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EAN : 9782800152509
136 pages
Dupuis (05/09/2014)
3.58/5   110 notes
Résumé :
Aimée a tout pour plaire aux notables de Bléville : jeune, belle et veuve, elle s'intègre rapidement dans la sociabilité de cette ville de province rongée par l'habituel cocktail d'histoires de fesses et d'histoires de fric qu'on garde entre soi. Aimée observe. Elle attend la crise inévitable, celle qui finit toujours par éclater. Alors elle pourra enfin jouer franc jeu avec tous ces pourris, et les faire payer, dans tous les sens du terme. Car ce que personne ne sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 110 notes
Une partie de chasse qui tourne court pour Roucart. Mélanie Horst, qui devait pourtant avoir quitté la ville pour toujours, achève l'homme d'un coup de fusil. Personne n'aura rien vu... A la gare, la jeune femme monte dans le train de nuit en partance pour Bléville. Seule, dans son compartiment de luxe où se mêlent les odeurs de choucroute, de champagne et de billets sales, elle en profite pour se friser les cheveux et les teindre en blond. Au petit matin, sous le nom d'Aimée Joubert, elle prend une chambre à la Résidence des Goélands. Plongée dans son bain, elle étudie Bléville et ses habitants. Surtout les notables et les bourgeois. Auprès du notaire, elle se fait passer pour une jeune veuve à la recherche d'une propriété. Sous son charme, ce dernier l'invite à l'inauguration de la nouvelle halle aux poissons à laquelle seront présents tous les riches et notables de Bléville. Aimée fera ainsi connaissance avec toutes les personnes importantes et influentes de la ville... 

Adapté du roman éponyme de Jean-Patrick Manchette, publié en 1977, cet album nous plonge en plein coeur de Bléville, petite ville provinciale où notables, bourgeois et personnes influentes semblent avoir la mainmise sur les villageois. L'on fait ici connaissance avec celle qui se fait appeler Aimée Joubert, jeune femme au fort tempérament qui, après avoir assassiné un chasseur dans un autre village, parcourt Bléville avec un but bien précis pour elle mais bien flou pour le lecteur. Aux côtés des notaires, pharmacien, industriel ou médecin, elle tentera de se faire une place. Manchette nous dépeint une société bien amère et corrompue et des personnalités énigmatiques. Max Cabanes, au dessin, réussit parfaitement à nous immerger dans cette ambiance sombre et inquiétante, alternant les couleurs chaudes et froides. 
Une adaptation réussie...
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Cet album est l'adaptation d'un roman éponyme de Jean-Pierre Manchette. Personnellement j'aime bien cet auteur tout en reconnaissant qu'il lui arrive de déraper et quand c'est le cas c'est du dérapage non contrôlé.
Quittant une partie de chasse où elle tue l'un des chasseur, Mélanie, quitte l'endroit pour se rendre à Bléville, bourgade bourgeoise au bord de mer. Là elle transforme son apparence, change de nom, devient Aimée et, pour s'intégrer à la vie locale, se présente comme cherchant un appartement. Jolie la dame n'a guère de mal à se faire des amis dans la haute bourgeoisie de Bléville.
Alors certes l'intrigue n'est pas trop mauvaise, mais il manque quelque chose et ce quelque chose est d'importance car si Aimée sème la discorde dans cette bonne ville, amenant la zizanie avec un grand Z, le lecteur, moi, se demande dans quel but? C'est pas dit comprenez, frustré le lecteur. Cela rejoint ce que je disais plus haut: dérapage.
Bon, je n'ai pas lu le roman mais je ne pense pas que le dessinateur ait eu un oubli. Bref et c'est un peu dommage, comme un super roman où il manquerait un chapitre. Alors bien sûr que je m'en suis assuré, des fois que ce soient mes sens abusés, et bien, non, c'est bien incompréhensible.
Sinon Max Cabanes au trait a fait un super bon boulot, personnages tout ce qu'il y a de plus expressifs, tout en restant dans une touche personnelle intéressante, juste un peu à côté d'un trop grand réalisme notamment dans les visages. La transformation de Mélanie en Aimée est particulièrement réussie. La couleur suit le déroulement de l'intrigue, alternant le chaud et le froid, le sombre et le lumineux à bon escient.
Dommage de rester sur sa fin.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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C'est mon mari qui m'a emprunté cet ouvrage à la médiathèque pensant me faire plaisir, et d'une façon, il l'a fait certes mais de l'autre, j'ai été un peu déçue en découvrant l'intrigue de l'histoire. Cette dernière met d'ailleurs beaucoup de temps à commencer, à mon goût et lecteur met beaucoup de temps avant de voir là où l'auteur veut le mener. Il faudrait peut-être que je lise le roman (puisque je n'ai su qu'après que cette bande-dessinée était l'adaptation d'un roman de Jean-Patrick Manchette (auteur que je ne connais pas et qui apparemment, fait fureur dans la littérature noire).

