Un roman qui fiche la trouille,
Monssstre ? Que nenni !
Vous n'avez pas l'air de me croire... Il est même drôle, le livre, même si on commence avec un enfant battu.
Attendez, je vous dresse un bref aperçu de quelques personnages qui gravitent autour d'Arnold White, le gamin du livre. Vous allez comprendre.
Frank Weasel Whipple (le beau-père du gamin) est un sale alcoolique, méchant, con, lâche, brutal (les qualificatifs me manquent). Remarié avec femme et enfants, il passe son temps à picoler à la taverne du coin.
Croisant un jeune militaire, qui lui enseignera l'art subtil d'avaler un oignon grelot par une narine, Weasel s'étouffera (bien fait) et prendra ensuite une cuite mémorable.
Du coup, le jeune Arnold (treize ans) prendra une raclée à la maison. Et pas une petite : tympan crevé, dents cassés, fracture du crâne, bras cassé et déchirure interne de l'estomac ! Attendez, partez pas...
Sa mère ne porte pas plainte et dit que le gamin est tombé dans l'escalier. A l'hôpital un vieil homme informera le gamin de l'existence d'un trésor avant de trépasser (c'est con, hein ?).
Mais un faux infirmier arrive et lui plante un canif dans l'oeil. S'enfuyant, il promet tout de même de faire cracher le morceau au gamin (à savoir l'endroit où le trésor est enterré, suivez, bon dieu).
Le lendemain, Weasel sort Arnold de l'hôpital à l'insu des médecins. Quand je vous disais que ça partait dans le burlesque au lieu de l'horreur. Si, si, je vous jure ! En lisant ce livre, je suis tombée sur une parodie incroyable et hilarante. Oui, j'ai ri !
Déjà, la robustesse du gamin est inouïe : il se fait tabasser à coups de canne dans les testicules (sachant qu'il sort juste de l'hôpital avec des symptômes effroyables) avant de se prendre une balle dans la jambe et un coup de crosse sur la tronche par le vieux Parker. Ah, oui, Norman Parker l'avait pris pour un extra-terrestre ! Quoi ? Vous ne le saviez pas ??
Bon, Arnie résiste à tout, il est incassable et il poursuit sa quête du trésor.
Oups, j'ai failli oublier de vous dire que la mère d'Arnie a fichu un coup de poêle sur la tête de son alcolo de mari avant de dire à Arnold de quitter la maison pour se réfugier chez son oncle. Attendez, le gamin est dans un sale état et il part à pied, avec tous ses bandages, son traumatisme crânien et son bras cassé ! Increvable, le gamin, je vous dis !
Non, je vous interdis de vous moquer de ce livre, il est génial et la prose de Boyll (l'auteur, pour ceux qui n'ont pas suivi) est vive et alerte.
Les dialogues sont percutant, mordants, les personnages sont aussi lourds qu'il se doit. Ils sont tous alcooliques, méchants ou lâche, certains font même des cumuls de ces qualités. Oui, les personnages sont poussés, très, mais cela rend le livre encore plus délirant. Je ne vous parle même pas du monstre qui m'a fait rire, pas de lui, mais de comment l'auteur le traite, lui aussi il va morfler.
Bon, pas trop de détails pour vous, lecteurs de ma critique hilare, car le faux infirmier, accompagné de son père, traqueront Arnie sans relâche. C'est seulement après qu'Arnold s'enfuira et se fera tirer comme un lapin près de la ferme de Parker. Vous vous souvenez, je vous en parle plus haut...
Stephen King en prend aussi pour son grade et est décrit comme l'écrivain fou de Bangor ! D'ailleurs l'auteur le dit dans sa préface de manière ironique : «
Stephen King, qui fait de fréquentes apparitions dans ce livre, et qui va sans doute me poursuivre en justice… »
Un bon délire qui laisse entrevoir une facette différente de la littérature d'épouvante.
Certains seront déçus… ou pire : catastrophés par un tel livre.
Mais tentez l'expérience Boyll pour la curiosité, il vaut le détour, ne fus-ce que pour ne pas mourir idiot en étant passé à côté de ce roman qui détonne dans ma collection "Pocket Terreur" et qui mérite une place dans le rayon "Burlesque".
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