Citations sur Je n'oublierai jamais (25)
Je trouvais (l'acteur) grimé en femme, pour jouer le Serpent Blanc. Son maquillage était d'une sinistre perfection mais très gracieux. Il portait un kimono blanc...sa coiffure était également blanche, son visage, son cou et ses mains recouverts d'une crème blanche. Quant à ses lèvres, blanches, elles étaient soulignées en leur milieu d'une ligne écarlate.
Une fois, au Japon, durant un tremblement de terre une énorme crevasse se forma où tomba un enfant qui fuyait. La mère courut après lui et bondit dans l'abîme, mais aussitôt la crevasse se referma, ne laissant sur la surface encore frémissante de la terre qu'une masse éparse de cheveux noirs étalés comme un bouquet d'algues.
Sous le régime nationaliste en Chine, j'ai vu massacrer des nombreux étudiants suspects de communisme. Certains l'étaient sans doute, mais la plupart se contentaient de chercher désespérément à améliorer les conditions de vie de leur peuple. Ces innombrables martyrs anonymes ne représentent pas un élément négligeable de la nation. Si l'on veut tâter le pouls de l' Asie, que l'on observe les étudiants.
Les Chinois m'acceptaient volontiers parmi eux et je me perdais dans la foule, petite Américaine blonde dans la multitude asiatique - multitude amicale à l'époque, qui ne rendait pas tous les Blancs responsables des péchés du colonialisme, comme elle le fait actuellement.
- Comment dites-vous à votre mari que vous l'aimez ? demandai-je une fois à une amie japonaise.
Elle parut légèrement choquée.
- Un sentiment aussi profond que l'amour conjugal ne peut s'exprimer en paroles, mais seulement dans les attitudes ou les actes.
Les Japonais ne possèdent donc aucun mot d'amour comme "mon cher, mon chéri, mon amour", etc. Les jeunes se servent de paroles anglaises, mais peut-être ne les prennent-ils pas au sérieux ? D'ailleurs, prenons-nous tellement au sérieux, en Occident, ces termes qu'on emploie à tort et à travers ?
Je pense souvent avec gratitude à mes parents dont la culture m'a incitée à prendre exemple sur eux pour puiser force et courage dans les ressources de l'esprit. Quelles que soient la souffrance et la solitude d'un être, si son cerveau a reçu l'entraînement nécessaire, ils continuera à explorer.
En pleine guerre, elle avait pris le train un jour pour essayer de trouver quelque maigre ravitaillement à la campagne. Dans le train bondé, elle avait quand même réussi à trouver une place, mais au moment où elle s'installait un paquet tomba sur ses genoux, enveloppé de papier journal et très mal ficelé. Elle voulut l'arranger avant de le remettre dans le filet, mais il s'ouvrit complètement et à son regard épouvanté exposa le corps d'un nouveau-né. Un garçon. Il était mort.
Les chinois croient que l'être humain possède 3 âmes et 7 esprits terrestres. Lorsque les âmes quittent le corps, il ne reste que les esprits terrestres et l'on devient méchant, capricieux, cruel même.
Quant au nom de Hiroshima, il resta associé, dans mon souvenir, d'abord à un bateau japonais où ma sœur avait renoncé à vivre, puis bien plus tard, à la tragédie d'une ville morte.
Les bouleversements de la vie m'ont enseigné une leçon fort utile : il faut toujours s'en tenir au plans prévus, dans la mesure du possible.