Mémoire de soie

"Mémoire de soie" est une histoire de famille située entre la première guerre mondiale et 1936, une histoire intimiste parfaitement écrite, une histoire finalement assez triste ; car parfois on dirait que le destin - les dieux ? - s'amuse(nt) à tout embrouiller... Alors que peuvent faire les humains face à des drames qui les dépassent ?

Au départ il y a une maison, la Magnanerie : un élevage de vers à soie, dans une grande pièce du premier étage, donne son nom à la demeure qui sert de décor aux événements racontés ici.
Au départ il y a aussi un père violent, une mère qui observe en silence, des enfants qui poussent comme ils peuvent : deux frères qui s'aiment, se soutiennent, mais parfois cela ne suffit pas. Un des deux meurt à la guerre, mais c'est celui qui vient de se marier et d'avoir un bébé...
Au début du livre, il y a un jeune homme de vingt ans, Émile, qui occupe la grande chambre où se trouvaient les cocons ; nous sommes en 1936 et il va bientôt partir faire son service militaire. Sa mère s'appelle Suzanne, son père Auguste. Sauf que sur le livret de famille que sa mère lui remet avant son départ, à la place du nom du père, il est écrit Baptistin et non pas Auguste...

Une histoire bien construite, un roman fort et émouvant avec des personnages aux caractères fouillés, un récit très humain : car on y reconnaît les qualités mais aussi les défauts de gens simples, peu instruits, appartenant à leur époque, et capables du meilleur comme du pire.

Premières phrases : " La lumière suinte et dessine autour du volet un liseré clair. Elle reste le plus sûr repère. Celui de la course du soleil. Émile souligne des yeux la marque blanche, tirant sur un jaune léger, elle court jusqu'à sa table de chevet, ne l'atteint pas encore, semble vouloir l'épargner. Il a vingt ans ce 9 juin 1936."
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Juin 1939. Émile a vingt ans, il part pour son service militaire. Avant son départ, sa mère glisse le livret de famille dans son sac. Seulement, le nom de son père n'est pas celui de l'homme qui l'a élevé dans la magnanerie familiale ... Émile va devoir dévider le cocon et tirer sur le fil pour comprendre ses origines.
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J'ai lu ce roman dans le cadre du #prixdeslecteurs2022 du @livredepoche
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Secrets de famille, double temporalité, contexte historique. Ce roman avait tout pour me plaire. Malheureusement je n'ai pas adhéré à la plume de l'auteur. Une plume singulière qui saura convaincre nombre de lecteurs par sa douceur et sa poésie, j'en suis certaine. Pour ma part, ce style m'a un peu perdue, je n'ai pas été emportée et je n'ai pas su m'attacher aux personnages et à leur histoire pourtant bouleversante.
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C'est toutefois un roman que je vous recommande si vous aimez ce style d'écriture et ce type de roman !

🌺Mémoire de soie🌺 d'Adrien Borne
- 209 pages.- 7,40€

🦋Début du XXeme siècle, Baptistin prend la relève de son père pour éduquer des vers à soie.

🦋Il vient de rencontrer Suzanne, jeune fille mise à l'orphelinat par ses parents.

🦋Un point commun, les cocons pour faire la soie.

🦋Deux êtres pudiques, maladroits, qui se rencontrent.

🦋Pas le temps de s'aimer, Baptistin part au service militaire.

🦋On découvre un monde rural où le silence et les non-dits règnent, où la mère gère sa maison et ses enfants, le père ramène l'argent pour le foyer. On n'étale pas ses sentiments, la guerre nous prend nos êtres chers ou les détruit psychologiquement, où il reste peu de place pour l'amour, d'ailleurs on ne connaît pas les gestes démonstratifs.

🦋Un joli texte avec des parties de vie touchantes, d'autres qui font hurler, une tristesse nous accapare en espérant que le cocon deviendra un joli papillon qui pourra s'épanouir.

A la vieille de la seconde guerre mondiale, Emile doit quitter la magnanerie familiale et rejoindre Montélimar pour faire son service militaire. Sa mère, Suzanne, glisse dans ses affaires son livret de famille et alors qu'il ne s'y attendait pas, il va découvrir le prénom Baptistin à la place de son père. Qui est cet homme ?

