Le roman de Tolède

Le retour d'un voyage en Espagne, qui m'a emmené pour la première fois à Tolède, est l'occasion mettre à jour ma critique du Roman de Tolède de Bernard Brigouleix et Michèle Gayral.

Ayant pu confronter la réalité du site aux souvenirs du livre, je dois reconnaître que finalement les auteurs avaient réussi à m'habituer à la chronologie des lieux, alors que mon appréciation dans la foulée de sa lecture était plus nuancée.

Tolède a longtemps été un l'enjeu de conquêtes, lors des siècles d'opposition entre chrétiens et musulmans andalous, mais aussi un lieu de rencontres entre civilisations et religions. Son site a très tôt été considéré comme très favorable. Les premiers Ibéres et les Romain avaient repéré cet endroit. Tolède fut capitale des Wisigoths, puis ville sarrasine, avant de redevenir ville chrétienne. de ces heurts de l'histoire, elle conserve les marques au travers de ses bâtiments.
De nombreuses maisons portent des traces d'architecture arabe, des synagogues ont été converties en églises après 1492, la cathédrale est massive, et évidemment l'Alcazar qui fut le siège du pouvoir du temps d'isabelle la Catholique ou de Charles Quint.
Le choix de Madrid comme capitale du nouveau royaume d'Espagne l'a repoussé dans l'ombre. L'un des derniers moments où les regards se sont tournés vers Tolède est le fameux siège de l'Alcazar lors de la guerre civile espagnole en 1936. Ce qu'on en voit aujourd'hui est pour l'essentiel une reconstitution du passé, puisque le palais était un tas de ruines après la guerre civile espagnole. Une visite du musée militaire qui l'occupe aujourd'hui permet d'entrer dans une pièce laissée tel quel après les bombardements, rafales de mitraillettes et impacts d'armes à feu. Impressionnant.

Ce livre est une ballade dans l'Histoire d'une ville, intéressante par la diversité des cultures présentes, mais qui s'avère limitée par le déclin continu de cette fière cité, qui vit aujourd'hui en grande partie du flux touristique.