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4,14

sur 4719 notes
Qui n'a jamais entendu parler de la planète des singes (soit le film, soit le roman) ? Peu de monde. J'ai été un tout petit peu, juste un tout petit peu déçue. Pas parce que j'ai grand-chose à reprocher à ce roman, de bonne facture, facile à lire, etc...mais il n'est pas du tout à la hauteur de sa célébrité. Sans spoiler le début, ainsi que la fin, qui donnent le contexte général, sont absolument excellents, et en plus très différents du film, ce qui fait que le lecteur reste surpris, même si la fin du film est plus forte encore. C'est plein d'humour, y compris l'improbable éprouvette pour ramasser les messages jetés dans l'espace !
Par contre la partie centrale, le coeur du récit, le message cueillie par l'éprouvette, est terriblement vieillotte, j'ai eu l'impression de lire un texte écrit au XIXème siècle, tant par le style, que par la mentalité du narrateur. Les similitudes entre l'univers simiesque et l'univers terrestre d'Ulysse sont caricaturales et invraisemblables, l'évolution du professeur Antelle est une caricature tout aussi invraisemblable, la condescendance d'Ulysse pour les humains de la planète des singes est imbuvable. Pourtant il y a aussi des trouvailles : la découverte d'une poupée à l'image d'un humain, les parallèles, nombreux, avec la ségrégation raciale chez les hommes. Au moins cela a-t-il l'intérêt d'obliger le lecteur à déplacer son regard : les débats entre singes ont des airs de controverse de Valladolid simiesque, les expérimentations animales sont remises en question. Mais quelle écriture vieillotte, à un point que je me suis demandée si c'était volontaire, pour rendre compte du décalage temporel entre émission et réception du message. C'est possible, mais cet aspect a plutôt mal vieilli.
Evidemment on peut y voir juste (c'est déjà pas mal) une critique de notre univers, façon Voltaire ou Montesquieu, très réussie, mais en même temps, il cherche à être encore plus que cela. Peut-être que c'était trop ambitieux pour un livre si court.
Un livre intéressant, très riche, mais pas un coup de coeur, ni, j'en ai peur, un vrai classique. Je lui souhaite quand même de rester toujours aussi populaire, et lu, il le mérite.
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Une idée sans conteste très originale, sur le fond, rien à dire.

Sur la forme, j'ai découvert un style un peu trop lapidaire pour moi, et chose que je regrette dès que le cas se présente, un dénouement beaucoup trop précipité et sans surprise (d'autant que j'avais senti venir le twist final depuis un bon moment).

Ce best-seller de SF me semble très représentatif d'une époque, qui apparaît un peu surannée à la néophyte que je suis dans le domaine.

Je peux dire que je me suis plus attachée aux personnages qu'à l'intrigue. Sans doute parce que j'ai été gênée par ce que je qualifie d'incohérences. Exemples : nos explorateurs baptisent la planète des singes Soror et ce nom n'est jamais remis en question dans le roman, même lorsque notre héros a pris langue avec les autochtones, l'un d'eux et pas des moindres - Cornélius - allant même jusqu'à réutiliser ce nom pour parler de sa planète natale ; de même, la religion est étonnement absente de la société simienne et pourtant, un singe scientifique s'exclame "par le diable !" ; enfin, la référence antique des singes, évoquant irrésistiblement Aristote, se nommait... Haristas.

En fait, si ce bref roman est plutôt agréable à découvrir, je crois que ce qui m'a le plus gênée (voire agacée), c'est que Soror soit l'exacte réplique de la Terre. Je sais que les singes sont les rois de l'imitation et qu'ils ont tout pompé aux humains mais j'aurais voulu de plus grandes différences entre les deux civilisations. Or, ici, mêmes avions, voitures, télévisions, auditoriums, oeuvres d'art, zoos, redingotes, fusils, chapeaux et j'en passe, vous me suivez ? Et j'ai le sentiment que je ne suis pas la seule à avoir soupiré après plus de contrastes entre humains et singes puisque, à en croire les très nombreuses adaptations, les réalisateurs s'en sont donnés à coeur joie.

Je suis quand même satisfaite d'avoir découvert ce grand classique.


