Ce livre est édifiant sur la façon dont ont été traités les milliers de victimes du génocide rwandais, c'est-à-dire comme un détail. Je mesure que ce que je dis peut choquer mais lisez ce document et vous en serait également persuadé.
En effet, on ne voit que mensonges, faux documents, faux témoignages, juge totalement partiel, France impliquée à ce que la vérité ne soit pas révélée car trop impliquée dans le "mauvais" camp, tout ça pour de sombres intérêts économiques et politiques, les "noirs menteurs", qui ne cherchent qu'à se dédouaner de l'horreur du génocide, qu'à rejeter la faute sur Paul Kagamé parce qu'il est le coupable idéal. Bref, tout un ensemble de pièces qui font que jamais les victimes de ce terrible génocide ne sont considérées et que jamais on ne cherche à les voir en tant que tel. le seul objectif de tous ces acteurs plus ou moins lointains du génocide, c'est de trouver un meilleur coupable qu'eux!
A la base, l'histoire coloniale du Rwanda, comme l'explique P.Brewaeys au début de son livre, explique cette " fracture" entre Tutsis et Hutus, dans le sens où ce sont souvent les Tutsis qui ont été "favorisés" au détriments des Hutus quant à leur ascension sociale. Puis le colonisateur belge a changé de politique en inversant cet état de fait, et cela a engendré tout un tas de rancoeurs lourdes de conséquences pour le bien être du pays.
P.Brewaeys s'évertue, dans son livre document, à montrer, en argumentant honnêtement, qui à fomenter l'attentat contre l'avion d'Habyarimana qui déclencha le terrible génocide. Et c'est comme cela que l'on voit le travail de sape de tous ces faux témoins, les éléments uniquement à charge contre Kagamé et son FPR recueillis par le juge Bruguière entre autre. La France a son rôle aussi dans tout cela. Et jamais, alors que la Belgique l'a fait, jamais elle n'a présenté un soupçon de remord, d'excuses ou quoique ce soit qui y ressemble.
On assiste tout au long de cette enquête à un "jeu", oui, un jeu, de pouvoir, de mensonges, de politique, pour verser la faute sur l'autre parce que personne n'assume ce qui s'est passé!
Il est incroyable de voir autant de personnes, hautes placées ou non, que ce soit en France ou au Rwanda, entre autre, mentir aussi éhontément sans que cela ne fasse plus réagir... On parle de 800 000 à un million de morts et on chipote entre soit pour rejeter la faute sur l'adversaire. Un enchevêtrement de faux documents, et de faux témoignages qui font que les victimes ont bien du mal à refermer cette blessure et comme le dit fort bien P.Brewaeys, "le million de morts du dernier génocide du XXème siècle méritait mieux qu'une enquête manipulée"...
Merci aux Editions Racine et à Babelio de m'avoir permis de lire ce livre.
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Le juge n'a donc pas l'arme du crime. Il va tout faire pour retrouver ses fameux lance-missiles. Officiellement, ils ont été retrouvés par hasard par des paysans le 24 ou le 25 avril 1994 près du lieu-dit la Ferme Cebol, en contrebas de la colline de Masaka. La chose est pour le moins surprenante. Cette zone était contrôlée à l'époque par les FAR et devrait être l'une des plus sécurisées du pays. Pendant près de trois semaines, les FAR n'auraient même pas pensé à effectuer des fouilles à l'endroit supposés des tirs. Ils n'ont pas plus relevé l'identité des paysans qui auraient retrouvé les lance-missiles qui accuseraient le FPR.
Ce travail de vérité nous a convaincus qu'à l'époque du génocide, les autorités belges auraient pu-et dû-agir différemment afin d'empêcher le génocide contre les Tutsis. Dès lors, il était normal que la Belgique accepte d'assumer une responsabilité morale dans le drame rwandais. Ignorer ou nier les manquements de nos autorités laissait injustement porter aux seuls Rwandais le poids de ce traumatisme.
En ce dimanche 3 avril, toutes les cloches du Rwanda sonnent. Dans ce pays ultra-catholique, les fidèles se pressent dans les églises pour fêter Pâques, jour de la résurrection du Christ. Dans quatre jours, des dizaines de milliers de ces bons chrétiens se transformeront en tueurs sanguinaires.
Il n'y aurait en toile de fond un million de morts, on se croirait dans un mauvais polar. L'imbroglio dans cette affaire de missiles est total. Les témoins se contredisent, Paul Barril les auraient eu en main, ainsi que des responsables des FAR, voir le maréchal Mobutu; mais in fine, ils ont disparu au Zaïre, future République Démocratique du Congo.
Comme d'autres témoins dans ce dossier, ses déclarations sont à géométrie variable. Ainsi, en mai 1994, il disait "qu'il y avait dans les bananeraies plus de cadavres que de bananes" et qu'on ne pouvait comparer l'œuvre des miliciens Interharamwe (la milice de l'ex-parti du président Habiyarimana) "qu'à ce qu'on fait les nazis".