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sur 268 notes
On ne présente plus Pierre Bordage, prolifique auteur qui fait les beaux jours de la SFFF française depuis plus de 30 ans (ses détracteurs n'ont pas fini de rager, et c'est tant mieux pour nous autres lecteurs ^^)
Il nous offre ici la 1ère partie d'un diptyque dark fantasy porté un très beau livre-objet réalisé par les éditions Bragelonne, mais si j'ai passé un bon moment de lecture je ne sais pas trop quoi en penser et malgré le potentiel je reste partagé…
On retrouve la plume soignée de l'auteur, qui multiplie les descriptions travaillées dans la plus grande tradition des auteurs de romans-feuilletons dixneuvièmistes : l'ambiance est bien rendue donc l'immersion et le dépaysement sont garantis… Je suis loin d'avoir tout lu de l'auteur, mais j'ai eu un peu les mêmes sensations qu'avec "Les Guerriers du silence", et beaucoup les mêmes sensations qu'avec "L'Enjomineur". Mais je ne sais pourquoi, j'ai aussi eu des réminiscences des jdr fantasy vidéoludiques du studio Bioware : "Baldur's Gate", "Planescape: Torment" et "Icewind Dale"... ^^


Qu'est-ce que cela raconte ? L'histoire suit une structure en POVs centrée sur les jeunes aristocrates Oziel du Drac et Noy du Corridan, Renn l'apprenti de Maître Hautborn l'enchanteur de pierre et sur Osrik, un colossal guerrier de son pays le seul rescapé mais qui se montre bien mystérieux sur son passé…
Seule survivante de sa maison, Oziel traquée par les forces conjointes des Maisons de l'Aigle, du Dauphin, du Loup, du Corridan, de l'Ours et de l'Orbal est en cavale : pour retrouver son frère Matteo autrefois banni, elle descend les différentes strates de sa cité, et ce faisant elle descend aussi les différents étages de sa hiérarchie sociale… Par monts et par vaux, nous traversons avec Renn et Orik glaciers, forêts et marais avant de rejoindre le monde du fleuve d'Ostoran qui doit les conduire à d'Arkane, capitale immémoriale des Terre du Méridian bâtie sur le point culminant qui fut épargné par un cataclysmique déluge des temps anciens, qu'ils veulent prévenir d'une imminente invasion génocidaire… Avec Noy nous découvrons les intrigues de la cité : il est en crise d'identité et ne cache pas qu'il se défie de ses dirigeants, mais celui-ci se met en flirter de plus en plus dangereusement avec le Côté Obscur…
Evidemment l'auteur ne cache pas ses opinions, donc on est dans lutte des classes et plusieurs fois j'ai pensé au "Transperceneige" / "Snowpiercer" (Pierre Bordage serait comme un poisson dans l'eau au sein des anarchistes de la SFFF anglaise, au lieu d'être en France la cible des réacs et des néocons)… D'un côté nous avons des queutards sadiques et des pétasses narcissiques, et entre bal et banquets les aristocrates ne vivent qu'au rythme de leurs pulsions sordides ses games of thrones à la con en se goinfrant sur le dos des habitants à qui il ne reste plus que les yeux pour pleurer, car quand les Questeurs d'Arkane passent pour siphonner richesses et nourriture vers la capitale ou les petites gens payent ou ils trépassent (les économistes néolibéraux appellent cela la théorie du ruissellement par le haut, appelée aussi théorie des miettes qui tombent de la table du maître : il paraît que c'est la modernité, mais si on lui applique le test du canard cela ressemble fortement aux ordres et aux privilèges, appelés aussi l'exploitation de l'homme par l'homme). D'un autre côté les personnages croissent les petites gens : Haldre la servante compatissante, Jilar de la Résurrection et Arjo de la Désolation les jumeaux télépathes marqués par le destin, Garäi et Xug et leurs compagnons mécrosés, Orpheh la vieille paysanne, Petroccio l'acteur de commedia dell'arte, Lozzi l'ancien forgeron, Dara et Vilm les pécheurs… Chacun a sa petite histoire, souvent tragique, et tandis que les grands se déchirent à coup d'intrigues et de complots, ce sont bien les seuls à s'inquiéter de la survie du royaume : une véritable comédie humaine, mieux un condensé des Rougon-Macquart d'Emile Zola transposé dans un univers dark fantasy…

