Il m'est toujours difficile de donner son avis sur une autobiographie, car j'ai l'impression de juger une vie plutôt qu'un livre. Et c'est encore plus le cas avec "
Courir avec des ciseaux" car ce que l'on y lit nous semble incroyable - pour ne pas dire improbable. Ce qu'aura vécu le jeune Augusten est une série de situations de plus en plus folles, alternant le scandaleux et le burlesque. Et c'est là que la plume d'
Augusten Burroughs ressort et fait son effet, car là ou il aurait pus basculer dans le pathos, il nous offre l'autodérision nécessaire. Nécessaire à notre lecture, mais aussi à sa propre santé mentale je crois. Comment survivre dans un tel environnement sans basculer soi-même dans la folie, comment vivre dans un asile? Avec du détachement et de l'autodérision.
"
Courir avec des ciseaux" est un livre montagnes russes, qui nous fait passer du rire "Nooooon, c'est pas vrai! Ils sont fous" au choc émotionnel "Noooon, c'est pas vrai! Ils sont fous". le tout entrecoupé des pensées, des écrits d'Augusten à qui on ne peut pas ne pas s'attacher; le seul personnage auquel on peut s'identifier dans ce monde de fou. Augusten, c'est Alice tombée dans le terrier du lapin. le père Noël Finch dans le rôle de la Reine de coeur, Hope et Nathalie en chapelier toqué et lièvre de mars, Deirdre serait la cuisinière-mère de l'enfant-cochon en qui on pourrait voit Poo et Agnès en chat de Cheeshire, moitié folle, moitié absente. Sauf que pour Alice, il ne s'agissait que d'un rêve, duquel on sort en se réveillant. le réveil d'Augusten sera plus long, plus difficile à trouver.
Un livre que je conseille donc, mais pas à tous, et il est incontestable que je me replongerais dans l'univers d'
Augusten Burroughs d'ici peu.
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