J'avais jusqu'à ce récit, une image TRES romancée (et très loin de la réalité) des aventures - méfaits - de ce couple emblématique de la Grande Dépression, Bonnie & Clyde.
Surement parce qu'on a mis en avant à un moment donné, l'histoire d'amour impérissable de ces deux-là ? Peut-être parce j'avais dans l'idée que tous ces cambriolages venaient nourrir un idéal, servaient à frapper du poing sur la table dans cette période de pauvreté extrême. Il n'en est rien.
Blanche Caldwell Barrow remet ici les pendules à l'heure.
C'est sa vie à elle qu'elle raconte. La sienne et celle de son second époux, Buck Barrow, frère aîné de Clyde.
Ayant déjà commis quelques délits avec son jeune frère (vols de voiture, cambriolages...) Buck aspire, depuis sa rencontre avec Blanche, à une vie plus calme et rangée. Lorsqu'il s'évade de prison et l'épouse, elle arrive même à le convaincre de se rendre à la police pour purger le reste de sa peine.
A sa sortie, les deux tourtereaux sont bien décidés à mener leur petite vie bien tranquille d'"honnêtes citoyens". Mais c'était compté sans Clyde et les liens fraternels.
Buck se laisse convaincre par son frère de le suivre à Joplin pour des "vacances". Blanche n'est pas du tout d'accord mais se laisse à son tour convaincre par Buck, qui s'est mis en tête de ramener son frère dans le droit chemin.
Hélas, c'est le début d'une spirale infernale du crime dans laquelle se retrouvent entrainés Blanche et Buck.
Le récit est brut, Blanche raconte les évènements tels qu'elle se les rappelle, sans fioriture. Les notes de l'éditeur au début de certains chapitres, ainsi que la conclusion, permettent de remettre l'histoire dans son contexte économique, historique et politique.
J'ai été marquée par plusieurs choses : la description de Clyde Barrow comme un homme très égoïste, et une Bonnie Parker très effacée du récit, la facilité avec laquelle ils volaient des voitures presque tous les jours (vraiment du mal à imaginer cela de nos jours), et le rapport de chacun avec leur famille proche. En effet, malgré le fait qu'ils soient tous recherchés dans plusieurs états, ils allaient rendre visite à leurs parents et s'arrangeaient pour voir leurs mères à la fête des mères.
Deux gros bémols cependant : la traduction est vraiment trop littérale, et parfois j'ai été obligée de faire une gymnastique pour retrouver l'expression américaine d'origine, afin de comprendre la traduction française, qui n'a aucun sens (par exemple, en parlant d'une voiture, elle parle de "la corne en fonction". Il m'a fallu traduire corne = horn = klaxon). Egalement, les notes importantes, regroupées en fin de livre, rendent la lecture fastidieuse (j'ai d'ailleurs arrêté de m'y référer au bout d'un moment, même si elles apportent des éléments plus objectifs)