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EAN : 9782081496125
672 pages
Flammarion (15/01/2020)
4.29/5   7 notes
Résumé :
Dans les années qui suivirent la Grande Guerre, le désir d'éviter un nouveau conflit fut peut-être le souhait le mieux partagé en Europe. Le " Plus jamais ça ! " résonnerait longtemps dans les oreilles des Européens. Une opinion générale qui allait peser sur l'avenir et serait au coeur de la politique d'apaisement voulue par les Anglais. En reconstituant les tractations qui se jouèrent jour après jour pour " apaiser Hitler ", Tim Bouverie fait revivre ici le marché ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un ouvrage d'histoire qui se lise comme un thriller, et encore plus, lorsqu'on en connaît parfaitement la fin …
Bien entendu, comme toute personne intéressée par les guerres mondiales et leur processus de déclenchement, j'avais entendu parler de la politique d'apaisement largement pratiquée par les Britanniques et suivie par les Français vis-à-vis d'Hitler … Mais de là à entrer dans le détail des conversations, des échanges de courriers personnels des protagonistes, des comptes-rendus des émissaires et des conférences … C'est sidérant !
En Grande-Bretagne comme en France – les admirateurs anglais du nazisme sont plus nombreux, surtout dans la classe dirigeante – la grande majorité des peuples est pacifiste. La Grande guerre a laissé des traumatismes irréparables, et la crise économique des années 30 a saigné les économies.
Les dirigeants européens se bercent d'illusions : la Sécurité collective prônée par la Société des Nations, les accords de Locarno, le pacte Briand-Kellog qui condamne le recours à la guerre pour le règlement des différends internationaux. Pour les Allemands en revanche, le « Diktat » de Versailles est une souillure qu'il faut à tout prix anéantir. A partir de l'arrivée au pouvoir d'Hitler, l'Allemagne réarme …
Le principal tenant de la politique de négociation et d'indulgence vis-à-vis de l'Allemagne est le Premier ministre Neville Chamberlain, l'homme au parapluie. Il s'accroche à la chimère d'une Conférence de désarmement multilatéral car pour lui, l'idée d'une guerre préventive est inenvisageable.
Face à lui, au sein du parti conservateur largement majoritaire, Winston Churchill. Lui a lu "Mein Kampf". Ses mises en garde sur le thème de la production accélérée d'une aviation de guerre allemande bientôt plus performante que la RAF sont soupçonnées de cacher sa volonté de relancer sa carrière. En outre, face au bolchevisme, Hitler semble un moindre mal, surtout chez les possédants, sans parler du penchant pour le nazisme de l'éphémère roi Edouard 8.
Inlassablement, Neville Chamberlain qui remplace Baldwin après le couronnement de George 6, va tenter, jusqu'au dernier instant, de négocier avec Hitler en lui proposant des compensations coloniales, une non intervention après l'affaire des Sudètes, accepter d'abandonner les engagements pris auprès des Autrichiens, puis des Tchèques et des Polonais. Les Français, confiants en leur ligne Maginot, sont toujours à la remorque.
On note les divergences profondes au sein même du parti au pouvoir : Antony Eden est bientôt partisan de la fermeté envers les dictateurs et de l'accélération du réarmement. La fronde gagne du terrain mais personne n'accepte de « mourir pour Dantzig ».
Hitler ne respecte aucune de ses promesses. Chamberlain lui envoie de multiples émissaires occultes négocier des arrangements, tente de conclure un pacte avec l'Union soviétique qui, au dernier moment conclut un traité avec l'Allemagne pour s'emparer de la Pologne …Les ministres du Cabinet sont sur écoute ..
La politique d'apaisement, décrite comme le fait de « gratter la tête d'un crocodile pour le faire ronronner » (Hugh Cecil) est une manifestation collective de l'aveuglement au désastre de Chamberlain qui sera, in fine, abandonné par les siens et laissera la place à Winston Churchill.
Les responsables du désastre sont hélas légion. Entre les députés travaillistes opposés au réarmement, les patrons de presse adents propagandistes de l'isolationnisme, l'entêtement naïf de Chamberlain … sans oublier la couardise de la France perpétuellement en période de crise ministérielle.
L'Empire britannique, les Etats-Unis et la France, s'ils avaient parlé d'une seule voix, auraient peut-être réussi à contrer Hitler. En tous cas, aucun de ces pays ne peut nier ou se soustraire à sa lourde responsabilité.
Un ouvrage à méditer face à certains dictateurs d'aujourd'hui …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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J'en attendais sans doute plus vue la cacophonie d'éloges. le début est difficile à se mettre en place, car Bouverie explicite peu les choses pour le lecteur qui ne sait pas qui est par exemple Stanley Baldwin ou autre ponte de la politique anglaise du premier tiers du siècle. On entre dans un monde dont on ne connaît rien et il faut s'en dépatouiller.

Au bout du premier tiers les choses se mettent en place. On mesure l'erreur fondamentale de Chamberlain et des autres : croire que Hitler était rationnel et avait des ambitions limitées. le livre montre aussi que la défiance contre l'URSS de la part de la bourgeoisie britannique est l'une des causes de la catastrophe.

Ce livre a un effet page-turner puisqu'on s'enfonce dans le déni de Chamberlain et que la catastrophe se rapproche. C'est là tout son intérêt.
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critiques presse (1)
LeFigaro
16 janvier 2020
Dans un ouvrage qui se lit comme un polar diplomatique, Tim Bouverie montre que les démocraties, Anglo-Saxons en tête, ont fait preuve d’un cruel manque de discernement vis-à-vis du nazisme.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
[...] Les maux du régime étaient évidents, et cependant nombre de membres de l'élite britannique choisissaient d'épouser la cause de l'Allemagne nazie, en raison de ses réussites et de son opposition au communisme. Ce faisant ils avaient généralement coutume de céder au relativisme moral ou d'établir des parallèles insultants - comme ce commentaire de Lloyd George, selon qui Hitler n'avait pas fait preuve envers les juifs de la moitié de la férocité de Cromwell envers les catholiques irlandais.

p.88
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