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4,35

sur 1178 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre campe dans plusieurs iles desertes. Petite nature, influencable et malleable a souhait, je me suis mis a le lire moi aussi.
Je n'ai pas ete decu. Je ne l'emporterais pas dans mon ile, mais c'est decidement une belle lecture.

Deux recits s'entrecoupent, se completent et s'unissent. J'ai beaucoup aime l'un, un peu moins l'autre.
Deux indiens du Canada partent a la guerre de 14 en Europe. Un seul revient, mutile physique et moralement. La tante qui le recueille essaye de le remettre sur pied en lui racontant le passé, le vecu et les croyances de son people, les Cree.

Je commence par le moins (moins ne veut pas dire pas!). J'ai moins aime le recit guerrier. Je l'ai trouve trop hollywoodien, trop porte par les hauts faits d'armes des heros. Je n'ai pu m'empecher de revoir en memoire les classiques ecrits par les combattants d'alors, ou l'horreur etait presente aussi dans les moments de calme, dans les blague des soldats, jusque dans les permissions a l'arriere. Ou l'accent etait beaucoup plus mis sur la camaraderie, la solidarite, la fraternite qui liaient ces appeles. le feu, de Barbusse, La main coupee, de Cendrars, A l'ouest rien de nouveau, de Remarque.
J'ai beacoup plus aime les chapitres ou la tante fait revivre les indiens Cree, leurs tratitions, leur symbiose avec la nature. Peut-etre parce que c'etait une lecture plus depaysante pour moi, plus neuve. En tous cas elle m'a plus emue.

Le tout fait quand meme un tres beau livre. Traverse par un grand souffle epique et empreint de beaucoup d'empathie.Il atteint pour moi le firmament des quatre etoiles.
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Jamais encore, je n'avais connu un tel frein à ma lecture tant elle me faisait mal. Jour après jour, en masochiste j'y allais d'un cours chapitre. J'avançais dans la boue des tranchées comme vers un piège tendu.

Marius, mon grand-père maternel m'attendait à chaque page, le souffle phtisique de ses quelques alvéoles pulmonaires épargnées par l'ypérite accompagnant la souffrance des combattants, fort bien écrite par l'auteur.
Douze journées d'un combat avec moi-même. A la moitié du livre, je suis sorti handicapé. C'est à dire que j'ai amputé ma lecture rendue insupportable par trop de douleurs. Un seul chapitre sur quatre, m'évitant les affres de la barbarie pour me concentrer sur les deux protagonistes autochtones Eenou (Cri en français, Cree en british), raison du choix de ce livre.
Comment la femme medecine allait-elle sortir Neveu du syndrome post-traumatique infligé par son long séjour sur le terre de France et d'ailleurs ? Cela m'importait plus que le récit des atrocités guerrières. Les croyances et les pouvoirs de ces humains si proches de la nature ont toujours attisé ma curiosité.

Avec cette amputation, je me suis privé de la suffocante précision de Joseph Boyden dans le récit des tranchées du charnier. Et je me suis concentré sur la descente de la Moose river en canoë, qui me semblait être une rivière sans retour,de campement en campement, de visions en visions.
Et j'ai bien fait. J'ai pu achever en une demi journée, ma lecture et ressentir la joie d'y avoir trouvé ce que je cherchais.
J'étais enfin, sur le chemin des âmes


Ancelle, le 28 janvier 2024


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Le chemin des âmes aborde un aspect peu connu de la première guerre mondiale : l'enrôlement de soldats amérindiens en soutien aux Canadiens.
Le travail colossal de recherche par l'auteur derrière ce livre se ressent à chaque instant. Il reconstitue avec véracité et force de détails les événements historiques.

Nous suivons l'histoire poignante de Xavier et Elijah et vivons chaque seconde avec eux dans les tranchées. Sous les balles et les obus, nous partageons leur peur, nous ressentons chaque instant de ces moments indicibles, violents, choquants avec eux. Nous assistons impuissants à leur perte d'humanité, de repères, et comprenons sans peine la folie et le recours à la morphine qui coule dans leurs veines.

