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Ouvrage posthume, « Un carnet taché de vin » est une compilation de nouvelles et de chroniques écrites par Bukowski tout au long de sa carrière. On y retrouve tout ce qui fait sa marque de fabrique : le goût pour la bière et les femmes, une vulgarité joyeusement assumée, et un côté « clochard » nettement provocateur.

Mais on découvre aussi d'autres facettes de l'écrivain qui étaient restées dans l'ombre jusque là (pour moi en tout cas). Bukowski raconte ses débuts dans l'écriture, la volonté de rester authentique au rebours de ses confrères qui se complaisent dans une littérature alambiquée purement commerciale, sa jeunesse d'enfant battu, l'enchaînement de petits boulots proches de l'esclavage qui l'ont définitivement dégoûté de la société « normale », … Certaines nouvelles sont nettement plus profondes qu'attendu de sa part.

Bref, si vous connaissiez déjà le Bukowski ivre mort, ce recueil vous permettra de découvrir le Bukowski sobre. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, le second est tout aussi passionnant que le premier.
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Un livre de Bukowski est toujours une leçon de vie. J'adhère pleinement à sa conception du monde. Faire tout ce qui est en notre possible pour lutter contre l'absurdité du monde et l'affronter. Ce recueil est une compilation posthume de textes inédits de 1944 à 1991 rassemblés par son éditeur. On y trouve de tout, des nouvelles comme des récits plus ou moins autobiographiques. Plusieurs textes ont pour thème son métier d'écrivain corrélé à son expérience de vie. J'en retiens une grande sincérité.
C'est en alternance avec les lettres à Lucilius de Sénèque que je lisais ce recueil. Au risque de paraître un peu tordu, j'avoue avoir trouvé certaines similitudes dans leurs conceptions de la vie. Non que Bukowski soit stoïcien, mais si l'on relit le texte de 1991, on s'aperçoit qu'il vivait dans un dénuement voulu, se contentant, comme il le dit, de moins que le nécessaire pour vivre. Tout à fait en concordance avec la philosophie de Sénèque. de plus, Buko ne cherchait absolument à changer le monde qui l'entourait, mais au contraire à s'y adapter tant que possible, faisant preuve de cynisme et de dérision. Diogène ne me semble pas très loin non plus...
Bukowski philosophe ?
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Nul besoin de présenter Charles Bukowski, même si longtemps pour la française que je suis est rattachée à sa saoulerie dans les émissions de Pivot. Un condensé de nouvelles et chroniques (que j'ai picoré entre d'autres lectures). J'ai particulièrement aimé celle qui parle de John Fanté (Mais pourquoi l'avoir appelé John Banté ?). Ce bon vieux dégueulasse fait réfléchir sur son analyse juste de la société. Pour moi, il a une qualité qui dépasse les autres, autre son écriture, c'est qu'il n'est pas hypocrite. C'est le sublime titre qui m'a attirée. Est-ce en grattant les tâches que l'on trouve dessous le poète et l'homme de coeur et de sensibilité ? A la vôtre Monsieur Bukowski.
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Les meilleurs écrits sentent la vinasse.