Challenge MULTI-DÉFIS 2017
Challenge Petit Bac 2016 - 2017
Challenge 1914-1968 2017
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Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur "La planète des singes" et lisez le livre. Rien à voir avec les films. Et il faut les oublier avant de tourner la 1ere page pour ne pas être pollué par les images et les interprétations libres des différents scenarii.
C'est en fait un livre qui se déguste. Une vraie réussite pour l'époque à laquelle il a été écrit. Bien-sur, il y a des points critiquables comme la technologie décrite pour les voyages interstellaires ou les réflexions du héros qui sont parfois trop ancrées dans l'époque de l'écriture. Mais si on fait abstraction de cela, on peut dire que c'est une véritable réussite.
L'aventure est particulièrement originale, les scènes d'action et les plus calmes s'enchainent parfaitement, les rebondissements sont à couper le souffle. Ce qui est troublant surtout, c'est que cette lecture fait vraiment réfléchir sur la condition animale.
Je ne peux donc qu'encourager à lire ce livre original et assez dérangeant au final. Un très bon livre de SF français !
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Génial

Pendant un long moment, durant ma lecture, j'ai cru que la notoriété de la planète des singes était surfaite. J'y voyais trop d'incohérences et de facilités. J'ai même abandonné pendant un moment.
Mais la fin, cette fin magistrale, m'a fait basculer du côté des admirateurs. Deux twist en deux chapitres (le dernier étant franchement génial), tout mon scepticisme et mes objections qui volent en éclats.

Génial

Le tout servi par une langue belle et recherchée.

Génial

J'avais un a priori négatif, mais je comprends maintenant pourquoi cette oeuvre a longtemps fait partie des programmes scolaires. On pourrait en discuter des heures en se triturant l'esprit.

Génial.
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Après avoir visionné de nombreuses adaptations cinématographiques, j'ai découvert avec intérêt cet ouvrage originel de 1963, écrit par un auteur français : Pierre Boulle. L'auteur utilise avec brio la science-fiction comme prétexte pour apporter une réflexion sur la condition humaine. Notre prédominance dans l'évolution a marqué nos relations avec les singes. Qu'adviendrait-il de l'espèce humaine si ce rapport hégémonique était inversé ? Qui n'a jamais été frappé par la ressemblance ou le mimétisme du singe par rapport à l'homme ? Les expériences sur les animaux en laboratoire sont-elles légitimes dans une société qui se veut civilisée ?
Ces thèmes, et bien d'autres, sont subtilement abordés dans ce livre. Pierre Boulle apporte finalement par ce récit distrayant l'aperçu romancé d'un déclin inéluctable de l'humanité. Un classique, à lire absolument.
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À quelques mois de la sortie en salles de la Planète des Singes : L'Affrontement, je me suis dit qu'il était plus que temps de lire le roman de Pierre Boulle qui est à l'origine de tous ces films simiesques plus ou moins réussis que l'on découvre périodiquement sur nos écrans depuis plus de quarante ans.

La Planète des singes débute par une bouteille jetée dans l'espace contenant le manuscrit de Ulysse Mérou, journaliste de son état, ayant participé à une expédition scientifique. Véritable appel au secours pour sauver la race humaine, le manuscrit relate la terrible aventure vécue par Ulysse et ses compagnons d'infortune. Accompagné par le professeur Antelle et par Arthur Levain, Ulysse part en expédition afin de trouver des êtres humains ailleurs que dans notre galaxie. Ils débarquent sur une planète faisant partie du système de Bételgeuse qu'ils baptisent Soror. Rapidement, ils découvrent que la planète est habitée par des êtres intelligents : des singes. Devenu captif de ces créatures, Ulysse devra se battre pour prouver son humanité et son intelligence.

L'histoire de la Planète des singes est culte mais davantage pour les adaptations cinématographiques que pour le livre et je trouve cela bien dommage. Même si j'aime ces films (et surtout celui de Franklin J. Schaffner avec Charlton Heston), il faut reconnaître qu'ils dénaturent complètement le récit de Pierre Boulle.

