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Citations sur Chronique japonaise (66)

Le capitaine Cook avait une épée et saluait les chefs maoris avec un bicorne aussi brillant que le soleil. La Pérouse distribuait sans compter des fers de hache et des perles de verre bleu. Phileas Fogg ne se séparait pas de sa valise de porc bourrée de bank-notes. J’arrivai sur le pont suiffeux comme une chandelle et sans rien à offrir que le torchon que j’avais à la main. Les voyages ont changé.
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A long terme c'est important : si l'on ne peut plus guère progresser aujourd'hui dans l'art de se détruire, il y a encore du chemin à faire dans l'art de se comprendre.
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Celui qui n'accepte pas de commencer par faire l'apprentissage du moins est certain de perdre son temps.
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Dans l’intervalle qui sépare ces deux trajets j’ai l’impression d’avoir été d’une certaine façon absent de ma vie. Je suis curieux de voir qui du pays ou de moi aura le plus changé.
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C'est le propre des longs voyages que d'en ramener tout autre chose que ce qu'on y est allé cherché.
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Thème de no: un voyageur fatigué s'endort près d'un puits; l'ombre d'une femme qui s'y était autrefois jetée en sort et danse l'amour malheureux qui l'a conduite à cette fin. Le voyageur se réveille, inexplicablement remué par ce rêve qui - on le sent - va le faire cheminer vers son éveil spirituel. Avec cela on vous tient facilement deux heures en haleine. J'aime beaucoup cette économie et, après tout, une vie humaine contient-elle vraiment plus que cette trajectoire-là? Le reste n'est que péripéties, qu'on a bien raison de ne pas porter à la scène.
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Cessez de vous en faire
Et suivez le courant
Si vos pensées sont liées
Elles perdent leur fraîcheur

Seng-t'san
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J’ai poursuivi ma route en mâchonnant cette espèce de cuir qui contient tous les goûts de la mer : sel,iode, la trace d’un banc d’anchois où le sillage huileux d’un cargo. En le retournant sur la langue, on a même l’impression d’y sentir la pulsation des marées et le poids de la lune. Cela m’a tenu lieu de déjeuner.
[du kombu]
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Je m’en souviens comme d’hier : chaude pluie de juin, de hautes frondaisons vert pâle bougeaient contre un ciel lumineux et gris. Ces mêmes arbres aujourd’hui dessinés par la neige. Dans l’intervalle qui sépare ces deux trajets j’ai l’impression d’avoir été d’une certaine façon absent de ma vie. Je suis curieux de voir qui du pays ou de moi aura le plus changé.
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Sur les deux côtés de la rue, des caisses à ordures disjointes vomissaient leur contenu sur le trottoir. Un bistrot à côté de l'autre. Et tout cela menu, coquet, l'air bricolé de la veille, avec les restes d'une rue plus grande. J'avais faim, j'ai poussé une porte sur laquelle on pouvait lire Café-Bar Shi. Shi - j'ai demandé - veut dire poème. Ça ne m'a pas épaté du tout : dans ma promenade j'étais déjà tombé sur deux tea-rooms Rilke, un snack François-Villon, un billard Rimbaud et un magasin Julien-Sorel (lingerie friponne). On a des goûts relevés, ici. Dans le local pas plus grand qu'une roulotte, j'ai à peine été surpris de trouver trois gravures de Daumier et d'entendre l'électrophone murmurer du Ravel. Une barmaid lilliputienne, bien soignée et gironde, "faite" des ongles aux cils, aussi personnelle qu'une rose en papier. Une clientèle de lycéens, pieds nus dans leurs socques de bois, en uniformes noirs, casquettes noires, qui épelaient, plongés dans leurs noirs manuels, et luttaient contre le sommeil. J'ai juste eu le temps de penser : séminaristes... Tchekhov, et me suis endormi sur une chaise minuscule sans même passer ma commande.
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