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4,02

sur 12462 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a certes bien des fulgurances géniales ou profondes, le thème est très fort, mais, cette quête évidente du roman philosophique le rend un peu pesant dans le style et dans le rythme, à mon goût. Ton descriptif, explicatif, didactique aidant, la monotonie s'installe et, au milieu du roman, j'ai eu moins envie de poursuivre. Sans doute voulu par le grand Camus, la souffrance continue des hommes ayant en soi quelque chose de profondément monotone. J'avais adoré l'Etranger, lu au moins deux fois.
Mais au milieu de la Peste, j'ai mis le livre en pose (temporaire?), lui préférant l'excellente récente mini série qu'il a inspiré et qui a ajouté, avec beaucoup de bonheur, dans l'intrigue originale des ressorts et des personnages captivants.
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Lu lycéenne. Une lecture qui fut marquante pour moi, entre autres pour son extrême réalisme. Forcément, il possède une résonnance particulière de nos jours...
Nous sommes en 1940 à Oran, en Algérie, où des cas de peste vont mettre la ville peu à peu en quarantaine. le Dr Rieux, médecin intègre et méthodique, est sur tous les fronts, mais l'épidémie fait rage et décime impitoyablement... Je me souviens de passages particulièrement difficiles, des ganglions, de l'agonie, des étouffements, de cette ville fantôme, de l'odeur du souffre, des corps qu'on enterre à la nuit tombée.
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D'un ton neutre et le plus objectif possible, le narrateur de cette histoire va nous raconter l'épidémie de peste qui va s'abattre sur la ville d'Oran.

Il y aura Rieux, le bon médecin qui courra de maison en maison pour soigner et diagnostiquer les nouveaux patients. Rambert le journaliste épris d'une femme, qui cherchera à la retrouver, quitte à déjouer les lois. C'est un Tarrou qui écrit et consigne tout, jusqu'au vieillard devant son hôtel qui crache sur des chats errants. La Peste, c'est Grand qui n'arrive pas à trouver la meilleure formulation de phrase pour la toute première ligne de son roman. Et un Cottard, qui, après une tentative de suicide, reprendra goût à la vie pendant le fléau.

Avant d'être une parabole de l'invasion nazie sur les terres françaises, La Peste, grâce à ses réflexions philosophiques, nous amène à réfléchir, analyser, décortiquer plusieurs sujets de société. C'est cela qui rend Camus aussi grand, ses textes foisonnent de multiples interprétations, les vérités se bousculent, faisant de lui un des auteurs les plus intéressants à lire.
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"C'est con la vie, hein John?"

Non, je ne vais pas parler de "La ligne verte", un des classiques de Stephen King.

J'ai lu un autre "classique" parmi les classiques, "La peste" d'Albert Camus.
Et je me disais que Tarrou, Rambert ou le docteur Rieux, ils auraient bien pu la prononcer cette phrase.

Nous sommes le 18 mars et j'ai lu hier dans les actualités que le 17 mars 2020, Madame Sophie Wilmès, première ministre à l'époque s'exprimait à la télévision en disant ceci: "Les citoyens sont tenus de rester chez eux afin d'éviter un maximum de contacts."

C'est particulier de lire les billets et avis sur "La peste" qui ont été écrits après mars 2020.
Dans l'ensemble, ils font le parallèle entre le roman et cette pneumonie planétaire qui nous est tombée dessus sans crier gare.

Cependant, il serait dommage de réduire "la peste" de Camus à cela.

J'ai découvert Camus quand j'étais ado et fan de The Cure et Robert Smith. En 1979, 1980, j'avais quinze ans et nous chantions "I'm alive, I'm dead, I'm a stranger. Killing an Arab."
Et lire "l'étranger" a quinze ans, c'était bien trop tôt pour moi. Je n'avais rien compris. Pas plus d'ailleurs quand Camus figurait dans le programme des lectures scolaires obligatoires. "L'étranger", "la chute", "la peste", toujours rien compris.
Mais c'est complexe Camus. Alors je me suis fait aider en associant ma lecture à l'analyse de Pol Gaillard dans la collection Profil d'une oeuvre. Celle qu'on achetait en dernier recours parce que le livre, on l'avait pas lu.

Et c'est donc parce que j'avais entendu parler de la série qui vient de passer à la télé que je me suis dit que ce serait bien de retenter cette lecture avant de regarder la série.