Qu'est-ce qui a fait que je reste partagé ?
L'auteur est un grand professionnel de l'écriture, mais trouvé que la structure en roman-feuilleton était trop poussée : on est dans un roman, pas dans une publication hebdomadaire… Plein de péripéties ne se justifient que pour l'ensemble conserve sa rythmique (déséquilibrée puisque qu'on alterne les POVs d'Oziel et Renn, entrecoupés de temps en temps par celui de Noy), donc des chapitres entiers ne sont parfois que des interludes entre deux péripéties un peu au-dessus des autres. J'aurais préféré des chapitres moins nombreux mais plus long, histoire d'encore mieux s'immerger dans les paysages traversés et de rester un peu plus longtemps avec les personnages rencontrés… Sans parler du fait, et cela a souvent joué des tours à l'auteur, que Pierre Bordage aime bien compliquer les choses, parfois plus que nécessaire voire inutilement : peu d'infos sur l'univers, la mythologie, les prophéties, les menaces externes, les menaces internes, sur les factions en présence (vu que certaines en savent long, on se demande pourquoi elles ne sont pas bougé le cul plus tôt)…
OK pour le POV de Noy mais si c'est assez classique, mais on reste sur notre faim tellement on le voit peu alors que c'est lui qui amène le plus d'information sur les Maisons, les cultes concurrents de la Désolation et de la Résurrection et sur les mystérieux démons qui ont déjà infiltré la cité… OK pour le POV de Renn qui ressemble à Emile de "L'Enjomineur" qui guide autant qu'il est guidé par le mystérieux Osrik : on est dans le road movie médiéval-fantastique, et le jeune enchanteur de pierre grandit au contact d'Osrik aussi taciturne que badass…
Pour moi le gros problème est venu du POV d'Osiel : déjà la chute de la Maison du Drak ressemble trop à la chute de la Maison Atréides dans "Dune" pour être honnête, alors si on ajoute les sadiques de la Maison de l'Aigle qui ont une bonne tête de Harkonnens… Ensuite j'en ai trop soupé des princesses qui entre survival et quête de vengeance n'arrêtent pas d'être baladées du point A ou point B mais qui finissent toujours par se retrouver au point C (suivez mon regard de côté de la Maison Stark ^^). Et même si c'est bien fait, on retrouve quand même le désormais classique « on n'a pas le temps, c'est trop compliqué, on t'expliquera plus tard ». le pire c'est qu'Oziel n'apprend pas de ces erreurs : elle croit tout ce qu'on lui dit, que cela vienne de ses ennemis déclarés ou de ses prétendus alliés, du coup elle tombe tout les pièges et se retrouve constamment acculée à essayer de s'en sortir avec un poignard… Pas assez de caractère et trop de répétitions donc, mais en plus je n'ai rien compris au délire d'une faire une soeur incestueuse (cela n'amène rien à l'histoire à part d'en rajouter dans le grimdark or on en pas besoin car l'auteur nous noie constamment dedans, mais peut-être voulait-il faire un parallèle avec les figures mythologiques de Siegmund et Siegelinde même si j'ai du mal à y croire), ou tout ce qu'il invente pour obliger son héroïne à devenir mécrosée (car ce n'ai pas comme si on passait déjà pas mal de temps avec les mécrosés avec le POV de Renn et Osrik, donc il y avait pu la rendre méconnaissable en variant les plaisirs).