Ici, le lecteur découvre l'histoire d'une femme : Aimée Joubert. Cette dernière possède l''art de changer de nom comme de changer de couleur de cheveux ou encore de se déplacer dans différentes villes pour accomplir ce pour quoi on la paie, et ce , il faut l'avouer, n'est pas un métier des plus ordinaires ni des plus respectables qui soient (eh non, je ne vous dévoilerai pas ce qu'elle accomplit puisque cela reviendrait à dévoiler tout l'intrigue de cet album). L'histoire se déroule en grande partie à Bléville mais qui sait où celle-ci se poursuivra ?

Les dessins sont extrêmement bien travaillés et c'est ce qui m'a poussé à mettre une note mitigée pour cette bande-dessinée, qui relève à mon sens plus du roman graphique, tout comme la toute dernière image avec une fin extrêmement prometteuse, qui laisse place à l'imagination et ouvre les portes de tous les possibles, et cela, j'adore !
A découvrir même si je pense qu'en ce qui me concerne, j'aurais probablement plus accroché avec le roman. A voir...

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Fatale est l'adaptation BD d'un polar noir de Jean-Patrick Manchette (1977)

Fin des années 60's.

Fatale, ce nom lui va si bien, est jeune, belle, élancée et élégante. Cabanes ne s'est pas trompé sur ce que Manchette avait entrevu de son héroïne, il nous la montre à s'y damner, à s'y perdre corps et âme. Son regard est un puits de couleurs, sa silhouette un enchantement, sa façon d'être une promesse charmante.

Fatale vous ment, elle va se montrer bien autre …

Elle est arrivée à Bléville-Sur-Mer par le train de nuit. Brune en wagon-couchette la veille au soir, blonde sur les quais aux premières lueurs de l'aube. Changement de look vestimentaire qui la métamorphose. Une femme est venue …

Rares badauds en lentes déambulations, c'est l'arrière-saison aux douces couleurs de l'automne. Timides rayons de soleil sur les façades des maisons cossues du bord de mer. Embruns fouettant les quais-promenade derrière les voiliers à l'amarre, fort crachin venu du large. Ciel gris et nuageux, impers aux cols relevés, pas pressés sur les trottoirs humides. Léger vent brassant les feuilles mortes au sol, retroussant les habits.

Fatale à bicyclette sur le pavé luisant des rues de la ville.

Personne ne la connait dans la région et elle n'y connait personne. Sa carte d'identité dit : Aimée Joubert, mais c'est un nom d'emprunt. « Eux » ne savent pas encore qu'elle n'est pas là pour rien, qu'elle repartira ensuite en douce, qu'alors personne n'entendra plus parler d'elle, y compris (et surtout) la police.

Elle a loué une chambre avec vue sur la Manche, exploré méthodiquement les quartiers riches, ignoré la banlieue, copié toutes les clefs de la consigne automatique de la gare, lu les journaux locaux … y cherchant ses cibles, comme toujours, comme ailleurs.

