Hanouna

Juan Branco, ce paradoxe vivant, l'enfant terrible de la critique sociale, est un sujet de fascination avec sa démarche intellectuelle errante. Ce funambule idéologique tente, dans un numéro périlleux, de condamner avec véhémence les rouages du pouvoir tout en semblant hypnotisé par sa complexité structurelle. Son dernier ouvrage, "Hanouna", est une chute brutale de cette corde tendue, faisant voler en éclats l'aura de promesse révolutionnaire qu'il avait su tisser avec finesse.

"Hanouna" était censé être un flambeau éclairant sans merci sur les rouages tortueux de l'empire médiatique Bolloré, analysé à travers le prisme du cas Hanouna. Ce projet audacieux, promettant une précision chirurgicale, prenait la forme d'une quête épique pour démasquer l'histoire cachée de cet ogre moderne. Mais, malheureusement, l'exécution est loin, très loin de la promesse.

L'écriture de Branco, dans sa forme, est un labyrinthe de confusion. Son style se noie dans un flot de grandiloquence, un barrage de complexité tentant, sans succès, de dissimuler un manque flagrant de maîtrise. le lecteur se retrouve à la dérive, englouti dans un océan de phrases enchevêtrées, forcées de relire pour comprendre, créant ainsi un sentiment d'ennui croissant. Les failles syntaxiques, les fautes d'orthographe grossières, ne font que renforcer cette sensation de chaos.

Quant au fond ? L'analyse tant attendue de Hanouna s'avère être un marécage de digressions intellectuelles. Les véritables moments de critique factuelle sont rares, submergés par un flot incessant de discours abstraits. le lecteur s'épuise rapidement face à ces répétitions redondantes, comme l'omniprésence de l'expression "au sens étymologique du terme", sans jamais expliquer ladite étymologie, par exemple.

Au final, ce qui se voulait une expédition dans le vide n'est qu'un reflet de ce vide. La critique initiale de la société du spectacle s'effondre, se transformant en spectacle.
"Hanouna", dans toute sa déconcertante splendeur, est une déception. Non pas tant pour l'absence de valeur de l'analyse elle-même, mais pour le gouffre abyssal entre la promesse d'une réflexion intellectuelle éclairée et la réalité d'une critique inachevée de notre société médiatique. Ajoutez à cela un ego suffocant qui dilue les rares éclairs d'analyse, notamment lorsqu'il parle de la gauche, et vous avez un tableau encore plus décevant. Branco, malheureusement, ne se montre pas à la hauteur du défi qu'il a lui-même posé. Il nous laisse sur notre faim, avec une critique inachevée, malgré une intention louable. C'est là, peut-être, la plus grande tragédie de cet ouvrage.

Très déçu par cet opus.

Je savais que cet ouvrage ne chargerait pas Hanouha (sa personne, sa psychologie voire ses moeurs) qui n'est qu'un maillon du système, mais je m'attendais à voir les divers montages financiers, les liens d'amitiés ou politiques, les rapports de pouvoir.
Or c'est à peine survolé, tout juste sous-entendu.

Très déçu aussi de l'éditeur "Au diable vauvert" car cet opus n'est de toute évidence pas passé par un comité de lecture.
Des mots manquants, d'autres doublonnés, d'autres encore issus d'une "dyslexie syntaxique" (Si cela existe, enfin vous voyez ce que je veux dire. Des mots remplacés par d'autres à consonnance proche, rien à voir avec des lapsus).
La course au scoop ?
La course pour éviter l'interdiction de publication (cet opus ne contenant rien de terrible, pourquoi pourrait-il être interdit ?) ?
Bref, très mauvais pour votre image...

Bien à vous

Je suis tombée par hasard sur ce texte dans le bac des nouveautés de la bibliothèque. Petit texte de 150 pages, je me suis dit qu'il serait vite lu et me permettrait d'appréhender ce phénomène médiatique qu'est Hanouna.
J'ai regardé quelques fois cette émission, suivant la prescription de mon conjoint... mais j'ai vite abandonné ma place devant le petit écran si désespérément vide, violent et agressif, et qui n'apporte rien. Cela vaut pour la télé de manière générale...
Dans ce livre l'auteur parle de Hanouna comme d'un symptôme de la vacuité du discours politique aujourd'hui, et comme d'un pion entre les mains des puissants qui nous abrutissent par écrans interposés. Je n'ai pas tout compris de la prose un peu lourde de l'auteur, mais je partage sa lecture d'une gauche qui s'est perdue depuis longtemps et qui a perdu son électorat et son humanisme. Il est aussi "amusant" de retrouver à la fin de ce livre la litanie des noms de ces milliardaires qui tirent les manettes et qui font l'objet d'un article du magazine Alternative économique que je viens d'acheter et qui est consacré au capitalisme d'influence.
Quoiqu'il en soit, j'ai abandonné la TV depuis plusieurs mois, après m'en être déjà passé pendant plusieurs années : je crois que chacun gagnerait à se libérer de cet outil d'oppression et d'aveuglement. Il y a tant à regarder dans la vraie vie !
En conclusion, je dirais que ce livre n'apporte pas grand-chose, d'autant (ou parce) que je n'ai pas toujours compris ce que pensait ou voulais dire l'auteur. Petit combat d'ego aussi peut-être...

Il s'agit ici d'un document sur Monsieur Hanouna, ses émissions et "tout ce qui tourne autour ", écrit par @brancojuan, avocat.

Comme tout document, c'est à lire avec un minimum de recul, de réflexion et ne pas prendre pour argent comptant tout ce que l'on nous dit.

Du point de vue de l'auteur, tout n'est que manipulation (des intervenants, des téléspectateurs, etc...), l'émission ne reposant sur rien ou presque, une sorte de "para-émission ". Beaucoup d'histoires d'argent, d'arrangements, magouilles etc...

Intéressant à lire, mais après, c'est à vous de vous forger votre opinion, vous renseigner, etc...

Perso, je ne regardais déjà pas cette émission, mais j'en ai encore moins l'envie 😅 (je ne juge pas ses habitués 😉).

A lire, donc, si vous voulez en savoir un peu plus sur le sujet.🤓

Nous aurions pu nous attendre à un simple pamphlet contre le détestable personnage qu'incarne M. Hanouna mais Juan Branco à l'intelligence d'aller plus loin et de mettre au jour le système au centre duquel il évolue. de la production, en passant par le jeu de pouvoirs qui s'y joue, jusqu'aux interactions avec le public, l'auteur tente d'expliquer ce qui a permis le succès d'une telle émission. Les liens qu'il tisse entre télévision, pouvoir, politique et société sont très perspicaces ; il semble cependant être un peu trop optimiste ou idéaliste en ce qui concerne les classes populaires.
Pour ce qui est de la forme, il est nécessaire d'être concentré : les phrases sont souvent très longues et pas toujours évidentes à appréhender