On a des héros adolescents et un aspect apprentissage bien marqué (et sans doute des prophéties, des élues et tutti quanti), pourtant on n'est pas du tout dans le cahier des charge Young Adult. Ah ça non, on est dans le grimdark post GGR Martin, trop même… J'ai l'impression qu'il a fait un worst of de toutes les saloperies faites par les Médicis, les Sforza, les Borgia et compagnie : des meurtres, des viols, des incestes en veux-tu en voilà, le tout noyé dans la crasse et la fange. L'auteur n'a jamais été prude (voir les scènes de massacres en Vendée dans "L'Enjomineur"), mais en faire autant cela m'a sorti de l'ambiance… Les génocides de l'armée des Conquérants ne sont déjà pas piqués des hannetons (les mystérieux envahisseurs septentrionaux, encore un héritage de GRR Martin ?), la faucheuse frappe souvent et violemment, ou par le biais des autorités qui ont fréquemment recours à la crucifixion ou à l'empalement, ou par le biais des moeurs délétères des aristos qui n'hésitent pas à mutiler / torturer / tuer sur un coup de tête, ou par les démons divers et variés qui ont infiltré la cités, sans parler des sectaires cannibales qui semblent regretter le bon vieux temps des melnibonéens ou du porno lépreux… Vivement quelle finissent cette mode du grimdark pour le grimdark, mais ce suis curieux donc je serai du tome 2 !
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Pour moi il y a trois choses qui régissent le monde : le pouvoir , l'argent et le sexe.. et c'est exactement ce que nous trouvons dans ce premier tome de fantasy.

Bordage comme a son habitude nous narre un histoire prenante avec ses mots, qui nous font voyager dans un autre monde... ici celui d 'Arkane.
Les complots y sont légions et on y retrouve également les thèmes de prédilections de l'auteur.
J'ai apprécié ce roman et lors de certains passages j'y ai retrouvé l'atmosphère que j'avais déjà ressenti dans d'autres de ses romans (l'épouvanteur, les guerriers du silence et le griots célèstes), sans pour autant y retrouver une once de l'histoire de ces romans.

Les personnages sont travaillés, peut être même trop pour certains. J'ai quand même le regret que ce premier opus ne mette pas plus en avant Renn, mais je pense que cela est une volonté délibérée de l'auteur pour le rendre plus présent dans le tome suivant.

Pierre Bordage a aussi été très fortement inspiré pour tous ses personnages masculins de la Haute qui sont des DSK en herbe ou confirmés ( une exception près).

En fait Bordage me comble a chaque lecture grace a sa plume agréable et a son fameux talent de conteur. Il me confirme une fois de plus grâce a sa trame manichéenne qu'il est le "digne fils" d'Alexandre Dumas version SFFF
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Je vous propose cet extrait de "La Geste arkanienne" en guise de résumé :

《 Il advint que l'Odivir sortit de son lit et submergea le pays d'Arkane, jadis appelé Tagre, du massif septentrional de l'Ostian aux sombres marécages du Sud lointain. Émues par les cris désespérés des mères, les sept déesses du fleuve commandèrent à leurs serviteurs d'épargner sept familles humaines…
La première fut secourue par le drac aux écailles rouges, la deuxième par l'aigle aux plumes orangées, la troisième par le dauphin à la peau jaune, la quatrième par le loup à fourrure verte, la cinquième par le corridan bleu tacheté, la sixième par l'ours nocturne des étangs, la septième par l'orbal, le serpent violet vivant dans les fonds de vase…
Les sept familles tirées des eaux se réfugièrent sur la plus haute colline du Tagre. Les serviteurs des déesses leur apportèrent des poissons qui leur permirent d'attendre la décrue du fleuve sans souffrir de la faim…
L'Odivir se retira dans son lit après avoir fécondé la terre. Les familles décidèrent de fonder, au sommet de la colline, une cité qu'elles baptisèrent Arkane, ce qui, dans le langage de nos pères, signifie l'Insubmersible…
Les familles prirent les noms des serviteurs qui les avaient sauvées. Il y eut la maison du Drac, la maison de l'Aigle, la maison du Dauphin, la maison du Loup, la maison du Corridan, la maison de l'Ours et la maison de l'Orbal…

[La Geste arkanienne,
Tradition des diseurs du Choeur,
Arkane] 》


Avant-propos...