« Elle allait seulement là où il y a l'argent »

Le reste ne l'intéresse pas. Aimée n'a pas de temps à perdre ….

Un notaire lui cherche, à sa demande, une propriété à acheter … la voilà à pied d'oeuvre, en coeur de cibles : la caste des notables.

« Maitre, il me semble que je suis très bien tombé avec vous. »

Elle est si attirante, il est veuf, elle aussi. Il va lui offrir ses premiers pas dans la haute société … La suite appartient au récit …

Je ne suis pas objectif : me donner à voir du Manchette en BD m'attire comme de la glu. J'aime tout ce qui me ramène à lui, à ses personnages, à ses histoires, à sa manière d'écrire et de montrer. le 9ème art offre un autre horizon de perception porté sur ses oeuvres, celui d'un autre lecteur, hors de ma propre imagination, qui, armé de son Art, restitue sa propre vision de l'univers de l'auteur. Les textes bruts de Manchette portaient des qualités cinématographiques indéniables ; les vignettes en dessins et couleurs, les phylactères reprenant des phrases entières du roman d'origine, se prêtent à la translation vers le graphisme. Tardi ne s'y est pas trompé et a adapté trois bijoux à l'encre de Chine noire (« La position du tireur couché », « le petit bleu de la côte ouest » et récemment « Ô dingos, Ô châteaux »). Cabanes, que j'avais laissé avec l'excellente, truculente et jubilatoire série « Dans les villages », se met en 2014 au service de « Fatale » avec le fils de Manchette, Doug Headline. Comment résister ? D'autant que je viens de finir, enthousiaste, le roman du père, qu'il s'y montre comme à l'habitude : percutant, sobre, impitoyable, que retrouver Fatale en fille de bulles m'est une promesse bien alléchante … Ils ont tous deux récidivés depuis, en 2018, avec Nada ; j'y viendrai, c'est programmé.

Le scénario BD s'articule fidèlement, semble t'il à mon souvenir immédiat, à partir de phrases-clefs extirpées du roman et illustrées pas à pas, vignette après vignette, le long d'une grosse cent-cinquantaine de pages (c'est énorme) dans la lignée de ce qu'essaya brillamment de faire le magazine (A suivre) entre 1978 et 1997 : des BDs-livres (ou Livres-BDs), des romans-graphique copieux qui se voulaient donner de la Littérature (avec un grand L) à la bande dessinée.

Fatale, en BD-polar qui prend ainsi tout son temps et offre toute liberté à ses auteurs au-delà des 48 pages traditionnelles, suit un crescendo dramatique très marqué ; la lente progression vers l'enfer d'une nuit sans fin s'accompagne de variations d'ambiances successives de plus en plus sombres ; les dessins se modifient peu à peu au fil du lent déroulé vers l'inexorable, de posés et tranquillement beaux ils deviennent heurtés et déchirés ; des graphismes aux antipodes les uns des autres, mais en continuité, sont à l'oeuvre. Cabanes excelle dans la montée en pression ... Les dessins poétiques du départ, douces cartes postales de bord de Manche, baignés de pastels nuancés glissent peu à peu vers les dessins fouillés, montrant jusqu'au moindre détail révélateur, les intérieurs bourgeois, les belles dames bijoutées et les panses ventrues et bien nourries, les bajoues lippues des notables (surement des caricatures, mais elles fonctionnent si bien). L'épilogue sanglant d'une nuit sans fin montre sans retenue les blessures des corps agonisants, les détails d'une action ébouriffée. L'écarlate du sang et le noir d'une longue nuit d'encre s'en ira vers l'aube d'une fin ouverte aux couleurs de l'incendie.

