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Florence Cadier (Autre)
EAN : 9782362664090
96 pages
Talents Hauts Editions (20/11/2020)
3.97/5   72 notes
Résumé :
Le 23 mars 1944, alors que l’Amérique a les yeux tournés vers la fin du conflit en Europe, la Ségrégation bat son plein en Caroline du Sud. George Stinney, jeune Afro-Américain de 14 ans, est arrêté pour le meurtre de deux fillettes blanches. George, qui reconnaît les avoir croisées quelques heures avant leur disparition, est le coupable parfait, le seul possible, aux yeux du shérif de la ville. Traîné au commissariat en pleine nuit, seul et désemparé, George est in... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman qui retrace l'histoire vraie de George STINNEY, 14 ans, afro-américain, condamné injustement à mort en 1944 dans le Sud des États-Unis est terrifiant d'inhumanité et ne laisse pas le lecteur en paix.
Alors que sa famille a été épargnée par la guerre où bon nombre de soldats américains ont trouvé la mort, Georges mène une vie paisible entre la maison, les travaux du jardin avec ses petits frères et soeurs et le collège où il excelle en dessin.
Un jour, il rencontre deux fillettes blanches qui se sont aventurées dans le quartier mal fané de George, c'est-à-dire le « quartier des noirs » et leur parle un peu pour les renseigner sur leur chemin.
Quand ce soir-là, elles ne rentrent pas chez elles, de les avoir croisées et surtout d'être noir, font de George le coupable idéal.
Une enquête bâclée par un sheriff raciste, des aveux arrachés sous la pression, un simulacre de procès expédié, sans l'ombre d'une preuve, un jury de douze hommes blancs dont certains appartenaient au Ku Klux Klan, sans recours aux témoins, sans possibilité de revoir ses parents interdits de tribunal, un avocat commis d'office, plus motivé par ses futures échéances électorales que par le sort de son client qu'il n'a jamais rencontré, enverront inexorablement George sur la chaise électrique.
Texte court et facile à lire, mais glaçant par l'implacable réalité à laquelle Georges et sa famille sont confrontés.
Ce quasi reportage, rédigé par Florence CADIER, ancienne journaliste, de manière neutre mais avec moults détails sur l'iniquité due au racisme en vigueur partout dans la société ségrégationniste du sud dans les années 45/50 est édifiant.
Cet ouvrage résonne fortement avec la société américaine contemporaine, toujours marquée par des exactions ou des propos aux relents racistes, comme encore constaté durant les dernières élections américaines.
Les éditions Talents hauts, dont la ligne éditoriale ambitionne de « Bousculer les idées reçues », associées à l'organisation Amnesty International, signent ici un roman choc, destiné aux grands ados. Mais adultes comme jeunes lecteurs seront poussés à réfléchir et s'interroger à propos de cette erreur judiciaire retentissante sur fond de racisme institutionnel. A découvrir, absolument !
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La Caroline du Sud, les États-Unis d'Amérique, le monde carnassier tout entier contre George Stinney, 14 ans, seul dans le box des accusés, des condamnés sans jugement ni préavis, victime ségrégationniste d'une justice aveugle et assoiffée de sang, où qu'une question de pigmentation suffit pour mettre au pilori. « Né coupable » de Florence Cadier, si au moins ce roman jeunesse n'était rien d'autre que fiction, mais non…
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En 1944 en Caroline du sud, quelques semaines avant le débarquement de Normandie, deux fillettes blanches sont assassinées. George Stinney, un jeune Noir de 14 ans leur a parlé juste avant leur assassinat. L'émotion localement est immense, il faut un coupable très vite. George Stinney est le coupable idéal. Il est arrêté, emprisonné durant trois mois, jugé en dix minutes dans une parodie de procès et exécuté par électrocution sans avoir revu ses parents qui durent quitter la ville par peur des représailles.
Très menu, il ne put selon l'auteur être le coupable, il n'en aurait pas eu la force physique. La vérité ne sera jamais connue, il n'était probablement pas coupable mais la précipitation à le juger coupable, les aveux extorqués, le refus d'entendre les témoins qui auraient pu le défendre, le jugement raciste, l'exécution d'un enfant (un livre fut nécessaire pour le mettre à hauteur) est une honte dans une grande démocratie porteuse d'un idéal de liberté en 1944.