En parallèle de cette vie sur le front, se déroule celle de Niska, amérindienne coupée du monde qui tente de maintenir sa culture dans un monde en constante évolution.

Ce livre n'est pas qu'une juste reconstitution historique ou une façon de découvrir la culture amérindienne. Il est aussi et avant tout une histoire d'amitié captivante et complexe à l'image du personnage d'Elijah, particulièrement bien travaillé.

Petit bémol : il y a quelques longueurs, trop de champs de batailles, mais ce ressenti est aussi lié au fait qu'il est dur de lire certains passages.

Dans l'ensemble, une belle découverte !
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J'aime la marche dont je ne saurais me passer, elle m'offre un espace temps et géographique en guise d'évasion, produit quantité d'émotions à la vue des tableaux paysagers, et me procure des douleurs dues à l'effort que je trouve réjouissantes lorsqu'elles sont ressenties une fois le chemin arpenté. C'est un peu raccourci mais l'essentiel se tient dans ces quelques bienfaits qui libèrent une quantité non négligeable d'endorphines dans mon corps et mon esprit.

J'ai parcouru de nombreux sentiers, très beaux pour beaucoup, difficiles pour certains, récréatifs pour d'autres.

J'aime aussi la lecture dont je ne pourrais me passer pour des raisons qui s'apparentent à celles de la marche, effort physique en moins. Elle me procure également de très belles évasions avec parfois un flot d'émotions, entraîne mon esprit vers d'autres horizons et me fait vivre des expériences par personnages fictifs interposés.

C'est donc parfaitement préparée que je me suis lancée sur ce chemin des âmes, aussi motivée que lors d'un départ de randonnée dont on sait qu'elle sera ardue. J'y ai suivi Xavier et Elijah, deux indiens Cree qui se sont engagés dans l'armée canadienne et combattu contre les allemands en Belgique et en France pendant la première guerre mondiale, ainsi que la tante Niska, une vieille indienne chamane qui leur a appris à survivre en forêt.

La trame du livre est parfaitement construite, avec une alternance entre les cauchemars de Xavier se remémorant les horreurs vécues pendant cette guerre avec Elijah, les tranchées, les obus, les tirs, les morts, les rats, les poux, la morphine... et les évocations de Niska, ses mémoires, sa tribu... Ces évocations viennent alléger la tonalité générale du roman et m'ont autant intéressée que les souvenirs de guerre descriptifs, immersifs. Ils prennent aux entrailles. Les souvenirs de chasse avec Elijah enfants/adolescents le sont tout autant. Mais j'ai eu beaucoup de mal avec la scène d'ouverture du livre, la martre tuée et écorchée uniquement pour sa fourrure. du coup, j'ai lu les autres scènes de chasse en diagonale, elles évoquent un orignal, je ne sais même pas ce qu'il est devenu, pas lu ! Cela a légèrement gâté ma lecture. Un peu comme si l'on débute une belle randonnée par quelque chose qui nous rebute, dans mon cas c'est par exemple la présence d'un serpent sur le chemin. Cela nuit à mon plaisir ensuite, car je garde les yeux fixés sur le sentier par crainte de tomber sur un autre rampant détesté au détour d'une courbe. Cette martre m'a fait le même effet. J'ai craint d'autres détails de même nature dans les passages liés aux souvenirs de chasse. le plaisir de lecture en a été altéré :(

