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EAN : 9782916136936
608 pages
Les éditions du Sonneur (22/10/2015)
3.92/5   25 notes
Résumé :
L'illustre correspondante de guerre américaine Martha Gellhom (1908-1998) est l'auteur de nombreux récits, nouvelles, novellas et romans. Dans Mes saisons en enfer, elle nous raconte, avec une grande liberté de ton, ses périples les plus éprouvants : la Chine de Tchang Kaï-chek - en compagnie de son mari d'alors, Ernest Hemingway qu'elle surnomme le Compagnon réticent, - la mer des Caraïbes où elle se lance à la poursuite des U-Boots nazis, le continent africain qu'... >Voir plus
Que lire après Mes saisons en enfer : Cinq voyages cauchemardesquesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je contourne le plus souvent les préfaces et les introductions, préférant me plonger directement dans le texte, quitte à revenir en cours ou en fin de lecture aux textes liminaires. Pour ce livre, je n'ai pas dérogé à cette habitude et, plus encore que pour d'autres, je me suis précipité dès la dernière page sur les textes introductifs.

Embarqué dans un récit autobiographique, le lecteur accompagne d'entrée de jeu Martha Gellhorn dans ses pérégrinations à travers le monde ; plus précisément, le lecteur est embarqué par l'écrivaine qui ne le lâchera qu'après bien des aventures et des découvertes.

Très vite, l'auteure vous démontre ses talents ; bonne observatrice, dotée d'un esprit critique et imprégnée d'un humour contagieux on n'est pas surpris de comprendre qu'elle a été journaliste et globe-trotteuse. Petit à petit, on découvre qu'elle parle incidemment de la Maison Blanche comme si ses occupants étaient ses familiers. On devine progressivement une "grosse pointure" derrière l'écrivaine. On fait rapidement connaissance avec une femme de caractère, courageuse, parfois téméraire, toujours attachée à sa liberté de mouvement et de pensée.

Quel est le programme de ce grand voyage ? La Chine du temps et du côté de Chang Tchang Kaï-chek, les Caraïbes à l'époque des sous-marins allemands, l'Afrique en Land Rover de Douala à Mombassa avec mille péripéties au début des années soixante en compagnie d'un chauffeur (qui ne conduit pas), puis, au début des années soixante-dix, Moscou pour aller saluer une grande dame de la littérature et enfin Eilat à la rencontre de hippies. Cinq voyages donc, mais une seule cicerone, et laquelle !

le lecteur rit souvent tout en étant impressionné par le caractère hors-norme de cette Américaine grand reporter. Vraiment, avec elle, les voyages mouvementés sont un plaisir à déguster bien calé dans un fauteuil confortable. On comprend, au titre de l'ouvrage, que l'auteure n'a pas choisi de nous conter des déplacement insipides. Chacun des cinq récits présente l'intérêt de nous faire voyager dans le temps et de nous frotter à des sociétés décrites avec un mélange d'espièglerie et de perspicacité mâtinées d'humour. Ainsi, quand elle décrit la vie en URSS écrit-elle : "En Union soviétique, le pouvoir apporte la richesse ―l'inverse de chez nous".

Arrivé en fin d'ouvrage, je me suis précipité sur la préface où j'ai découvert que l'auteure avait été une des épouses d'Ernest Hemingway et que la personnalité visitée à Moscou était la veuve du grand poète russe Ossip Mandelstam, victime du régime stalinien. Je ne vous dis que cela de la préface pour vous mettre en appétit et vous laisse le choix de la lire avant ou après le corps du livre. Bon voyage !
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Le genre de livre que l'on choisit par hasard… mais pas tout à fait par hasard !

Mes saisons en enfer, avec, comme sous- titre « cinq voyages cauchemardesques », voilà qui peut m'interpeller ! Si, de plus, Sylvain Tesson écrit en quatrième de couverture « le bréviaire du reportage en milieu hostile », voilà qui ne peut que titiller ma curiosité !

Alors je suis parti avec ce livre sous le bras en me disant que je n'allais pas traîner avant de le lire. Juste quelques mois d'incubation indispensables afin qu'il trouve sa place au milieu de mes autres livres de voyages.

Car oui, j'aime les voyages et j'aime les écrivains qui en parlent.