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"Né coupable" est un récit qui participe au prix des Incorruptibles. En reprenant un fait divers ou plutôt, l'histoire vraie de George Stinney exécuté en 1944 à l'âge de 14 ans sur une fausse accusation d'homicide avec préméditation, l'auteur redonne vie à l'horrible crime commis par toute une société préférant accuser un garçon de 14 ans plutôt que de mener une enquête. Ainsi, ce récit dénonce le racisme en Amérique dans toute sa violence, notamment avec la présence active du Ku klux klan et la ségrégation aux Etats-Unis, et plus précisément en Caroline du Sud, à travers les trois mois qui ont précédé l'exécution capitale du jeune garçon. On sait que 70 plus tard, son innocence sera proclamée. L'intérêt de ce récit, hormis la dénonciation du racisme, de l'ignorance et de la bêtise montre aussi que de tout temps et aujourd'hui encore, certains Hommes, certaines sociétés ont besoin de victimes expiatoires, de boucs-émissaires pour différentes raisons telles que laver leurs taches et éviter de se remettre en question (on pense à toutes sortes de récits mythologiques avant ceux de l'Histoire et des sociétés). Mais le récit, en évoquant les combats des Américains en Europe, mentionne également leur capacité à s'unir pour combattre un ennemi commun, en l'occurrence, le nazisme, autre genre de modèle politique et sociétal cherchant la pureté de la race en éliminant tout ce qui pourrait lui faire obstacle.
Je mentionne un bémol à ce récit si tristement intéressant (il s'agit de mon avis de lectrice) : le collège et le lycée n'existaient pas dans ces termes et dans cette conception dans les années 40 aux Etats-Unis. Il est de plus, fort peu probable qu'une famille comme celle de George y ait accès. Mais ce récit s'adressant à des collégiens d'aujourd'hui, peut-être est-ce plus simple d'adapter le lexique à notre époque.
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Avec mes élèves, je participe au concours des incorruptibles qui nous propose cette année pour les classes de 5è/4è, entre d'autres livres, ce petit ouvrage « Né coupable ». Ce « petit » ouvrage est en réalité bien plus imposant dans nos esprits. Il nous envahis, nous écoeure, nous révolte … car il retrace l'histoire VERIDIQUE, d'un adolescent de 14 ans, le plus jeune justiciable des États-Unis, en juin 1944.
J'ai oublié de vous dire, George Stinney était noir et c'était là sa seule culpabilité dans une Amérique ségrégationniste et raciste, où le Ku Klux Klan agissait encore. Arrêté, inculpé, jugé, sans aucune preuve, sans entendre de témoin, procès bâclé en une après-midi !
Ce petit livre nous place du côté de la famille et de George. L'autrice essaye de replacer, à l'adresse des adolescents, tout un contexte, toute une histoire, et des sentiments (d'injustice, de désespoir, de colère…). Vraiment très bien fait, bien documenté. C'est une claque, mais très abordable pour les jeunes.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La suite s’était déroulée naturellement. Il avait fallu le forcer un peu à avouer, l’animal voulait se faire passer pour innocent, mais, depuis vingt ans qu’il était dans la police, il avait l’habitude de se coltiner les voleurs et autres criminels noirs. Des menteurs, des fourbes, qui jouaient très bien la comédie.
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George fut poussé dans un bureau sans fenêtres, forcé à s'assoir sur une chaise bancale face à une lampe qui l'aveuglait. La fumée d'une cigarette lui piquait les yeux. Il baissa la tête.
-Allons, mon garçon, tu ne voulais pas les tuer, juste les tripoter, commença le shérif.
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Il y eut un grand silence, les gens retenaient leurs pleurs devant cette mansuétude, mais estimaient aussi que c’étaient les paroles d’un père meurtri par la mort de sa fille qui n’avait plus toute sa tête. Pour eux, les Noirs étaient les plaies de la nation.
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Les murs gris tachés de coulées noires, les hautes fenêtres obscurcies par des rideaux foncés, le dallage en damier noir et blanc: le lieu transpirait l’austérité.
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Oui, Noirs et Blancs, ils avaient tous donné leur quota d’enfants à la guerre, ils avaient tous payé leur tribut à la nation. Devant la mort, devant une telle tragédie, les hommes étaient égaux.
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Vidéo de Florence Cadier
Né Coupable, écrit par Florence Cadier, à paraître le 20 novembre 2020.
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