Ce goût de la politesse est le premier livre de la « Petite philosophie du voyage » que j'avais repéré en librairie et que j'avais eu envie de découvrir. Cette lecture a finalement longtemps été retardée (c'est toujours quand je me décide à cesser de résister que les livres disparaissent des rayons…) et précédée par d'autres de la même collection, mais cette attente en valait la peine.
La forme du texte m'a assez surprise au premier abord : je m'attendais à un témoignage assez libre, rédigé au gré de l'inspiration, comme dans ceux que j'ai lus jusqu'à présent, mais il s'agissait cette fois d'un essai très structuré, dont le plan est établi et énoncé dès les premières pages. « Spécialiste de la rhétorique »,
Bertrand Buffon ne laisse pas les mots courir sur la page et lui échapper, mais les contrôle et connaît leur valeur, à l'image de « l'homme poli » dont il parle. Dans cet éloge de la politesse, il définit tout d'abord cette vertu jugée si « ringarde » par certains, puis répond aux critiques qui lui sont faites, pour, enfin, donner quelques règles afin de l'acquérir. Loin de dresser un catalogue du savoir-vivre comme il en existe déjà plusieurs, il en rappelle l'esprit et les principes fondamentaux : à chacun ensuite d'apprendre à l'exercer adéquatement dans chaque situation particulière.
Ce petit précis des bonnes manières à l'usage du vaste monde, qui a trompé mes attentes initiales : j'espérais par exemple un peu plus d'anecdotes et de récits de voyage, a su me séduire, tant par son style précis et construit que par la conception de la politesse qu'il véhicule. Au-delà des gestes et du BAM (bonjour-au revoir-merci), cette vertu est un état d'esprit qui se cultive, s'apprend et s'acquiert si on en prend la peine et le temps. La vie en est alors embellie et poétisée.
Bien que ce ne soit pas mon voyage préféré dans la collection de Transboréal, j'en garderai un excellent souvenir de lecture et l'envie d'acquérir cette politesse dont parle si bien
Bertrand Buffon.
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