Martha Gellhorn a touché un peu à la littérature mais c'est surtout le journalisme qui l'a rendue célèbre. Elle a traversé le XX ème siècle (1908 – 1998). Sa vie est plutôt riche et ne ressemble en rien celle d'une « potiche ». Elle s'est engagée dans la carrière de journaliste, a dû affronter tous les préjugés sexistes de son époque (une femme journaliste ? La bonne blague!), a vécu quelques temps auprès d'Ernest Hemingway, a arpenté beaucoup de pays en temps de guerre ou en période troublée. Elle pourrait être une féministe avant l'heure : elle n'avait pas froid aux yeux, n'avait pas peur de se mettre en danger ou dans des situations particulièrement inconfortables. Elle était l'égale des hommes dans bien des domaines et même souvent plus courageuse que beaucoup d'entre eux !

Ce livre est le recueil de cinq voyages dans cinq régions différentes du globe, à des périodes différentes (Chine – 1941 , Caraïbes et Suriname -1942, Afrique (1961), Moscou -milieu des années 70, Israël, Eilat -1971)
En quoi ces voyages ont-ils été cauchemardesques ? On peut l' attribuer aisément aux conditions de transports (avions, bateaux, voitures et autres), aux conditions climatiques, sanitaires, politiques. Parfois, toutes ces conditions étaient réunies dans un seul et même voyage (bonjour la galère!)
Nous, voyageurs du XXI ème siècle, pouvons prendre exemple sur ces voyageurs d'un autre temps où la notion « d'aventure » n'était pas un vain mot.
Je dois dire que j'ai beaucoup aimé chacun de ces voyages cauchemardesques qui l'ont été pour des raisons à la fois différentes et similaires. le dernier voyage concernant Eilat en Israël, tient très peu de place dans cet ouvrage mais symbolise le pire du pire d'un voyage cauchemardesque : l'ennui ! Et dans ce domaine, sa rencontre avec une communauté hippie l'avait particulièrement affligée : une bande de doux-dingues complètement « stones » du matin au soir et du soir au matin, incapables de faire quoi que ce soit sinon fumer leur joint !
Ca me fait tout drôle d'être le premier à déposer une critique sur un ouvrage. Mais j'assume et j'espère que je ne serai pas le dernier car ce livre mérite le détour!
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Ce livre commence par une longue préface de Marc Kravetz. Les cinq voyages vous les retrouverez dans les détails en cliquant dans la bibliothèque sur la couverture du livre. Personnellement, bien qu'ayant lu tout le livre, je me limiterai à commenter avec Martha : « Au coeur de l'Afrique », et à donner un aperçu de la préface.

Au coeur de l'Afrique :
Après avoir passé une visite médicale en règle et reçue toutes recommandations utiles, Martha s'envole pour l'Afrique qu'elle traverse d'ouest en est depuis le Cameroun jusqu'au Tanganika et Kenya. Martha est reçue par un couple Tchécoslovaque, elle pharmacienne en pleine brousse, un commerce qui marchait fort bien grâce aux camerounais acheteurs de médicaments, lui l'aide dans la gestion du commerce. Ils ont de plantureux revenus au point de passer six mois sur douze à Paris ou en Corse. Martha quitte ses amis tchèques pour ce rendre Waza. Elle loue une voiture et bénéficie du chauffeur Ibrahim, un bon conducteur. « Je suis assise derrière et le vois mâcher une sorte de gomme, qu'il doit finir par avaler car je ne l'ai jamais vu crache ». A Waza, le but était la visite d'un parc naturel. « Je ne trouvais pas sage d'y être entraînée sans armes à proximité de lion et d'éléphants. »

Laissons parler Martha de sa propre histoire.