Reposant sur les thèses darwinistes, le roman n'est rien d'autre que l'analyse de notre société par la voie de la décalcomanie. En plaçant un homme dans un univers où les singes dominent le monde et où les hommes sont des animaux asservis, Pierre Boulle nous renvoie une image peu glorieuse de l'Humanité.

En effet, Ulysse découvre des singes vivant comme des Hommes et aux moeurs semblables. Les singes sont sûrs de leur supériorité, traitent les hommes comme du menu fretin, régissent leur société en fonction de leurs origines (chimpanzé, orang-outan, gorille), utilisent les hommes pour leurs expériences scientifiques... Ulysse est choqué par ces comportements qu'il trouve ignoble. C'est hilarant puisque c'est ainsi que les Hommes agissent sur Terre ! Ils sont arrogants, méprisent la Nature, occultent leur nature animale, martyrisent les animaux, n'interagissent entre eux qu'en fonction de leur classe sociale, etc. Grâce à la société simienne, Pierre Boulle pointe du doigts les défauts de l'espèce humaine.

L'auteur traite ici de plusieurs sujets majeurs : le respect des classes sociales, le racisme, la religion, l'imperfection des systèmes démocratiques, l'éthique scientifique (ou en l'occurrence le manque d'éthique), l'évolution humaine, la civilisation... Des thématiques denses traitées de façon intelligente dans cette brève histoire à mi-chemin entre le conte philosophique et le roman d'anticipation.

J'ai trouvé la lecture agréable car le style de l'auteur est vif et le vocabulaire recherché sans être pompeux. Les thèses évoquées sont très intéressantes et habilement construites. En outre, il y a suffisamment de rebondissements et de scènes grandioses comme celle de la chasse pour tenir en haleine. Pour autant La Planète des singes n'est pas qu'un roman d'aventures mais un récit poignant dont la fin dramatique ne peut laisser indifférent.

Avec La Planète des singes, Pierre Boulle signe un roman populaire qui donne autant à se distraire qu'à réfléchir.
À mettre entre toutes les mains des amateurs du genre.
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Excellent !

Cela faisait quelques temps déjà que ce livre m'attendait sagement dans ma PAL. C'est le challenge duo d'auteurs de Fifrildi où « l'âge d'or de la SF » est à l'honneur qui m'a donné l'occasion de l'en sortir.

Ulysse Mérou est un journaliste français qui accompagne le professeur Antelle dans une aventure extraordinaire qui consiste à voyager à l'autre bout de l'univers. Au bout de 2 ans, ils arrivent sur Bételgeuse, un soleil qui baigne de sa lumière une planète semblable à la Terre, qu'ils vont nommer Soror.
Lors de son exploration, ils vont croiser le chemin d'humains, dont la belle Nova. Malheureusement, ces humains sont réduits au stade animal puisqu'ils ne sont pas capables de parler et vivent comme des bêtes. Ulysse comprend vite qu'ils n'ont en fait pas conscience d'eux-mêmes, contrairement à des singes qui vont les prendre en chasse, les emprisonner, et faire des expériences de laboratoire sur eux. Face à ces singes doués d'intelligence, Ulysse va tenter de leur prouver qu'il est leur égal…

Vous l'aurez compris, les rôles ont été inversés, les singes sont les êtres intelligents sur cette planète, possesseurs d'une conscience, alors que les humains ont perdus ces facultés et sont retournés à un stade animal.

J'ai beaucoup aimé lire ce roman de Pierre Boulle qui fut publié en 1963. L'auteur écrit bien, sa plume est fluide et agréable à lire. Les chapitres très courts nous incitent à tourner les pages, et lire le suivant, on ne s'ennuie pas une minute.

La Planète des Singes est d'une certaine façon une satire qui met en avant les travers de la société humaine en prêtant aux singes des caractères et comportements humains. Mais pas seulement…

Dans ce roman, on s'interroge surtout sur le pourquoi de la fin d'une civilisation et de la domination d'une espèce. Comment ces singes ont-ils évolué et pris la place des hommes alors que ceux-ci ont régressé pour se retrouver au stade animal ? Y a-t-il un lien ? Un concours de circonstances ? Une simple coïncidence ?

