pour la petite histoire :
{Pour sa collection "Portrait de France", l'édition "Émile-Paul Frères" passe commande de récits de voyage auprès de plusieurs écrivains.
34 volumes, verrons ainsi le jour, entre 1926 et 1931.
En vrac, on retrouvera :
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François Mauriac pour Bordeaux.
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Edmond Jaloux pour Marseille.
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André Maurois...Rouen
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André Beucler...la vallée du Doubs.
Puis... le Vercors ; le pays de Retz ; Toulouse ; la Haute-Provence...ect...
En 1926,
Emmanuel Bove, encore jeune écrivain, choisi, de nous faire découvrir pour sa part... l'enlisement ; la routine ; l'ennui, par l'intermédiaire de
Bécon-les-Bruyères, petite ville de banlieue parisienne quasi inexistante.}
C'est parti mon kiki !...
Bécon-les-Bruyères, coincée entre Asnières et Courbevoie.
Bécon et sa gare, avec St-Lazare en ligne de mire, Bécon et ses champs de bruyères, aujourd'hui disparus, recouverts de maisons à huit étages, ses rues inanimées, sans aucune distraction, ses cafés déserts, ses usines, la Seine, ses péniches et ses déchets qu'elle charrient...
Un peu comme ses personnages de
romans, ici, la ville semble avoir baissé les bras, plombée depuis des lustres.
À première vue, c'est vrai, on pourrait penser : "pas très engageant comme lecture..."
Et pourtant !
Avec une certaine facilité et sa belle écriture,
Emmanuel Bove nous promène, les yeux écarquillés devant le grand banal, fait éclore du presque rien une touche de poésie et arrive même, une fois les derniers mots lus, à nous faire ressentir une pointe de nostalgie.
70 pages, parfois, c'est bien trop court.
Allez tiens ! Si c'était pas si loin, j'irai prendre un café à Bécon, moi!