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Un livre rafraichissant qui bouscule notre petite caboche bien pensante !
On en ressort bousculé avec un sourire compatissant pour Amédée et aussi un petit clin d'oeil pour ce héros qui finalement est en nous tous.
C'est une agréable lecture aussi grâce à un langage inventif et parfois inventé.
J'y repense souvent et ce livre me restera en tête.
Je recommande vivement ce beau premier roman.
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Les Peaux rouges ce ne sont pas des indiens. Juste des gens qui sont arrivés dans ce pays, suite à des massacres chez eux..Dans ce pays, non cité on est viscéralement anti-raciste alors lorsque Amédée Gourd, raciste assumé insulte une "rougeaude", sa vie va se compliquer très sérieusement.
Un sujet étonnant, pris à contre-pied et traité avec un sorte d'humour désespéré.
Histoire qui veut dénoncer le racisme mais qui met mal à l'aise. Je n'ai pas vraiment compris où l'auteur voulait en venir. Amédée est borné et certainement antipathique mais il arrive à nous toucher.
L'histoire est intéressante, je me suis amusée des expressions détournées, j'ai attendu un retournement de situation et surtout je n'ai pas compris la fin mais l'auteur nous le dit " je m'en fous de ce que vous pensez" ...
Dommage l'idée était intéressante mais la fable est sans doute énorme, alors on n'y croit plus à un moment.
Un premier roman maitrisé malgré tout, original, nauséeux et sans vraiment d'espoir.
Malgré les thérapies ( ou la prison) le racisme a des racines profondes.
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J'aime bien les auteurs qui osent, ceux qui sont tout sauf consensuels et qui ne font pas dans la facilité. Suite à la lecture de LES PEAUX ROUGES, j'ai l'impression qu'Emmanuel BRAULT est de ceux-là et je salue d'autant plus son audace qu'il s'agit de son premier roman.

Evoquer le racisme, rien de bien original me direz-vous; sauf quand on choisit de se placer du côté du raciste, d'en faire le "héros" de son roman et de nous présenter un personnage jusqu'au-boutiste.

Oui, Amédée GOURD est raciste, il ne supporte pas les rouges, et il est où le problème, il assume, et comme on ne peut plus le dire hé bien il décide de nous l'écrire. Sauf que parfois ça déborde et qu'il le dit quand même, comme cette fois où il se cogne à une femme rouge enceinte, qu'elle tombe, s'énerve contre lui et qu'il répond en retour "fais pas chier sale rougeaude". Condamné pour des violences et des insultes à caractère raciste, Amédée part en prison.

LES PEAUX ROUGES est un livre courageux, parce qu'il s'attaque au racisme en donnant la parole au raciste et pas aux victimes, c'est à dire à un sujet toujours tangent car rarement dépassionné, en tout cas un sujet pas du tout "bankable" quand il est traité de ce point de vue-là. Qui se préoccupe du raciste?

C'est aussi un livre intelligent, subtil.

D'abord, en choisissant de faire des rouges et donc d'une population imaginaire la cible du rejet d'Amédée, Emmanuel BRAULT évite toute critique liée au fait de mettre en avant une population ou une religion plutôt qu'une autre.

Ensuite, l'auteur évite de tomber dans le cliché du raciste que vous ne pouvez que détester - j'y reviendrai - créeant un contraste entre l'ignominie du personnage, la violence avec laquelle il déteste les rouges, et le dévouement et la tendresse qui transpirent de lui lorsqu'il s'occupe de sa grand-mère et l'évoque. Emmanuel BRAULT nous parle de ce raciste du quotidien, celui qui fait profil bas la plupart du temps mais n'en pense pas moins, celui qui est raciste sans savoir pourquoi, juste parce que les rouges ne sont pas comme lui, celui dont le rejet n'est en fait que l'expression de la peur et de l'incompréhension de la différence.

Enfin, le passage sur la cure imposée à Amédée par le juge m'a beaucoup intéressée. S'il veut abréger sa peine de prison, Amédée va devoir suivre - et réussir - une cure d'antiracisme, une sorte de groupe de paroles autour du suivi psy, de la musique... et du "pourquoi c'est mal, le racisme". Personnellement, j'ai songé à la déradicalisation... et plus généralement ce passage suscite plein de questions. L'auteur instille une certaine forme de suspense, notre curiosité est titillée : pendant cette cure Amédée est-il sincère ou se conforme juste à ce que le juge attend de lui? Une fois sorti, est-ce qu'il va tenir le coup ou est-ce que la naturel va revenir au galop? Peut-on vaincre le racisme d'un individu juste avec des bons sentiments?

