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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est une lecture que j'ai bien appréciée. Si j'ai choisi ce titre de T.C. Boyle, je me suis rendue la tâche ardue car il s'agit là d'un roman complexe et difficile à avaler. Mais il contient tous les ingrédients que j'apprécie dans la littérature nord américaine décapante. Tout d'abord, le récit se met en place brillamment avec action et tension. Tout semble ne pas aller comme sur des roulettes pour le vieux couple que forment Sten et sa femme. Ils ont décidé de faire un voyage et ce voyage tourne mal. A la manière d'un road movie avorté, l'auteur nous amène à rencontrer Sten, ce père, ce héros, que tout américain souhaiterait avoir. Et parce que T.C. Boyle adore abuser de votre naïveté et de votre candeur, il se joue de vous, vous dépeint tout sauf une Amérique carte postale, loin des contrées désertiques du Wyoming, des clichés New Yorkais ou des forêts d'Alaska. Non. Loin de là avec T.C. Boyle vous rentrez dans le vif du sujet même si ce sujet est symbolisé par une terrible envie d'uriner. Blague potache ? Ou image au vitriol de l'Amérique profonde ?

L'auteur nous fait ensuite le portrait au crayon à gros traits de Sara, d'âge plutôt déjà mûr, du genre parano, du genre à voter Trump, du genre à détester les téléphones, les flics, le gouvernement, la Maison Blanche. Et lorsque l'on croit que Sara est le pire du pire chez Boyle, loin s'en faut ! Elle fait la rencontre fortuite du cher fils de Sten, le prénommé Adam qui n'a rien d'un type sorti du Jardin d'Eden, bien que le clin d'oeil soit bien là, biblique et cynique chez T.C. Boyle (d'où une scène mémorable de nudité).

Oui, parce que rien n'est laissé au hasard chez T.C. Boyle, qui, vous le remarquerez à la lecture de la fin du roman, s'en prend au "Nature writing". Ce genre littéraire ambigu que pourtant j'adore mais qui prône un retour de l'homme à la bête, de l'humanité à la violence et vice versa. Et le roman tourne alors brusquement à la course folle, à la chasse à l'homme, Adam, armé d'un fusil...

Évidemment, la fin est saugrenue. Évidemment, l'issue n'est pas forcément très heureuse. Mais l'on se doute bien que T.C.Boyle n'allait pas écrire un conte de fée. Là où il dénonce l'absurdité d'une société sous surveillance, aseptisée, sous contrôle, il donne à voir une certaine humanité chez des personnages aussi paumés qu'un ours polaire au Zimbabwe.

