoins dévoré en moins de 3 jours !
Et maintenant je n'ai plus qu'une envie me replonger dans les « Claudine ».
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