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3,94

sur 3982 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Puis-je, monsieur, vous proposer mes services sans risquer d'être importun ? " Ainsi débute cette chute annoncée et orchestrée par Jean-Baptiste Clamence, avocat de son état, qui s'improvise "juge pénitent", et qui depuis un bar d'Amsterdam, s'adresse à un consommateur, son voisin de table, ou à vous, ou à moi ... en un très long monologue, en fait une confession, durant laquelle il nous balade dans les méandres de sa pensée.

Revenant sur son vécu et sur l'événement qui a changé totalement le regard qu'il portait sur lui-même, en l'occurrence le fait d'avoir laissé, sans lui porter secours alors qu'il l'aurait pu, une femme accomplir son suicide en se jetant dans la Seine, il décortique avec esprit, humour, une ironie mordante et un cynisme complet le mode de fonctionnement de l'être humain.
Orgueil, vanité, fatuité, sentiment de supériorité, stupéfaction de découvrir ses faiblesses, culpabilité, oubli, débauche, toute une gamme d'émotions et de comportements qui façonnent la psyché de l'individu.
Tout y passe au cours de cette confession y compris le sens de la faute, la difficulté des choix, le fardeau de la liberté ... pour finir par se persuader qu'en s'accablant soi même on se donne le droit de juger les autres.

Et le savoir-faire éblouissant d'Albert Camus éclate tout au long du récit.
Ah, qu'il écrit bien Camus. C'est une joie de se plonger dans ce discours élégant, fluide, ce phrasé impeccable... un vrai bonheur de langage ....
mais dans lequel se mêle aussi, hélas, un tantinet de verbiage !
En voici un exemple : ... "j'ai cessé de lire depuis longtemps. Autrefois, ma maison était pleine de livres à moitié lus. C'est aussi dégoûtant que ces gens qui écornent un foie gras et font jeter le reste. D'ailleurs, je n'aime plus que les confessions, et les auteurs de confessions écrivent surtout pour ne pas se confesser, pour ne rien dire de ce qu'ils savent." page 130
Ce qui est bien dommage. Car les digressions oiseuses auxquels il se livre parfois, enlèvent de la force à son verbe puissant et inspiré.
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J'ai lu ce roman dans le cadre du challenge Pal de novembre 2018. Merci à @Missjasmin pour ce choix.'

Confession calculée par le narrateur, Jean-Baptiste Clamence. Ce dernier s'est réfugié à Amsterdam. Dans un bar, il attend des auditeurs complaisants.

Cet ancien avocat ne peut supporter d'être jugé. Il se dépêche donc de faire son propre procès et pour cela il se choisit l'étrange métier de « juge-pénitent ». A travers le portait que le narrateur donne de lui-même, on retrouve avec amertume la description typique de l'homme d'aujourd'hui.

Ce récit est conduit avec grande précision, chaque détail y trouve et donne son sens. Ce livre est une plainte douloureuse, une protestation grinçante contre l'homme d'aujourd'hui qui a peur de la liberté et se donne comme repos, l'esclavage.

J'ai beaucoup aimé découvrir ce roman. Sombre, douloureux mais vraiment envoutant. Un livre qui laisse à réfléchir sur le jugement que l'on peut donner à soi-même, aux autres.
Où commence la confession ou l'accusation ? La tolérance ou l'intolérance ?

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Très beau d'Albert Camus, même si j'ai été dérouté, car il s'agit d'un récit à la 1 ère personne, un monologue en continue, sur la façon de vivre du narrateur, mais un narrateur avec une magnifique diction, qui rend le texte intime. J'avoue que la fin est venue difficilement, car j'ai finit par caler aux dernière page, de cette narration en continue.
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Ce livre est un monologue où notre narrateur, Jean Baptiste Clamence, va raconter le déroulement de sa vie à un étranger rencontrer dans un bar miteux d'Amsterdam. Une vie pleine de réussite pour cet ancien avocat Parisien. Un personnage égocentrique, vaniteux, qui fait le bien autour de lui dans le seul but de recevoir en retour. Mais un jour il voit une femme se suicider sur un pont de Paris, il passe son chemin, il ne fait rien, et depuis il est hanté par son inaction. Alors il se juge, s'accuse, se condamne, il cherche le misérabilisme, mais tout ça dans le but de pouvoir juger les autres en retour.

Le livre passe par plusieurs étapes. D'abord la réussite, pleine de vantardise assumée. La chute. Puis le misérabilisme voulu. le personnage de Clamence est très complexe et permet de se poser beaucoup de question sur nous même et notre société. le livre est très cynique, grinçant. L'homme moderne, les bourgeois, l'égoïsme (qui semble partout), le misérabilisme, etc.. en prennent pour leur grade.

