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"La vie sans toi, ce sont les neiges éternelles, avec toi, le soleil des ténèbres, la rosée du désert…"
C'est à Paris en 1944 qu'Albert Camus et Maria Casarès se croisent pour la première fois chez Michel Leiris. Cette rencontre va donner naissance à l'une des plus belles histoires d'amour de cette époque. Ils deviennent amants en 1948 jusqu'à la mort accidentelle de l'écrivain en 1960. Pendant près de quinze années, Albert et Maria vont s'aimer passionnément. Séparés parfois par leurs engagements professionnels, ces deux monstres sacrés vont sans cesse s'écrire car nul ne peut les éloigner l'un de l'autre. Dans cette magnifique correspondance, ils nous révèlent l'intensité de leurs sentiments, leurs projets mais aussi leurs doutes.
L'écrivain lui ouvre son coeur et l'on découvre le véritable Albert Camus, un homme passionné et romantique. Lui et Maria nous offrent non pas de simples lettres, mais une bouleversante déclaration d'amour.
Plus de 1000 pages, d'échanges poétiques.
C'est un bijou littéraire.
À découvrir…❤️
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Si je devais attendre de finir de lire les plus de cinq cents lettres qui composent cette correspondance pour écrire une critique, je crois que je ne le ferais jamais. Non pas que cette correspondance soit interminable, non pas ! Bien au contraire, je n'ai pas envie de la terminer. Je la savoure, lettre après lettre, relisant certaines mots avec un engouement certain ! Cette correspondance est un diamant brut qu'il nous est permis de découvrir pour notre plus grand plaisir. Pour qui est admirateur du travail d'Albert Camus, c'est l'occasion de découvrir les pensées qui l'animaient lors de la rédaction de ses oeuvres, mais aussi de poursuivre certains développement de sa philosophie. Ces lettres sont aussi l'occasion de découvrir la magnifique plume de Maria Casarès. Les deux amants partagent tout ensemble, leur amour, l'attente parfois trop longue de ne pas se voir lorsqu'ils sont en voyage, les petits bonheurs du quotidien mais aussi ses déceptions. Tout y est magnifiquement retranscrit et c'est un vrai bonheur à lire !
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En ce temps terne et anxiogène du coronavirus, rien de tel qu'un bain d'amour...
Quel bonheur de lire cette correspondance truffée d'anecdotes avec l'ambiance de l'époque où l'écriture épistolaire régnait en déesse sous la plume pour attiser la passion sans cesse renouvelée... en tout cas ces deux-là se sont aimés et nous en font une démonstration qui nous rend presque envieux... Au fil du temps, des jours, des mois et des années on a plaisir à rentrer dans leur intimité et y croiser des êtres qui sont dans notre mémoire comme Gérard Philipe, Sartre, Colette, Cocteau et bien d'autres encore...
On a le coeur serré quand on pense à l'accident de Camus... leur histoire nous interpelle et nous confirme que le bonheur comme le malheur font partie de la vie et que la vie est précieuse et qu'il ne faut pas la gâcher... Quelle belle correspondance et quelle belle idée de l'avoir éditée, c'est du baume au coeur et à l'âme.
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Ouf, 1266 pages ! C'est conséquent. Et passionnant, même si parfois un peu répétitif. J'ai même du rendre le livre à la bibliothèque avant de l'emprunter dans une autre bibliothèque pour pouvoir le finir. Lire la dernière année avant la mort de Camus est particulièrement émouvant, alors même que le Prix Nobel lui pèse (le Prix Nobel le pousse à violer un enfant…ou se promener tout nu avec le parchemin autour du cou) et que Maria Casarès est en rupture de ban par rapport au TNP de Vilar, qui lui sort par les yeux. Avant 59, on sent l'amour entre ses deux êtres, même si cela n'a jamais empêché Camus d'avoir d'autres maîtresses. Ce qui est intéressant aussi dans ce livre, c'est ce qu'on n'y trouve pas : très peu d'actualités (une référence une fois à l'adoption de la Constitution de 1958 par Camus), jamais de musique, peu de partage d'idées, Camus ne teste jamais sur Casarès ses pensées philosophiques. Mais beaucoup de théâtres, les affres des tournées, la difficulté de la création, et beaucoup de paiement d'impôts…beaucoup de tristesse pour la mort de Gide en 51, peu de regrets au départ de Gérard Philipe en 59, quelques mois avant Camus; rien sur Vian, qui n'est pas cité une seule fois dans le livre; sans parler des humeurs et de la santé de l'un et de l'autre, souvent chancelante, entre dépression et tuberculose…une correspondance étonnante, où l'on sent quand même que l'amour se délite un peu vers la fin, malgré les mots…il y a plus de places aux préoccupations réelles et plus de tendresse que d'amour entre ces deux là. « je t'embrasse une dernière fois, jusqu'à mardi, où je recommencerai; 30 décembre 59 ».
