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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Louisiane 2005, La Nouvelle-Orléans est frappée par Katrina et pour ajouter à la dévastation de l'ouragan, les digues mal entretenues se rompront et des quartiers de la vielle seront complètement submergés.

Dans ce décor de cauchemar, d'autres crimes sont commis. Un jeune Noir est tué et un autre a été gravement atteint à la colonne vertébrale. Ce ne sont que deux victimes dans cet enfer, mais le blessé était justement recherché par Clete Purcell, détective privé, pour le compte d'un prêteur sur gages. Et quand son ami policier Dave Robicheaux se trouve mêlé à l'enquête, on sent qu'ils iront jusqu'au bout, même si leurs proches sont menacés.

Un polar très violent. En plus des noyés de Katrina et du racisme endémique, il sera question d'un viol collectif, de gens torturés, de règlement de compte et de « diamants de sang ». On ne passera pas sous silence aussi l'ampleur de la corruption, avec la manne de l'argent de la reconstruction qui est détourné au profit de criminels à cravate.

Un bon polar, mais c'est du lourd, il faut avoir le coeur bien accroché. On le classe dans la liste : Les 100 meilleurs polars américains selon Sang Froid n°3 : https://www.babelio.com/liste/12915/Les-100-meilleurs-polars-americains-selon-Sang-Fro
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« La nuit la plus longue » est le seizième opus de la longue série consacrée aux aventures de Dave Robicheaux, dit « Belle mèche », ancien du Vietnam, inspecteur à New Iberia et de son incontrôlable acolyte Clete Purcel, privé à la Nouvelle Orléans.

Si un mélange détonnant de noirceur et de lyrisme constitue la marque des romans de James Lee Burke, son oeuvre est avant tout un hommage à la Louisiane. Elle célèbre la beauté sauvage de ses paysages, les exhalaisons salées du lac Pontchartrain, le vent qui souffle dans les bougainvilliers en fleurs ainsi que le jazz qui ne cesse jamais de swinguer dans le « Vieux carré » de la Nouvelle Orléans. Les heures sombres du passé de la région, tels les fantômes de soldats confédérés en guenilles ou ceux d'esclaves noirs encore rivés à leurs chaînes rouillées hantent l'oeuvre de Burke. Ce dernier fouille tel un archéologue dans l'histoire tourmentée de la Louisiane, lieu à la beauté languide des fleurs du mal qui semble avoir été maudit par un dieu malveillant.

« La nuit la plus longue » tient une place à part dans l'oeuvre du romancier dans la mesure où il se déroule pendant la destruction de la Nouvelle Orléans par l'ouragan Katrina à l'été 2005. Au coeur de la tempête qui s'abat sur la ville, Robicheaux enquête sur le meurtre de jeunes noirs abattus en pleine nuit alors qu'ils venaient de piller la maison d'un gangster notoire et d'y trouver tout à la fois de l'argent liquide à profusion, de la cocaïne et « les diamants du sang », des pierres précieuses au passé maudit. Avant de trouver la mort sur un bateau de fortune, ils avaient été mêlés au viol d'une adolescente ainsi qu'à la disparition de Jude Leblanc, ancien ami de Dave et prêtre au bout du rouleau qui tentait de sauver de la noyade ses ouailles enfermées dans son église.

Comme dans la plupart des romans de James Lee Burke, les ramifications et les protagonistes de l'intrigue sont multiples. On y croise Ronald Bledsoe, un tueur en série aussi psychotique que sadique qui suit la trace des « diamants du sang » et a le malheur de s'en prendre à Alafair, la fille adoptive de Belle mèche. On y suit également les pérégrinations aux airs de chemin de croix de Bertrand Melancon, un jeune homme complice des deux noirs abattus, en quête d'une improbable rédemption.

En s'emparant de l'anéantissement de l'âme de la Louisiane, le roman prend une dimension biblique et plonge son lecteur dans ce moment d'apocalypse qu'a constitué la submersion de la ville par une tempête d'une violence inouïe. Au delà des milliers de familles déportées, des pillages, des violences en tous genres, des meurtres, c'est un monde qui disparaît à tout jamais sous les yeux ébahis de Dave Robicheaux et de Clete Purcel, et ce monde c'est le seul qu'ils aient jamais vraiment connu, le monde de leur enfance transformé en quelques heures en une cité engloutie par les eaux, telle une nouvelle Babylone balayée par le déluge.