A lire absolument.
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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Lors d'une escapade dans la jungle d'Amérique centrale, Sten Stensen, principal de collège en retraite et ancien combattant du Viet-Nam, sauve ses compagnons croisiéristes d'une bande de détrousseurs en étranglant l'un d'eux. de retour dans sa petite ville, il passe pour un héros alors qu'il ne peut vraiment profiter de son temps libre. Son fils Adam, qui se prend pour le trappeur John Colter et vit dans les bois comme un sauvage, est un grand souci pour lui. Un jour, en faisant du stop, Adam rencontre Sara Hovarty Jennings, femme mûre, solitaire et marginale qui s'éprend de lui et le rejoint un temps dans les bois. Mais les démons qui hantent l'esprit dérangé d'Adam ne vont pas tarder à se déchainer et l'amener au drame.
« Les vrais durs » est un ouvrage que l'on peut considérer à la fois comme un roman noir et comme un roman social. L'auteur y décrit une Amérique profonde toujours inspirée ou hantée par l'esprit des pionniers, une Amérique conquérante, violente, sûre d'elle, à une époque où toutes ses anciennes valeurs n'ont plus tellement cours. En présentant ce livre comme une sorte de chef-d'oeuvre (« Magistral » selon The Times), la critique n'a fait qu'oeuvre de promotion et de marketing. La réalité est un peu différente. L'intrigue n'est pas particulièrement passionnante. Les personnages, et surtout les Stensen, ne sont pas tellement sympathiques. Adam n'est qu'un psychopathe souffrant de paranoïa doublé d'un adulescent qui refuse toute contrainte. Seule Sara, la rebelle qui refuse de présenter son permis de conduire aux flics qui la contrôlent, attire une certaine empathie. le style de Boyle très lent et très descriptif n'a rien de flamboyant. Il est même d'une lecture un peu laborieuse. La narration manque de rythme et même d'humour. L'ensemble n'est au bout du compte que la narration d'un fait divers assez lamentable dont un esprit libre et perspicace ne devrait tirer aucune généralité.
Lien : http://lemammouthmatue.skyne..
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T.C. Boyle (Tom Coraghessan Boyle) est un écrivain et romancier américain né en 1948 à Peekskill dans l'Etat de New York. Depuis 1978, il anime des ateliers d'écriture à l'Université de Californie du Sud et vit près de Santa Barbara, dans une maison dessinée par l'architecte Frank Lloyd Wright. Il est l'auteur de plusieurs recueils de nouvelles ainsi que de nombreux romans. Dernier livre traduit chez nous, Les Vrais durs est paru en 2016.
Alors qu'il est en croisière en Amérique centrale avec son épouse Carolee, Sten Stensen, tue un petit malfrat qui tentait de détrousser leur groupe de touristes descendu à terre. de retour au pays, notre héros malgré lui n'aspire qu'à retrouver sa vie de paisible retraité sous le soleil californien. Pour son malheur, Sten a un fils, Adam, qui souffre depuis l'enfance d'une forme aiguë de psychose paranoïaque et délirante aggravée par les drogues, il se prend pour John Colter le célèbre trappeur (membre de l'expédition Lewis et Clark, qui avait pour but d'explorer les Montagnes Rocheuses) et ses ennemis sont les flics et les Chinois ! Pour envenimer les choses, le jeune homme s'est entiché de Sara - à moins qu'il ne soit tombé dans ses filets - de quinze ans son aînée. Sara vit seule avec son chien, et le reste du monde est son ennemi, ne reconnaissant pas les lois et les représentants de l'autorité fédérale. Adam et Sara contre le reste du monde, tout cela ne peut que mal se passer et sombrer dans la violence…
Un bon roman, mais… sur la forme on peut le voir de deux manières différentes. Contrairement à ses dernières productions, si le texte reste dense et le rythme rapide, la narration n'y est pas du tout éclatée, les faits s'enchainent logiquement et chronologiquement, le ton général y est moins virulent, bref on n'y trouve pas la démesure d'autres des romans de Boyle. Certains s'en réjouiront, d'autres le déploreront. C'est vous qui voyez, selon votre degré d'exigence.
Ce bémol évacué, TC Boyle nous plonge dans cette Amérique qui nous fascine autant qu'elle nous effraye (Comme dirait Jean-Paul Dubois, L'Amérique m'inquiète). Fascination devant ces gens qui au nom de la liberté individuelle vivent en marge de la société en s'exemptant de ses lois, inquiétude devant ces mêmes qui sont armés, seuls ou organisés en milices, prêts à survivre dans des bunkers en cas de fin du monde. Sara qui pourrit sa propre vie par son attitude devant les règlements de la société, Adam un cran au-dessus vit dans son monde intérieur, une folie qui l'aveugle et le rend d'autant plus dangereux qu'il est armé.
L'Amérique est devenue folle nous dit (et répète sans cesse) TC Boyle avec ce cocktail mêlant chez ses personnages, un doigt d'écologie, une dose de xénophobie, un soupçon de drogues et une large rasade de violence meurtrière.
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Les vrais durs ne sont pas toujours ceux auxquels l'on pense, pourrait songer Sten Stensen lorsque les dernières pages de ce roman nous invitent à le ranger dans les méandres de notre mémoire de lecteur. Si lors d'un voyage organisé au Costa Rica, une de ces croisières pour retraités que les américains affectionnent tout particulièrement, Sten neutralise à mains nues un jeune homme armé bien décidé à alléger son groupe en visite de leurs portefeuilles, son geste tient plus du réflexe d'ancien Marine que de l'action héroïque.