Les traits des visages montrent les expressions et au-delà les sentiments des personnages, en ce sens ils complètent les textes de Manchette qui les biffait de ses romans, ne jamais aborder avec eux le rivage de leurs ressentis. En compagnie de Cabanes, on voit ce que Manchette avait exclus : la haine, jamais l'amour, sinon la concupiscence; la colère, la tristesse et la peine ; le dédain, le mépris et la condescendance ; la duplicité et la trahison ; la fatigue et la peur … C'est, ici, une nouveauté que n'apportait pas le roman. Bonne ou mauvaise chose dans la fidélité à apporter à l'original ? Je ne saurai répondre, si ce n'est que Cabanes ne pouvait y échapper en restituant des poker faces.

Une autre mécanique d'auteur caractérisait Manchette : elle consistait à crédibiliser l'action en cours en mentionnant des listings d'objets (marques incluses) de l'environnement immédiat. Cabanes n'y coupe pas, nombre de vignettes s'y collent en débordant d'objets recréant l'univers quotidien typique de l'époque : produits ménagers ou alimentaires, automobiles maintenant cultes, éléments de design, de mobilier, couvertures ou dos de polars (Eva de James Hadley Chase, un titre de Simenon et un « le désert du froid qui tue » vignette 3 page 35), des paquets de cigarettes, des briquets Dupont, des produits de beauté … Certains, comme bibi le fit, y joueront à retrouver leur enfance.

A noter à ce sujet un glissement temporel des années 70's (le roman) vers la fin des années 60's. Rien ne me fut sûr un temps, les souvenirs étant ce qu'ils sont, jusqu'à ce qu'une affiche de Vince Taylor annonçant un concert ne se montre sur une colonne Morris.

Fatale s'est montrée presque totalement fidèle à ce que j'avais imaginé d'elle au fil des mots de Manchette : mortellement séduisante. L'adaptation BD en est magistrale. Elle m'est, et sans rivale sérieuse, l'énorme coup de coeur de l'année (Ô Combien… !).

Et vivement « Nada » déjà en PAL.
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Aimée Joubert est une femme que l'on peut surement qualifier de fatale. Pour preuve ces morts laissés derrière elle... Sans plus d'état d'âme elle choisit au hasard une autre ville, y étudie les habitudes des riches, se fond dans leur décor.

Un scénario qui prend son temps mais qui ne se perd pas en route. Même si au départ on a du mal à appréhender un but, une destination. On cherche sans cesse des explications qu'il n'y a pas.
L'histoire est sombre, l'ambiance tout autant. J'ai mis du temps à me plonger dedans. J'accrochais très mal aux personnages. Au final on se laisse emporter même si le pourquoi devra rester une question sans réponse.
Les cases en voix off à la 3e personne donne un aspect assez étrange à la bande dessinée. Ca ralentit le rythme, donne un coté impersonnel, très descriptif.
Pour les dessins, je n'ai pas été très emballée. Au fil des pages je m'y suis habituée et, finalement, j'ai trouvé qu'il collé bien à l'ambiance du polar noir.
Un tout cohérent et bien maitrisé.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
_"C'est comme d'habitude, non ? Ce sont toujours les histoires de cul qui apparaissent les premières...Puis viennent les questions d'intérêt...et enfin les vieux crimes."
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Ce qui nous retient de nous abandonner à un vice, c’est que nous avons plusieurs…
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[…] C’est comme d’habitude, non ?
Ce sont toujours les histoires de cul qui apparaissent les premières …
Puis viennent les questions d’intérêts …
… et enfin les vieux crimes.
Tu as vu d’autres villes ma douce. ET tu en verras d’autres.
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Dans le compartiment de luxe du train de luxe, elle avait dans les narines à la fois l'odeur luxueuse du champagne et le parfum sale des billets sales et l'odeur sale de la choucroute qui sentait comme de la pisse ou du foutre.
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Vous savez ce qu'on dit : ce qui nous retient de nous abandonner à un vice, c'est que nous en avons plusieurs...
Ah bon? On dit ça? C'est tout à fait amusant. Et c'est très juste!
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