Au secours, la sorcière !

Ce que j'émets ici n'a absolument aucune valeur de vérité ni de jugement universel. C'est juste un ressenti personnel, fortement teinté de subjectivité. Mais il s'avère que je n'ai rien d'autre à ma disposition pour façonner mes propres jugements de valeur.

C'est donc avec cet outillage critique imparfait et sans légitimité particulière que je vais tâcher d'émettre un avis sur ce livre. C'est difficile sur le plan critique et ça me surprend toujours de devoir tirer unilatéralement dans une seule direction, cela me semble sujet à caution d'où ces nombreuses précautions que je prends avant de donner mon verdict (je le rappelle, personnel et non généralisable).

Pour moi, ce livre regroupe à lui seul la liste quasi complète de tout ce qu'il NE FAUT PAS faire dans un album jeunesse ou de tout ce qui, selon moi, est une marque de faible qualité. Je suis d'ailleurs très surprise que l'éditeur n'ait pas émis son veto à une publication de cette histoire en l'état.

Défaut fatal numéro 1 : un scénario creux ou inexistant ou ultra téléphoné avec des ficelles grosses comme des câbles dignes d'un pont suspendu. Faute d'idée on reprend des bons vieux poncifs ou des morceaux d'histoires éculées ayant déjà subi l'usure de trois ou quatre générations d'auteurs. (Excusez-moi par avance si je ne juge pas nécessaire ni utile de donner d'autres précisions sur ce scénario.)

Défaut fatal numéro 2 : l'absence d'intérêt du texte. Une écriture plate, sans vie, sans pétillement, sans accroche. Pas de jeu de sonorité, pas de vocabulaire, pas de tournure remarquable ou mémorisable. Un morne ennui du début à la fin.

Défaut fatal numéro 3 : un travail d'illustration bâclé, qui n'apporte strictement rien, qui termine de gommer les moindres petits assauts de l'imagination qu'aurait éventuellement pu susciter le texte (notamment sur la façon de s'imaginer la sorcière ou son environnement). Le trait et la couleurs sont clairement maladroits et offrent un rendu super vieillot, même pour l'époque de sa publication, sans qu'on puisse nullement invoquer un quelconque effet " vintage " ou un charme désuet comme c'est souvent le cas pour des illustrateurs modernes.

Franchement, je m'étonne moi-même en voyant le constat accablant que je fais de cet album, mais, très sincèrement, de mon point de vue, il n'y a vraiment rien à garder. J'aurais aimé pouvoir nuancer tant soit peu mon propos, mais non, je ne vois rien dans ce désert ou dans ce néant qui puisse rattraper moindrement la remarquable faiblesse de l'ensemble.

Désolée donc, de ne pouvoir que dire du négatif là-dessus, désolée madame Annie Bonhomme d'être aussi univoque dans ma critique. J'ose espérer que vos autres productions sont d'un niveau supérieur et, une fois encore, je tiens à préciser que ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.