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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Abzalon est mon tout premier contact avec l'auteur français Pierre Bordage. Je l'ai lu dans le cadre d'un challenge dans le but de découvrir cet auteur. J'avoue avoir été assez déconcertée au début. En effet, j'attendais à un Space Opera avec un voyage stellaire à destination d'une autre planète.



Or, le premier tiers de ce roman se déroule uniquement sur la planète Esther avant, enfin, de s'ouvrir vers l'espace. C'est compréhensible avec la mise en place d'un background solide, de motivations et d'enjeux disparates qui joueront leurs cartes vers le dernier tiers du roman, mais ce sursis ne m'a pas forcément emballée. Au contraire, cela alourdit l'histoire et temporise l'action.



L'auteur prend le temps de brosser des personnages assez denses et captivants dès cette première partie, et le lecteur suivra avec d'autant plus d'intérêt la suite de leur périple. Il a ainsi toute liberté pour présenter ensuite des "seconds couteaux" dotés d'une épaisseur conséquente, et efficaces dans le reste du roman. Justement, l'écriture de ces différents protagonistes est un point fort d'Abzalon.



Abzalon est le peronnage clé de Pierre Bordage. Tueur en série, sur un chemin d'apaisement et de rédemption, il va être déterminant pour la survie de la "mission". Nous faisons sa connaisance dans le plus grand gouffre d'inhumanité de la planète Esther, un pénitentier où la violence et la raison du plus fort constituent l'unique moyen de survivre. Son compère Loello, est tout l'opposé du personnage titre; là ou le second est mince et beau, le premier est puissant et laid. Toutes ces différences font aussi leur complémentarité et leur force. Plus tard, sur le vaisseau spatial à destination d'une nouvelle planète habitable, le duo permettra aux 3 factions présentes de vivre sinon en harmonie, mais au moins dans une paix relative au final. La jeune Ellula - quatrième épouse d'un patriarche esthérien - est également un acteur majeur dans l'apaisement des conflits entre les communautés au sein du vaisseau et pour l'issue de l'aventure. Nous la découvrons comme promise au début du roman, elle fait partie d'une société très rigide qui partage quelques traits avec les mormons et dont la place de femme est au plus bas de l'échelle sociale. Son père a arrangé ce mariage avant que la "guerre" explose le jour de la célabration et conduise à un génocide redoutable d'efficacité.



Plusieurs systèmes religieux et des castes proches de sectes partagent également l'affiche de ce roman. L'auteur choisit de nous exposer ces divers systèmes par l'intermédiaire d'un extrait de journal d'un "moncle" au début de chaque chapitre. Après le premier tiers consacré au background sur la planète d'origine, le roman se consacre essentiellement au voyage à destination de l'autre planète agémenté de quelques rares retours sur Esther dont la ligne temporelle a évolué bien plus rapidement alors que le vaisseau atteint sa vitesse de croisière.



Pour conclure, c'est un bon roman qui mêle les problématiques religieuse, sectaire et écologique à l'aventure spatiale. Même si mon immersion dans ce système complexe et nouveau n'a pas été des plus aisée en raison d'un premier tiers trop laborieux, la suite m'a convaincue. J'ai quand même eu un peu de mal a apprécier le personnage d'Abzalon lui-même, tueur en série violent et intellectuellement limité qui évolue finalement vers la sagesse.
Lien : http://lmauget.wix.com/albed..
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L'idée qui sert d'intrigue centrale à ce roman est riche et intrigante. Faire voyager, côte à côte, loin de toutes leurs racines, une horde d'endurcis violents, tous des hommes, et les rescapés d'une civilisation austère, majoritairement des femmes, fait marcher l'imagination et c'est sans doute un des meilleurs points de départ pour un roman de science-fiction que j'ai pu découvrir ces dernières années.

L'univers qui sert de toile de fond à l'histoire n'a rien à lui envier: une religion de clones immortels rigoristes qui consignent leur pensée sur papier; des êtres semi-artificiels qui ont fait de la sociologie une science prédictive; une société qui renonce à toute technologie et où les femmes, très majoritaires, ne sont guère plus que des esclaves: les pages du livre regorgent d'idées étonnantes, davantage, en fait, que le roman n'en a réellement besoin. On a l'impression d'être dans un Dune à la française et c'est une des grandes qualités d'Abzalon.

Hélas, toute cette richesse, l'auteur semble ne pas toujours quoi en faire. À titre d'exemple, l'univers du roman comporte un grand nombre de groupements religieux, aux croyances très différentes les unes des autres. Mais plutôt que contraster leurs différents points de vue, leurs valeurs, leur vision du monde, Pierre Bordage préfère ranger les hommes de foi dans deux catégories : les fanatiques et les apostats. Soit on est rendu fou par la foi, soit on l'abandonne, comme si l'auteur n'avait pas la moindre idée de ce qui peut pousser un individu vers la religion.