Du Tchad nous nous sommes envolé dans le noir pour atterrir à Abéché à 10 heures du matin. Un chauffeur en Land Rover me demandait pour rejoindre El Geneina, 80 dollars. Je trouvais cela cher pour 197 Km, mais je n'étais pas en position de négocier. Ensuite je prenais l'avion pour Karthoum au confluant des deux Nils. Avant de prendre l'avion pour Nairobi, de Karthoum, Martha envoya un télégramme à Ker and Downey Ltd à Nairobi demandant que quelqu'un l'accueil à l'aéroport. L'avion survol le Soudan un paysage sauvage : montagnes d'un brun tirant sur le rouge, gorges, cratères, aucun signe de vie, un désert porté au point d'ébullition. L'Afrique de l'Est allait-elle être encore pire que l'Afrique de l'Ouest ? Mais peu à peu, la terre de plus en plus verte, le mont Kenya couronné de neige, de grands arbres solitaires. A l'aérodrome, Monsieur White-head de Ker and Downey pour m'accueille. Je ne savais pas que Ker and Downey était la plus grande agence de safari du Kenya. Je fis part à Mr White-Head, que mon souhait n'était pas un safari dans les réserves naturelles guidé et renseigné par un chasseur blanc qui servirait de guide mais en contrepartie louer ou acheter un land Rover d'occasion, trouver un conducteur pour partager les tâches et me servir d'interprète, et partir explorer par moi-même l'Afrique de l'Est. Monsieur White-head me le déconseillait formellement argumentant, que j'étais une femme, ne connaissais pas l'Afrique où les choses ne fonctionnent pas comme ailleurs, il n'aurait pas voulu que sa fille, sa soeur se lancent dans pareil projet. Voyant ma détermination, ses équipes s'affairaient pour me trouver un chauffeur. Me fût proposé Joshua et j'achetai un Land Rover d'occasion. Joshua ne m'inspirait pas confiance. J'aurai préféré engager quelqu'un de robuste, il ne tiendrait pas le coup longtemps selon moi. Malgré les sonnettes d'alarmes tonitruantes de mon instinct, j'embauché Joshua. le départ était fixé le lendemain à huit heures.

Les voilà parti avec un confortable salaire prévu pour Joshua. Hélas, Martha ne put pas compter sur Joshua pour être relayé au volant. Joshua se montra peu débrouillard. Il n'avait pas la force de pousser sur le levier pour enclencher des quatre roues motrices du Land Rover, gémissait et avait un comportement grincheux une bonne partie du voyage. Ne sortait pas du véhicule pour dégagé à l'huile de bras le Land Rover bloqué, avait une trouille bleu des animaux qui entourait le Land Rover. Il arrivait à servir d'interprète mais il palabrait une demie heure pour en tirer deux mots d'explication ce qui peut être très agaçant dans certaines circonstances.

La méthode de Martha pour se déstressé d'une journée de difficultés, si possible nager, boire quelques whisky ou se plonger dans un thriller. Elle avait pensé en mettre quelques-uns dans ses baguages.

Pour le livre, j'ai trouvé le contenu avec beaucoup de détails qui ne pouvait pas intéresser grand monde – Livre épuisant, que je suis arrivé à finir revenant à ma lecture très fréquemment.

Selon-moi, il convenait de lire une préface fort intéressante permettant d'apprendre beaucoup sur Martha, sa famille, ses neufs ans de vie avec Ernest Hemingway, qu'elle a épousé pour divorcer ensuite. Nous apprenons beaucoup sur ces reportages de guerre, la plume d'écrivain était tout à fait accessoire dans sa vie. Sa maman était une amie d'étude d'Eléonore Roosevelt. Au décès de sa maman, elle-même a gardé des liens avec l'épouse du président.

Martha connaissait suffisamment de français que pour voyager seule en France ; A New York auprès d'une compagnie maritime elle négocia une couchette en troisième classe contre la promesse d'un article pour le magazine publicitaire de la compagnie.

Martha était débrouillarde et n'avait pas froid aux yeux.

A l'âge de quatre-vingt-dix ans, atteinte d'un cancer et aveugle Martha se donna la mort.

