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4,02

sur 12576 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai mis longtemps à me décider à lire ce roman, je l'imaginais sans doute bien plus difficile à lire. C'est vrai que c'est une lecture exigeante, pas vraiment en raison de la syntaxe ou du vocabulaire, mais parce qu'il demande pas mal de concentration. Il y a pas mal de personnages, et quand je les rencontrais de nouveau, j'avais quelques difficultés à me souvenir de qui était qui. Peut-être aurais-je dû me faire de petites fiches, mais c'est difficile à prévoir avec un roman plutôt court. Sinon, bien sûr, l'ambiance est lourde, plombée. Difficile qu'il en soit autrement avec un tel sujet.
Le début du livre est très prenant, avec la description de l'émergence de la pandémie de peste qui peu à peu perturbe le calme de la ville d'Oran. C'est écrit un peu comme un reportage, on sent que l'auteur a été journaliste avant d'être écrivain. Les pages sur les rats qui sortent des profondeurs pour fuir et venir mourir par milliers dans les rues, les cours, les maisons, sont impressionnantes. le récit est raconté comme une chronique, le narrateur (dont on découvre tardivement l'identité) adopte un ton distant, dénué d'émotions. Il n'y a pas d'intrigue à proprement parler, ce qui peut rebuter certains lecteurs.
La peste est là, le préfet ordonne, tardivement, de boucler la ville. Oran est isolée, coupée du reste du monde, les habitants deviennent « les prisonniers de la peste», qui les oblige à ouvrir les yeux, à penser et à réagir.
Pour Camus cette peste qui piège les habitants et les coupe du monde est le prétexte pour analyser les réactions de chacun : personne ne sait s'il va s'en sortir ou pas. Il utilise la peur face à la maladie pour aborder la peur face à d'autres fléaux (guerre, montée du nazisme). Nous voyons une communauté qui partage la même lutte, et les mentalités, les visions du monde qui changent face à l'adversité. Chaque personnage représente une attitude : le prêtre Paneloux le fanatisme religieux (ses sermons sont vraiment mémorables), Cottart l'opportunisme cupide, Tarroux l'humanisme courageux, …. Y compris les comportements maniaques de Joseph Grand qui réécrit sans cesse la même phrase pour l'améliorer, alors que la mort rode. Quant au docteur Rieux qui est au centre du récit, il efface son individualité pour jouer son rôle médical, technique, sans s'impliquer et risquer de sacrifier sa santé ou son équilibre mental. Pourtant on voit qu'il a du mal à supporter l'indifférence qui gagne la population de la ville.
Ce livre est une belle réflexion sur les comportements humains quand une menace limite ses libertés. Camus a écrit une allégorie qui rentre curieusement en résonance avec notre actualité. Un ouvrage intemporel !
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On s'imprègne très vite de ce livre, pourtant pas si évident à lire. On se laisse emporter par l'ambiance décrite très justement par le narrateur, et s'attache rapidement aux personnages.
D'autant qu'en cette période de crise sanitaire, il est très facile de s'identifier.
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Une longue et tragique description des conséquences d'une épidémie de peste s'abattant sur une ville, qui résonne évidemment d'une manière particulière eu égard aux temps présents.

Dans un style réaliste, Camus décrit l'agonie physique des malades mais également morale de la ville, qui est assez personnifiée. L'on suit plusieurs personnages, tous masculins, qui abordent cette épidémie de manières très diverses.
Progressivement, les dialogues entre les personnages s'orientent vers des réflexions philosophiques à propos de la mort, de la raison et de la nécessité de vivre, etc.

C'est un récit très bien mené, avec les qualités littéraires universellement reconnues d'Albert Camus, mais je pense qu'on sur-analyse un peu cette oeuvre, cherchant parfois de l'interprétation profonde à l'excès.
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"On croit difficilement aux fléaux lorsqu'ils vous tombent sur la tête.Il y a eu dans le monde autant de pestes que de guerres. Et pourtant pestes et guerres trouvent les gens toujours aussi dépourvus".

C'est à Oran, Algérie, que la peste frappe dans les années 1940. La ville est alors confinée, coupée du reste du monde.Plus personne n'y vient et on ne peut plus en sortir même si, à l'intérieur, c'est beaucoup moins strict qu'aujourd'hui : on continue à aller au restaurant, au café et au cinéma. Alors que le nombre de morts augmente le docteur Rieux, son ami Tarrou, le journaliste Rambert, le prêtre Paneloux et l'employé de mairie Grand vont lutter de toutes leurs forces contre le fléau.

La peste chez Camus est une métaphore du nazisme. Oran c'est la France occupée, les soignants les résistants. Face aux pénuries le marché noir se développe, des personnes tentent de quitter la ville et des passeurs se proposent de les y aider moyennant finance Mais La peste de Camus marche aussi très bien pour parler du covid 19: on retrouve les soignants épuisés, les quarantaines à l'hôtel, les pompes funèbres débordées... et les séparations douloureuses : "C'est ainsi, par exemple, qu'un sentiment aussi individuel que celui de la séparation d'avec un être aimé devint soudain, dès les premières semaines, celui de tout un peuple, et, avec la peur, la souffrance principale de ce long temps d'exil". le ressenti des personnages dans cette situation de crise me semble fort bien analysé.

