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Le surréalisme, comme le romantisme, c'est la manifestation d'un désespoir qui n'est pas suffisamment naïf pour trouver son refuge et sa consolation dans l'atmosphère artistique, mais qui ne pousse pas suffisamment la réflexion existentielle au point d'en sortir et va plutôt tenter de tout y faire entrer.
Alors que l'immédiat artistique atteint son paroxysme lorsque s'impose magistralement la réalité d'une image originale qu'un individu exceptionnel parvient à extérioriser dans une extase géniale, l'immédiat surréaliste est une fuite rageuse de la réalité qui revendique aussi bien le rêve : « L'homme, ce rêveur définitif, de jour en jour plus mécontent de son sort » (p.11), que la destruction violente et gratuite en tant que mode d'existence : « L'acte surréaliste le plus simple consiste, revolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu'on peut, dans la foule » (p.78) et sa réflexion ne se fera jamais autrement qu'en tant que réaction contre les critiques externes, les courants de pensées concurrents et les défections.
D'autre part, si on s'attarde au cas de Breton, on s'aperçoit que sa subjectivité entre constamment en conflit avec l'idéal surréaliste qu'il a fondé et voulu défendre. Par exemple, on voit mal pourquoi un mouvement qui affirme la primauté du rêve devrait être athée et matérialiste, surtout lorsque la « magie » et l'« esprit » sont évoqués comme repères intellectuels et que la réalité socio-économique est complètement ignorée par le mouvement.
Ceci dit, malgré l'absence de véritable originalité du mouvement (qui répète de manière plus violente et plus pauvre ce que l'on trouvait déjà chez les romantiques), malgré toutes les incohérences, les bizarreries et maladresses dans l'expression de ces manifestes, ils ne manquent pas leur effet lorsqu'il s'agit de servir, comme l'écriture nietzschéenne, de digestif efficace et agréable à celui qui a beaucoup à digérer.
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Par ce manifeste, par Breton, se libère l'imaginaire, s'envole le regard de l'autre, et plongent dans les tréfonds de nos inconscients, la créativité et l'envie de baigner dans celle des autres. Jamais je ne saurais exprimer ma gratitude envers cette oeuvre, majeure dans mon éducation d'adolescente d'alors. le surréalisme vous ouvre un horizon où l'orange est vaste comme la terre, les couleurs et les sens embrasent vos yeux dessillés, l'absurde s'évapore par les rêves les plus fous, et où la création se moque de la bienséance de nos raisons. Ce manifeste est une fondation dans l'architecture du développement. Un engagement pour la vie. le bureau de consignation des rêves est d'une géniale audace. Un vent de liberté. Merci André.
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Lu le Manifeste du Surréalisme de 1924: intéressant, bien que j'aie parfois eu l'impression qu'il laissait aller sa pensée et en perdait quelque peu le fil de son exposé auquel il se raccrochait ensuite tant bien que mal. J'ai surtout apprécié lire la façon dont il a "découvert" l'écriture automatique et ses conseils à ceux qui voudraient s'y essayer. Ce qui m'a déplu, surtout au début, est son ton de "juge" face à l'attitude réaliste: j'ai lu plusieurs manifestes et, même en s'opposant à tel ou tel courant, les auteurs n'ont pas toujours ce ton prétentieux et désagréable.
Intéressant, mais un peu décousu par moments.
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J'ai trouvé le premier manifeste de 1924 assez intéressant, en revanche le second de 1930 n'est principalement qu'un règlement de compte entre Breton et les anciens du surréalisme. J'ai vraiment du mal avec le style et le ton d'André Breton qui parait prétentieux, je décroche beaucoup à la lecture et me suis clairement ennuyé, il ne m'en reste rien. La dernière partie "Du surréalisme en ses oeuvres vives" de 1953 est plus intéressante puisqu'il revient sur le surréalisme et le rapport au langage et à la phrase.
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Manifeste qu'il faut absolument avoir lu pour bien comprendre le mouvement surréaliste. C'est la base!
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Si le surréalisme est révolutionnaire, il lui faut certainement un manifeste.
Mais bon...on pourra aussi très bien sans passer.
Le surréalisme français, comme celui d'André Breton, a voulu s'engluer, sous prétexte de réanimer le rêve, dans une régulation rigide de l'imaginaire, du fantasme, de l'inconscience et de la spontanéité.
Libre jeu mon oeil ! Je préfère de loin le pendant Belge du surréalisme qui ne s'est pas posé trente six milles questions et a préféré faire tout simplement.
Le manifeste de Breton reste néanmoins un texte incontournable pour comprendre, de manière philosophique, le surréalisme.
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ême si Alcools (1913) d'Apollinaire est un recueil très important pour l'émergence de la modernité de la poésie française du 20e siècle, c'est Poisson soluble qui nous paraît marquer une vraie naissance de la liberté créatrice. André Breton publie ce livre en 1924 : « le parc, à cette heure, étendait ses mains blondes au-dessus de la fontaine magique. Un château sans signification roulait à la surface de la terre… » Poisson soluble regroupe un choix de 32 historiettes — dont 31 purement automatiques d'après les dires de l'auteur — qui rivalisent d'inventivité ludique, de « légèreté contagieuse » selon le mot de Julien Gracq. Breton avouait garder un faible pour le texte 16 : « La pluie seule est divine, c'est pourquoi quand les orages secouent sur nous leurs grands parements, nous jettent leur bourse, nous esquissons un mouvement de révolte qui ne correspond qu'à un froissement de feuilles dans une forêt. »
A l'âge de 28 ans, dès son Manifeste du surréalisme qui était une préface à Poisson soluble, Breton affirme que : « Parmi tant de disgrâces dont nous héritons, il faut bien reconnaître que la plus grande liberté d'esprit nous est laissée », et, si la « surréalité » consiste à résoudre l'apparente contradiction qui existe entre le rêve et la réalité, le but est d'atteindre le merveilleux. Aussi bien, la contestation prime : « C'est la révolte même, la révolte seule qui est créatrice de lumière. Et cette lumière ne peut connaître que trois voies : la poésie, la liberté et l'amour qui doivent inspirer le même zèle et converger, à en faire la coupe même de la jeunesse éternelle, sur le point le moins découvert et le plus illuminable du coeur humain. »

Dans ce même texte inaugural, le jeune homme reprend la fameuse formule de Rimbaud, la « vraie vie » : « C'est peut-être l'enfance qui approche le plus de la « vraie vie » ». Chercher cette vraie vie, cela ne fut pas pour Breton un vain mot comme on peut le constater en lisant la biographie passionnante établie par Mark Polizzotti. Breton conclut son premier Manifeste par les mots « l'existence est ailleurs » qui ne manquent pas de faire à nouveau écho à Une saison en enfer de Rimbaud.
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André Breton affiche, dès 1924, ses ambitions et la direction que devra emprunter le mouvement tout récent du Surréalisme. Il fustige la forme descriptive du roman, prend Mallarmé, Valéry ou Rimbaud comme exemple. Sous influence Hégélienne, il trace un cheminement dans lequel nul ne devra dévier sous peine de se faire excommunier du groupe, ce qui arrivera à un certain nombre des poètes affiliés tels que Prévert, Artaud, Desnos, Soupault etc...
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