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Au cœur de l’Afrique :
Des nuées de canaris voletaient parmi les arbres à fièvre, ainsi que d’autres oiseaux jaunes, plus gros, des tisserins peut-être. Des colombes entonnaient leur doux chant de deuil. Ces éclairs de couleur au milieu des feuilles devaient être des souimangas ou des guêpiers. Tant de chose à voir et à apprendre, et aucune aide à ma disposition … . Je parvins tout de même à identifier mes antilopes miniatures comme étant des dik-diks de Kirk.
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Au cœur de l’Afrique :
Je m’entêtais à me lancer dans cette entreprise insensée, il se ferait un devoir de m’injecter toutes les antitoxines répertoriées contre toutes les maladies possibles et imaginables. Outre la variole et le fièvre jaune, il me vaccina contre la typhoïde, la peste, le choléra, la polio et le tétanos ; me prescrivit des cachets contre la dysenterie, la diarrhée et le paludisme ; des onguents et ces poudres pour soigner les plaies et infections de la peau. Il m’implora de boire que de l’eau en bouteille.
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Au cœur de l’Afrique :
« Tempo venir ! murmura Joshua ; Partez Memsaah !
_ Ils ne viennent pas vers nous ; reste calme. »
Je m’appuyais sur la doctrine communément admise : on ne risque rien dans une voiture, protégé par l’odeur de l’essence, et si vous n’embêtez pax les éléphants, ils ne vous embêteront pas. Ces masses immenses se déplaçaient sans bruit, piétinant les herbes s’èches, repère des lions. Ils étaient une vingtaine, dont plusieurs éléphanteaux, menés par la matriarche.
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Au cœur de l’Afrique :
« Vous êtes coincé sur un énorme rocher, vous avez pété votre essieu _ l’essieu ou autre chose, je sais plus très bien », Il cria quelques mots en swahili et un africain que je n’avais pas vu bondit du Land Rover, une grosse clé anglaise à la main. Unissant leurs forces, trempé et loin d’être joyeux, les deux hommes enlevèrent la pierre et tous ce qui pouvait faire obstruction. Sautant de nouveau derrière le volent, le blanc fit remonter en marche arrière mon Land Rover sur la berge. « Vous allez devoir rester en mode 4 X 4, ça tiendra jusqu’à Nairobi et vous aurez une facture de réparation exorbitante. »
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Le Soleil se lève aussi avait fait d’Hemingway l’idole littéraire de toute une génération. Sa photo était affichée dans les chambres d’étudiants des campus américains. Dans une lettre adressée en 1931 à l’un de ses anciens professeurs, Martha raconta qu’elle s’était approprié une réplique de L’Adieu aux armes : « Rien, jamais, ne peut atteindre les braves », pour en faire une autre de ses devises personnelles.
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Videos de Martha Gellhorn (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Martha Gellhorn
Pour consulter les titres parus dans cette collection : https://www.lesbelleslettres.com/collections/20-memoires-de-guerre
La collection Mémoires de guerre a pour but de publier des textes inédits ou oubliés d'écrivains, de journalistes, de soldats sur les conflits qu'ils ont vécus. Celle-ci a débuté à l'automne 2012 avec la publication de deux auteurs majeurs : Curzio Malaparte avec La Volga naît en Europe récit de son expérience de correspondant de guerre sur le front russe durant le second conflit mondial et Winston Churchill, avec, son tout premier ouvrage, inédit en France, La Guerre de Malakand dans lequel le futur prix Nobel de littérature raconte, en 1897, sa guerre en Afghanistan. .
Si la collection a publié à parts égales ces dernières années les grands classiques du genre, parmi lesquels les écrits de John Steinbeck, Martha Gellhorn, Eugène Sledge, Evelyn Waugh, elle a aussi accueilli des auteurs contemporains. Des militaires français comme le commandant Brice Erbland, pilote d'hélicoptère en Afghanistan et en Libye, Guillaume Ancel et ses témoignages sans concessions sur la guerre en ex-Yougoslavie et au Rwanda, André Hébert, jeune militant communiste parti se battre aux côtés des Kurdes contre Daech, la journaliste Pauline Maucort et ses portraits de soldats victimes de stress post-traumatique ou encore les officiers de la Légion étrangère qui ont témoigné dans un ouvrage collectif. La collection vient également d'obtenir le prix Erwan Bergot 2020 pour le texte du dernier Compagnon de la Libération, Hubert Germain.
Mémoires de guerre est dirigée par François Malye, petit-fils d'un des fondateurs des éditions Les Belles Lettres et grand reporter au magazine le Point. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages historiques : Histoire secrète de la Ve République (en collaboration, La Découverte, 2006) ; Napoléon et la folie espagnole (Tallandier, 2007) ; François Mitterrand et la guerre d'Algérie (avec Benjamin Stora, Calmann-Levy, 2010) ; La France vue par les archives britanniques (avec Kathryn Hadley, Calmann-Lévy, 2012 . De Gaulle vu par les Anglais, Calmann-Lévy, 2020, reédition) Camp Beauregard, Les Belles Lettres, 2018.
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