Ce roman, le premier de l'auteur est inspiré de sa propre histoire familiale. Son grand-père était éleveur de vers à soie.

Véritable drame familial, ce roman est emprunt de poésie, de délicatesse, de silence éloquent, de douceur et m'a quelque peu perdu par son manque de vivacité.

L'auteur tombe souvent juste et décrit sans fioritures les douleurs et les peines, le deuil et l'isolement au travers de non dits saisissants, au travers une écriture fine et poétique. Il décrit avec réalité et pudeur la froideur d'un destin déjà scellé.

Le texte est pur, beau, sans artifice et pourtant je dois reconnaître que cet ouvrage n'est pas pour moi ; il ne m'a pas touché et m'a même perdu, laissant mes pensées errer de ci de là au gré de ma lecture.

Peut être devrais-je le relire à un autre moment ?

Premier livre que je lis dans le cadre du prix des lecteurs section littérature chez le livre de poche, il m'en reste encore un à lire. J'ai hâte de le découvrir pour faire mon choix.

« Sauf que le mariage avec son Baptistin ce n'était pas une affaire de romantisme. C'était une affaire de coeur. » Page 100

Vous pourrez lire dans ce roman l'histoire d'une région, la Drôme, connue à l'époque pour le travail laborieux et méticuleux de la soie, de l'élevage des vers à la fabrication des textiles les plus fins. Vous pourrez aussi comme moi être touchée et émue par cet amour naissant entre Suzanne et Baptistin et que la première guerre mondiale va pulvériser. Baptistin a résisté aux combats mais pas à la grippe espagnole qui l'emporte alors même qu'il allait retrouver sa promise et rencontrer pour la première fois Emile, le fils qu'elle lui a donné.
Deux décennies plus tard, ce fils partira à son tour à la guerre, avec dans son baluchon le livret de famille. A la case père, est écrit ce prénom Baptistin alors que son père à lui s'appelle Auguste. de page en page, on détricote cette histoire familiale faite de non-dits, de silences enfouis et d'amour tu. Un premier roman à l'écriture exceptionnelle et salué par la critique.
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Emile à 20 ans en 1936. Il a été élevé dans une banalité tranquille sans heurts par son père Auguste et sa mère Suzanne. Quand il doit partir pour le service militaire, sa mère glisse dans son sac un carnet de famille avec le nom de son vrai père Baptistin.

Le roman nous transporte en 1918 dans une magnanerie où sont élevés des vers à soie. Les passions contraires de deux frères, l'un pour la terre, l'autre pour la ville ne les poussent jamais l'un vers l'autre. Bien qu'ils aient des caractères opposés, ils n'entrent jamais en conflits. La Grande Guerre va rebattre les cartes.
En 1936, Suzanne cultive le désir du souvenir quand la rancoeur et le désespoir cheminent dans sa vie et Emile apprendra et devra vivre avec la vérité.

Mémoire de soie est le premier roman d'Adrien Borne - journaliste. Dans une belle écriture nostalgique, l'auteur nous fait entrer dans un univers familial sur fond de la Grande Guerre aux secrets inavouables et intimes. Edité aux éditions Lattès puis Livre de Poche, ce livre a remporté 4 prix littéraires.

A découvrir

Mémoire de soie ou mémoire de soi. le poids de la famille qui décide de sa destinée est un peu le thème de ce roman. Pour Baptistin ce sera la magnanerie familiale à reprendre. Pour Suzanne, sa famille lui "offre" l'orphelinat! La soie va réunir Baptistin et Suzanne (un tableau aussi). Mais la première guerre mondiale va tout fracasser. Baptistin résiste à sa fureur mais meurt quelques jours après. Emile, son fils, découvrira sa véritable histoire le jour de son départ pour l'armée...