Alors, qu'est-ce que j'en retiens de cette Peste?
Que ce qui doit rester le principe premier des hommes, c'est la volonté d'être heureux sur cette terre, c'est la conquête de la joie et de l'amour. Même et surtout face à l'adversité et l'absurdité de la vie.

Puisque c'est un peu ça "la peste", un symbole de la condition humaine. "La peste" nous oblige à méditer sur notre propre fin et sur la fin de l'homme.

MEMENTO MORI
Souviens-toi que tu vas mourir, formule qui exprime la vanité, l'absurdité de la vie.

"Je fus ce que tu es, tu seras ce que je suis" nous chante la mort.
Ben oui, la vie ça finit toujours mal.
Nous sommes tous des condamnés à mort et il n'y a pas de recours en appel, l'exécution a toujours lieu.
Le plus important des problèmes humains, puisque de toute façon il nous faut vivre - et mourir - , il nous faut de toute nécessité chercher comment conduire notre vie, lutter contre la mort, l'assumer quand le moment sera venu, il nous faut chercher et conquérir tous nos pouvoirs, nous défier de tous les fléaux...
N'est-il pas étonnant le terme "mort naturelle"? Il nous faut des "morts spéciales" pour nous bouleverser.

Enfin, l'autre message que j'en retiens, c'est résistons et refusons la soumission. Puisque "La Peste" doit servir à TOUTES les résistances contre TOUTES les tyrannies. Les allusions à la "peste brune" et les Nazis sont à peine voilées et admises par l'auteur lui-même.

Et alors que j'arrivais à la fin de ma lecture, je repensais au capitaine Achab face à "Moby Dick" dans le roman d'Herman Melville.

La ville d'Oran et ces gens qui luttent aux côtés du docteur Rieux, ce sont peut-être aussi les marins du Pequod.
Et le narrateur, le docteur Rieux, Ismaël...

C'est un grand, un très grand bouquin.


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Rarement véritablement passionnant, La peste aura manqué de m'attraper par le col et de ne plus me lâcher malgré un dernier acte puissant et d'une beauté sauvage grâce à un plaidoyer sur la condition humaine qui résonne encore aujourd'hui de toute sa splendeur.
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À peine le roman ouvert que le lecteur est déjà immergé dans l'horreur que traverse la ville d'Oran. Autour de lui, les rats morts s'amoncellent et laissent présager le pire. Bien vite, le mot est lancé : la peste. Les autorités et les habitants, pris au dépourvu, doivent faire face à un fléau et s'organiser au mieux dans la précipitation. Cette entame est addictive, mais de courte durée. le mal qui ronge la ville est vite identifié et s'ensuit alors le récit d'une survie collective où chacun doit son salut au hasard.
L'auteur pointe ainsi les tourments humains et arrive à poser les mots justes sur les ressentis de chacun. Il n'impose aucun avis, mais donne la parole à tous ses protagonistes quitte à confronter leurs opinions et, parfois, trouver un entre-deux. Les pensées de chacun sont prises en compte offrant au liseur un roman sociétal riche et intéressant. Pour arriver à cette neutralité, l'écrivain fait le choix d'une narration distante en la personne d'un témoin objectif. Si cela apporte une objectivité bienvenue, le lectorat regrette cependant le manque d'émotions ressenties à la lecture du roman. En effet, il tient place de spectateur et regarde l'intrigue d'un oeil dénué de sentiments. Il a du mal à s'attacher aux personnages qui lui semblent lointains. le narrateur relate des faits et lui en prend connaissance. C'est une lecture contemplative. D'autant que la plume de l'auteur est grandement appréciée. Celui-ci use d'un langage soutenu et de nombreuses descriptions. Ces dernières rendent l'ensemble très visuel au point que le liseur peut aisément imaginer les protagonistes, rejouer certaines scènes dans sa tête ou encore profiter des décors. Une telle exigence de la part de l'écrivain demande la pareille à un lectorat dont l'attention s'envole parfois lors de moments tirant légèrement en longueur.
Enfin, ce titre ne peut faire qu'échos chez le lecteur suite à l'épidémie de Covid-19 qu'il a traversé. Il revoit dans le récit ses propres peurs, l'inefficacité des autorités, le manque de moyens sanitaires, les théories diverses et souvent infondées, etc. le parallèle est dramatique autant que fascinant.
Lien : https://livresratures.wordpr..
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Camus nous décrit une épidémie de peste fictive puisque la seule d'une telle ampleur ayant eu lieu à Oran remonte au 16eme siècle, et c'est justement là que l'on se prend de plein fouet tout le talent de l'auteur et la finesse avec laquelle il décortique l'âme humaine, car tout ce qu'il décrit des réactions des oranais face à la maladie et aux mesures prophylactiques qui l'accompagnent pourrait être transposé aux années COVID que nous venons de traverser. C'en est comique !

