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Un livre qui se lit facilement, simple mais qui donne envie d'être lu!

Ce n'est pas le meilleur livre du mois, pas un chef d'oeuvre.
Il ne me laissera pas un souvenir brillant.
Mais je suis content de l'avoir lu...

Bref, il fallait que je fasse une critique pour le challenge 2022 de lecture..
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Singulier récit tant du point de vue de la forme que du fond. Si vous vous attendez à découvrir les indiens d'Amérique, la déception vous guette.

Amédée Gourd qui est aussi le narrateur est un type antihéros, inculte, qui parle mal. Il est cariste, vit avec sa « mémé » qu'il adore et qui l'a élevé et dont il prend le plus grand soin. Mémé est sûrement la seule personne qui l'ait aimé. Amédée Gourd est dans le fond un bon bougre plutôt tendre.

Ce qu'il n'aime pas Amédée, sans leur vouloir du mal, ce sont les « Peaux rouges » qui arrivent par vagues successives d'un pays en guerre, c'est un raciste.

Sa vie bascule le jour où il bouscule sans le vouloir une Peau rouge, il s'excuse mais la femme enceinte entourée d'enfants l'invective, fait un esclandre, dit injustement qu'il l'a fait tomber, surjoue l'agression. Amédée qui est un homme impulsif lui lance « Fais pas chier sale rougeaude ! », une femme entend ces mots et les rapportent. Tout le monde le traite alors avec le plus grand mépris, ses collègues, ses voisins ; il passe devant un tribunal dont les représentants le toisent de toute leur hauteur car il n'y a pas plus grand crime qu'être raciste.
Il se retrouve en prison puis dans un centre de rééducation animé par des psy. où il se sent bien. Pour une fois il ne se sent pas jugé, on s'intéresse à lui, il a des relations humaines bienveillantes.
Amédée ressort de ce centre guéri suite au témoignage d'un Peau rouge qui l'a touché. Il n'est plus raciste mais doit se soumettre à un contrôle administratif régulièrement, la rechute est toujours possible.
Mémé meurt brisée par le séjour en prison d'Amédée mais peu de temps après ce dernier tombe amoureux pour la 1ère fois. le lien le comble jusqu'au jour où sa compagne découvre qu'il a fait de la prison pour racisme et le quitte.
La suite sera très compliquée.

Si Emmanuel Brault met l'accent sur le racisme, c'est pour dénoncer plus fortement encore l'antiracisme car Amédée est plus victime que bourreau, victime de son époque qui chasse les sorcières, du regard de l'autre qui cataloguent malades mentaux ceux qui sont considérés comme racistes.

Le décalage au niveau du fond l'est également au niveau de la forme : le récit est créatif, drôle et c'est un tour de force de réaliser tout un roman avec un langage familier, incorrect à bien des égards mais crédible dans la bouche de son antihéros. Faussement naïfs, candides, les propos tenus par Amédée sont parfois ressentis comme évidents, justes.
Le talent de l'auteur s'exprime également à travers des glissements sémantiques plutôt poétiques et parfois drôles : « Les mouches avaient changé d'âme », « les nuages se battent au gel », le passe-temps devient un « casse-temps », Amédée dort dans les « bras des fées », il danse sur « le surimi », il n'a pas la « science infusée », « il reste droit dans ses crottes » et bien d'autres encore. Certains passages sont beaux, page 154 de l'ouvrage notamment.
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Amédée est raciste. C'est plus fort que lui, il ne peut pas les voir, les sentir, les toucher les « rouges », les « rougeauds ». Ils ont fui la guerre et l'occupation de leur pays, pour venir se réfugier dans le pays d'Amédée Gourd, et il ne peut pas le supporter. En oubliant toute notion de politiquement correct, Emmanuel Brault nous fait entrer, dans ce premier roman, dans la tête d'un raciste. le style oral, et très personnel de cet anti-héros, abandonné par ses parents et élevé par sa grand-mère, rend le livre d'une richesse infinie, loin de toute étude sociologique, et pourtant si proche d'une partie de notre société.

« le raciste est un sans-patrie, personne veut de lui, il est le parieur, celui qu'on jette comme une merde. » Amédée Gourd se sent comme la victime d'un système qui le rejette, un système qui ne s'occupe pas de lui. Il a un petit boulot qui lui permet à peine de survivre, il vit toujours chez sa grand-mère sénile, il ne voit pas grand-monde… Mais surtout, il est plein de colère, une colère sourde qui ne passe pas et qui rejaillit sur ceux qui l'entourent. Un jour, il insulte une femme enceinte qu'il a bousculé, une « sale rougeaude », et l'affaire finit au tribunal. Commence alors une descente aux enfers pour cet homme qui se pense dans son bon droit, et ne comprend pas que la société s'acharne.

