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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce récit fait parti de ceux « Un jour je le lirai ». le début est un peu ardu avec historique du Japon. Des passages prenants quand Nicolas Bouvier parcourt le pays. Je pense qu'il est surtout une bible pour les voyageurs qui s'y rendent.
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Nicolas Bouvier (1929-1998) est un écrivain, photographe, iconographe et voyageur suisse. Après avoir suivi des cours d'histoire médiévale, de sanskrit et de droit à l'Université de Genève, Nicolas Bouvier se lance dans un long voyage de plus d'un an en Asie, commencé avec un ami, puis en solitaire à travers l'Inde afin de gagner la Chine. La route étant fermée pour des raisons politiques, il gagne Ceylan où, malade et déprimé, il reste neuf mois. A son actif plusieurs séjours au Japon (seul ou avec femme et enfants) et d'autres voyages en Asie (Corée du Sud, Chine) ou en Europe (Irlande, Iles d'Aran).
Chronique japonaise a connu plusieurs versions : la première a été publiée en 1967 sous le titre Japon. La première édition sous le titre Chronique japonaise, en 1975, modifie le texte de Japon en y ajoutant des épisodes du séjour de 1964-1966, et une troisième version, définitive, publiée en 1989, reprend des textes écrits au cours du séjour de 1970. C'est de cette ultime version qu'il est question ici, regroupant les récits de ses trois séjours au Japon (en 1955-1956, 1964-1966 et 1970)
J'ai lu ce livre pour la première fois, il y a vingt-cinq ans, et j'avoue que j'en avais gardé un souvenir déçu. Ce qui était franchement étonnant puisque j'avais en main le bouquin d'un écrivain de talent, d'un voyageur et qui plus est, relatant un séjour au Japon ! Trois arguments qui théoriquement ne pouvaient que m'enchanter. Il fallait donc que je répare ou confirme définitivement mon jugement.
J'ai vite compris ce qui avait dû me rebuter à l'époque, ce long début d'ouvrage consacré à l'histoire du Japon. Certainement un malentendu, je pensais mettre mes pas dans ceux d'un crapahuteur décrivant par le menu ce qu'il voyait en chemin, genre guide touristique des chemins creux. En fait, nous avons là le livre d'un vrai écrivain et d'un homme cultivé – style impeccable et explications claires, mêlant le vécu à l'Histoire pour donner du sens au tout. Et ce tout, en creux, nous éclaire sur la mentalité des Japonais. Ce qui n'est pas un mince exploit. du coup mes réticences d'hier me paraissent bien minables après relecture.
Nicolas Bouvier voyage le bagage léger et le porte-monnaie pas plus lourd, ce qui le conduit à séjourner dans les quartiers populaires, les pensions parfois limite sordides, au plus près des petites gens, ce qui lui permet de découvrir par l'intérieur la réalité du pays, grandement aidé il faut le dire par sa connaissance de la langue. Pour enrichir son maigre pécule, il écrit des articles pour de petits journaux, et il photographie les Japonais, les vieux, les jeunes, les travailleurs… Notre Suisse aime la discrétion et la simplicité, la beauté du naturel, « J'aime d'ailleurs beaucoup ces natures qui ne font pas de musique symphonique mais ne connaissent que quelques notes et les répètent inlassablement. »
Avec ce voyageur vous comprendrez mieux ce qu'est le Zen même si l'auteur toujours modeste avoue, « ce que je sais du Zen aujourd'hui me permet tout juste de mesurer à quel point j'en manque, et combien ce manque est douloureux », le Tao et ses chemins d'accès, koans et satori. Vous vous régalerez aussi des très belles pages sur le théâtre No.
Un très bon livre. Et si le début vous rebute, persévérez, la lumière est au bout du chemin.