Contrairement à de nombreux lecteurs assidus, fans de l'auteur (je ne citerai pas de nom... n'est-ce pas l. ?), je n'ai pas - encore, du moins - lu l'entièreté de son oeuvre. Loin s'en faut...

"Désolation" est le premier opus de la dernière saga née de l'imagination si fertile du prolifique écrivain français.

Plus novice qu'experte, au vu de mon quota de lectures bordagiennes, je ne peux pas dire si cette fois encore, ses écrits se montrent répétitifs dans certains concepts (politico-religieux) qui lui sont chers.
Cependant, en prenant compte des critiques sur la plupart de ses livres, il me semble avoir été nettement plus avare sur ses dits concepts qu'à l'accoutumée.


Qu'en est-il ?

Ici, on entre très rapidement au coeur d'un monde fantasmagorique et onirique des plus fabuleux, peuplé d'êtres magiques et de légendes anciennes.
On nage dans de la fantasy pure ; genre que j'affectionne énormément.
L'univers médiéval, chevaleresque et merveilleux dans lequel nous guide Pierre Bordage pourrait en surprendre - voire en choquer - quelques-uns : en effet, certaines des moeurs inhérentes à cet aspect "moyenâgeux" sont relativement "particulières" (amours incestueux par exemple, bien que restés platoniques dans l'histoire qui nous concerne). Mais ces rares "écarts" sont tellement bien englobés dans l'atmosphère prégnante qu'on y prête guère attention.

"— Laisse-moi cueillir ta fleur, Oziel du Drac."


Mon ressenti :

Si j'étais plus qu'enthousiaste à l'idée d'entamer ce récit, je dois tout de même avouer qu'à l'engouement premier a vite succédé un passable ennui, presque un décrochage, involontaire : l'impression de m'enliser dans des chapitres, de longueurs déjà conséquentes, me minait littéralement.
Pourtant, laissant à l'auteur le temps d'installer son petit monde, j'ai fini par me laisser prendre au jeu. Un intérêt grandissant est venu réveiller mon esprit boudeur, me permettant de reprendre contact avec l'âme de l'histoire, et force est d'admettre que la légende n'est pas surfaite : Bordage est un extraordinaire conteur, au talent indéniable et à la plume exceptionnelle.



"Tout cela n'était qu'un mauvais rêve."

Les personnages, fouillés, haut en couleurs, se révèlent souvent attachants au gré de leurs péripéties.
On a aucun mal à visualiser les créatures fantastiques d'Arkane, tellement détaillées qu'elles en deviennent presque réelles.
Le décorum, terriblement impressionnant, reste tangible malgré son irréalité, pittoresque ou luxueux selon les scènes. Et toujours extrêmement bien mis en valeur par de magnifiques descriptions.
L'intrigue et le suspense sont au RDV, dans ce que l'on peut finalement appeler une épique épopée, riche en révélations et en rebondissements.

"Le silence parle. Il suffit de l'écouter."

Une chose est sûre, j'ai maintenant très envie de découvrir la suite des aventures des héros d'Arkane et je ne saurai que trop vous conseiller ce premier tome, qui augure en tous les cas de folles promesses pour les épisodes à venir.

"Ce qui n'existait pas hier et n'existera pas demain n'existe pas plus dans l'intervalle..."

Néanmoins, quelques regrets subsistent :

J'aurai apprécié l'existence d'une carte, tant les niveaux d'Arkane, verticalement comme horizontalement (ça, vous comprendrez en le lisant ^^) paraissent complexes à souhait.

Ce bouquin comporte également à mes yeux trop de longueurs inutiles dont Bordage aurait pu aisément se passer. Ça a parfois saboté ma lecture, mais heureusement, son style envoûtant et addictif a su maintenir à flot mon intérêt quasiment tout au long du récit.


