Le dragon de l'Ouest

Je remercie Mouna de m'avoir fait parvenir ce roman, j'avais beaucoup aimé sous les flocons d'Inverness et elle m'a proposé de découvrir le Dragon de l'Ouest, qui lui tient particulièrement à coeur, et qui nous embarque dans l'histoire d'Antoine Brissac, jeune chef d'entreprise très brillant. Mais Antoine est malade, j'ai l'impression qu'il est bi-polaire ou quelque chose dans le genre, -je ne crois pas avoir vu le nom de sa maladie mentionnée dans le roman- ce qui lui pose d'énormes problèmes comportementaux au travail et va pousser sa compagne, qui est aussi son associée, à lui vendre ses parts de la société qu'il a créée.

Antoine n'a plus de boulot, il part se ressourcer dans le manoir familial situé dans l'Oise, en pleine campagne, où il a en projet, la permaculture, Antoine en a besoin de ce retour à la nature, ça lui permettra de se recentrer, de passer à autre chose et de se reconstruire autrement. le parc du Manoir s'y prête bien, il y a de l'espace, des dépendances, un grand hangar.

Je me sens tout de suite bien dans ce manoir aux immenses pièces et aux dizaines de fenêtres. le parc arboré doit abriter des centaines d'oiseaux et j'aime ce silence qui enveloppe la demeure et lui donne un air mystérieux, j'ai l'impression d'en ressentir son âme et son histoire et je me doute qu'elle doit en receler des secrets !

Le personnage d'Antoine est très intéressant, parfois un peu déroutant -sa maladie certainement- mais j'ai tout de suite de la sympathie et de l'empathie pour lui, je le trouve courageux de repartir à zéro alors qu'il avait une société florissante et surtout de rebâtir quelque chose de totalement différent.

Alors qu'il range une dépendance et qu'il fait le point sur les outils de jardinage qu'il pourrait utiliser, Antoine découvre des vieilles lettres cachées dans des petites boites sous des lattes de parquet, il est alors loin de s'imaginer que ces lettres vont le chambouler, lui révéler un secret de famille enfoui depuis trop longtemps et changer le cours de sa vie.

Mouna nous embarque en 1852 avec Sophie qui est l'aïeule d'Antoine, elle a une correspondance enflammée avec un certain Edouard Leroy à laquelle elle s'est unie religieusement, la jeune fille n'a que dix-huit ans, Edouard et elle ont trouvé un prêtre qui a bien voulu les unir, mais légalement ils ne sont pas mariés. Edouard Leroy vogue vers l'Amérique pour une expédition scientifique, Sophie est restée en France, elle l'attend, il devrait être de retour dans quelques mois mais le temps s'écoule et Edouard est aux abonnés absents.

Sophie se retrouve dans une situation très embarrassante, Pierre Brissac, amoureux de la jeune femme et conscient de son état, vole à son secours et l'épouse. Il lui fait construire le manoir de l'Oise pour abriter leurs amours et la naissance de leur fils. Sophie finit par s'accommoder de son union avec Pierre, l'homme est charmant et elle a une profonde affection pour lui. Sa correspondance avec Edouard continue, il a appris entre temps que Sophie en a épousé un autre, il sait même qu'elle est maman mais ne se doute pas un seul instant qu'il pourrait être le géniteur de l'enfant. Afin que tout reste secret, Sophie cache ses lettres et ses journaux intimes dans le hangar, sous les lattes du parquet, qui pourrait avoir l'idée de venir les chercher à cet endroit.

Je n'en dévoilerai pas plus, mais le livre devient bien vite addictif avec ces lettres qui dévoilent le parcours des malheureux tourtereaux. Des vies parallèles qui auraient du se rejoindre parce qu'ils sont très amoureux l'un de l'autre, mais le destin en a décidé autrement. J'avoue être un peu mitigée sur l'amour que porte Edouard à Sophie, pourtant il est bien réel mais je crois qu'il aime aussi son travail et sa passion pour la botanique, la conservation des graines, son installation dans le Montana et sa rencontre avec les indiens dont ils apprendra énormément en matière d'ethnobotanique et de transcendantalisme.

Alors oui, j'en veux un peu à Edouard d'avoir laissé Sophie et de lui déclarer épistolairement son amour, je me dis que s'il l'aimait tant que ça, il serait resté à ses côtés au lieu de faire passer son expédition scientifique avant elle, avant de rencontrer son dragon ! oui parce que dans ce livre il est aussi question d'un dragon et je dois avouer qu'il m'a interpellée celui là, mais qu'est ce qu'un dragon vient faire dans cette histoire, où Mouna veut-elle nous mener ?

Antoine va lui aussi faire le voyage, marcher dans les traces d'Edouard Leroy, parce que de Brissac il en a que le nom de famille, son aïeul c'est Edouard il en est maintenant convaincu et là encore il va faire d'énormes découvertes très intéressantes scientifiquement parlant mais personnellement.