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La passion amoureuse de deux figures de l'après-guerre, dans les arcanes de la littérature et du théâtre. Et ce, jusque dans la beauté et la qualité littéraire des échanges .
On vit cette passion de l'intérieur, dans la tête et le coeur des protagonistes. L'exercice consistant à faire le parallèle du séquentiel de leur actualité connue est intéressant. A lire pour qui aime Camus
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Cette correspondance, ininterrompue pendant douze ans, montre bien le caractère d'évidence irrésistible de leur amour.
Jusqu'à la dernière lettre d'Albert Camus, le 30 décembre 1959, date fatidique du tragique accident de voiture qui emportera Albert Camus et Michel Gallimard vers la mort, l'écrivain et la comédienne s'écriront des centaines de lettres, luttant ainsi contre l'absence, parfois durant plusieurs mois, et les séparations. le temps des lettres est long, chaotique, douloureux : les lettres se perdent ou se croisent. Et, malgré la beauté de l'écriture, la teneur des propos, ce sont les moments de silence qui sont les plus beaux, les plus intenses ; car ils témoignent de l'amour vécu, des retrouvailles tant attendues des deux amants. C'est cette expérience du temps et l'épaisseur de l'absence que nous éprouvons en lisant ces lettres. C'est la fatigue de s'écrire qui est ressentie et la joie aussi, parfois les incompréhensions, mais surtout la nécessité de faire barrage au silence par les mots et de reconnaitre une histoire d'amour hors normes, profondément libre : un amour éternel pour une lutte éternelle, la conscience de ne pas pouvoir changer la réalité, l'héroïsme à accepter l'autre tel qu'il est sans jamais vouloir le transformer, le sentiment de la reconnaissance mutuelle : « parce que c'était lui, parce que c'était moi ».
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Coup de coeur.
Cet échange nous prouve que dans une correspondance, ce n'est pas toujours l'écrivain qui écrit le mieux mais nous y reviendrons. Malgré tout, quelques phrases de Camus m'ont marquée:
On dit quelquefois qu'on choisit tel ou tel être. Toi, je ne t'ai pas choisie. Tu es entrée, par hasard, dans une vie dont je n'étais pas fier, et de ce jour-là, quelque chose a commencé de changer, malgré moi, malgré toi aussi qui était alors lointaine...
Je sais cela maintenant et le besoin que j'ai de toi n'est rien d'autre que le besoin que j'ai de moi. C'est le besoin d'être et de ne pas mourir sans avoir été.
(1956) Ne t'excuse pas d'avoir parlé d'amitié. Je suis aussi ton ami et à un certain degré de chaleur mutuelle, les coeurs fondent ensemble dans quelque chose qui n'a plus de nom, où les limites disparaissent...
Il y a bien longtemps que je ne lutte plus contre toi et que je sais que, quoi qu'il arrive, nous vivrons et mourrons ensemble.
Comme je l'ai noté, la fin de la correspondance est plus sereine, Camus a d'autres relations et on le sent même si ce n'est jamais clairement dit, mais l'intensité des sentiments de Camus envers Casares perce toujours, à travers une certaine gravité:
Tu es ma douce, ma tendresse, ma savoureuse aussi, et mon unique. Nous plaisantons souvent sur nos flirts et nos sorties. Mais un temps vient, de loin en loin, où il faut cesser de plaisanter peut-être. Auprès de toi, le monde entier n'est pour moi qu'une ombre décolorée. Exception faite pour mes enfants, il pourrait s'évanouir sans que rien ne change. Toi seule est fixe, toi seule m'emplit.
L'intérêt de cette correspondance dépasse évidemment la relation amoureuse. Camus y évoque les pièces qu'il monte, les essais qu'il écrit, le roman qu'il ne finira jamais, ses doutes quand à l'écriture et la réception de son oeuvre, la dépression qui suit la fin du processus d'écriture :
"Les Justes" ne sont pas un succès (mes oeuvres d'ailleurs ne sont jamais des succès. C'est mon oeuvre qui en est un, provisoirement, et Dieu sait pourquoi).