Le style est assez particulier, C'est un vrai monologue, aucune description, aucune réponse extérieur, seul les paroles de Clamence à ce touriste Français (existe t-il même ?). Cela permet de bien mettre en place les idées voulant être transmise, mais je pense qu'il n'aurai pas fallu que ce soit beaucoup long avec ce format. L'écriture est ciselée et percutante, normal quand les paroles doivent sortir de la bouche d'un ancien avocat, non ?

Donc en gros, j'ai vraiment apprécié. Un livre qui fait réfléchir, se poser des questions, et qui se lit très simplement.
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La chute est un roman publié en 1956. le récit, divisé en 6 chapitres, surprend par sa forme. C'est un monologue, celui de Jean-Baptiste Clamence, avocat puis juge pénitent. Il rencontre un mystérieux interlocuteur dans un bar d'Amsterdam, le Mexico City et se confie à lui plusieurs jours durant, au cours de plusieurs promenades. Il fait le récit de sa vie, avant le triste évènement qui précipita sa chute. Lorsqu'il était avocat il était satisfait de se trouver du bon côté de la barre, de prendre la défense de bons meurtriers, il était irréprochable dans sa vie professionnelle, altruiste, courtois et généreux dans sa vie privée, à l'aise en tout, s'attirant la sympathie des autres, aimant les femmes et attribuant modestement la réussite de sa vie à une volonté extérieure. Au mois de novembre, sur le Pont Royal, à une heure du matin, il était passé derrière une forme penchée sur le parapet. Quelques instants plus tard, il avait entendu le bruit d'un corps qui s'abat sur l'eau, descend le fleuve puis s'éteint brusquement, sans qu'il ne fasse rien. Il n'avait prévenu personne et n'avait pas lu la rubrique faits divers des journaux par la suite. C'est alors que tout dans sa vie avait basculé et que petit à petit, la déchéance s'était installée. Il découvrait qu'il n'avait pas d'amis, après avoir pensé au suicide. La question pour lui était d'éviter le jugement des autres. Il lui semblait que l'univers entier se mettait à rire autour de lui. La pensée de la mort faisait irruption dans sa vie quotidienne et il ne pouvait se résoudre à mourir sans avoir avoué tous ses mensonges aux hommes. Il s'était réfugié auprès des femmes et, désespérant de l'amour et de la chasteté, il vivait dans la débauche et l'alcool. Il perdait des clients qui se raréfiaient et il éprouvait une vive culpabilité à l'évocation de ce cri ignoré sur la Seine qui l'avait plongé dans le malconfort.

La chute est celle de cette jeune femme du Pont Royal mais aussi celle, sociale, morale et géographique de Clamence qui s'installe à Amsterdam, lieu situé au dessous du niveau de la mer. Au delà du récit de ces chutes un peu déconcertant, c'est une réflexion sur l'homme moderne, la société, le péché, la justice, Dieu, la liberté.
Lien : http://pragmatisme.over-blog..
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LA CHUTE D'ALBERT CAMUS.
Un long monologue sous forme de réquisitoire. L'accusé c'est l'homme et ses limites. Il est disséqué analysé passé au scalpel. 150 pages l'une lucidité brillante par sa démonstration , noire par sa conclusion. Pour moi le meilleur livre de Camus. Tout le monde devrait le lire on est au delà de la littérature .
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Étrange lecture que ce monologue publié en 1956 par Gallimard.

Albert Camus, avec le plaisir d'un fin gourmet, plonge son lecteur dans l'atmosphère si particulière des brouillards d'Amsterdam, là où on ne sait plus où commence le ciel et où finissent les eaux... Mais tout cela n'est bien sûr, que prétexte pour mieux nous égarer dans les méandres intérieurs du coeur de l'homme.
A l'écoute de la confession du narrateur, rien ne résiste et l'on croit parfois entendre l'écho de l'ecclésiaste : "Vanité des vanités, tout est vanité".