Lorsqu'Ulysse prouvera son statut d'homme égal au singe, il portera ses recherches sur ce qui s'est passé sur cette planète dans le passé pour aboutir à cette situation-là. A travers les discours de ses singes scientifiques, l'auteur semble y dénoncer le manque de créativité trop souvent remplacé par l'imitation, qui mène à la chute. A méditer…

Etonnant aussi, il n'y a pas d'armée chez les singes de Soror, pas de guerre. Cela semble demeurer pour l'auteur le propre de l'Homme…

Challenge 2022 - L'âge d'or de la SF
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Comme beaucoup de gens, j'ai auparavant regardé plusieurs des adaptations cinématographiques de « La planète des singes », mais rares sont ceux qui connaissent l'existence de cette oeuvre majeure de la science-fiction à l'origine de tous ces blockbusters.

Cette lecture a donc été pour moi une belle découverte. Ceci d'autant plus que j'ai trouvé dans l'écriture de « Pierre Boulle » un certain air de « Jules Verne » des temps modernes. Une écriture simple, des explications scientifiques facilement accessibles même si un peu tirées par les cheveux, et puis surtout (et j'imagine que c'est ce qui a fait son succès) des aventures et répliques teintées d'ironie, parfois même hilarantes tant elles sont contraires à toute raison humaine.

Une morale à tirer de cette histoire insensée ? Probablement l'humilité dont l'homme, nombriliste et appréhendant la réalité à travers sa seule perspective humaine, devrait faire preuve.

Bonne lecture à tous!
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Oh là là le malaise...Bon tant pis si je me met à dos les fans de la Planète des singes mais je ne l'avais pas du tout aimé celui-là.
Pour faire court je dirait qu'il m'a fait peur,pas peur dans le sens la grosse flippe qui fait sauter au plafond mais peur car le sujet du livre en lui-même m'a frappée.En fait j'adore les bêtes et avec tout ce que les humains leur font subir la nature se vengera.C'est en partie à cause de cette conviction que La Planète des singes m'a étonnée car même si c'est romancé Pierre Boulle met cet aspect là en avant.Là encore c'est une oeuvre visionnaire,il fallait oser et si l'auteur avait vu juste dans le message de fond qu'il a voulu faire passer?
L'avenir nous le dira,ce livre fait vraiment réfléchir sur le fait que nous sommes bien peu de choses sur cette terre.
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Dans ce livre, on voit de grands singes civilisés qui font des atrocités sur des hommes sauvages, au nom de la science : je respecte encore plus les animaux depuis que j'ai lu cet écrit !

En 2500, les progrès scientifiques permettent au professeur Antelle, Ulysse Mérou et un jeune homme d'atteindre Betelgeuse, une étoile éloignée. Ils y arrivent en trois ans. Ils "atterrissent" sur un de ses satellites dont la composition de l'atmosphère est identique à la notre, et découvrent des hommes nus et sauvages, ne parlant pas. Tout-à-coup, des singes chasseurs, bottés, habillés, la plume au chapeau, le fusil en bandoulière, parlent un langage articulé, épaulent et massacrent les hommes. Hélius est un docteur Mengele qui pratique d'horribles ablations sur les hommes capturés.
"Que sont ces valeurs inversées ici ?" pense Ulysse, traqué comme les autres humains, et affolé.
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Ce roman de SF a le mérite de nous questionner : qu'est ce qu'un être supérieur ( pas si supérieur que ça, je l'ai furieusement montré dans L'homme cardinal ) ?
Qu'est ce que l'âme ? la conscience ? la parole est-elle un critère de civilisation ? qu'est ce que le raisonnable ? la sagesse ? l'esprit ? le sens critique ? Au nom de quoi avons-nous le droit de martyriser d'autres êtres ?
Toutes ces questions, qui ne sont pas développées, mais qui me travaillent depuis que j'ai lu le merveilleux "La controverse de Valladolid" de Jean-Claude Carrière, font de ce livre quelque chose d'assez philosophique, quoi qu'on en dise.

Ulysse tombe amoureux d'une belle sauvageonne humaine dont il a un bébé : parlera-t-il ?
Ce n'est pas tout ça, mais Ulysse, le professeur Antelle et le jeune homme finiront-ils par s'en sortir et regagner la Terre ?
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