Et s'il lui fallait tout cela pour qu'il retrouve enfin un équilibre. Parce que je pense que l'autrice veut aussi mettre le doigt sur la mémoire transgénérationnelle, ce n'est pas pour rien qu'Antoine a cette passion pour la nature et la permaculture, Edouard l'avait déjà. le mal dont Antoine souffre ne prend-il pas racine dans ses ancêtres et dans la douloureuse histoire d'Edouard et de Sophie ?

Le voyage d'Antoine aux Etats-Unis va s'avérer très fructueux et bien plus qu'il ne l'espérait. J'ai passé un agréable moment avec cette histoire à double temporalité. J'avoue que la romance de Sophie et Edouard m'a tenue en haleine tout au long du roman mais j'ai aussi aimé le moment où Antoine se rend dans le Montana pour mettre ses pas dans ceux d'Edouard, j'ai adoré sa renaissance avec sa nouvelle façon d'aborder la vie et son rapport aux autres. Je crois que toutes les révélations ont été bénéfiques et l'ont aidé à se libérer d'un passé qu'il ne connaissait pas mais qui était inscrit dans ses gènes.

J'ai totalement été dépaysée par les descriptions des paysages, il faut bien avouer que cette cabane au milieu de nulle part, avec, en toile de fond des montagnes, ça embarque tout de suite ailleurs et ça fait rêver. Merci Mouna pour cette évasion.
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Imaginez-vous, entrepreneur dans le numérique, en couple avec votre associée.
Imaginez-vous lors d'une réunion du conseil d'administration, frôlant le burn out, à tout envoyer valser.
Imaginez-vous allez vous ressourcer dans une ancienne demeure familiale à l'abandon.
Imaginez-vous avoir envie d'un retour aux sources, vous lançant dans un projet de permaculture.
Imaginez-vous trouver des lettres au fond d'un tiroir secret, et d'avoir envie d'en savoir plus sur celle qui les a reçues et sur celui qui les a écrit il y a de cela plus d'un siècle.
Enfin, imaginez-vous retraçant l'histoire, leur histoire, votre histoire….
Voilà, en résumé, où Mouna m'a emmené cette fois avec son livre le dragon de l'Ouest. J'ai été bluffée. Un livre loin de ceux écrits habituellement par Mouna, et encore une fois, une très grande réussite : Que ce soit dans le voyage de Lisa, ou à Inverness, dans les contes de Noël ou ici, chaque livre est différent et pourtant Mouna arrive à nous emmener là ou elle veut nous emmener grâce à une écriture fluide et un travail de recherche acharné : la botanique, les paysages, les lieux, rien n'est laissé au hasard.
C'est ce qui me fait dire que Mouna est une auteure de talent : elle sait manier les mots, quel que soit le genre. Elle me fait aimer un livre avec des retours dans le temps, un livre semi historique, ce qui n'est jamais gagné avec moi.
Le rythme nous transporte rapidement dans une histoire de laquelle nous ne voulons pas nous détacher tant nous avons envie de savoir comment elle va se terminer.

Entre carnets de voyages et journaux intimes, laissez-vous, vous aussi, guider pour découvrir l'histoire du dragon de l'ouest.

Après un burn-out, Antoine Brissac, entrepreneur de succès, prend ses distances et décide de se reconstruire en allant s'installer dans le manoir de famille en forêt. Alors qu'il rénove sa demeure, une découverte va chambouler sa vie : de vieilles lettres et journaux intimes révélant des secrets de famille et l'amenant à voyager outre-Atlantique. On louvoie agréablement entre passé et présent en suivant deux histoires d'amour en parallèle. Bravo à Mouna Bouslouk, qui réussit à nous transporter dans l'Amérique du XIXe siècle, celle de la conquête de l'or, de l'appropriation du territoire, mais aussi celle d'une nature encore intacte, non contaminée par l'homme. J'ai aimé le petit clin d'oeil à l'un de ses livres précédents "Sous les flocons d'Inverness".

Une histoire qui fait rêver !
Dans ce roman, on retrouve Antoine Brissac en plein burn-out qui décide de quitter sa vie parisienne pour développer son projet de permaculture dans la campagne. Immédiatement, on se sent proche de cet homme qui n'a pas eu beaucoup de chance dans la vie, mais qui ose enfin prendre son destin en main.
Les découvertes qu'il fait dans cette vieille demeure sont juste incroyables. de vrais petits trésors qui nous permettent de remonter le temps et de découvrir une autre histoire.
C'est donc un roman qui se déroule en deux temps. La plume de l'auteure est tout simplement exquise à lire. Avec prouesse, elle parvient à mener à la perfection ces deux récits.
Le Dragon de l'Ouest est un roman que je conseille à 100 %. Une fois le livre terminé, on a qu'une envie : le recommencer. C'est le genre d'histoire qu'on aimerait voir se réaliser dans la vraie vie. Peut-être qu'elle est réelle… Qui sait ?
Bravo à l'auteure pour ce chef-d'oeuvre !
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