"Le serpent inocule son venin,

L'humain déverse son fiel,

Lequel des deux est le plus dangereux ?"


Finalement :
Un excellent moment de lecture, partagé avec une sympathique co-lectrice.
Merci à toi Srafina pour nos agréables échanges autour de cette série prometteuse. On se prévoit la suite avec (toujours autant de) plaisir !
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Pierre Bordage fait bien de se mette aussi à la fantasy car ça lui réussit .On retrouve des éléments assez habituels de l'univers de la fantasy : un univers qui repose sur la domination de sept familles dont l'emblème est un animal ( oui ça fait déjà écho ^^) , un peuple d'envahisseurs assez monstrueux , un complot et au milieu de tout ça ,des personnages qui à priori n'ont rien d'exceptionnels et qui vont se retrouver à jouer les super-héros . Classique quoi ! Mais comme d'habitude ,je suis prise au jeu et j'en redemande ! Parce que le rythme est intense ,parce que c'est bien raconté (C'est Bordage ,on le sent bien dans l'écriture) , parce que c'est assez sombre et parce que bien sûr , on veut savoir !! Pourquoi ce complot ? Pourquoi Renn est-il important ? etc...Dommage il va falloir attendre la suite !
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Quelques semaines après avoir refermé L'Enjomineur, me voilà lancé dans Arkane, diptyque du même auteur, évoluant dans un univers fantasy plus traditionnel. "Lancé" étant, de loin, le terme le plus adapté, au vu du rythme décoiffant de ce premier tome.
Une petite page d'introduction, campant la situation tant politique que mythologique de notre aventure, et, pas de temps à perdre, Bordage nous jette sans plus de préambule dans le feu de l'action.

A la nuit des temps, après une crue dévastatrice, seule sept familles furent sauvées par les serviteurs des déesses du fleuve Odivir, et fondèrent la cité d'Arkane. L'équilibre millénaire est dorénavant sur le point de vaciller, et un tas de forces en présence pourrait bien avoir un lien avec les événements de ce début de récit, à savoir l'élimination soudaine des Drac, une des familles fondatrices les plus puissantes de la cité.
De là nous suivront trois personnages: Oziel, dernière rescapée Drac du carnage, Renn, humble fils de paysans envoyé en apprentissage CAP enchanteur de pierres, et Noy, cinquième héritier de la maison du Corridan.

Et comme je vous le disait, ça va très vite. Chacun des protagonistes prend part à une course contre la montre. On ne souffle quasiment jamais, ne perdant que peu de temps dans la découverte de l'univers où nous évoluons, malgré le fait que Bordage nous le fait imaginer très riche.
C'est dommage, d'autant que l'auteur, bien qu'ayant plus que largement démontré ses qualités dans la fantasy, enchaîne pourtant de nombreux clichés inhérents à ce domaine. Cette impression, très nette au début, s'estompe heureusement dans l'avancée du récit, et laisse même entrevoir un second volet passionnant.
Il est fort ce Bordage. Il parvient à nous faire accepter tous ces alliés ou autres soudards sortis de nulle part, tombant à point nommé pour sortir d'une situation inextricable, ou justement pour en créer une. Jonglant entre les complots, les guet-apens et les trahisons, l'auteur n'épargne pas nos jeunes compagnons de route, ni notre rythme cardiaque.

