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Christophe Claro (Traducteur)
EAN : 9782207254721
176 pages
Denoël (10/04/2003)
4/5   5 notes
Résumé :

Désopilant : voilà le terme qui convient à ces récits à la fois légers et aberrants, traversés par une thématique animalière des plus déroutantes.

Qu'on en juge un peu par cet inventaire : un chien à trois pattes qui s'occupe de chiots mutants, une limace de plusieurs kilos qui menace la stabilité d'un couple, un minuscule homme-chien qui chante des vieux standards américains avant de faire des enfants à une fausse vierge vivant dans un p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il était tard hier soir quand je suis sorti du bar, histoire de prendre l'air, respirer la brise nocturne et glaciale, sentir le froid piqué mon visage qu'une barbe de trois jours habillent de ses poils grisonnants. A la lumière d'une lune bleutée ou d'un lampadaire blafard, je ne me souviens plus trop de l'éclairage de la scène, j'ai vu un chien sur trois pattes. Étonnamment, il semblait bien le vivre, il se promenait cahin-caha, une pluie fine venue mouiller ses poils, ça sent le chien mouillé. Je retourne me prendre une nouvelle bière, bien au chaud, dans un intérieur éclairé de néons qui donnent un éclat triste à ma voisine de comptoir, ça sent la chatte mouillée. L'envie de lui offrir un verre, mon lit, ma musique, on va chez elle, lumière tamisée par quelques bougies autour du lit.

Je me réveille, draps humides d'une passion nocturne, pour aller lever la patte quand je les entends couiner au pied de son lit. Je ne les avais pas remarqué hier soir avant de m'allonger sur son corps, la tête entre ses cuisses, trop obnubilé probablement à y glisser ma langue ou mon majeur. Ils me regardent les yeux humides avec des regards tristes de chiens battus. Pas le genre à les caresser dans le sens du poil, je continue ma route, on the road again, l'air absent le regard posé à l'horizon, la porte des chiottes. Les chiots m'ont suivi le pas. A la lumière blanche d'une ampoule au plafond, je les découvre, cette bande de Freaks. le Freak c'est chic. Elle se lève nue, la chatte collante et enfile son vison, une fenêtre à demi-ouverte, m'explique qu'elle a recueilli ces chiots, difformes, informes, certains ont trois pattes, classique j'en ai déjà vu un, d'autres qu'un oeil, ou encore siamois, sans pattes juste un tronc, monstruosités de la nature. Hallelujah.

Je m'enfuis, tant bien que mal, le pantalon sur les chevilles, j'y laisse mon caleçon à fleurs, le soleil n'est pas encore levé. Dans la sombre ruelle, je faillis écraser une limace géante phosphorescente, ça me rappelle certains concours stupides, du genre le lancer de limace la seule règle qui compte c'est qu'après son splash sur le trottoir d'en-face, elle continue de vivre, aussi répugnante soit elle. Je vais pour rentrer dans un premier bar, histoire d'oublier ma putain de vie ou les putains de ma vie, à cette heure-ci, je ne sais plus trop, quand j'entends une petite voix tourner autour de moi. Qui me parle ? Hallucination fertile, je crois que j'ai trop bu, mais quand je vois ce lilliputien, mi-chien mi-homme, mon compte est bon, je commande un double whisky sans glace. Et je m'épanche sur la barmaid, le regard interrogateur sur ses seins, je lui raconte ma vie de chien, et que j'ai envie de la prendre comme une chienne. Elle me file son adresse, ma queue se redresse.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Comme je l'ai déjà dit, la maison où Bill et moi vivions se trouvait à côté des voies de chemin de fer. C'était la ligne des trains de marchandises Missouri-Pacific. C'est Bill qui m'a initié au plaisir de traîner près des voies ferrées. Il aimait marcher le long des rails et rester là des heures interminables. Les rails s'étendaient sur des kilomètres et des kilomètres dans chaque direction et les paysages étaient très apaisants. Le terrain vague autour de la ligne à haute tension peut procurer un sentiment semblable. […]
Un jour Bill et moi on se baladait le long des voies ferrées et on est tombés sur deux chiens qui étaient gravement blessés. Ils avaient été tous les deux heurtés par un train. L'un deux, une femelle, ne pouvait plus remuer ses pattes arrière. Elle se contentait de gratter la terre avec ses pattes de devant. L'autre, un mâle, était mort ou tout comme. Son flanc était défoncé et gluant de sang. Le train avait également sectionné une de ses pattes. Mais il respirait encore. Je trouvai étrange que deux chiens soient imprudents au point de se faire percuter par un train de marchandises.
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Ça me paraissait simple comme numéro. Mon ami Robert n'avait qu'à tenir la pomme dans sa bouche pendant que moi, la main ferme, je gravais ses initiales dans le fruit avec une tronçonneuse. "Ça a juste l'air dangereux, dis-je à Robert. Tu n'as aucune raison de t'en faire."
Bien sûr, je me suis d'abord entraîné. J'ai piqué une pomme au bout d'un bâton et j'ai approché la tronçonneuse. Le bâton n'était pas une attache adéquate, toutefois, et la pomme est partie en tournoyant dans le jardin dès que je l'ai touchée avec la tronçonneuse. Un outil vraiment formidable, cette tronçonneuse - puissance, vitesse et grâce, les trois en un. J'ai vu des types se servir d'une tronçonneuse pour sculpter des cygnes majestueux dans un bloc de glace. J'ai essayé de faire pareil, mais j'ai fini par perdre patience. Le cou d'un cygne est si délicat.
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NOTE DU TRADUCTEUR

Je tiens à remercier la SRSC – la Société de Réinsertion Sociale Canine – pour son soutien constant et ses conseils avisés. Grâce à elle, aucun animal n'a été blessé ni maltraité au cours de cette traduction (le lancer de limace a été entièrement simulé). Seules treize puces ont péri au cours d'un chapitre particulièrement délicat, mais leur propriétaire – qui a tenu à rester anonyme – a donné au préalable son accord et il a été dédommagé en conséquence.
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J'ai sucé un de ses seins et elle a poussé un petit gémissement, haut perché, surprise et excitée.
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