AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782352210672
235 pages
Editions Guérin (07/05/2013)
3.9/5   21 notes
Résumé :
Devant l'appartement de Renata Loretan, il y a un pré avec un pommier. Et, dans les branches du pommier, son fils Erhard, 7 ans. Il y apprend tout de l'escalade : les gestes, le risque, le vide. Mieux et plus vite que les autres, mais personne ne le sait encore : le génie s'attrape tôt ou jamais. A 13 ans, il s'envole dans un surplomb humide qui a repoussé son ami Pierre Morand lequel, quarante ans après, confiera à Charlie Buffet : " Erhard n'a jamais eu besoin d'a... >Voir plus
Que lire après Erhard Loretan : Une vie suspendueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Erhard Loretan. Si vous ne connaissez pas spécialement le milieu de l'alpinisme, ce nom ne vous dit probablement rien.
Et pourtant...
Erhard Loretan était un grand, un très grand. Un de ceux qui ont gravi les fameux quatorze "huit milles" de la planète. Le troisième à avoir réalisé cette folie, après l'italien Reinhold Messner et le polonais Jerzy Kukuczka.
Il a enchaîné les ascensions comme d'autres enchaînent les promenades du dimanche.
Il disait : "Les 8 000, c'est comme les cacahuètes." Drôle de formule, mais qui traduit bien sa réalité : une fois qu'il a commencé à croquer ces sommets, il n'a plus pu s'arrêter.
Erhard Loretan a inventé un nouveau style, le "non-stop". Une vraie révolution dans le monde de l'alpinisme, qu'il a menée pendant des années avec son compagnon d'aventures, Jean Troillet.
Ce "non-stop", il l'a inventé suite à ses observations sur le terrain, suite à ce qu'il a vécu ou vu.
Au-dessus de sept mille mètres d'altitude, le corps humain est soumis à des conditions terribles, il s'épuise rapidement et ne parvient pas à refaire des réserves d'énergie ; même une nuit de sommeil fatigue plus qu'elle ne régénère.
Alors que les cordées classiques installent différents camps d'altitude, y montent du matériel, dorment la nuit et marchent le jour, grimpant ainsi progressivement vers le sommet, Erhard Loretan décide de faire de la vitesse son alliée.
Être en haute altitude fatigue ? Il faut donc y rester le moins longtemps possible.
Porter de lourdes charges fatigue ? Il faut donc en porter le moins possible, voire, idéalement, ne rien porter.
Dormir n'aide pas à retrouver des forces ? Il ne faut plus dormir mais profiter de chaque instant pour avancer.
Voilà ! Ça a l'air très simple sur le papier, mais il faut une sacrée condition physique et un sacré mental pour suivre ce "programme".
Erhard Loretan l'a fait, et à de multiples reprises.
Il part en début de nuit du dernier camp, loin du sommet, et marche sans s'arrêter. Il n'emporte rien, ni vivres, ni boisson, ni duvet. Il marche jusqu'au bout, et c'est tout.
Inutile de dire que ce style d'ascension est réservé à une petite poignée d'alpinistes capables physiquement et mentalement de s'y conformer. Erhard Loretan en faisait partie.
Erhard Loretan n'était pas très bavard, il était plutôt du genre "taiseux" : "Romolo Nottaris l'a vu traverser l'Atlantique en avion avec un voisin de siège qui, au bout de dix-sept heures de vol, le pensait muet."
Charlie Buffet a donc pris l'initiative de parler pour lui et de raconter sa vie.
Il raconte ce grimpeur exceptionnel capable d'aller au sommet de l'Everest alors qu'il s'est profondément entaillé le biceps avec son piolet quatre jours avant, ce qui lui a valu d'être recousu à vif.
Il raconte un alpiniste que rien ou presque ne fait renoncer.
Le personnage d'Erhard Loretan est fascinant.
Je regrette d'autant plus que le style de Charlie Buffet ne soit pas toujours à la hauteur. Certains passages sont un peu décousus, la lecture n'est pas toujours très fluide et c'est bien dommage. Quelquefois les idées se bousculent, j'aurais aimé qu'elles soient un peu mieux ordonnées.
J'aurais aimé également que Charlie Buffet n'évoque pas ce fait de la vie privée d'Erhard Loretan qui n'a rien à voir avec sa carrière d'alpiniste et que j'ai trouvé dérangeant de lire, comme si je me livrais au voyeurisme malgré moi.
Voilà donc une lecture qui me laisse un avis mitigé, très intéressante par son sujet mais pas exempte de défauts.
À lire si le personnage d'Erhard Loretan vous intéresse, sinon, il existe d'autres biographies d'alpinistes de meilleure qualité.
Un dernier mot, sur le titre.
Je peux me tromper, mais je pense qu'il fait intentionnellement écho à "La mort suspendue", magnifique ouvrage de Joe Simpson, dans lequel l'auteur raconte une histoire hors du commun qu'il a vécue dans les Andes péruviennes. Si vous avez envie d'aventures, je vous le recommande. Frissons garantis !
Commenter  J’apprécie          364
Charlie Buffet évite tout sensationnalisme ou voyeurisme sans rien occulter dans cette biographie et c'est tout à son honneur. Hélas l'ensemble est terne, le récit assez plat (un comble) et décousu.
Néanmoins la vie et les aventure d'Erhard Loretan ne peuvent que susciter l'intérêt et l'admiration voir le rêve.
Je ne peux que conseiller dans le même genre les ouvrages de Jean Michel Asselin qui possède une plus belle plume. Avis hautement subjectif s'il en est.
Commenter  J’apprécie          10
