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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne me lasse pas de l'univers d'Henri Bosco. Après une dizaine de bouquins en l'espace de quelques mois à peine, cet engouement ne se dément toujours pas. L'âne culotte est un des romans les plus populaires de l'auteur, je suis surpris de ne pas l'avoir lu plus tôt. Peu importe. Dès les premières pages, j'y retrouve cette atmosphère si précieuse qui m'avait plu ailleurs. Il y a les paysages de Provence, les hauts plateaux, les rivières, les villages reculés, avec ses petites maisons en pierre, ses ponts. le tout dans un style si poétique, un vocabulaire très précis et évocateur. Ses descriptions parfois longues (dans certains cas, de quelques paragraphes) ne me paraissent jamais lourdes. Et puis, il y a ces touches d'étrangeté, de mystère. Par exemple, cet âne culotté, qui semble vous regarder droit dans les yeux, comme s'il pouvait lire vos pensées…

Malgré mes premières appréhensions (avec cet âne en apparence si sympathique, presque comique, qui donne son nom au titre, et cet enfant qui le monte), j'avais l'impression qu'il s'agissait davantage d'un roman pour les plus jeunes. Un peu à la manière de L'enfant et la rivière, même si un adulte peut apprécier ce dernier. Eh bien, non. Placer L'âne culotte entre les mains d'un gamin peut s'avérer hasardeux.

On y suit Constantin Gloriot, un garçon qui vit chez ses grands-parents, des gens différents des paysans des environs, aisés, qui emploient des domestiques. Avec lui, on découvre ce coin de pays, sa géographie, ses habitants. Certains sont des visages familiers, comme le curé, etc. Il se lie avec la petite Hyacinthe, de son âge, silencieuse, orpheline gardée par les domestiques des Gloriot. Enfin et surtout, il y a Monsieur Cyprien, qui habite plus haut dans les montagnes, qui possède un jardin secret (paradis perdu) et des habilités spéciales (minéraux, végétaux et animaux semblent lui obéir, dont le fameux âne). Ce bonhomme particulier détecte quelque chose, un don, une prescience chez ces deux enfants qui seront entrainés dans une série d'aventures qui prennent des allures d'initiation. Il est difficile de résumer davantage ce roman.

Comme je l'ai écrit plus haut, j'adore l'atmosphère qui se dégage des romans de Bosco. Ce roman n'y fait pas exception. Je me suis laissé entrainer dans l'histoire de Constantin et Hyacinthe, j'ai partagé leurs joies, leurs craintes, leurs peines et leurs espoirs. Leurs aventures, anodines d'abord, sont rapidement empreintes de spiritualité, de mysticisme, presque de religion. Dans tous les cas, on y détecte un je-ne-sais-quoi de fantasmagorique. Oui, fantasmagorique, le mot est à retenir. Tant par les thèmes que l'atmosphère, ça me fait penser aux films du réalisateur Miyazaki, que j'adore.

Toutefois, si l'univers me fascine, là où j'ai moins accroché, c'est à l'intrigue elle-même. Elle est difficile à cerner. Pendant toute la première partie du roman, elle me glissait entre les doigts. Tout finit par s'emmêler et trouver un sens mais, pendant une grande partie de ma lecture, je me demandais quel en était le moteur. Bien sûr, on peut dire que c'est un roman d'apprentissage, que Constantin doit trouver sa place dans le monde, mais…. Sans vouloir réduire un roman à son schéma actantiel, quelle était la mission du garçon? Eh bien, en arrivant à la fin, on découvre qu'il n'a pas réussi sa mission et que Hyacinthe joue un rôle plus important qu'on ne l'aurait cru. Et, même là, quelque chose m'échappe. Qu'étais-je sensé retenir de cette lecture? Je ne suis pas certain, et ce n'est pas une mauvaise chose non plus. Les livres n'ont pas à fournir toutes les réponses à toutes les questions. Dans tous les cas, L'âne culotte aura réussi à me dépayser, à me divertir et à me faire rêver et réfléchir à la fois.
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Cette histoire présente ,selon les confidences de Bosco en 1957, un côté véridique. Enfant, le petit Henri chérissait un baudet tirant une cariole , celle de Monsieur Autran, dit "Gros-Lapin", l'épicier ambulant.
Pour éviter à son animal de trait, patibulaire et serviable les morsures du froid, l'hiver, et les attaques des insectes , l'été,
son maître imaginatif revêtait ses quatre pattes velues d' une sorte de froc .
Plus tard, Bosco, jeune enseignant, se remémorant ses souvenirs enfantins, souhaita les partager avec ses lèves sous forme d'une longue dictée qui dura six mois !
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Constantin a la faculté d'émerveillement des enfants et va découvrir en désobéissant à ses grands-parents un vieil homme qui vit en autarcie dans la montagne.
Mr Cyprien, comme il se fait appeler ; ancien marin, vit à Belles-tuiles dans un domaine qu'il a rénové et dont il a fait un paradis. Paradis pour les plantes, arbres, fleurs où tous les animaux vivent dans une totale harmonie. le paradis terrestre en somme.
Il y a aussi l'âne culotte car il porte des braies aux pattes avant et fait le commissionnaire pour Mr Cyprien. Les enfants le chahutent sans méchanceté car ils sont intrigués par cet animal peu commun.
Une très belle histoire où l'on parle de paradis perdu d'amour, d'amitié et de tendresse.
Très jolis dessins en noir et blanc de Philippe Mignon ; "dessins très minutieux et très précis qui demandent beaucoup de temps et de solitude."
Paradis terrestre qui n'existe plus et que l'on ne trouvera d'après l'abbé Chichambre qu'au ciel !
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Le romancier Henri Bosco est né à Avignon (1888) et mort à Nice (1976). Chantre du Luberon, humaniste, Bosco aime cette montagne magique pour la simple et unique raison que « les hommes depuis la nuit des temps y ont vécu et souffert ». Ses romans constituent une évocation sensible de la vie provençale où son imagination débordante participe au pouvoir envoûtant de son écriture.
Une fois encore je dois faire mon mea culpa, j'avais toujours pensé que L'Ane Culotte (écrit en 1937) était un roman pour la jeunesse (en raison de son titre) et comme c'était l'un des plus connu de Bosco, j'avais ignoré cet écrivain. Pauvre de moi ! Autant dire que j'ai du pain sur la planche pour rattraper mon retard, au vu de l'oeuvre considérable de ce très grand écrivain, couronné du Renaudot pour le Mas Théotime (1945) entre autres distinctions.