Les peaux rouges est un roman tragique, construit intelligemment et avec des qualités stylistiques certaines – on ne peut qu'être impressionné par les expressions françaises pleines de fautes qu'Amédée ne cesse d'utiliser – qui nous pousse à nous interroger sur la société dans laquelle on vit.
Lien : http://untitledmag.fr/la-poc..
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération masse critique de Babelio. le sujet du racisme m'a tout de suite plu et surtout la façon d'en parler : avec un raciste comme personnage principal.

L'auteur a choisi ici un pays imaginaire, qui ressemble beaucoup au nôtre. le peuple des « Peaux Rouges » a été victime d'un génocide dans un Etat voisin et est venu, en grande partie, se réfugier dans le pays d'Amédée. Vu leur passé malheureux, la société ne laisse plus rien passer en matière de racisme.

Le livre est écrit du point de vue d'Amédée, qui parle comme il pense : mal. du coup le langage n'est pas soutenu et le texte est rempli d'expressions mal comprises et donc mal exprimées qui m'ont fait sourire, comme par exemple « Jamais nerveuse pour un fou » au lieu de « Jamais nerveuse pour un sou ».

Le livre est divisé en 4 parties :

Dans la première partie on découvre Amédée, sa vie, sa mère absente, sa mémé adorée, son racisme que lui-même ne peut expliquer. Puis la scène de l'insulte et le procès où l'on voit clairement qu'il est mal parti n'ayant pas les moyens de payer un bon avocat et dans le contexte anti-raciste poussé au maximum de la société. Dans la deuxième partie, Amédée découvre la prison puis une cure « anti racisme » proposée en échange d'une réduction de peine.

Ces deux parties sont les plus intéressantes! C'est un peu le « Vis ma vie de raciste » : on en viendrait presque à le plaindre tellement les conséquences de cette insulte semblent disproportionnées. Mais en même temps, faut-il laisser passer certaines choses même « minimes »? Ces pages nous donnent matière à réflexion sur le racisme : le cycle infernal de la violence, la façon de gérer le racisme entre la liberté d'expression et la lutte pour l'égalité, y-a-t-il une façon de faire voir les choses différemment aux racistes ?….

C'est un peu dommage que l'auteur ait choisi un anti-héro qui est le cliché parfait du raciste: un homme blanc, ouvrier, peu éduqué, des parents absents, …

Après ces deux premières parties, je me suis demandée où allait ce livre ? Les deux dernières parties qui font 55 pages (donc beaucoup plus courtes que les deux premières), parlent de la vie d'Amédée après et m'ont laissée perplexe. Je n'ai d'ailleurs pas aimé la fin du livre car je ne l'ai pas comprise. C'est surement fait exprès, l'auteur terminant le roman par ces phrases : » Je me fous de ce que vous pensez ».

Pour finir, après deux parties prometteuses et un sujet intéressant, j'ai été déçue par la fin qui me laisse un goût d'inachevé. Comme si l'auteur n'avait pas été clairement au bout de sa réflexion…
Lien : https://www.leslecturesdevi...
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Amédée Gourd est manutentionnaire, peu cultivé, et vit avec sa Mémé qui l'a élevé et pour qui il ferait tout. Brut de décoffrage, il parle mal, jure, déteste les Rouges, peuple voisin qui pour fuir l'extermination s'est réfugié dans son pays.

Un matin où il est en retard pour aller travailler, il bouscule une femme enceinte avec ses enfants et la traite de rougeaude. C'est le début des ennuis : jugement, prison puis stage de rééducation, à la mode Bisounours.

Ce livre est court et écrit gros.

J'ai failli arrêter à la 2ème page après avoir lu 2 fois le mot "chier".

J'ai continué pour voir qui étaient ces Peaux Rouges, comment le héros allait se transformer

Mais je suis restée sur ma faim.

Je n'ai pas compris où voulait en venir l'auteur : dénoncer le racisme, ou pas, puisque dans ce pays imaginaire une insulte raciste est aussi mal vue que "le viol d'un gamin".

Ce livre m'a rappelé un sketch de Coluche, avec ses expressions revisitées : fier comme un bar-tabac. Amédée, le narrateur, en sort de bonnes...



- A chaque jour suffit sa veine...

- Mon coeur bat la charade

- Je peux dire haut et fort : j'aime pas les vieux, mais si j'aime pas les rouges, là rien ne va plus, les voeux sont faits.