« La nuit la plus longue » est un grand livre qui transcende le genre du roman noir en nous transportant au sein de l'ouragan qui se déchaine, en creusant au coeur des ténèbres de l'holocauste qui emporte la Nouvelle Orléans et en mettant à nu la laideur du monde qui survit à l'effondrement d'une civilisation.
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Je commencerai pas un aveu : je n'avais aucune envie de terminer ce livre, ce qui explique sans doute la lenteur avec laquelle je l'ai lu; Je n'avais aucune envie de quitter la Louisiane de Dave, Molly et Alafair Robicheaux, même dévastée par l'ouragan Katrina.
Je n'ai pas non plus classer ce livre dans les romans policiers. Pourtant, tous les ingrédients sont là : au lendemain de Katrina, deux pillards sont assassinés, un homme dont la fille a été violée deux ans plus tôt, est soupçonné. Si j'ajoute que ces pillards, aidés de deux complices, ont dévasté la maison de la mauvaise personne (un charmant fleuriste, qui cachait dans ses murs de la fausse monnaie et des diamants de conflits) et que Dave Robicheaux, Clete, un ami détective privé, mais aussi le FBI sont sur le coup, vous me direz que rien ne manque. Vous aurez raison. Ce livre dépasse pourtant les codes du roman policier.
James Lee Burke donne à voir, à entendre, à sentir un univers bien particulier. Grâce à lui, nous sommes là-bas. Il restitue les rayons du soleil à travers les feuilles d'un arbre, la saveur d'un petit déjeuner en famille, la grâce du travail d'une jeune apprenti écrivain. Il restitue aussi l'horreur de cette nuit la plus longue, et surtout tout ce qu'elle a laissé derrière elle, dans une écriture toujours aussi belle, riche, noble. James Lee Burke raconte les pires atrocités dont est capable l'être humain avec sobriété et pudeur - Dieu seul sait pourtant que le viol et la torture font mauvais ménage avec ses deux termes. Il prouve à tous les auteurs qui se repaissent de détails sanglants avec complaisance qu'il est possible de raconter des scènes insoutenables, du point de vue des victimes, et de garder une écriture d'une rare sensibilité - sans sensiblerie. Il multiplie les points de vue : Dave Robicheaux, ancien du Vietnam, ex-alcoolique, est le narrateur principal. Pourtant, nous entendons parfois d'autres voix, celle de Bertrand Melancon, jeune homme noir qui cherche sa rédemption au milieu de son enfer personnel ou Otis Baylor, dont la vocation est d'assurer les autres.
Je me suis plains, parfois, de la religiosité excessive de certains auteurs américains (voir les derniers romans d'Harlan Coben). ici, il est surtout question du bien, du mal, de la frontière entre les deux, si facile à franchir (Dave se sent lui-même près à chavirer quand sa famille est directement prise pour cible). Il s'agit aussi de la résilience, ou comment se reconstruire quand, comme Thelma Baylor ou Mélanie, sa belle-mère, on a été détruite en profondeur ? le livre nous montre la douleur, physique et morale de Thelma, et comment elle et son père quittent leur statut de victime (qui n'a strictement rien d'enviable) pour poursuivre leur vie.
La lecture de ce roman est un véritable coup de coeur.
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Et voilà le dernier Burke, paru il y a 2 ans ; à nouveau une histoire de Dave Robicheaux. J'apprécie vraiment ces romans, le personnage évolue au fil des aventures, devient un témoin de la société américaine avec ses propres failles, sans juger ; c'est beaucoup plus que du polar.

Ce roman commence avec Katrina et se déroule dans une Nouvelle-Orléans ravagée. Ce n'est pas l'ambiance apocalyptique d'Ouragan, mais c'est tout aussi terrible. Au delà de l'histoire bien menée, le témoignage apporté par Burke est un vrai réquisitoire.

