Encyclopédie du Balaïtous, tel qu'on le connaissait juste avant la première guerre mondiale, ce livre n'est pas d'une lecture facile.
Il explore toutes les faces et arêtes de ce massif complexe, sous l'aspect géographique et historique des ses ascensions.
Une carte est nécessaire pour suivre le récit, et encore y faut-il beaucoup d'attention, la toponymie ayant parfois évolué.
Je suppose que l'ouvrage, bien que peu fourni en croquis et photos, a rendu des services précieux pendant des décennies ; on trouve maintenant en papier et sur internet des descriptions plus parlantes et plus faciles à utiliser. Il lui reste un charme un peu désuet à l'évocation des grandes figures du pyrénéisme, essentiellement de 1860 à 1910 ; il tente aussi de reconstituer l'ascension initiale des géodésiens Peytier et Hossard, dont l'itinéraire reste incertain.
Le lyrisme de certains passages est touchant, les cinq frères Cadier ont aimé ce massif et l'ont parcouru en tous sens avec obstination et admiration. Malgré tout certains passages, et la pièce de théâtre finale sont un peu grandiloquents.
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La crête s'amincit, se change en roc vif, en obélisques disloqués et chancelants. C'est le plus mauvais passage des Pyrénées. De chaque côté de cette arête descendent des précipices de 5 à 600 mètres, cuirassés de verglas et polis comme une glace : leur base se perd dans une ombre bleue qui rappelle les ténèbres extérieures dont parlent les Écritures. Nos pieds nous servent à peine; au bord de nos semelles s'ouvrent le vide et l'éternité... Lieu diabolique, Enfer de rochers où l'on risque un instant sa vie.
(Russel)
Pour terminer, le cri du montagnard : "échec complet, mais bien belle course".