Un roman dans le contexte historique de la Conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques.
Il s'agit bien d'un roman, de personnages imaginaires comme le héros, Joachim de Margerie qui est un prêtre envoyé à Yamachiche pour raviver sa foi*. Dans ce village près du lac Saint-Pierre, tous les hommes sont partis à la guerre et Joachim pourra en profiter pour assouvir les passions de la chair, car il est amoureux de la beauté et plait beaucoup aux femmes.
Le village sera attaqué et incendié, des habitants seront massacrés. On verra à plusieurs reprises le « cheval noir du diable » galoper dans le bourg. On aura aussi des rêves prémonitoires et même des incursions dans l'au-delà.
J'ai d'abord été déçue, car j'avais choisi ce livre croyant découvrir des personnages historiques méconnus. Par la suite, je me suis laissée emportée par la qualité de l'écriture, même si les émois amoureux du prêtre m'ont semblé un peu redondants.
Au final, un mélange de genres, histoire, amours et fantastique qui ne m'a pas tout à fait conquise.
(*En réalité, il y avait un curé en place à Yamachiche : Jacques-Maxime Chefdeville y était de 1741 à 1778 et il officiait baptêmes, mariages et sépultures en 1759, mais il n'a pas inhumé dans son cimetière de nombreux miliciens tombés au combat.)
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La guerre décide du sort des peuples depuis l’aube de leur existence, elle creuse le lit des rivières, elle désigne le maître et l’esclave, elle ouvre et ferme les portes des prisons, elle nourrit le geôlier dans le même temps qu’elle libère le prisonnier. Elle est la mère de deux fils, le vainqueur et le vaincu, qu’elle abreuve du même lait. Pour l’un, elle est joie et bienfait, pour l’autre elle est mort et désespérance.
(Québec Loisirs, p.108)
Alors qu’il traversait le cimetière, il perçut une odeur de soufre. Des traces de sabot marquaient la terre à l’endroit des plus récentes sépultures. Malédiction! Un court instant, il entrevit le cheval du diable qui crachait le feu dans sa direction.
(Québec Loisirs, p.166)