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Jane Fillion (Traducteur)
EAN : 9782207501337
256 pages
Denoël (14/03/1995)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Qu'est-ce que cette planète qu'on appelle Enfer ? Un bagne pour les intellectuels contestataires, comme ce mathématicien et cette littéraire auxquels la loi interdit de se marier ? Ou au contraire un paradis ?
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Découverte totale avec cet auteur que je ne connaissais pas avant d'avoir lu ce court roman. Je l'ai trouvé tout à fait par hasard. C'est son titre énigmatique et cette belle illustration signée Mandy qui m'ont définitivement poussé à l'achat.

Comme je fais l'impasse sur la quatrième de couverture, puisque j'aime découvrir l'histoire par moi-même et non avoir déjà les grandes lignes, j'ai été quelque peu surpris par ce début. D'ailleurs, ce fut une agréable surprise d'avoir entre mes mains une sorte de Roméo et Juliette à la sauce Science-Fiction. Malheureusement, il s'agissait là qu'une simple impression, car le récit va prendre une tout autre tournure.
J'ai été quelque peu déçu par cette tournure. J'aurais préféré avoir lu une trame shakespearienne.

Imaginons un monde totalitaire où les classes ne se mélangent pas. Si on naît pauvre, on le reste. Si par le meilleur des hasards, nos parents sont des élites scientifiques, alors, notre destinée est d'apprendre la Science. On assiste à une rencontre fortuite entre un jeune homme mathématicien et une littéraire. Apollon va décoche une flèche et la vise en plein dans les fesses du garçon. Épris d'un Amour impossible, il fait tout pour retrouver sa belle.

Ici, pas de détails, pas d'environnement. Ce qui intéresse John Boyd, c'est la réflexion autour de l'humain. On nous assène à coup de formules mathématiques, d'extraits de poésies. On assiste même les soirées à des débats entre le personnage principal (du nom de Haldane IV) et son père (Haldane III) au cours de parties d'échecs.
Amateur de rythmes et d'action, passez votre chemin. L'histoire s'étend lentement vers le procès de nos instincts d'animal.

Ce ne sont que les quarante dernières pages où j'ai trouvé l'intrigue plus passionnante. La promesse d'un dernier vaisseau pour l'enfer est enfin tenue. La destination est une planète nommée par les terriens : “Enfer”. Bien évidemment, je ne divulguerai en rien de quoi il s'agit.
La fin pourrait surprendre, voire décevoir, mais elle m'a bien fait rire dans le sens risible. Par contre, l'épilogue m'a ennuyé et réellement déçu.

En gros, ce récit est une réflexion sur plusieurs thèmes. On y parlera de théologie, d'éducation, de pensées et bien plus encore. Ce court roman n'est pas mauvais, loin de là, mais j'aurai préféré lire autre chose. J'en sors mitigé.
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Initialement, je pensais avoir entre les mains le récit d'un amour impossible, un Roméo et Juliette des temps modernes. Dernier Vaisseau pour l'Enfer narre effectivement l'histoire d'amour entre deux jeunes gens appartenant à deux classes distinctes : lui est un étudiant en mathématiques, un M5; elle en littérature une A5. Deux lettres de l'alphabet, deux lettres contenues dans le terme abîme, illustrant parfaitement le gouffre qui sépare les deux classements génétiques.

Effectivement, les auteurs d'Hunger Games mais surtout de Divergente n'ont rien inventé, , John Boyd – au moins – avait construit une dystopie qui aujourd'hui nous est familière. Notre bonne vieille Terre est dominée par des castes dans un régime dirigé d'une poigne de fer. A l'instar de l'Inde, ces dernières reposent sur les fondations familiales et la perpétuation de la lignée ainsi, les mésalliances sont-elles proscrites. La pureté de l'héritage génétique est en jeu, une lignée de mathématiciens se doit être préservée, comme toutes les autres castes basées sur les compétences intellectuelles : Arts, Sociologie, Théologie,… Hors de question d'associer une caste à une autre, tous se marient au sein de sa « matière ». le chiffre permet simplement de situer le niveau atteint au sein de cette structure et de ramifier les différents métiers.

Pour veiller au grain et à l'ivraie, le système étatique repose sur 3 piliers : la religion (variante de la chrétienneté), la sociologie et la psychologie. D'ailleurs il convient de signaler que dans cet univers, le Pape est infaillible, et pour cause, c'est une I.A! C'est aussi un des derniers recours… Toute violation au code de la génétique est sévèrement châtiée, avec pour les déviants (divergents) l'expédition en Enfer.

Mais voilà, notre mathématicien, étudiant brillant de 20 ans, tombe sous le charme d'Hélix une littéraire, et n'a qu'une obsession : l'épouser, envers et contre tous.

Le roman accuse sans doute un peu son âge, sans que soit vraiment gênant, la traduction d'époque ne facilitant pas la transition depuis les annèes 70… Malgré cette nuance légèrement surannée, le texte conserve sa force et fait son petit effet. Les thématiques abordées sont toujours aussi intéressante, voire d'actualité (eugénisme, totalitarisme, liberté de conscience, liberté, libre arbitre,…) avec le thème central de la liberté. L'auteur ne joue pas la gamme la plus évidente d'une machine étatique fermée et répressive comme V pour Vendetta ou 1984 de Orwell. Certes, la société décrite est régie par un triptyque glaçant, totalitaire et religieux, or les « citoyens » vivent dans le bien-être et une forme de bonheur. L'exercice n'était donc pas si évident.

Tout n'est pas parfait, mais en 250 pages, John Boyd parvient à nous brosser un avenir qui fait froid dans le dos et dont l'issue semble toute désignée pour nos protagonistes. Aldane apparaît comme un héros courageux, amoureux, intelligent et immature, Hélix semble un peu plus ambiguë et rusée. Ils sont un peu léger, et les autres second couteaux sont accessoires… La figure héroïque de Fairweather (jeu de mot en anglais) éveille la curiosité et la pseudo-enquête dont il fait l'objet apporte son lot de petites révélations.

La fin est assez particulière, le ton diffère tant de l'ensemble, que je me suis sentie un peu déroutée, et j'aurais été potentiellement très déçue que Dernier Vaisseau pour l'Enfer s'achève ainsi. Heureusement, John Boyd conclu son roman sur un épilogue qui donne une toute autre saveur et invite à une lecture toute autre. Un twist assez surprenant et surtout bienvenu!

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« Donnez sa chance à ce rejeton et il est possible que ce petit bâtard apporte un jour une précieuse contribution à la société. »
— Vous avez là une excellente idée, fit Haldane l’approuvant de tout cœur. On peut tout simplement interdire à un couple de mettre d’autres enfants au monde et de voir ce que cela donnera celui qu’ils ont conçu. Mathématiquement, il est quasi impossible de chercher à reproduire, même par sélection, des traits spécifiques chez un individu alors que tout ovule fécondé renferme plus de cent millions de variables.
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« Et puis, il était pas collet-monté. Il en sortait parfois des salés qui étaient pas si salés que ça quand on y réfléchissait. Je me souviens qu’une fois il m’a dit : « Sam, y avait dans tes couilles de quoi donner naissance à une meilleure génération que celle que tu connaîtras. »
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