Courir avec des ciseaux

"Oh, tu vas adorer Burroughs !" "Courir avec des ciseaux c'est mon préféré !" "Ça me fait penser un peu à du Sedaris !".

Bon, à la réflexion, ce tout dernier conseil aurait du me faire reposer le bouquin sur son étagère aux Mots à la Bouche, tandis qu'on me conseillait plus que vivement de le lire, me promettant le paradis du lecteur homosexuel.

Je n'ai pas aimé ce livre, parce qu'il est invraisemblable. Il est peut-être basé sur la réalité, voire complètement authentique, pourtant je le trouve démesuré, fou. Disons que j'avais l'impression de relire La conjuration des imbéciles, écrit sous la plume de David Sedaris.

L'abracadabrant est perpétuel, et aucun moment de "normalité" ne se fraye de passage dans l'histoire, au risque de l'enterrer dans le domaine du délire fantasmagorique. J'attendais avec impatience de retomber sur mes pattes, et chaque chapitre semblait essayer de surpasser le précédent dans la divagation.

Je ne raconterai pas l'histoire, faisant de mon mieux pour l'oublier afin de pouvoir passer à autre chose, mais je serai peut-être celui qui vous aura mis en garde : n'écoutez pas forcément ceux qui vous disent que ce bouquin est formidable.

Drôle et virevoltant au départ... mais ensuite trop...
trop outrancier, trop gay, trop extravagant, trop hystérique, trop invraisemblable (sans prendre le parti pris de la caricature ce qui aurait permis de sauver la mise)
Et à cela, on rajoute une intrigue qui n'avance quasiment pas (on comprend qu'Augusten grandit et vieillit mais on ne voit pas trop ce que cela change finalement....).
Bref abandon de ce roman en page 200.

Ce récit autobiographique composé d'une succession un peu décousue de scènes plus loufoques les unes que les autres m'aura été assez fastidieux à lire. Avec une adolescence pareille, l'auteur aurait facilement pu rendre son histoire intéressante. Toutefois, j'ai trouvé que cela manquait de fil directeur et de recul. L'auteur raconte avec légèreté des situations particulièrement sordides, mais je n'ai pas tellement accroché à son sens de l'humour. le tout est tellement ubuesque que j'espère sincèrement qu'il a fortement forcé le trait. J'aurais préféré qu'il partage davantage son ressenti et explore les conséquences de cette expérience sur sa vie et sa personne.