Cette réflexion sur l'homme m'est pourtant apparue par trop sèche d'espérance. Trop en tout cas pour que j'y adhère totalement.
En revanche, je ne puis taire mon plaisir pour cette écriture fluide et délicieuse. Ce livre m'a été un excellent et trop bref moment de lecture.
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Sur le pont, je passai derrière une forme penchée sur le parapet, et qui semblait regarder le fleuve. de plus près, je distinguai une mince jeune femme, habillée de noir. Entre les cheveux sombres et le col du manteau, on voyait seulement une nuque, fraîche et mouillée, à laquelle je fus sensible. Mais je poursuivis ma route, après une hésitation... J'avais déjà parcouru une cinquantaine de mètres à peu près, lorsque j'entendis le bruit, qui, malgré la distance, me parut formidable dans le silence nocturne, d'un corps qui s'abat sur l'eau. Je m'arrêtait net, mais sans me retourner. Presque aussitôt, j'entendis un cri, plusieurs fois répété, qui descendait lui aussi le fleuve, puis s'éteignit brusquement.
Très bon roman d'aventure. le suspence est bien présent. L'intrique tiens très bien la route. Tous les personnages sont très attachants. Les relations qui s'instaurent au fur et à mesure du récit sont parfaitement bien amenées, de même que les évènements qui arrivent de façon tout à fait inattendue tout au long du livre. La verve du récit et la subtilité des description font de ce récit un très agréable moment à passer. le livre est très bon, et la lecture en est très fluide, cadencé par un style très vif.

En conclusion, je dirai que j'ai adoré ce livre facile à lire.
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Un livre vivant !
Un homme parle de lui, de sa vie, et un peu du monde, sans s'arrêter pendant 150 pages. La forme est donc unique.
Pour ce qui est du fond, c'est un genre de livre philosophique qui n'en est pas un. Un discours d'homme ayant réfléchi sur le monde et sa propre condition. Mais, ce n'est qu'un homme, non un sage, alors ses réflexions sont bien étranges et à la limite du correct. Les propos, sont beaucoup répréhensibles (il en va a qualifié Hitler d'homme méthodique par exemple).
Intéressant, bien qu'il fasse faire des recherches pour comprendre en quoi "la chute" est le titre. L'époque semble apparemment inséparable du livre.
Je ne me prendrais pas la tête à faire des analyses supplémentaires sur ce livre, le récit est bon, mais pas assez pour attiser ma curiosité à long terme.
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Voici un roman spécial dont je me devais rédiger la critique. Albert Camus, c'est ce genre d'auteur que je connaissais de nom, sans vraiment chercher à me pencher dessus, mais en découvrant ce livre dans ma bibliothèque, je me suis laissée tenter. le résumé étant intrigant et d'une belle plume, il ne m'en a pas fallu plus. Mais quelle fut ma surprise de découvrir le monologue d'un égocentrique déballant son histoire à un interlocuteur dont aucun discours ne sera rapporté au lecteur.

Ici, nous assistons au déballage de la vie d'un homme, ni plus ni moins; tous les sujets sont abordés dans ses dires, sans détournements. le protagoniste affirme ses opinions, sans filtre, avec vanité et orgueil. Soyons honnêtes, j'ai détesté tout ce que représente cet être imbu de sa personne, d'une grande intelligence, vivant pour lui et lui seul. J'ai bien peur de n'avoir pu encadrer tous les aspects de sa personnalité, mais ce que j'ai entrevu m'a permis de le placer dans la case de ceux que je ne souhaiterais jamais rencontrer.

Ce fou, psychopathe, ne voit les autres que comme des influences dont l'âme importe peu, son bien-être moral passe avant celui de chacun; il n'est pas spécialement méchant mais tout ce qu'il fera pour vous, même si c'est un acte d'une bonté extrême, sera fait pour que sa gloire augmente et qu'il vous surpasse. Nous avons chacun rencontré ce type de caractère; mais savons, au fond de notre conscience, que nous renfermons tous une part infime de cet homme. Après tout, vit on pas d'abord pour nous-même ? Chercher ce qu'il y a de mieux pour nous sans forcement réfléchir aux conséquences qu'il y aura pour les autres ?

Bref, revenons en au récit; j'ai trouvé ça à la fois affolant et très intelligent de savoir que l'évènement marquant de la vie de cet homme est lancé d'une manière décontractée, comme si cette action était anodine, sans conséquences. Ce à quoi il assistera le fera douter de sa position, de lui-même et sa supériorité. Il y a un avant et un après, mais un bouleversement ne change pas complètement un homme, il peut faire ressortir le meilleur comme le pire, c'est maintenant à vous d'en juger.

La narration de Camus est interessante mais reste tout de même complexe, j'imagine que j'ai cerné le plus gros de ce qui a été abordé dans La Chute mais à ma prochaine lecture, je sais pertinemment que je comprendrais de nouvelles choses qui ne m'étaient pas apparues la première fois.
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