L'objet du roman c'est aussi de poser la question du sens de la vie et de comment se comporter pour être un homme bien -un homme, hein, pas un être humain car ici les femmes sont réduites au rôle de tapisserie. A ces questions Camus apporte une réponse à la fois très exigeante pour soi-même et bienveillante pour les faiblesses humaines. Par dessus tout il place l'amour et la recherche du bonheur : "Mais Rieux se redressa et dit d'une voix ferme que cela était stupide et qu'il n'y avait pas de honte à préférer le bonheur".

Malgré des longueurs, ce que j'ai apprécié dans cette lecture c'est l'observation fine de l'âme humaine, de ses désirs et de ce qu'ils peuvent avoir d'intemporel puisque, plus de soixante-dix ans après leur écriture, certains passages me touchent au coeur. J'ai été particulièrement émue par tout ce qui concerne les difficultés de la séparation et l'angoisse pour ceux qu'on aime au point que ça a parfois rendu ma lecture un peu douloureuse.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Une imposition de lecture au lycée...
J'en garde un souvenir ému et une tendresse adolescente...
Le revoir m'a vraiment donné envie de le relire.
Probablement bientôt...
Je suis certaine que je le lirai sous un autre angle !
Nostalgie, quand tu nous tiens !!!
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Ce roman m' a épaté pour sa clairvoyance.
Mon regret est de pas avoir lu avant le premier confinement.
Après cette lecture, mon regard sur les rats à changer.
Cette bête est aussi le symbole que le monde est bien vivant.
Beaucoup de choses, que l'histoire raconte vont se passer de la même manière concernant le confinement et aussi le dé confinement.
L'angle de la narration est aussi avant.
Ce livre a faire partager car ces nombreuses analyses sont toujours d'actualité en ces temps ou l'épidémie de covid 19 n'est hélas toujours dernière nous.
Verra t on dans les prochaines années de monuments pour commémorer les décédés de cette maladie?
L'auteur est génie.
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Au début, le style descriptif et objectif peut étonner, voire rebuter, mais dans ce récit des conséquences terribles de la peste sur la ville d'Oran, c'est la vision d'un esprit humain unique à tous qui est confronté à la maladie. Entre journées monotones et pensées bouleversantes de sincérité, c'est un livre à lire pour réfléchir à la valeur de la vie, ce qui est essentiel dans une période comme celle que nous traversons.
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J'ai lu La Peste de Camus très jeune (15 ans), et j'ai eu envie d'y revenir, n'en ayant conservé qu'un souvenir lointain et embrumé (les années ont passé...).
C'est évidemment un grand roman, très bien écrit, très bien construit, très prenant, et même angoissant par moment. On a dit que c'était une allusion (au) ou une parabole du nazisme (l'action se passe en 1940). C'est fort possible, mais même si le lecteur ne pense pas à cet aspect des choses, ce roman n'en reste pas moins un grand livre.
Cependant, j'avoue que quelque chose a trotté dans ma tête tout au long de la lecture, une gêne insidieuse que je n'avais pas ressentie dans ma jeunesse. Car quoi ! On se trouve à Oran en 1940, et on a beau chercher dans tous les coins et recoins du livre, il n'y a pas un seul algérien, que des européens ! A croire que les algériens ont envahi leur propre pays quand ils ont réclamé l'indépendance de celui-ci. C'est stupéfiant.
Et on se reprend à penser à la position de Camus pendant la guerre d'Algérie ; floue, vague, ambigüe, et on comprend mieux pourquoi : la vision de Camus de l'Algérie, c'est un monde entre soi, entre européen, sans arabe.
Triste, mais quel excellent écrivain...
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Ce livre est pour moi un très bon livre, très impactant. Il raconte comment une population entière a survécu, combattu la peste.

Les personnages sont tous différents et impactant en fonction des aventures qui leurs arrivent tout au long de l'épidémie. On voit les conditions d'un village dans l'isolement. On ressent tous les sentiments possibles à travers ce livre : tristesse, colère, joie...

C'est un livre que je conseille si vous cherchez à ressentir des émotions et du vécu car finalement, à travers ce livre, nous avons un témoignage.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un livre dense et étouffant. Une forme de malaise s'installe, une sensation désagréable et on n'arrive pas vraiment à sortir de cette ambiance. Fermer le livre est une fausse échappatoire! Ce n'est pas un livre pour aller sur la plage mais y-a-t-il vraiment un conseil à donner quant aux meilleures conditions de lecture? je ne pense pas... il faut accepter de tomber dans le huit-clôt. le titre annonce bien la couleur.
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