J'ai aussi appris qu'il arrivait à Camus d'endosser un rôle pour quelques représentations.
Camus a beau être pour moi le symbole de la tolérance, il peut tomber dans les clichés, ce qui est drôle:
... j'ai cueilli un anglais sur la route de Grasse. Il allait de Rome à Londres, en auto-stop. Mais il n'était pas très causant et même plutôt pesant et emmerdeur comme beaucoup des fils de Shakespeare.
On apprend aussi que Camus aimait les corridas dont il se sortait vidé comme s'il avait "fait six fois l'amour", et qu'il aimait le foot puisque Casares s'excuse de lui faire rater un France- Suisse. On découvre en Camus un père aimant mais parfois agacé, déçu que ses enfants ne lui aient pas souhaité la fête des pères (en 1956).
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« Je suis malade, malade de toi, je ne peux guérir de ton absence"
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. Il y a 61 ans, le 4 janvier 1960, disparaissait Albert Camus. C'est pour cela que ce soir je voulais vous présenter une oeuvre qui me fait vibrer: sa correspondance avec Maria Casarès. Un amour épistolaire conséquence de longues séparations où le doute, l'inquiétude, l'envie et la sérénité sont prégnants. Un amour qui ne se vit bien que quand il s'éprouve dans les mots (1300 pages de correspondance).
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. On peut lire cette correspondance de différente manière car elle est marquée par les différents épisodes de la vie littéraire et théâtrale que mènent Maria Casarès et Albert Camus.
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. Une correspondance magnifique qui m'a fait me poser mille questions comme le fait que Camus a dit d'emblée à Maria qu'il ne quitterait jamais sa femme "il y a des engagements qu'on ne veut pas rompre".
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. Une plume, une écriture, qui a vibré à l'unisson des coeurs. Magistral!
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1260 pages d'échanges amoureux entre Albert Camus et Maria Casarès. 1260 pages de passion, de transports, d'amour contrarié mais aussi de douceur et parfois d'apaisement.
Ces lettres nous racontent évidemment une histoire d'amour, mais ce qui est encore plus plaisant dans ce livre, c'est qu'au-delà de la relation se dessine un portrait de l'époque en termes de littérature et de théâtre qui pour moi est fascinant.
On y croise Hébertot, Gérard Philipe, Jean-Louis Barrault, Odette Joyeux, les Gallimard, Michel Bouquet, Sartre, Gide... et autant d'anecdotes passionnantes autour de ce monde culturel des années 1950.
Maria et Albert se rencontrent en 1944, vivent leur passion avant de se séparer au retour de la femme d'Albert Camus.
Ils se retrouveront en 1948 et laisseront alors libre cours à leur amour, toutefois contrarié par les absences d'Albert qui doit soigner une tuberculose, par leurs engagements et leurs déplacements respectifs et par le fait que malgré son amour pour Maria, l'écrivain reste marié à Francine avec laquelle il a deux enfants.
Ils entretiendront cette liaison jusqu'à la mort accidentelle d'Albert Camus.
Ces échanges épistolaires nous racontent ce qu'ils furent l'un pour l'autre : des amoureux, des confidents, des soutiens, des alter-ego.
Évidemment les lettres sont merveilleusement écrites, plus sérieuses du côté d'Albert, Maria laissant plus facilement la place à des petites pointes d'humour et exprimant beaucoup plus ouvertement sa passion physique. Surtout elles donnent chair et vie à deux artistes qui nous deviennent ainsi plus proches et dont on partage un peu d'intimité.
Le petit plus « anecdote » pour moi est que Maria Casarès fait plusieurs séjours à Camaret-Sur-Mer et que je suis justement en vacances dans la région pendant la lecture de ce livre
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Ce livre magnifique m'a tenu en haleine pendant plusieurs semaines, et , en arrivant à la dernière page, je n'ai pu m'empêcher de ressentir une grande émotion. Ce qui rend cet ouvrage tellement attachant de mon point de vue c'est d'abord l'amour inaltérable que se portent ces deux êtres d'exception pendant plus de 15 ans, le merveilleux langage utilisé par les deux personnages et la passion qu'ils ont pour la culture. On rentre dans leur intimité et c'est tout à fait fascinant.

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