Dans un petit village de Provence, un enfant, Constantin Gloriot, est fasciné par un âne étrange, l'âne Culotte, nommé ainsi parce qu'il porte des pantalons, « À vrai dire, ces pantalons ne recouvraient que ses deux pattes antérieures ». Un jour, Constantin désobéit et suit l'âne jusqu'à sa destination dans la montagne, au coeur d'un domaine secret Belles-Tuiles, où les animaux sauvages vivent sans crainte auprès d'un vieil homme mystérieux, Mr Cyprien.
On ne sait pas grand-chose de cet homme au village où il ne descend jamais, préférant y envoyer son âne pour qu'il en ramène quelques provisions. Seul le curé, l'abbé Chichambre, semble en savoir un peu sur la vie passée de cet étrange paroissien. Inexorablement attiré par ces lieux étranges, Constantin, gamin d'une dizaine d'années, va être entraîné dans une aventure dépassant son entendement.
Mr Cyprien, à l'aide de pouvoirs secrets, a recréé un petit Paradis terrestre autour de son mas. Les plantes et les arbres poussent à foison, les animaux y vivent en harmonie, la paix règne sur ce bout de montagne isolée. le secret Mr Cyprien, très âgé, a repéré le jeune Constantin au coeur pur, il envisage de lui transmettre ses pouvoirs afin qu'il continue son oeuvre. Mais ce nouveau Paradis n'échappera pas à la malédiction du premier, poussé contre son gré par une gamine du village, Constantin y dérobe une branche d'amandier…
J'aurais pu évoquer, grand-mère Saturnine qui régente la maisonnée, La Péguinotte domestique ronchon mais au grand coeur, Anselme le berger, Hyacinthe la petite souillon au rôle mystérieux, les gitans qui campent à proximité du village, tous ces personnages attachants qui peuplent le roman, mais je préfère vous en laisser la découverte.
Je sors de la lecture de ce très beau livre, estomaqué, tant je suis tombé sous le charme de cet écrivain. Tout y est magnifique, la description de la région nous restitue merveilleusement les sensations éprouvées quand on y a séjourné, le chaud soleil, les odeurs de la terre et des plantes, le bruit du vent dans les arbres, le chant des oiseaux. Sur cette terre de lumière, Henri Bosco réussit néanmoins à construire un roman de l'ombre, très vite le mystère plane puis l'étrange nous prend et ne nous lâchera plus. L'écriture est dense, le roman pas si long, on ne peut l'abandonner, on écarquille les yeux à suivre cette aventure merveilleuse qui mêle l'innocence de l'enfance, la sagesse des anciens, le mythe du paradis perdu et les diableries comme on les craint dans les provinces.
A propos de l'oeuvre de Henri Bosco, Raymond Dumay écrivait « Elle ne doit rien à l'école dite américaine qui fait d'un reportage un roman, mais elle nous rappelle l'existence de cette source cachée : l'âme ».
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Etrange roman, à la fois religieux et panthéiste, dont l'âne culotté qui apparaît dès l'entame est un trompe l'oeil : il ne s'agit pas vraiment d'un livre pour enfants, encore que l'enfance y soit très présente, mais plus d'une rêverie sur le paradis perdu. Bon, l'enfance est un paradis perdu, alors tout cela se tient. Bien écrit, dans ce style aujourd'hui suranné qui repose agréablement de la frénésie d'aujourd'hui, ce beau livre est recommandé aux âmes contemplatives, capables de passer une soirée de juillet devant leur petite maison de Provence pour admirer la progression du crépuscule sur le moutonnement des collines.