On retiendra donc la qualité de conteur de Bordage, son univers et son récit de grande qualité, mais parfois surchargé, et son rythme effréné. Et, malgré des défauts assez inhabituels chez l'écrivain, une envie dévorante de connaître la suite à chaque page tournée.
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Arkane est une ville labyrinthique en sept niveaux, gouvernée par les sept grandes familles fondatrices qui contrôlent la cité. La jeune Oziel voit son clan décimé par un complot des six autres familles et doit trouver son frère exilé dans les niveaux inférieurs de la ville. Elle doit s'inoculer volontairement la mécrose (sorte de peste/lèpre) pour se cacher et fuir les meurtriers. Pendant ce temps, Noy, membre d'une des maisons dirigeantes, enquête sur ce fameux massacre et suspecte une menace plus grave, tandis que, loin d'Arkane, l'apprenti enchanteur de pierre Renn et le guerrier Orik tentent de rejoindre la ville au plus vite pour prévenir les habitants qu'une immense armée arrive pour semer le chaos.
Voici donc les principaux personnages que nous décrit Pierre Bordage. le début du récit met un peu de temps à se mettre en place je trouve, mais justement l'auteur nous les décrit avec précision : leur physique, leur caractère, leurs aspirations, et ma foi le tout m'a bien accroché.
On suit leurs aventures de manière alternée, à chacun son chapitre et ça donne une bonne dynamique au livre.
Le style de l'auteur est enlevé, précis et détaillé, mais bien sûr on a affaire à Pierre Bordage.
On retrouve également les scènes d'action haletantes, les complexes luttes de pouvoirs des élites, la cruauté des ennemis qui ont fait la renommée de l'auteur. En revanche, la violence et le sexe, habituellement très présents chez Bordage, sont ici atténués, permettant ainsi aux plus jeunes de le découvrir.
Dans une interview Bordage nous explique « Dans Arkane, j'ai fait le choix d'avoir deux héros adolescents et il est évident que cela parlera peut-être plus à ceux qui ont cet âge. Si cela permet d'ouvrir une porte d'entrée dans mon univers à des jeunes, c'est très bien. J'espère aussi garder mes lecteurs qui sont très fidèles et me suivent depuis des années. »
C'est sans doute pour cela que je me suis laissée portée dans cette aventure, car j'aime moins les mondes de violence qu'il nous raconte dans ses livres de SF. Bon j'en ai lu que quelques uns (Porteurs d'âmes que j'ai beaucoup aimé, un peu moins Les dames blanches), mais là je suis tout à fait réconcilier avec lui du moins niveau fantasy. Et je lirai certainement la suite de Arkane.
Je sais, je sais …. il faudrait que je lise Les guerriers du silence ainsi que Abzalon qui font partie de ses meilleurs livres. J'y pense très sérieusement… surtout pour notre challenge Bordage. ;-)
Merci Angie pour cette belle lecture commune, ce fut un plaisir de partager autour de cette histoire, et… j'espère bien qu'on retrouvera la petit Drac dans le prochain volume, il était vraiment très surprenant et attachant. Et vous qui lisez ma bafouille, allez donc voir celle d'Angie ;-)
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J'ai fait un voyage très prenant à Arkane.
Au début, sans doute à cause de l'âge des trois principaux protagonistes, je pensais me lancer dans un roman jeunesse mais bien vite il m'est apparu que je me trompais et que ce roman s'adressait à un public plus adulte.
Ca saigne, ça viole, ça souffre et les personnages ne sont pas du tout épargnés par le sort.
L'histoire est bien construite, le suspense et la tension bien dosés et les personnages sont attachants et humains.
Je regrette toutefois que les informations relatives différentes maisons, dans les chapitres narrés par Noy essentiellement, ne soient pas plus développées. J'aurais aimé en savoir plus et mieux les individualiser.
Je me réjouis de voir de quoi la suite sera faite.
A suivre donc.
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Le royaume d'Arkane, un lieu bien loin de toutes nos préoccupations quotidiennes…

Un milieu où les hommes se servent de leur pouvoir pour obtenir les faveurs sexuelles des femmes.

Un pays où les puissants contrôlent le commerce et affament les fermiers.

Une contrée où les grandes familles choisissent les époux, sans le consentement des filles.

Un endroit où des collecteurs d'impôts impitoyables prennent une grande part des revenus.

Une ville où les gamins jettent des pierres et harcèlent les faibles.

Un peuple régi par ses croyances et par des religions refermées sur elle-même pour garder leurs secrets.

