Nous voici à même de sentir la violence des vents d'Est et d'Ouest qui font cyclone sur la Chine.
" On ne peut vous demander d'être attirée vers celui que vous apercevez pour la première fois ; il en est de même de mon côté . On nous a obligés , l'un comme l'autre à ce mariage . Jusqu'ici , nous étions sans défense . Mais à présent nous voilà seuls ; nous sommes libres de nous créer une vie selon nos désirs .
« Serait-il donc permis à mon frère de tuer sa mère ? Il devrait savoir que les manières peu filiales d’Occident lui sont insupportables. C’est honteux qu’il oublie ainsi son devoir ! » (p. 142)
Ce sont des jours cruels pour les vieux ; aucun compromis n'est possible entre eux et les jeunes : ils sont aussi nettement divisés que si un couperet neuf avait tranché la branche d'un arbre
C'est mon mari qui a opéré en moi ce changement, si bien que j'ose, en dépit de ma frayeur, plaider contre mes ancêtres en faveur de l'amour
Mon premier désir n'est pas d'avoir des fils. Je veux produire des fruits de mon cerveau pour le bien de mon pays. Un simple chien peut peupler la terre des fruits de son corps
Je ne cherchai donc plus. Mon mari ne désire rien de moi. Il n'a besoin de rien que je puisse lui donner.
Le raffinement de la beauté du corps ne lui suffit pas. Il faut que je m'étudie à lui plaire par d'autres moyens. Je me souvenais de ma mère, le visage tourné au mur et qui disait, de sa voix lasse : "les temps sont changés".
Débande tes pieds, dit-elle avec lassitude. Les temps sont changés.
La harpe et son étui ont appartenu à la mère de mon père. Elle les tenait de son père à elle, qui les lui avait apportés de Kwanting pour la récompenser de ne plus pleurer lorsqu'on lui bandait les pieds.
(p.55)