LES PEAUX ROUGES est également un livre dérangeant, dans le bon sens du terme, ce genre de livres qui vous bouscule dans votre confort et qui pousse vos certitudes dans leurs retranchements. Je me suis surprise à rire lors de ma lecture, à rire d'Amédée, puis avec lui, à le plaindre et même à le trouver touchant... avant de ressentir une certaine gêne à éprouver la moindre forme de complicité et de compassion envers lui. Parce que c'est un raciste, quand même, ce genre de personne ne peut - ne doit pas - susciter de ma part ni empathie ni aucune autre forme de réaction positive. Et pourtant si, ce qui démontre à mon sens toute l'intelligence et la subtilité de ce roman.

Seul bémol, la fin que je n'ai pas vraiment comprise, mais je conçois qu'il était d'avance compliqué de trouver un terme à l'histoire d'Amédée.

LES PEAUX ROUGES est assurément un roman pas comme les autres et ça n'arrive pas si souvent; je suis certaine qu'il suscitera des réactions diverses et variées et sûrement pas toujours aussi positive que la mienne; à vous de tenter cette drôle d'expérience qu'est cette rencontre avec Amédée GOURD.
Merci à BABELIO et aux Editions GRASSET pour avoir permis cette découverte.
Lien : http://cousineslectures.cana..
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En fait, ce roman, c'est son titre qui m'a intriguée. Les Peaux rouges, ça m'a rappelé les westerns de mon enfance, ces Indiens qui se peignaient le visage et le corps et que les blancs avaient ainsi dénommés. J'ai eu envie de creuser un peu le sujet et j'ai bien fait.

Amédée Gourd est raciste, il ne s'en cache pas. Amédée travaille dans une usine, il est cariste chez Vinoveritas et travaille sur les quais de train de fret. Il vit avec sa grand-mère qui l'a élevé. Sa mère était alcoolique, elle a quitté le foyer quand il n'avait que 6 ans. Aujourd'hui, c'est lui qui s'occupe de sa Mémé, il fait les courses, prépare le repas et la couche le soir. Un matin, en allant au travail, il renverse une femme sur le trottoir, une Peau rouge avec ses enfants, elle hurle, il l'insulte au moment où une femme passe et voit la scène. A partir de ce jour-là, la vie d'Amédée va basculer.

Ce roman est une satire de notre société, de celle qui a mis les violences verbales et les actes à connotation racistes au sommet de la hiérarchie des délits. Alors qu'Amédée pensait que les choses allaient en rester là, il s'est très rapidement retrouvé, à son tour, stigmatisé par ses collègues. La nouvelle s'est rapidement répandue dans l'entreprise et Amédée est devenu persona non grata. Amédée a franchi la limite, ça ne se fait pas, il paiera pour son abus de faiblesse.

Ce qui m'a intéressé dans ce roman, ça a été de me mettre dans la peau (entendez par-là la tête) d'un homme raciste et de découvrir le pourquoi des choses.

Emmanuel BRAULT dresse le portrait d'une population baignée dans l'ignorance et la peur de l'autre. Les comportements répondent à des sursauts d'angoissés.

Nous sommes dans un milieu ouvrier, masculin, faiblement rémunéré, un brin caricatural je vous l'accorde. Mais le plus intéressant finalement c'est la narration à la première personne. Amédée porte un regard sur lui, il explique lui-même pourquoi il en est arrivé là.

Amédée, enfant, a eu une vie de famille chahutée, cabossée pourrait-on dire pour rester dans le registre du roman. Il a été élevé par sa grand-mère. Elle lui a transmis ce qu'elle pouvait mais en matière de règles de vie, il faut bien dire qu'Amédée manque un peu de repères, alors c'est la société qui va lui donner.

Côté vocabulaire, là aussi, il y a quelques soucis. Amédée prend un mot pour un autre, résultats, de nombreuses expressions revues et corrigées qui prêtent à rire bien sûr.

On imagine assez bien un Amédée isolé quand il était petit garçon, du côté de ceux qui n'ont rien ou qui sont les boucs émissaires et comme l'humain a un besoin irrépressible de trouver plus faible que soi, et bien Amédée a trouvé !