Par rapport aux derniers que j'ai lu, celui-ci nous présente un Robicheaux plus déterminé aussi aussi plus détaché des contingences. Sa femme est morte et il s'est remarié avec une ancienne bonne-soeur ; sa coéquipière Helen Soileau est devenue sherif ; sa fille est autonome et sait se défendre ; il fait toujours la paire avec Clete mais il est plus grave, d'autant que l'environnement de mort et de désolation de la Nouvelle-Orléans post-Katrina est assez déprimant.

Un petit regret sur les tics du traducteur, ses "toits en étain" et quelques autres lourdeurs.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Quelle joie de retrouver l'univers de James Lee Burke. Une joie qui pousse le lecteur à se contraindre chaque jour à ne lire que quelques pages afin que le plaisir dur. le plaisir de suivre les pas et les doutes de Robicheaux, les coups de sang de Clete Purcel, de sentir l'odeur humide des bayous, d'engloutir des sandwichs aux huitres, de fouler les parking en coquillage concassés et écrasés de chaleur des bouges où l'on sert des Dixie glacées à grand col ou des Docteur Pepper.


C'est dans cette univers familier que rôdent, là comme ailleurs, le mal, tapi comme un alligator dans les recoins sombres de l'âme humaine. Un mal que l'ouragan Katrina va libérer...
Lien : http://www.canalblog.com/cf/..
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Comme son nom l'indique , un roman d'insomniaque à la fois par sa violence et son suspens . Mais c'est aussi un témoignage sur les ravages de l'ouragan Katrina en Louisiane et sur la violence au coeur d'une société dégradée par la corruption. Un excellent bouquin
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Dave Robicheaux, « Belle mèche » travaille dorénavant sous les ordres d'Helen, son ex partenaire. Toujours shérif à la paroisse d'Iberia, au bord du Bayou Teche, toujours amoureux de la nature. Veuf de Bootsy, remarié avec Molly, une ex nonne ( !), toujours père d'Alafair, aujourd'hui brillante jeune femme, futur écrivain au caractère bien trempé et fort bien entraînée au karaté.
Ce sont ses bases. Sa famille, et aussi son amitié pour Clete Purcell, définitivement calamiteux, toujours brutal, alcoolique, délicat comme un éléphant dans un délicat magasin d'antiquités du quartier ancien. Hélas, ce quartier-là n'est plus. Il a disparu, écrasé par le poing de l'ouragan, noyé par l'invasion du lac Pontchartrain.
Dave Robicheaux et la police d'Iberia sont appelés en renfort pour tenter de ramener un semblant d'ordre dans la ville dévastée et passent une semaine à tenter de pallier la désertion d'un bon tiers du NOPD (New Orleans Police Departement).
A la demande du FBI débordé, Clete et Robicheaux vont ensuite entamer une longue traque de la vérité dans les rues envahies de cadavres, de débris et de boue de la Nouvelle-Orléans. Une traque dont le sens n'est pas évident. Un mort, un blessé au milieu de tant de cadavres ?
Comme d'habitude chez J-L Burke, la vérité a un goût amer.
A suivre...sur mon blog !
Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
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A travers ce livre, je souhaite évoquer l'ensemble de la série Dave Robicheaux que James Lee Burke a créée. Ce qui me plaît dans ces oeuvres, c'est la plongée dans la Louisiane profonde, la description poétique, de toute beauté, de la nature sauvage. le personnage de Dave Robicheaux est attachant, avec son obstination à faire justice, ses tourments personnels et son univers familial qui l'aide à ne pas perdre pied. Les énigmes sont bien ficelées. La Nuit la plus longue est mon préféré de la série.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, même si arrivée à la fin j'aurais du mal à le résumer en détails car l'histoire est très complexe ! J'en ai appris beaucoup sur Katrina et la situation de la Nouvelle Orleans avant/pendant/après l'ouragan et le raz-de-marée. Ces circonstances restent toujours en toile de fond de l'enquête et on sent chez l'auteur toute la nostalgie d'une ville rayée de la carte et sa colère devant un choix politique de laisser les plus pauvres à leur sort. L'intrigue policière est bien menée, avec des personnages tous très bien développés. J'ai aimé l'écriture parfois quasiment poétique.
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La Louisiane ravagée par le cyclone
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