Beau témoignage sur un homme d'exception.
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (1)
Liberation
24 juin 2013
Une vie. Une grande vie. Intense, passionnée, romanesque. Qu’on n’ose qualifier de belle car interrompue à 52 ans et traversée par la mort d’un enfant. La vie d’un homme discret, parfois secret, surdoué de l’escalade, à qui Charlie Buffet, écrivain et chroniqueur montagne, ancien journaliste à Libération, consacre une belle biographie aux éditions Guérin.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
En 1986 donc, les cinq hommes du groupe de tête ont tous gravi plus de neuf 8 000. Depuis 1984, le tempo s'est emballé et on a presque envie de raconter ce final comme une course de petits chevaux. Reinhold Messner est poursuivi par trois challengers qui rêvent tout haut de lui ravir sa couronne de «King» au moment où il va la coiffer.: l'Allemand Michael Dacher, qui a gravi le K2 avec lui ; le Polonais Jerzy Kukuczka, qui a réussi quatre de ses 8 000 en hiver et défie publiquement Messner ; et le Suisse Marcel Ruedi, compagnon d'Erhard au sommet de quatre 8 000.
Marcel Ruedi est à fond dans la course. Erhard l'a vu s'acharner au K2, passant trois nuits à plus de 8 000 avec Norbert Joos (qui a perdu ses orteils). Ruedi accélère. Quand Erhard redescend de l'Everest, il est en route pour le Makalu qui doit être son dixième 8 000. Ruedi a un planning tendu. Il a rendez-vous avec Erhard le 15 octobre pour tenter la traversée Everest-Lhotse. S'il réussit à enchaîner ces trois gros sommets en un seul automne, Ruedi aura peut-être rejoint Messner. Mais Messner accélère aussi, il part au Malakalu en même temps que Ruedi tandis que Kukuczka, qui vient de réussir la face sud du K2, fonce au Manaslu et que Michael Dacher gravit le Broad Peak au Pakistan.
Autrement dit, les cinq hommes qui peuvent prétendre au grand chelem sont tous en Himalaya au début de l'automne 1986. On croit entendre le roulement des sabots dans la dernière ligne droite.
Commenter  J’apprécie          100
Les 8 000 aujourd'hui ont presque tous une voie dite «normale». C'est généralement la voie de la première ascension, la moins difficile techniquement. Elle s'élève au-dessus de camps de base équipés de tentes spacieuses et de groupes électrogènes, qui peuvent accueillir plusieurs centaines de personnes au pic de la saison. Dans ces villages éphémères et multicolores posés sur des moraines poussiéreuses, les expéditions commerciales dorlotent des clients à qui l'on promet, sinon le sommet, du moins un service très complet : des camps d'altitude équipés par des sherpas qui vous réveillent le matin avec un mug de thé fumant, des bouteilles d'oxygène, des cordes fixes dans tous les passages où le client, pas toujours expérimenté, risquerait de se perdre ou de se tuer − ce qui serait dommage quand on a déboursé quelques dizaines de milliers de dollars pour tweeter son premier 8 000 en direct.
Commenter  J’apprécie          160
Erhard a souvent raconté, et toujours dans les mêmes termes, ce qu'il avait ressenti sur ce sommet. Ces conditions extraordinaires, ce moment de douceur inattendue contrastant avec la violence de l'effort fourni pour y accéder lui ont permis de goûter ces sensations, de les laisser tourner en bouche, imprégner sa mémoire comme un nectar inoubliable : «On en a tellement bavé qu'il y a un moment, dix, vingt secondes où, je ne peux pas le dire autrement : c'est le bonheur total. On oublie tout, on vit ces secondes présentes. Pour moi, je crois c'est le bonheur total.»
Commenter  J’apprécie          230
On lui apprend qu'un des sherpas de Chamoux a fait une chute mortelle. Rikou, compagnon des quatre dernières expéditions de Chamoux, s'est assis dans la pente et il a glissé, sans parvenir à enrayer sa chute. Chamoux s'est arrêté, le temps d'attendre des nouvelles par radio. Puis il a repris sa progression. Erhard ne comprend pas. Ceux qui suivent Chamoux depuis le camp de base ne comprennent pas. Ceux qui apprennent la nouvelle en direct sur France Info ne comprennent pas. Rikou est mort, Chamoux continue.
Commenter  J’apprécie          210
Le 24 décembre 1985, Jean et Erhard arrivent à Genève de retour de leur ascension hivernale du Dhaulagiri. Jean se souvient d'un choc partagé avec Erhard : "On a regardé autour de nous, les gens tiraient de ces gueules ! C'est Noël, ils font la fête ou ils font la tête ? Ils ne sont pas heureux ? La veille à Katmandou, on avait dîné avec un gamin qui ne savait pas s'il aurait à manger le lendemain et là : l'opulence et la tristesse... On s'est dit qu'on allait reprendre un billet et repartir aussitôt !"
Commenter  J’apprécie          132

Videos de Charlie Buffet (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charlie Buffet
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
+ Lire la suite
autres livres classés : alpinismeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (36) Voir plus



Quiz Voir plus

Noms de famille et la nature

Noms; trois ont pour origine le bois, mais un quatrième est l'intrus, lequel?

Dubreuil
Bosh
Combescure♧
Wood

10 questions
107 lecteurs ont répondu
Thèmes : Noms de personnes , nature , montagnes , métier d'autrefois , animauxCréer un quiz sur ce livre

{* *}