Derrière ces parenthèses qui donnent un peu de légèreté à un propos grave (la situation des Peaux rouges, les Indiens cette fois, n'est toujours pas réglée, entre génocide et ethnocide, le coeur des anthropologues balance), il y a l'itinéraire d'un homme dont l'affaire va l'amener à côtoyer l'univers de la justice. Et là, c'est le choc des cultures, la lutte des classes éclabousse le visage d'Amédée. Lui se revoit petit garçon devant toutes les femmes qui vont croiser son chemin, elles, sont toutes des maîtresses d'école. Entre la juge qui va le responsabiliser pour ses faits et la psychologue qui va le contraindre à mettre des mots dessus, Amédée ne sait plus bien qui il est, il se sent étranger dans sa vie.

La tendresse transmise par la grand-mère à son petit-fils n'y suffira pas, le fossé est trop grand pour être franchi par Amédée. le regard porté sur notre société est noir. Mais c'est avec des romans comme ceux-là qu'il est possible d'avancer, encore faut-il être prêt à l'accepter ! Les éditions Grasset, que je remercie vivement pour cet envoi, en ont pris le pari, il est ambitieux mais mérite d'être relevé à l'heure où de nombreux migrants quittent leur pays d'origine pour un eldorado plus qu'incertain. Assurément, ce roman donne à réfléchir !
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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Emmanuel Brault est un inconnu. « Les Peaux rouges », son premier roman, détonne dans cette rentrée littéraire 2017 où la Guerre d'Algérie, tout comme d'autres thèmes majeurs, n'a jamais été aussi présente (Alice Zeniter avec « L'art de perdre », Brigitte Giraud et « Un loup pour l'homme » etc.) le thème de ce premier roman d'Emmanuel Brault ? le racisme, ni plus ni moins. Simple poil à gratter ou pépite de cette rentrée littéraire ? Lettres it be vous dit tout !

// "Si on dit tout, il va rien rester à l'intérieur. Qu'est-ce que c'est que cette mentalité de film de cul. Tout montrer, tout le temps." //

# La bande-annonce


« Ce matin, je sors, plutôt pressé, et j'ai pas fait trente mètres, que paf… une rouge avec sa marmaille me rentre dedans au coin de la rue. Elle se casse la figure et me gueule dessus. Elle me dit que je l'ai fait exprès, que c'est une agression. En temps normal, on se serait excusés, j'aurais fait mon sourire de faux cul et tout serait rentré dans l'ordre. Mais non, je trouve rien de mieux que de lui cracher : “fais pas chier sale rougeaude” et manque de pot, une passante qui arrive derrière moi a tout entendu. C'était puni par la loi du genre super sévère depuis les événements, à égalité avec viol de gamin ou presque. On était à trente mètres de chez moi, ils m'ont facilement retrouvé. Et là mes amis, mes problèmes ont commencé, et des vrais comme on n'en fait plus. »

Amédée Gourd est raciste. Il pense comme il parle. Mal.
La société entreprend de le rééduquer.

Grinçant par son sujet, ce roman tendre et loufoque met en scène un antihéros comme on en voit si peu dans les livres, et si souvent dans la vie.
Une histoire d'amours ratées mais de haine réussie.


Une fable humaine, trop humaine.

# L'avis de Lettres it be

Vous l'aurez compris, Emmanuel Brault opte pour la difficulté avec ce premier roman qui embrasse un thème plus que complexe et qui, dans notre société contemporaine, dérange. le pari est risqué, d'autant plus que l'auteur né en 1976 ose l'exercice de style : ce roman est avant tout, et selon ses mots, une farce. le rire plus fort que le reste ?

Le reste de la critique sur le blog de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Dans une société fictive où le racisme est sévèrement puni, Amédée Gourd, raciste assumé, est pris en flagrant délit d'insulte envers une étrangère à la peau rouge. Il est alors condamné à la prison avec pour seul salut possible un stage qui soigne du racisme. Cette fable habile dénonce autant le racisme primaire que l'anti-racisme de façade qui cache une violence sociale plus sournoise et destructrice. Amusant, pertinent, juste, ce premier roman bouscule la fourmilière avec drôlerie.
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C'est un livre troublant, drôle et grinçant que j'ai vraiment adoré lire. Les jeux de mots d'Amédé sont croustillants. Je trouve qu'Emmanuel Brault, en deconstruisant la langue, en la malmenant, apporte au récit une fraîcheur et dépeint avec des personnages Felliniens une société burlesque.
Il m'a fait réfléchir comme les bons films qu'on voit et qui mûrissent en nous et nous font prendre du recul.
Un livre étonnant, qui nous donne à manger de la littérature.
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L'idée de départ est intéressante : donner la parole à un raciste à travers un personnage qui s'exprime à la première personne. Ressortissant d'un pays non défini, Amédée Gourd mène une vie tranquille tout en éprouvant une haine sans bornes envers les "peaux rouges" (qui ne sont ni indiens, ni communistes). Jusqu'au jour où une altercation avec une "rougeaude" l'envoie en prison. Une fable donc, pour essentialiser, métaphoriser et questionner la notion de racisme - tout en rigolant un peu.

