Il n'est pas aisé de critiquer de la poésie contemporaine, tant une pudeur nous étreint. C'est beaucoup plus simple lorsque l'on doit vanter
Baudelaire,
Verlaine ou encore
Renée Vivien, car quelque part, nous savons que ce sont des génies, Chronos l'a déclaré quand leurs textes sont entrés dans la postérité.
Pourtant, à l'heure de la poésette de supermarché qui se vend comme des Big Mac, quand des foules sur Instagram s'extasient de lieux communs sans âme, à cette heure terne de la poésie, il serait peut-être bon de témoigner un peu de passion pour les rares ouvrages empreints d'âme.
Écrin de brume est de ces oeuvres, un recueil onirique, romantique, puissant, écrit à l'encre même d'Érato, la muse de la poésie lyrique. Cet écrin est une merveille de décadence et de transgression, une initiation poétique, un livre que j'aimerais tant voir à la Grande Librairie ou dans les facs de lettres.
C'est un chef d'oeuvre, ne craignons pas ce mot, et j'attends avec impatience le prochain recueil de l'autrice.