Lorsque Emile part au service militaire, la Mère lui confie le livret de famille. Il découvre alors qu'Auguste, son père, n'est pas inscrit à l'état civil en tant que mari de Suzanne, sa mère, mais à sa place un certain Baptistin... Emile va peu à peu dénouer le fil de l'histoire familiale pour en connaitre ses secrets.
Au début du XXème siècle, dans la Dôme provençale, sont élevés les vers à soie, qui produisent les cocons, utilisés par les soyeux lyonnais. La sériciculture n'est pas simple et conserver le bon fonctionnement d'une magnanerie une tache difficile. Baptistin a été choisi par le père pour lui succéder. C'est en allant vendre ses cocons à Taulignan qu'il croise Suzanne dont il tombe amoureux. Celle-ci, rejetée par sa famille, vit à l'orphelinat pour y apprendre à devenir une bonne personne.
Un jour, il vient la chercher pour l'emmener dans sa famille à La Cordot. L'accueil de la Mère n'est pas très sympathique. Ils doivent se marier, mais hélas la déclaration de guerre va chambouler tous les plans...

Un roman de mémoire, profondément humain, instructif, sur un métier disparu et une page de l'Histoire qui a bouleversé bien des vies, tous ces destins ordinaires contrariés par la Grande Guerre.
La plume est magnifique. le récit se déroule comme un fil de soie, lentement, subtilement comme par magie.
C'est assez poétique pourtant l'histoire est rude, le poids du passé prégnant, les dégâts collatéraux de la guerre dramatiques...
Le non dit, les secrets de famille, le deuil, le pardon, la tristesse, la colère et tous les sentiments humains sont distillés au fil des pages...
Un très beau premier roman.

Voilà un primo-roman comme je les apprécie, qui apporte une touche de singularité, de nouveauté dans le paysage littéraire français et qui déclenche nombre d'émotions à sa lecture.
Nous voilà en 1936, dans la Drôme; on assiste au départ d'Emile au service militaire , son livret de famille dans son sac; c'est grâce à lui, qu'il découvre que celui qu'il croît être son père ne l'est pas. Nous remontons alors l'histoire de cette famille autour de trois personnages : Suzanne, la mère d'Emile, Baptistin, le propriétaire de la magnanerie, élevage de vers à soie, où se déroule leur vie et Auguste, le frère aîné, manchot.
Ce roman est avant tout un magnifique portrait de femme, Suzanne, à une époque où elles étaient quantité négligeable; elle a été envoyée par sa famille, toute jeune, travailler dans un orphelinat à dévider la soie, elle se marie à 18 ans, sans vraiment le vouloir, par délégation car son futur mari est au front, elle devient veuve à la fin de la guerre en 1918, elle est internée dans un asile suite à des accusations mensongères de sa belle-mère, séparée de son fils pendant un an, accepte de se remarier avec son beau-frère qu'elle n'aime pas. le destin de Suzanne est poignant; elle l'accepte presque sans se révolter contre les injustices qui lui sont faites et chaque fois, elle se relève, plus forte des épreuves subies mais aussi plus dure.
Ce roman est aussi la vie d'une région, la Drôme, touchée par les problèmes de survie des magnaneries, celle d'une époque difficile avec la première guerre mondiale puis la grippe espagnole qui ont décimé sa jeunesse.
Ce roman est d'une âpreté, d'une dureté incroyables marqué par des relations familiales sans tendresse, traversées par des jalousies, des haines et des violences qui conduisent aux dernières extrémités. L'auteur retranscrit les sentiments des personnages avec leur propre vocabulaire rustre, direct, violent, sans aucune fioriture et c'est ce qui en fait toute la singularité.
Dommage que l'auteur se soit laissé aller à deux digressions qui semblent n'avoir eu pour but que de faire du remplissage car elles n'apportent rien au roman si ce n'est d'en casser l'unité : l'histoire du peintre et de la peinture sous laquelle Suzanne retrouve son futur mari et la description appuyée et un peu longue d'un soldat complètement détruit physiquement et psychiquement par la guerre.

💣UNE BOMBE💣
J'ai clairement ADORÉ !!
C'est parfaitement écrit, hyper bien documenté. Sur fond de guerre et de grippe Espagnole, on trouve un récit passionnant, une histoire familiale pleines de secrets.
Un premier roman très réussi, à découvrir de toute urgence 🚨
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