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3,94

sur 3977 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nouvelle lecture, nouveau chef d'oeuvre. Tel semble être le dicton employé par Camus qui revisite une nouvelle la notion de narration avec sa reprise de l'emploi du point de vue premier et cette approche confessionnelle qu'il adopte sans trop de difficulté, tout en ne perdant jamais de vue ce qui constitue l'essence même de son charme absolu.
Empreint d'un cynisme révolu mais toujours aussi délicieux en bouche, tel un exquis premier cru Mouton Rotschild de 1990, au service de réflexions toujours plus multiples, toujours plus justes et toujours plus saillantes. Rarement un coup de coeur pour un type / auteur / artiste n'aura été plus fort.
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Amsterdam est une ville de canaux.
Un immense bénitier concentrique, les cercles d'un Enfer sombre et brumeux.
Dans leurs eaux se révèle une vision désanchantée. Décadente.
Styx tentaculaire et horizontal, il s'étend, se répand, jusqu'à effacer les êtres.
Un monde en négatif, antichambre des ténèbres, point de chute des âmes damnées et des pénitents.
Voyage au bout de la nuit.

Amsterdam est une ville double.
Y erre le narrateur, juge et pénitent, dont les pas scandent la longue confession , monologue tragique au dialogue implicite, dont l'origine de perd dans la nuit des temps. Rêve ou réalité.
Y erre son interlocuteur, auditeur complaisant ou alter-ego du narrateur, dont l'existence ne transparaît que dans l'écho de ses paroles.
Y errent les Janus, figurants de la comédie humaine mise en scène par le narrateur.

Amsterdam est une ville sans issue.
Une ville de fin de terre. Une ville de fin du monde.
Une ville recluse.
Les êtres , suivant les canaux, y tournent en rond. Ne peuvent échapper à leur passé, à leurs péchés, à leur conscience.
Le narrateur y englue son interlocuteur, privé de "vous" et de droit de réponse, dans un "nous" qui dépasse le face-à-face des consciences et ne laisse aucune échappatoire.

Amsterdam est une ville basse.
Le point de chute d'un être qui aimait dominer, régner. Qui avait la vocation des cimes, éclairées d'une lumière édénique. Qui se pensait au-dessus du jugement de Dieu.
Dont la verticalité de la chute l'écrase du poids de la culpabilité.
D'un être qui découvre le jugement des hommes.
Brutal. Âpre. Définitif.
Quand la chute d'un corps entraîne la chute d'une âme, la chute de l'Homme.


"La Chute" en relecture de "La Peste" est une parodie de la défense des Nobles Causes, à l'écriture mordante et ironique.▪️ L'anti-héros porte le masque de l'auteur dans un pamphlet contre la hantise du jugement, nourri de douleur et de rancoeurs.
"La Chute", dialogue entre Clamence et son interlocuteur, qui pourrait être une création de lui-même, s'apparente à un monologue entre le narrateur et son double. ▪️Une longue confession, à la portée symbolique et universelle.
La voix de Camus dans les mots de Clamence.
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De quoi bien nous remettre à notre place!
Une vraie chute...
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Un de mes romans préférés. Cynique ou réaliste ? Là est toute la question dont chacun devra débattre avec sa conscience à la fin de ce petit chef d'oeuvre...
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Un formidable monologue sur la réflexion humaine. Un véritable face à face avec soi-même.
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Qu'il est bon de reprendre ,de nombreuses années plus tard, la lecture de ce grand livre, monologue riche, sombre et complexe dont je n'avais saisi ,en adolescence finissante, qu'une toute petite partie!
Camus semble ,au cours de ces dernières années, prendre une dimension de plus en plus importante.....derrière une prose claire et sans artifice se cache une infinie complexité....vouloir extraire une orientation directrice principale d' une oeuvre de Camus (et ,en particulièrement de "la chute") serait fondamentalement une simplification réductrice
La complexité camusienne est comme un grand air venu du large
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Le titre est tellement sincère et éclairant. Un monologue impressionnant sorti d'un cerveau pas comme les autres. Un zarathoustra français. A coté de la peste et l'étranger dans une bonne bibliothèque.
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Camus m'a beaucoup donné envie de jouer avec l'écriture, surtout après avoir lu La chute. C'est l'un des rares, très rares livres que j'ai lu plusieurs fois.
J'ai aimé cette audace, je lui rends hommage dans le prologue d'un de mes manuscrits pas encore édité, que vous lirez peut-être un jour, ou pas. En tous cas, je me suis bien amusé à écrire ce monologue de quelques pages, sans prétendre pour autant à quoi que ce soit, et je n'en dirai pas plus, là chut !
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Lire Camus est toujours un moment où l'on se confronte à ce que nous sommes. La chute ne déroge pas à cela. Un chef d'oeuvre. Un livre qui, comme les grands vins, suppose une maturation non moins de l'oeuvre que de celui qui le lit. C'est le temps qui passe qui rend ce livre magistral. A déguster à tout âge car tout âge a son angle.
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Au sein de ce monologue déroutant, presque agaçant par sa nature, Camus nous livre une vision de la société presque satirique et pourtant juste. le narrateur pourrait être qualifié d'agaçant du fait de son égocentrisme complètement assumé. Et pourtant, ce trait de caractère est commun à nombreux d'entre nous. le rapport aux autres paraît inévitable, leur regard qui nous emprisonne et nous rend impossible la liberté. Je n'ai certainement pas tout compris à ce roman, la lecture en fut un peu longue. Cependant, la plume de Camus, remplie de sarcasme m'a fait sourire et ses petites piques à notre société dont on ne pourrait se défendre sont en réalité, assez délicieuses.
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