Oui mais voilà, ce qui aurait pu être tout à fait maîtrisé par des auteurs comme Pennac ou même Houellebecq (quoique), devient ici prétexte à une condescendance de mauvais goût. Amédée est raciste, donc forcément débile, donc forcément puceau, donc forcément dépendant de sa mémé, etc., etc. sur 190 pages.

A l'exception de quelques bonnes idées et procédés qui auraient mérité d'être développés (détournement d'expressions, les scènes de "cure", une société hystériquement antiraciste qui s'empêtre dans ses contradictions, et pourquoi pas une transformation finale d'Amédée... en rouge), voilà un court roman qui laisse sur sa faim, et dont on a compris le peu d'intérêt dès les 50 premières pages.

On souhaite en tout cas à l'auteur de faire mieux pour son deuxième roman !
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Encore un roman lu grâce à Net Galley et aux éditions Grasset, que je remercie énormément pour leur confiance :)
Nous sommes dans une société imaginaire, il existe les peaux rouges, une race persécutée qui a été massacrée. Depuis les événements, les racistes n'existent plus, et ceux qui le sont sont très mal vus !
Etre raciste est presque aussi grave qu'être accusé de crime sexuel !
Amédée Gourd a un bon travail, une vie correcte, il vit avec sa Mémé, dont il s'occupe et qu'il aime profondément. Mais il est raciste, même s'il est le seul à le savoir.
Malheureusement pour lui, un jour il bouscule une rouge dans la rue et il l'insulte. La femme est enceinte, elle a ses deux enfants avec elle, plusieurs personnes ont entendu Amédée l'insultait et la dame, traumatisée, porte plainte.
Commence alors les ennuis car évidemment il va se retrouver en prison pendant un an pour ce délit.
Il reste peu en prison car il va ensuite aller dans un centre, pour être rééduquer et ne plus être raciste.
Cela va t'il marcher sur Amédée ?
Quand j'ai compris que le personnage principal était un raciste pur et dur, j'ai eu un peu peur. Comment m'attacher à un mec pareil ? J'ai du mal avec les racistes, mon père l'était (et pas qu'un peu), en grandissant j'avais beaucoup de difficultés à supporter son comportement. D'ailleurs, j'ai vite cessé de cautionner ses agissements.
Alors, comment m'intéresser à ce genre de anti-héros quand j'ai cessé de voir mon père pour ses idées racistes ?
Curieusement, par moment, j'ai bien aimé Amédée. Pas son comportement, même si on peut comprendre qu'il ai péter un plomb, aucun de nous n'est à l'abri de péter un câble un jour !
Mais son attachement pour sa Mémé est touchant, on sent qu'il l'aime, et il s'inquiète de s'avoir ce qu'elle va devenir quand il sera emprisonner.
Les peaux rouges est un bon roman, sur une société anti-raciste assez caricaturale, tellement "trop" par rapport à notre société actuelle !
C'est pas mal, ça fait réfléchir, et j'ai apprécié ce livre.
J'ai aimé les passages se déroulant au centre, avec le groupe qui fonctionne un peu sur le principe des alcooliques anonymes, mais pour les racistes.
Il y a de bonnes choses dans ce roman, qui est une découverte très intéressante de la rentrée littéraire.
Mais j'enlève une demi-étoile pour le langage, trop familier à mon goût. Un peu moins de gros mots aurait été appréciable :)
Et j'enlève une demi-étoile pour le fin, qui ne m'a pas plu, j'ai du mal à comprendre cette fin, c'est dommage.
4 étoiles donc pour Les peaux rouges que je vous invite à découvrir à votre tour :)
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C'est un roman atypique du fait que le personnage principal est en quelque sorte la personne à éviter, antihéros, car il est raciste. On se retrouve donc dans la tête et l'esprit d'une personne raciste et en cela c'est original.
On arrive même parfois à avoir de la compassion pour lui alors que l'on n'est pas d'accord avec lui. Sa relation avec sa grand-mère est très attendrissante.
La fin m'a par contre surprise et déçue, un peu en dehors de tout le reste du roman.
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