De 1944 à 1991, tous les textes de Buk publiés dans ce recueil puent le rouge qui tache. J'aime ça.
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Quel régal !
Je ne suis pas convaincu qu'Un carnet taché de vin soit le meilleur recueil pour découvrir le vieux dégueulasse, mais certainement l'un des bons pour obtenir quelques clés supplémentaires sur le bonhomme.
Publié après sa mort, Un carnet... contient quelques inédits et surtout une série de textes publiés dans des revues underground et jamais réédités. Si l'on a droit à toute la palette de l'auteur, que ce soit les calculs « infaillibles » à l'Hippodrome, les bagarres « perdues » dans la ruelle à la sortie du bar, les lectures arrosées, ou encore les histoires torrides avec Karyn et Nina ; ce recueil se distingue des autres par une série de texte sur la littérature, de ses inspirations, de ses contemporains, et même de la place de la poésie dans ce monde sans sens. Même s'il n'y a rien de neuf sous le soleil, on y retrouve Hemingway, Anderson, Fante, Pound, Ginsberg... mais cette fois-ci, il me semble, ce ne sont plus de simples allusions lors d'une discussion, Bukowski développe ici son propos, on a presque la sentiment qu'il fait une dissertation pour faire sa place. « Je suis Beatnik avant les beatniks », la place des mots de Pound dans la page, il faut sauver le premier Hemingway, pas le dernier, (ou encore Bob Dylan ne passera pas à la postérité)... Nous avons même le droit à un véritable panégyrique de John Fante.
Ces développements soutenus montrent que derrière sa carapace, le vieux Hank tient à faire partie de ce groupe, et ne souhaite pas (malgré son apparente indifférence) être mis de côté. le fait que les textes soient ordonnés de manière chronologique démontrent très bien ses intentions.
Les premiers textes, lorsqu'il crève de faim, on comprend enfin pourquoi derrière ce masque nihilisme il écrit et continu d'écrire toute sa vie : Il ne peut pas faire autre chose, ok, il dit aussi qu'il préfère écrire à faire le trie à la poste, ok, mais surtout, il nous fait l'aveu qu'il croit en la poésie ! Et, il me semble que cette révélation faite dans l'un de ses premiers textes, atteste pourquoi il écrira tout sa vie des textes aussi fabuleux.
Les textes de la deuxième partie de sa vie, quant à eux, nous renseignent sur la manière dont il construit son image de Chinasky. La chronologie accentue cette progression; on s'aperçoit que le vrai et le faux sont devenus un mélange indiscernable...Le rocambolesque du vieux Hank s'est glissé sur la peau de vieux Bukowski de telle manière à le rendre comme on le connait, et « fait » qu'on l'a suivi pendant tous ses livres.
Ces textes de 1944 à 1991 nous permettent de savourer (encore plus) toutes les nuances du bonhomme et nous permettent surtout de l'apprécier encore d'avantage.
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Charles Bukowski... J'avais découvert cet auteur au lycée grâce à un ami : j'ai lu à 16 ans Les Contes de la folie ordinaire et j'ai détesté. Mais je ne me laisse pas abattre et maintenant à presque 22 ans je décide de retenter l'aventure et là... j'ai beaucoup aimé ! Comment l'expliquer ?

Bukowski se dit être l'écrivain des gens d'en bas, de l'underground, des prostitués et des clochards. Tout cela parce qu'il les côtoie, parce qu'il boit -énormément- avec eux, qu'il couche avec eux. Il sait tout mieux que les autres, toujours dans la provocation, il se permet de dénigrer Faulkner ou Steinbeck voire encore Hemingway. Il est meilleur que ces grands noms (selon lui-même). D'un côté il peut être misogyne et de l'autre adorer les femmes, il est complexe, difficile à cerner. C'est un véritable personnage en soi cet auteur, un être antipathique sous beaucoup d'aspects et puis d'un seul coup on voit percer quelqu'un d'autre...

Certains de ses textes sont -à mes yeux- incroyablement mauvais, vraiment "dégueulasses" ou alors inutilement provocants, sans aucune forme de style ou de sens profond. Dans Un carnet taché de vin pourtant, ce recueil qui est composé de multiples récits et nouvelles à travers les année, je n'ai lu à peu près que des bonnes histoires. Il y a à partir notamment d'Un essai décousu sur les règles poétiques et les cruautés de la vie, un véritable souffle littéraire, un authentique constat de son époque, de ses pensées, controverses, remarques, critiques. J'ai pu me reconnaitre dans ce qu'il disait contre les puissants de ce monde ou sur d'autres thématiques.

Ainsi Un carnet taché de vin a su me réconcilier avec cet auteur, a su me montrer l'écrivain derrière le vieux dégueulasse (comme il se nomme lui-même), j'ai trouvé une certaine émotion dans son errance, dans sa quête de perfection, dans son désespoir générationnel. Il n'a pas toujours raison (bien au contraire), il peut être insupportable (parfois) mais il reste et restera un auteur à découvrir absolument si vous voulez découvrir pleinement les États-Unis et son âme littéraire.