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Henri Bosco , écrivain provençal un peu oublié , mais qui eut son heure de gloire ( grand prix de Littérature de l'Académie Française en 1968 ) nous raconte ici l'histoire de Constantin , un jeune garçon qui vit chez ses grands-parents à la campagne et qui ne résiste pas à la tentation d'aller au delà de ce qui lui avait été autorisé pour suivre un âne étrange à travers la montagne . L'âne Culotte est un âne savant qui vient tout seul faire les courses au village pour un vieil original solitaire qui s'est retiré dans une lointaine bastide . Juché sur cet âne apprivoisé , Constantin découvre un site enchanteur et étrange rempli d'animaux , de fleurs et d'arbres , une sorte de paradis terrestre . C'est d'autant plus étrange que le lieu était sec et aride et qu'il n'y poussait guère que chardons , lavande et bruyère ...Bosco nous entraîne dans une histoire mythique , sorte de conte un peu étrange. Comme le joueur de flûte de Hamelin , le vieil homme attire les animaux et recrée tout son monde par la magie de sa flûte de Pan . Jusqu'au jour où le charme est rompu et où tout disparait d'un seul coup pour revenir à la désolation première .
Littérature enfantine , dit-on . Sans doute . En tout cas , pure poésie , certainement . Tout le monde ,( y compris les adultes ),peut prendre plaisir à lire ce livre . Comme Giono ou Pagnol , Bosco est tellement provençal , son écriture est tellement fleurie qu'en le lisant , on entend déjà le chant des cigales et qu'on sent l'odeur de la lavande !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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La poésie et le mystère se mêlent dans ce roman superbe d'Henri Bosco. La Provence de Giono, les personnages hauts en couleurs font que l'aventure du jeune garçon est une sorte de rêve éveillé qui nous entraine dans un univers fabuleux.
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Constantin, petit garçon rêveur épris de nature, est fasciné par l'âne qui, de temps à autres, descend de la colline pour recueillir des provisions auprès des marchands du village. A qui appartient ce drôle d'animal, vêtu de culottes en hiver? Où rapporte-t-il ces provisions? Un jour Constantin brave l'interdit. Il suit l'âne Culotte; et découvre le Paradis...
De Bosco j'avais lu, encore petite, l'Enfant et la Rivière, ma première grande émotion de lectrice. Adulte j'ai relu ce livre avec beaucoup de bonheur et j'ai voulu savoir ce que Bosco avait écrit d'autre. J'ai retrouvé dans l'Ane Culotte le même plaisir, la même impression de petit paradis perdu, de temps arrêté, d'une nature foisonnante...Alors oui, peut-être est-ce avant tout un livre pour les enfants, mais l'adulte que je suis y a trouvé une belle parenthèse que j'aime à revivre de temps en temps.
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Un livre qui est presqu'un conte par un auteur français doue du genre,un peu oublie mais qui nous acoffert de nombreux ouvrages devenus des classiques littéraires français.Ici l'auteur part d'un événement fantaisiste pour creer toute une histoire haute en couleur sur l'amitie entre un jeune homme et un ane.Un recit amusant a decouvrir a tous les ages !
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Au village, un âne portant des culottes à ses pattes avant en hiver fait des courses pour quelqu'un qui habite en dehors du village. Cela éveille la curiosité du narrateur, un enfant d'une dizaine d'années, d'autant que la servante de sa grand-mère lui fait jurer de ne pas suivre l'âne.

L'enfant ressent pourtant une invincible attirance pour le domaine au-delà du pont de la Gayolle et finit par le franchir. Il y rencontre un homme étrange vivant milieu d'une sorte de jardin d'Éden, dont n'est pas non plus absent un terrifiant serpent...

Le canevas de ce récit ressemble à s'y méprendre à celui de L'Enfant et la Rivière : un enfant narrateur gardé par une grand-mère toute-puissante et une servante, un interdit lié à un lieu... La nature y est décrite et narrée par une plume amoureuse et bien informée, toujours dans une ambiance de mystère très épais.

Il y a quelque chose de plus tourmenté, mystérieux dans ce récit, mais plein de charme, notamment grâce à l'adorable petite Hyacinthe et j'ai vraiment beaucoup aimé !
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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