Glorifié malgré lui à son retour au pays, il retrouve avec sa femme Carolee la vie ennuyeuse d'un ancien proviseur à la retraite, affublé d'un fils errant entre folie et marginalité, qu'il tente sans vraiment trop s'en donner les moyens, de canaliser en le laissant vivre dans la maison de sa grand-mère fraîchement décédée.

Adam, son fils d'une trentaine d'année, se fait appeler Colter en mémoire de John Colter, un explorateur américain dont les aventures dans la région du parc de Yellowstone sont dignes du film The Revenant, récemment à l'écran. Ainsi il quitte régulièrement la maison que ses parents ont laissé à sa disposition pour aller crapahuter dans la montagne, essayant de se protéger de ceux que ses délires schizophréniques le font appeler « les hostiles ».

Dans son périple, il rencontrera Sarah, une de ces pseudo-révolutionnaires un peu barrées, persuadée que l'état fédéral n'a pas de légitimité sur elle, et qu'elle n'a ni à lui rendre de compte, ni à obtempérer. Forcément, quand un agent de police la contrôle sur la route, les choses s'enveniment…

Dans la région, les mexicains sont vite pointés du doigt dés que quelque chose va de travers, et quand il s'agit de défendre la forêt, qui abriterait la source d'un traffic de drogue, c'est Sten Stensen le héros d'un jour que l'on vient chercher. Jusqu'à ce que l'on découvre, ébahi, que son fils Adam est à l'origine des récents évènements dans cette forêt, et que, armé et délirant, il refuse de se rendre.

Boyle livre un roman dérangeant, librement inspiré des 36 jours de traque policière d'Aaron Bassler, qui interroge avec une plume acide et moqueuse, les dérives culturelles américaines, la folie banalisée, la xénophobie, la résistance vis à vis de l'état fédéral, l'attitude colonialiste des touristes américains, l'héroïsation à tout va, la toute puissance d'une police lourdement armée… Un roman sympathique mais un peu trop fourre-tout à mon goût.
Lien : https://www.hql.fr/vrais-dur..
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Je suis T.C. Boyle depuis la publication de son premier roman, le magnifique « Water music ». Ce que j'aime chez lui, même si son oeuvre est inégale, c'est, qu'en s'emparant de tous les thèmes qui agitent la société américaine, il n'écrit jamais le même livre.
Malheureusement, je n'ai pas réussi à rentrer dans « Les vrais durs ». Même si les personnages sont épatants – Sten, l'ancien Marine incarnation de la réussite sociale et de l'american Way of Life ; Adam, son fils à la fibre écolo atteint de psychose paranoïaque et délirante et qui se prend pour un trappeur du 19ème siècle ; Sara, adepte des théories du complot et qui refuse de se soumettre à toutes formes de règles et de loi -, la sauce ne prend pas et le récit traîne en longueur. Bref, j'ai laissé tomber vers la page 250.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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The harder they come débuté dans une île du Costa Rica où un groupe de touristes du 3ème âge se trouve confronté à une prise d'otage. C'est à ce moment que l'on découvre un des protagonistes du roman, un vétéran de la guerre du Vietnam qui parvient par un acte héroïque à neutraliser l'un des malfrats (ce dernier n'en réchappe d'ailleurs pas) et à faire fuir les deux autres.
Ce roman débute à 100 à l'heure et l'on ne sait pas trop ce qu'il va advenir de ce héros.
Puis quelques pages plus loin, fin du 1er chapitre et retour aux Etats Unis ou une nouvelle histoire démarre et 'on se demande si finalement cette fiction n'est pas une suite de nouvelles.
Mais non, tout est lié et l'on ne va pas tarder à tisser les liens entre les différents personnages. Mais ces recoupements ne se font pas aussi bien que l'auteur l'aurait certainement souhaité. On doit donc lors du 2ème chapitre retrouver la dynamique du départ et cela altère un peu le plaisir de la lecture. Et bien que très vite, nous sommes embarqués vers d'autres intrigues, le roman souffre de quelques détours inutiles et aurait mérité de se recentrer sur l'essentiel.
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