Ce n'est pas un cas isolé. Dans le roman, tous les différends de nature idéologique sont à peine esquissés, se résumant à des conflits armés et des sabotages. On aurait pu rêver, dans une histoire qui fait cohabiter femmes et hommes dans un endroit confiné, que le roman aborde des thèmes liés au genre, mais on ne fait que les effleurer. En-dehors de la quête de la liberté, qui fait office de thème central dans le roman, Bordage ne se passionne pas pour ce qui peut motiver les humains à agir.

On observe la même tendance au niveau des personnages. Ceux-ci sont bien esquissés et plutôt attachants, mais ils se résument à des stéréotypes, sans profondeur ni surprises. le couple central, Ellula et Abzalon, c'est la Belle (un peu rebelle) et la Bête (un peu sensible) : ils se marient juste après s'être rencontrés, on ne sait pas trop pourquoi, sans doute parce qu'ils savent qu'ils sont les protagonistes du roman. L'auteur tente de faire d'Ellula une figure féministe, elle qui milite pour sa liberté et celle des autres femmes, mais se contredit en la privant presque complètement de libre-arbitre et en incluant plusieurs scènes de violence sexuelle décrite avec une fascination presque fétichiste. de ce point de vue, on reste avec l'impression d'un texte un peu daté.

La construction du récit m'a également fait froncer les sourcils. Plutôt qu'entamer le roman par le début du voyage spatial, il faut traverser plusieurs dizaines de pages pour en arriver là et faire la connaissance des personnages, dans ce qui ressemble à un prologue trop long. On est impatient d'en venir au fait, et même si cette première partie a le mérite d'introduire certains personnages et certaines situations, on se demande si une partie n'aurait pas pu être raccourcie ou inclue sous la forme de flashbacks.

Quant à la dernière partie du roman, qui raconte de manière sommaire la fin du voyage de l'Esterion, elle est constituée de vignettes dont l'action est espacée, parfois de plusieurs années. Plutôt qu'en profiter pour nous montrer comment la société à bord du vaisseau évolue, se transforme et mute sur le long terme, l'auteur préfère s'intéresser à des destins individuels au sein d'une société qui ne change pas beaucoup. Toute cette partie du roman n'est faite que de péripéties décousues, des crises résolues quelques pages après leur apparition, et qui n'ont que peu d'impact sur l'intrigue. Quand l'Esterion se fait envahir par des serpents venimeux, par exemple, j'ai eu l'impression d'être en présence de remplissage, des scènes qui ne viennent de nulle part et qui ne servent à rien, alors que j'aurais préféré que l'on explore davantage l'évolution de cette société aux origines si improbables.