En définitive, j'ai beaucoup aimé ce recueil dans lequel sommeille les réflexions d'un homme hors norme !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Recueil posthume de textes assemblés par David Stephen Calonne, Un carnet taché de vin retrace en près de 500 pages ce que peut être Charles Bukowski, de 1944 à 1991. Voila donc un large éventail de cet artiste de la littérature, un auteur atypique et inclassable.

J'ai déjà lu quelques oeuvres de Bukowski, recueils ou roman (notamment Pulp, chroniqué sur le blog), et je me faisais une idée plutôt naïve de cet auteur, pensant que ce qui était écrit à la première personne était en quelque sorte une forme de vérité. Les textes de fiction se superposant avec le personnage public qu'il était.

Pourquoi le sceptique que je suis habituellement, s'est-il aveugler de la sorte? Je pense que je me suis fait avoir car la comédie de l'auteur se superposait si bien avec celle de ses personnages qu'il ne pouvait être possible de croire autre chose sans aller fouiller plus loin dans l'ensemble des récits, préfaces, plaidoyers ou correspondances que l'auteur a tenu. D'autant que cet image d'alcoolique obsédé et totalement je m'en-foutiste n'était pas très valorisante.

Et si l'alcoolisme, la dépravation, une certaine fainéantise pouvait définir ses personnages « doubles » comme lui-même la réalité s'avère beaucoup plus complexe et bien mis en lumière par Un carnet taché de vin.

La finesse de Charles Bukowski en terme d'esthétisme semble être la matrice de son oeuvre, son oeuvre s'élargissant jusqu'à sa vie (ou ce qu'il souhaitait laisser penser). J'ai découvert un être amoureux total des belle choses et de sa liberté, adorant la musique classique, grand lecteur, féru de poésie et poète lui-même, en quête d'un idéal, en quête d'absolu. Bukowski s'avère très complexe à saisir.
Lire la suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/un-carn..
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L'homme est à nu, seul, perdu dans sa folie, ouvert aux autres. Sa peau sur la table. Bukowski a du Style.
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Voilà un ensemble de textes - plus prosaïques que poétiques - qui résument d'une certaine façon l'oeuvre de Bukowski. Ce choix de textes tient vraiment la route, et de ce carnet taché de vin, j'ai juste envie de dire : putain merde je l'ai déjà fini...
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Cela fait vingt-deux ans que Charles Bukowski a disparu, emporté par une leucémie. Pulp, son dernier roman, paru peu avant son décès, emportait le lecteur dans un polar foutraque et grandiloquent, à l'image de son auteur. Car Bukowski, plus qu'un écrivain, est avant tout un personnage dans lequel la trivialité côtoie l'excès qui deviendra sa marque de fabrique. Il ne sera d'aucun mouvement littéraire, et encore moins de celui de la Beat Generation, auquel on a tenté de l'assimiler, préférant une certaine forme de solitude, bien que fortement entouré, qui s'apparentera à une sorte de misanthropie et de je-m'en-foutisme, comme en témoigne sa célèbre apparition dans Apostrophes, la célèbre émission de Bernard Pivot.

Son incroyable succès le fera rapidement accéder au rang d'auteur culte et légendaire. Une légende qu'il a, toutefois, créée de son vivant, à travers ses nouvelles et ses chroniques dans lesquelles il se mettait en scène et explorait le fond de sa pensée dans un langage cru et buriné et qui va à l'essentiel. Cette légende, on en perçoit la construction et les prémices dans le recueil inédit qui paraît au Livre de Poche, et sobrement intitulé Un carnet taché de vin.

La suite sur le blog :
https://unepauselitteraire.com/2016/06/05/un-carnet-tache-de-vin-de-charles-bukowski/
Lien : https://unepauselitteraire.c..
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