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Nicolas Bouvier (1929-1998) fut un grand voyageur. "Chronique japonaise" constitue un récit de ses trois séjours au Japon (en 1955-1956, en 1964-1966 et en 1970). Les premières pages donnent rapidement une "vue cavalière" de toute l'histoire du Japon. Puis l'auteur nous fait part, par petites touches, de ses impressions personnelles sur l'Empire du Soleil Levant. Le recueil est écrit d'une manière vivante et éloignée de tout académisme. Il fait apparaitre clairement la difficulté, pour un Européen, d'appréhender vraiment l'esprit si particulier des Japonais, héritiers d'une culture millénaire qui a résisté si longtemps à l'influence occidentale. Par exemple, ayant rencontré un groupe de Françaises en visite dans le pays, N. Bouvier écrit: « Après deux semaines de tournée culturelle, les étrangères soupçonnent leur cicérone de ne pas leur avoir livré "l'âme du Japon". (…) Que veulent-elles donc ? Tout, tout de suite, et que par une opération de l'esprit leur ignorance se transforme en savoir, du substantiel, et clairement expliqué s'il vous plait, pour qu'au retour on puisse en parler. (…) Nous venons dans ce pays maigre et frugal avec notre métabolisme de glouton: l'Occident est tout entier là-dedans ». Au contraire, l'auteur plaide en faveur de la patience, de l'humilité, de l'esprit d'ouverture, et il donne lui-même l'exemple. Il exprime ses impressions et ses idées d'une manière directe, subjective mais en même temps sage. Un livre à lire, si on s'intéresse vraiment au Japon tel qu'il est, et non tel qu'on l'a imaginé.
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1964. Nicolas Bouvier est de retour à Kyoto après huit années. D'emblée, sa sympathie et son appétence pour le Japon frappe le lecteur. Ainsi écrit-il joliment : « Dans l'intervalle qui sépare ces deux trajets j'ai l'impression d'avoir été d'une certaine façon absent de ma vie. Je suis curieux de voir qui du pays ou de moi aura le plus changé ».
Nicolas Bouvier se fait guide ou passeur de cette culture en mettant à notre portée d'occidentaux la cosmogonie et l'histoire japonaise. Il narre avec entrain et ce qu'il faut de brièveté les relations du Japon avec l'occident.
La première partie se présente comme une chronique au sens de « Recueil de faits historiques, rapportés dans l'ordre temporel » (Le Robert). L'on y apprend beaucoup de choses intéressantes sur le Japon, notamment les principaux faits historiques ; cependant j'avoue que je n'ai pas ressenti un grand plaisir de lecture et j'ai même eu hâte que ce passage prenne fin car ce qui m'intéresse sans doute avant tout dans un récit de voyage c'est l'hypotypose.

De manière assez surprenante, je dois l'avouer, Nicolas Bouvier se tient en retrait de son récit un long moment mais quand il surgit – dans la deuxième partie - c'est pour mieux faire preuve d'humour, de sincérité et de modestie. Ainsi se dépeint-il débarquant du bateau dans le port de Yokohama le 20 octobre 1955 : « Le capitaine Cook avait une épée et saluait les chefs maoris avec un bicorne aussi brillant que le soleil. La Pérouse distribuait sans compter des fers de hache et des perles de verre bleu. Phileas Fogg ne se séparait pas de sa valise de porc bourrée de bank-notes. J'arrivai sur le pont suiffeux comme une chandelle et sans rien à offrir que le torchon que j'avais à la main. Les voyages ont changé. »
Ce qui caractérise le mieux Nicolas Bouvier, qui n'est pas propre à ce récit, apparaît ici, c'est-à-dire une curiosité éveillée, une ouverture sur le monde. Il est toujours prêt à l'inattendu : « Je n'imaginais pas trop – et il vaut mieux – ce que j'attendais du pays ».
Voilà. A partir de la deuxième partie, le récit prend vie et Nicolas Bouvier fait voir, entendre et sentir le Japon au lecteur, notamment lors de ses longues pérégrinations dans la capitale ou sur les différentes îles de l'archipel.

Malgré tout un livre que j'ai apprécié même si je n'ai pas beaucoup d'attirance pour le Japon.
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Livre qui, à ma grande surprise, ne m'a pas si bien plu.
Il est très bien écrit et relate des faits intéressants, et surtout éclaire sur la mentalité des Japonais de l'époque. Mais la magie n'a pas pris. Peut-être car je m'attendais à une lecture moins fastidieuse! Mais j'ai trouvé le temps un peu long et la lecture un peu démoralisante. Peut-être, en somme, ce qu'il faut retenir de la lecture occidentale du caractère Japonais, qu'on le veuille ou non...
Peut-être que je réessaierai un jour, mais pour l'instant, lecture mitigée.
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