AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782843770685
133 pages
Charles Léopold Mayer/ECLM (01/09/2004)
3/5   1 notes
Résumé :
Nous n’avons pas encore dans notre base la description de l’éditeur (quatrième de couverture)
Ajouter la description de l’éditeur

Vous pouvez également contribuer à la description collective rédigée par les membres de Babelio.
Contribuer à la description collective
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Privatisation du vivant : Du refus aux contre-propositionsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Depuis la nuit des temps, l'agriculteur semait des graines et gardait une partie de sa semence pour la replanter l'année suivante ; c'est dans ce cycle, qui semblait avoir vocation à être éternel, que l'agriculture a perduré depuis le début de toute l'histoire de l'humanité.
Aujourd'hui, des multinationales brevettent le vivant et/ou créent des graines hybrides qu'il est interdit légalement ou impossible techniquement de replanter… et entendent confisquer le vivant et transformer ainsi radicalement et de manière indélébile le rapport que l'humanité entretient depuis toujours avec la Terre.

Ce livre, très fortement orienté sur les questions juridiques, clé du sujet, mais d'une écriture néanmoins fluide et vivante, nous décrit tout le mécanisme de cette main basse sur le vivant, y compris sur notre patrimoine génétique.

"La privatisation du vivant concentre des interrogations d'ordre éthique, philosophique, économique, juridique et politique. Elle fait partie des grands choix de société du village planétaire. La question du refus de la privatisation est complexe et demande un minimum d'approfondissement pour avancer des propositions alternatives solides. Ce document s'adresse à des non spécialistes. Il tente de reprendre de manière synthétique les raisons et les enjeux de la privatisation, de présenter les points principaux du débat qui doivent conduire à son refus, pour déboucher finalement sur quelques propositions de riposte et d'alternative."


Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Les agriculteurs expropriés de leurs semences.

De tout temps, les paysans ont conservé une partie des graines obtenues pour les replanter la saison suivante, qu’ils s’agissent de variétés traditionnelles ou d’obtentions végétales récentes. Cette coutume est aujourd’hui très attaquée : l’une des revendications des partisans du brevet pour les variétés végétales est la suppression du «privilège» du fermier de ressemer une variété commerciale protégée.

Le «privilège» du fermier est considéré par la plupart des organisations paysannes comme un droit fondamental de l’agriculteur, celui de choisir librement entre l’achat et l’autoproduction des semences qu’il veut utiliser. Il est dans la pratique déjà considérablement réduit par la généralisation d’hybrides végétaux. Les hybrides ont constitué pour les firmes un moyen important d’amélioration végétale des espèces allogames, mais aussi un moyen d’accroître leur profit en conditionnant l’agriculteur à racheter sa semence chaque année. Pour les obtenteurs de variétés protégées par des droits d’obtention végétale (DOV), le «privilège» est déjà perçu comme une concurrence directe, contraire à la loi. Cette concurrence paraît pour l’industrie semencière de plus en plus insupportable au fur et à mesure que la recherche devient plus onéreuse et que se généralise le droit des brevets sur les biotechnologies des variétés transgéniques.
....
Les nouvelles obligations des semences transgéniques brevetées sont très contestables dans les pays industrialisés, car elles tendent à incorporer les paysans dans l’industrie des semenciers.
Commenter  J’apprécie          10
Les droits de propriété intellectuelle sont déposés par des laboratoires sur des échantillons de plantes, de micro-organismes ou d’animaux, prélevés dans la nature ou dans les champs des paysans. La privatisation de leur patrimoine génétique a conduit les États du Sud à faire bloc pour protéger leurs ressources. Dans les négociations de la Convention sur la diversité biologique signée au Sommet de la Terre à Rio en 1992, les pays du Sud ont exigé que les ressources génétiques soient placées sous la souveraineté des États. Les prélèvements sur la biodiversité par des compagnies privées, ou des équipes de recherche publique, et les dépôts de brevets ont cependant continué après la signature de la Convention. La bio prospection, selon la manière dont elle est pratiquée, peut devenir une forme de biopiraterie.

C’est le cas par exemple lorsque n’est pas respectée la règle du consentement informé des communautés et des autorités. C’est aussi le cas lorsque des brevets sont déposés sur des plantes ou des procédés existants déjà, et que ces brevets permettent d’empêcher l’utilisation commerciale de plantes de type sauvage. De très nombreux cas sont aujourd’hui répertoriés
Commenter  J’apprécie          10
Le terme «communauté des brevets» fait référence aux juristes et fondés de pouvoir des brevets, aux administrateurs des brevets et aux autres spécialistes qui jouent un rôle dans l’exploitation, l’administration et l’application du système de brevet. Ces personnes forment une communauté de fait à cause de leurs expertises techniques et de leurs principes généraux favorables aux brevets. Les utilisateurs habituels du système des brevets (comme les compagnies pharmaceutiques) pourraient aussi être inclus dans cette communauté, bien que parfois on les en distingue.

La communauté des brevets est aussi une communauté interprétative.C’est la communauté des brevets, partageant un ensemble d’hypothèses, de compréhensions, de conventions et de valeurs, qui définit les questions et les problèmes d’interprétation à l’intérieur du système de brevet, en faisant de sorte que la communauté des brevets exerce une influence probablement plus forte pour l’orientation et le contenu des politiques de brevet que le pouvoir législatif ; ce dernier de toute façon dépend des comités de spécialistes pour le conseiller en matière de politiques des brevets.
Commenter  J’apprécie          10
Si le système de brevet appliqué à des processus industriels utilisant des micro-organismes sélectionnés semble adapté à l’industrie pharmaceutique, ou plus largement à toute production confinée, il ne peut pas convenir pour l’utilisation de micro-organismes disséminés dans la nature. En effet, il serait dans ce cas nécessaire d’évaluer précisément les interactions complexes entre l’organisme génétiquement modifié (OGM) et l’écosystème, afin de les décrire précisément. Or,l’ensemble de ces interrelations ne pourra jamais être décrit précisément. Pas plus pour un micro-organisme, que pour une plante ou un animal. Du fait de cette absence de description, on ne devrait pas pouvoir déposer un brevet sur un OGM que l’on dissémine dans la nature.
Commenter  J’apprécie          20
L’octroi par la puissance publique d’un droit exclusif temporaire d’exploitation peut concerner une invention, mais non la découverte d’une partie du monde naturel qui existe indépendamment de l’investigation scientifique.
...
Donné comme un choix de société, le brevet sur le vivant est en réalité une tentative de passage en force de puissants acteurs économiques mondiaux. L’enjeu éthique est de parvenir à laisser la possibilité aux habitants du monde de refuser le monopole technologique qui les exclut de droits fondamentaux sur l’utilisation de produits vitaux, comme les semences issues de leurs champs, les plantes avec lesquelles ils se soignent, et de l’accès aux connaissances qu’ils ont eux-mêmes contribué à produire.
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : industrie pharmaceutiqueVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Autres livres de Robert Ali Brac de La Perrière (1) Voir plus

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
255 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}