En deux mots: Pierre Bordage est un conteur merveilleux et un bâtisseur d'univers admirable. Par contre, en tant que roman, Abzalon m'a laissé sur ma faim.
Lien : https://julienhirtauteur.wor..
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Un roman de SF somme toute assez classique, qui en voulant souligner certains défauts de l'homme sombre parfois dans un simplisme exagéré, dénué de nuances, et n'apporte rien de vraiment nouveau au genre.
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UNE ESPECE HUMAINE EXAGEREMENT STUPIDE
Bien que l'homme aime à se critiquer et se dépeindre encore plus noir qu'il ne l'est vraiment, la voracité aveugle des humains à propos des ressources de la planète, Ester, paraît assez irréaliste ( stupide ? ). Il suffit de voir qu'aujourd'hui la question environnementale est une question de société à laquelle sont apportées de plus en plus de réponses. Que l'on trouve ces réponses assez concrètes ou no, reconaissez au moins que la question est lancée à l'échelle mondiale. Dans ce roman, aucune voie dissonante, aucune contestation à cet acharnement féroce précipitant la fin de leur planète.
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LA RELIGION SOUS LE PRISME DU FANATISME
Ici, les religions ne sont abordées que sous le strict aspect du fanatisme, cruel et destructeur. Si la religion a par maintes fois prouvée, et continue de le faire, qu'elle peut être source de souffrance, elle ne peut pourtant pas être limitée a cet aspect. L'auteur nous propose ainsi, soit des religieux têtus, obtus, aveugles, obstinés, obscurantistes qui croient dur comme fer à leur foi, soit d'autres qui décident d'abandonner complétement leur religion. Pas de nuances entre les deux. C'est assez manichéen.
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LA BELLE ET LA BETE
La figure d'Abzalon est également déjà connue: le monstre hideux qui tue pour exister, mais qui cache une âme en peine. La Bête qui devient intimidé face à la Belle, magnifique, qui choisit de lui donner une chance ( on ne sait pas trop pourquoi, ils se marient tout juste après s'être rencontrés ) malgré son aspect repoussant. le reste des personnages sont plutôt simples, dans le sens ou vous aurez probablement oublié leurs existences une semaine après avoir refermé le livre ( une petite préférence pour le moncle Artien tout de même ).
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L'ASPECT TECHNOLOGIQUE EN RETRAIT
Par rapport aux autres oeuvres de Science Fiction, pas grand chose a se transmettre sous la dent sur le plan de la technologie, à qui les auteurs apportent généralement un soin et un détail tout particulier, utilisant souvent des notions poussées de mathématiques, physiques ou chimie pour justifier leurs rêves fous. Ici, nous avons un peu de transhumanisme, de clonage, de la communication par la pensée... bref rien de nouveau sous le soleil. le vaisseau, l'Estérion, est également très banal, là où d'autres auteurs en auraient quasiment fait un des personnages principaux du roman.
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LE VAISSEAU DE l'ENNUI
Continuons sur l'Esterion, et posons nous cette question qui n'a eu cesse de me tracasser : comment les habitants du vaisseau ne sont-ils pas devenus fous au bout de quelques années seulement ? L'Estérion se résume en tout et pour tout à de la ferraille, du gris, encore plus de ferraille et toujours plus de gris. Les seules activités sont manger et dormir. Pas de livres, d'écrans, d'images, de jeux de cartes, d'activités physiques, pas même un traître Monopoly oublié dans les recoins du vaisseaux. Et je rappelle que les premiers habitants étaient conscients que cette routine serait la leur jusqu'à leur dernier souffle de vie. L'esterionnite ( je crois ), la maladie qui frappe de nostalgie et d'ennui les habitants du vaisseau jusqu'à la mort, aurait du survenir bien plus tôt. Même si il y a eu des tensions et des conflits ouverts, et donc de l'action, il m'aurait semblé plus logique dans ces conditions que les habitants se laissent rapidement dépérir dans leur cabines face à... cette absence totale d'attraits que la vie à a leur offrir ?
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LE QWA ?
Enfin, la philosophie des Qval, censée être une réponse aux fanatismes et aux certitudes des hommes, est assez floue et abstraite. C'est presque toujours le cas d'ailleurs lorsqu'un auteur essaye de donner une réponse aux questions existentielles de l'homme. Au final, on ne comprend pas vraiment en quoi elle peut être concrètement appliquée ( ne vivre que dans le présent ? Oublier passé et futur ? N'est ce pas exactement ce qui a fait que les humains ont détruit leur planète ? ).
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QUELQUES BONS POINTS ( tout de même )
Coté bons points, toute la partie se deroulant sur Doeq est extrêmement convaincante. Crue, sombre, terrible et sans pitié, rien n'est épargné aux lecteurs ni aux prisonniers. Il me semble que c'est véritablement la partie sur laquelle l'auteur se montre le plus brillant.
La révélation finale, avec "l'archange" était assez surprenante et a ajouté une ultime tension pour le grand final, même si on reste loin d'un Isaac Asimov.
Enfin, l'univers reste tout de même assez bien construit, avec de nombreux détails sur l'histoire propre à chaque religion.
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UNE EPOPEE BIBLIQUE
Au final, c'est à une sorte d'Exode que nous avons assisté. Il y a un coté indéniablement biblique à cette traversée, non pas du désert, mais de l'espace, avec la Terre Promise au bout du chemin, et un passé douloureux derrière. Cependant, cette histoire, a part peut être sa fin prévisible mais touchante, ne procure que très peu d'émotions ( pour ma part ), et n'accède pas à cette dimension de mythe ou de légende que peut avoir un Dune par exemple.

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Un roman de science fiction qui se déroule dans une galaxie lointaine. Un roman qui démarre à mon goût trop lentement, j'ai dû attendre la moitié de l'ouvrage pour ressentir l'envie d'aller plus loin. Ensuite, ayant lu ce livre après "les guerriers du silence" du même auteur, j'ai été déçu d'une part par une histoire moins prenante mais surtout d'autre part par la réutilisation de beaucoup de concepts d'un ouvrage à l'autre...
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Quelle incroyable expérience que la lecture de ces deux bouquins. S'ils peuvent clairement être lus indépendamment, ce serait passer à côté du génie de Pierre Bordage.
Abzalon est une critique ouverte de notre société, de la manière dont nous traitons le monde et surtout dont nous nous traitons les uns les autres. Il aborde habillement des notions telles que la recherche de pouvoir, la volonté de maîtriser et autres joyeusetés de même type.
Orchéron se focalise quant à lui sur la notion de croyance et de religions.
Lire la suite : http://www.bizzetmiel.com/2013/04/pierre-bordage-abzalon-et-orcheron-2.html
Lien : http://www.bizzetmiel.com/20..
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