Mais mis à part ce bémol conjugué à des longueurs relatives à des souvenirs de guerre parfois répétés et longs, ce chemin qui se parcourt au moyen d'un canot pendant 3 jours est de toute beauté en dépit de sa nature très sombre. J'ai trouvé cette histoire touchante, triste, très triste. Elle nous entraîne aux tréfonds d'un être torturé par son passé, souhaitons qu'il parvienne à se libérer durant ce voyage non seulement de son addiction à la morphine mais aussi de ses démons, ses cauchemars. Il pourra compter sur l'aide de Niska, aura-t-elle le pouvoir de le faire renaître ?
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Une écriture envoutante qui rend justice aux peuples autochtones canadiens qui ont combattu en Europe pendant la 1er guerre mondiale.
Dans des chapitres alternants temps et espace, nous allons suivre Niska vieille indienne cree, son neveu Xavier et son meilleur ami Elijah.
Ce roman aborde l'horreur des tranchées ; on ressent la boue, la pluie, la chaleur, la crasse, la vermine et la peur.
Nous est également conté la vie autochtone, les traditions, les coutumes qui se délitent, la chasse et les paysages.
Il est aussi questions de folie des hommes, de traumatismes, de choix impossibles de racisme et d'amitié malgré tout.
C'est un voyage initiatique, un chemin de guérison.
C'est magnifiquement écrit, poétique avec un rythme quasi hypnotique qui n'est pas exempt de quelques longueurs.
Un roman marquant.
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Un roman dur, noir, très noir, âmes sensibles s'abstenir ou alors se mettre en condition.
J'avais démarré l'année avec "Ceux de 14" de Maurice Genevoix, avec en un seul volume les cinq récits de l'auteur, et si j'avais vraiment accroché au premier, "Sous Verdun", les trois suivants, lus dans la foulée, m'avaient laissé un sentiment de "répétition" dans l'histoire .
Je n'ai donc pas lu le 5 ème récit, et venant de terminer ce "Chemin des âmes" (qui se passe entre autres dans la Somme), je suis sûr d'y perdre en intensité si je devais en reprendre la lecture.
Joseph Boyden n'a pas fait la première guerre mondiale, - évidemment- mais en le lisant, on a l'impression qu'il y était et qu'il relate son histoire, qui pourrait- être aussi bien celle de cette indienne Naska, que celle de Xavier son neveu, ou de son ami d'enfance Elijah.
Entre coutumes et "recettes" ancestrales de la tribue des Crees, entre l'évolution des personnages au gré de leurs ennuis et des drames qu'ils vivent, traversent, surmontent parfois, entre les récits quotidiens de cette première guerre et de ses atrocités, j'ai eu l'impression, à chaque fois que j'ai ouvert ce livre, de prendre part à un combat de boxe, sur un ring, mais dont le nombre de rounds est inconnu de tous les protagonistes.
Tout est fouillé, en détail, les situations comme les sentiments, comme les états d'âme, tout est dense, le lecteur porte sur ses épaules le "fardeau"et les tenues militaires des combattants, ressort éreinté après chaque chapitre, et doit chercher et se trouver une dose de courage supplémentaire pour attaquer et entamer le suivant, en se demandant à chaque fois, ce que, cette fois, Joseph Boyden va nous réserver comme...."surprise".
Surprise tant dans le fond que dans la forme, dans les dialogues, dans les situations, et on ressort à chaque fois avec cette impression - qui n'en est pas une-, que ce que l'on vient de lire, nous ne l'avions jamais lu avant.
Tant "d'originalité" renouvelée, c'est rare.
Je crois qu'il m'a fallu une pointe de "masochisme" pour arriver au bout de l'histoire, me trouvant "dérangé" quelque part par l'empreinte de l'auteur, et peut-être un peu trop abreuvé d'une certaine violence, tant télévisuelle (je sors de la série Gangs of London), que quotidienne ( les émeutes et pillages récents sans l'hexagone ne peuvent pas nous laisser insensibles).
J'adorais un auteur américain dont j'ai quasiment tout lu, Cormac McCarthy, récemment décédé.
Je peux écrire sans me tromper, que la relève est assurée.....
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Dans le chemin des âmes, Joseph Boyden décide d'utiliser la puissance évocatrice de la guerre, de la terre, de la famille et de l'amitié.

Certains faits historiques ont un impact si fort qu'on ne cesse d'y revenir, comme par nécessité, en les interrogeant encore à des décennies de distance.
Qu'est-ce qui nous y pousse réellement?

Chez Boyden c'est peut-être l'envie de raconter un peu de sa propre histoire. Canadien aux racines indiennes, il porte en lui un peu de ces deux jeunes hommes pris dans les horreurs de la Première Guerre Mondiale, partis attirés par l'aventure et la reconnaissance, amputés à leur terre, à leurs racines, à la magie de leurs descendance.