Ce royaume pourri de l'intérieur s'effondrera-t-il sur lui-même ou sera-t-il vaincu par les monstres venus de l'extérieur? le seul espoir de sauver le monde porte sur de jeunes héros et leurs amis, sur l'amitié et peut-être un peu de magie…

Un bon roman de fantasy, avec une société bien complexe, une imagination foisonnante de créatures insolites, des batailles épiques et des évasions magiques.

Une belle lecture dont le principal défaut est qu'il faudra attendre le deuxième tome pour savoir ce qu'il adviendra.
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Pierre Bordage est un formidable conteur. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman de fantasy.

La Désolation est le premier tome d'une duologie, (je le tiens de l'auteur lui-même). le deuxième tome devrait sortir à la fin de l'année 2017 (même source).

Arkane est une cité où demeurent sept familles régnant sur le pays d'Arkane. La cité d'Arkane est décrite par touches ; on la découvre au fil des pages en même temps que l'un des personnages principaux. Sa structure et son architecture complexe sont à l'image d'une société hiérarchisée à l'extrême par une loi appelée la loi de Séparation. On suit en alternance, par chapitres, une jeune femme issue de l'une des sept familles mais aussi un jeune homme, apprenti enchanteur de pierre de son état, qui vivra une aventure dangereuse pour rejoindre la cité. On devine qu'ils sont amenés à se rencontrer et à se battre ensemble contre le Mal qui approche.
L'auteur utilise certes des archétypes et des lieux communs de la fantasy, mais c'est fait avec brio pour forger une histoire bien ficelée ainsi que des personnages intéressants et attachants dont on a envie de connaître le destin.

Ce roman comporte quelques notes de politique mais c'est léger, rien à voir avec une certaine grande saga actuelle... (Oui oui, je parle de Game of thrones, ni voyez pas offense, j'aime tout autant)
C'est fluide, parfaitement construit et je suis définitivement conquise par cette écriture.
Une preuve supplémentaire, s'il en fallait une, que Pierre Bordage est un auteur majeur des littératures de l'imaginaire françaises.
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Merci à Bragelonne !
Arkane est une ville labyrinthe, construite à ses débuts par sept familles toutes-puissantes. Ces familles règnent toujours sur la ville, instaurant un climat de tensions, d'intrigues et de complots. Suite à l'un de ces complots, une des familles régentes est renversée, le clan assassinée presque au complot.... Une seule survivante : Oziel Drac, l'une des filles. Elle est seule, sans ressources, et la maison responsable de la chute de sa famille est bien décidée à finir le travail. Trouvant des alliés sur le chemin, son seul espoir est de retrouver vivant un de ses frères, qui avait été condamné des années auparavant, et de tenter de monter une armée afin de riposter, et si possible de sauver Arkane d'une prophétie prédisant sa chute.
Dans le même temps, en parallèle, nous faisons connaissance de Renn et de Orik. Renn est un jeune garçon, apprenti chez un enchanteur de pierre. Orik, lui, est un guerrier qui a besoin d'un guide pour rejoindre la ville. C'est de cette façon qu'ils vont se rencontrer et commencer à cheminer ensemble, déjouant pièges et traquenards.
Donc, Arkane, qu'est-ce que ça donne ? Pour moi, du très bon ! L'intrigue commence fort dès le départ, avec le fait qu'une famille régente de la ville soit assassinée, qu'une des filles survivantes soit poursuivie, ce qui conduit Oziel a faire des choix et à prendre des décisions pour le moins radicales en espérant survivre... Étant donné que La désolation est le premier tome, tout n'est pas résolue à la fin de l'histoire, loin de là, mais Pierre Bordage a réussi à distiller les informations nécessaires pour donner envie de lire la suite, il a construit des personnages qui ne sont pas manichéens, auxquels on peut s'attacher et en détester d'autres, et mettre en place une intrigue qui tient bien la route et qui garde encore beaucoup de mystères.
(Mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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