- le bouc éviscère
Lien : http://www.unebonnenouvellep..
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L'idée de départ du roman est intéressante ( "mettre le lecteur dans la tête d'un raciste") mais la réalisation un peu moins. L'idée de la cure de "dé-racisation" dans un établissement donne des passages comiques. Il y a un style d'écriture qui se dessine mais qui à certains moments donne l'impression d'un travail d'exercices de styles. J'ai plutôt été quelque peu désorientée pendant la lecture du livre et j'ai ressenti tout le long un certain malaise que je ne m'explique pas vraiment.
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Amédée es raciste mais il ne sait pas bien pourquoi. Un jour, il bouscule une rouge et c'est le début des ennuis pour lui : tribunal, prison et peut-être si tout va bien, prise de conscience…
C'est clairement le genre de récit qui met mal à l'aise. Au début, je ne peux m'empêcher d'imaginer que c'est un peu biographique. Puis, petit à petit, j'arrive à entrer dans l'histoire et me dis qu'il s'agit d'une morale. Quoique… trop facile… Je ne sais pas sur quel pied danser : témoignage, conte moderne, anti héros ?
Le narrateur est assez limité et il le sait, tout le prouve, il se trompe d'expressions, pense de façon très linéaire, même son nom nous l'indique : Amédée Gourd.
La fin me laisse tout aussi dubitative… Je ne sais vraiment pas quoi penser de cet ovni. Un avis à partager ?
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Amédée Gourd est raciste et le revendique. Cet anti héros se livre ici dans un roman dérangeant mais percutant. L'oralisation et la brutalité des propos sont parfois heurtant mais on lit ce roman avec intérêt.
Cet homme est un monsieur tout le monde comme on en trouve plein dans notre société qui ne se pose pas forcément de questions qui est raciste presque par habitude sans réel argument. La différence le dérange. Il a été éduqué par sa mémé, intolérante certainement par habitude et misère sociale comme intellectuelle, elle aussi, mais il n'a qu'elle alors il ne se pose pas de question. Autant il aime ce qui lui est proche autant il rejette ce qu'il ne comprend pas.
Anti héros du quotidien, peu souvent représenté dans la littérature, ce roman ne se veut pas moralisateur. Il se pose la, comme constat, à chacun d'y voir et d'y trouver ce qu'il y souhaite.
Je le conseille pour la réflexion presque sociologique qu'il apporte, pour les jeux de mots et l'écriture pressante qu'on y découvre. Ce roman sera surement sujet à controverse, il m'a un peu rebuté au départ mais j'ai tout de même apprécié sa lecture.
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Les peaux rouges, ce sont, on le devine, des immigrés qui ont fui la persécution dans leur pays. Réfugiés en France, ils ne sont pas vus d'un bon oeil par tout le monde, notamment le narrateur, viscéralement raciste, qui est condamné pour avoir insulté une peau rouge.
Sous la forme d'une politique-fiction, l'auteur traite sur un mode totalement burlesque du sujet de l'intolérance, du racisme, mais aussi de la solitude sociale, de la bêtise, de l'isolement, de la prison, etc... Avec, bien entendu, des clins d'oeil plus ou moins appuyés à notre réalité.
Pas désagréable à lire, ce roman n'est néanmoins pas ma tasse de thé, trop farfelu à mon goût, et le style choisi (un parler plein de fautes de français, surtout d'expressions déformées par le narrateur) me paraît trop stéréotypé.

Roman lu dans le cadre du jury pour le Prix René Fallet 2018.
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On finit notre revue spécial romans français de septembre 2017 avec ce roman tour à tour troublant, drôle et grinçant d'un certain Emmanuel Brault, autour d'un personnage central pas bien sympathique, Amédée Gourd.
Il faut dire que cet Amédée n'est rien de moins qu' un raciste revendiqué, qui clame sa détestation des peaux rouges, peuple imaginaire dans une société qui porte fièrement l'étendart de l'anti racisme.
Ce racisme, Gourd le revendique cependant qu'à moitié, il faut dire qu'il essaie tant bien que mal de se le cacher sauf qu'il est pris en flagrant délit de racisme d'autant moins qu'il ne supporte pas cette hypocrisie sociétale qui entrave totalement la liberté d'expression.

Un antihéros dont la naïveté et la haine parviennent tout à la fois parfois à nous indigner, mais aussi à nous faire sourire ou même toucher, tel est le tour de force ce roman casse gueule mais vraiment réussi.

Un récit intelligent qui met à mal nos convictions, et qui surtout déconstruit la langue, en la malmenant, apporte au récit une fraîcheur et dépeint une société et des protagonistes burlesque. Un acte injustifiable peut-il encore s'argumenter?
Ce récit court et profond tente de répondre à cette question en nous interrogeant aussi sur les notions de tolérance et de ce qui nous effraie .

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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