Parfois son récit pourrait croiser celui de A l'ouest rien de nouveau d'Erich Maria Remarque, tant les histoires finissent par se ressembler dans l'épouvante des saignées de terre, de briques et des boue des tranchées.

Le chemin des âmes est de ces romans qui vous broient les tripes, vous retourne le cerveau et vous arrache le coeur.
Il est construit comme une descente en pirogue au cours d'un fleuve, au travers des sensations et des souvenirs.
Puissants, monstrueux, innommables.
Les moments heureux et les tragédies se côtoient dans une construction polyphonique qui maîtrise parfaitement les sauts intemporels.

Un premier roman étonnant de maîtrise, une écriture au scalpel, évocatrice, imagée, rythmée et quasi clinique, qui transcende et rend hommage à tous ces jeunes gens tombés dans le front, comme un exercice de mémoire, pour ne jamais oublier.

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c' est le récit de l'enfer des tranchées pendant la première guerre mondiale vécu par deux amis d'enfance, Xavier et Elijah, deux amérindiens du peuple Créés enrôlés dans un bataillon canadien engagé dans les batailles du Nord de la France et de la Belgique.
En 1919, Xavier, véritable fantôme, amputé d'une jambe, blessé au bras, est de retour au Canada et retrouve sa tante Niska venue le chercher pour le ramener à la maison. Pendant les trois jours de voyage en canoë nécessaire pour retrouver leur campement, Xavier se remémore la vie dans les tranchées avec son ami Elijah, véritable parcours dans l'horreur et la barbarie, la peur, la faim, le froid.
Joseph Boyden avance dans ce roman avec, alternativement, la voix de Xavier puis celle de sa tante Niska qui, pour l'apaiser et lui redonner goût à la vie, lui rappelle son enfance avec Elijah et l'histoire de sa tribu confrontée à l'expansion brutale et sans limite des colonisateurs blancs. Véritable chaman, c'est elle qui a élevé Xavier et Elijah et leur à appris a vivre dans la forêt en totale autonomie.
Au Cours de ce périple, Xavier, malade, éloignant la douleur à coup de piqures de morphine, revit les assauts des tranchées allemandes, la mitraille, les corps à corps à la baïonnette, les obus, la mort de ses amis de combat, et la descente de son ami Elijah dans une folie meurtrière.
Ce périple de trois jours, ce long" chemin des âmes" rendra-t-il à Xavier la force de revivre et de retrouver la paix ?
Successivement, l'auteur nous plonge dans la barbarie la plus folle que nous aurions tort de croire derrière nous,
puis nous fait ressentir toute la beauté et la poésie des grands espaces canadiens, sauvages, imprégnés de solitude et de nostalgie.
C'est un roman fort, puissant, insuportable et magnifique en même temps.
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beau et terrible récit qui mêle la voix de Xavier, indien du Canada parti rejoindre les troupes canadiennes pour faire la guerre de 14-18, et celle de sa tante, qui le ramène à la maison à l'issue de cette même guerre, alors qu'il est détruit par la guerre, la morphine et ce qu'il a vu de la folie humaine. ces deux récits sont traversés par la question de la monstruosité, avec d'un côté la figure de l'homme anthropophage, poussé par la faim à dévorer son semblable, et qui s'exclue ce faisant de son humanité , et de l'autre celui du soldat rendu fou, qui (pour survivre ?) jouit de cette mort qu'il donne chaque jour. c'est un récit parfois difficile à soutenir, mais l'alternance des voix offre des moments de respiration, loin de l'enfer des tranchées. ce roman est pour moi la découverte d'un auteur que j'aurai plaisir à retrouver dans d'autres lectures.
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En croisant deux sujets douloureux, Joseph Boyden donne corps à un roman puissant et différent qui déroule en parallèle des moments de la Grande Guerre et des épisodes de l'assimilation forcée, résistée des premières nations au Canada. Son héros oscille entre présent et réminiscences pleines de souffrance, dans les tranchées, près de la Mort, bercé par les récits de sa tante cree (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/07/22/le-chemin-des-ames-joseph-boyden/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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