"Personne n'avait encore accepté réellement la maladie. La plupart étaient surtout sensibles à ce qui dérangeait leurs habitudes ou atteignait leurs intérêts. Ils en étaient agacés ou irrités et ce ne sont pas là des sentiments qu'on puisse opposer à la peste. Leur première réaction, par exemple, fut d'incriminer l'administration."

"La réponse du préfet en présence des critiques dont la presse se faisait l'écho (« Ne pourrait-on envisager un assouplissement des mesures envisagées ? ») fut assez imprévue. Jusqu'ici, ni les journaux ni l'agence Ransdoc n'avaient reçu communication officielle des statistiques de la maladie. le préfet les communiqua, jour après jour, à l'agence, en la priant d'en faire une annonce hebdomadaire." (Par la suite, les chiffres ayant grossi, l'annonce deviendra quotidienne. Big up à Jérôme Salomon).

"Là encore, cependant, la réaction du public ne fut pas immédiate. En effet, l'annonce que la troisième semaine de peste avait compté trois cent deux morts ne parlait pas à l'imagination. D'une part, tous peut-être n'étaient pas morts de la peste. Et, d'autre part, personne en ville ne savait combien, en temps ordinaire, il mourait de gens par semaine."

Bref, l'humain est humain et ses réactions ne changent pas...

En revanche, j'ai toujours du mal avec les romans philosophiques. J'ai parfois trouvé le temps long pendant ma lecture mais j'insistais en me disant que je passais sûrement à côté d'une réflexion aux sens multiples, ce qui gâche un peu le simple plaisir de la lecture.
Pour autant, je suis tombée des nues en lisant que La peste était une allégorie de la résistance au nazisme. Si je le relisais avec ce prisme en tête ça me sauterait peut-être aux yeux, mais au sortir de ma lecture ça ne m'apparaît pas du tout comme une évidence. Je le voyais plus comme un essai sur la psychologie des Hommes face à la fatalité de quelque-chose contre lequel on ne peut pas véritablement lutter.
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Ce roman a été remis au goût du jour en 2020 suite à l'épidémie de Corona-virus mais je n'avais pas envie de le lire à cette période. C'est donc cette année que je m'y suis mise.
Je dois dire que le début et la fin du roman m'ont beaucoup plu. La mise en place de l'épidémie, les réactions de la population qui préfère d'abord nier l'évidence jusqu'à ce que cela ne leur soit vraiment plus possible et que le préfet soit obligé de fermer les portes de la ville sont des passages très bien écrits par l'auteur et qui retranscrivent parfaitement la réalité avec beaucoup de finesse et de psychologie vis-à-vis des différents personnages.
Ensuite, la peste s'installe et cela semble ne jamais devoir se terminer. Les habitants de la ville d'Oran ressentent alors un certain piétinement, une lenteur et une lourdeur. L'auteur a tellement bien su retranscrire cette ambiance pesante que j'ai moi aussi trouvé que l'histoire piétinait, relâchant alors mon attrait pour le roman.
Ce n'est que lorsque la fin est (enfin) arrivée que j'ai retrouvé de l'intérêt pour ma lecture et pour le destin des personnages principaux.

J'avoue être passée un peu à côté de ma lecture et je pense que cela est dû au fait que j'ai fait une lecture audio. J'ai eu des difficultés à m'attacher aux personnages principaux et même à les différencier les uns des autres. Ma lecture a traîné en longueur me faisant perdre progressivement mon intérêt pour la destinée des habitants de la ville d'Oran. J'espère qu'un jour j'aurai à nouveau envie de découvrir ce roman et cette fois-ci je me procurerai la version papier qui je réussira peut-être à me captiver de bout en bout. Malgré tout, je reconnais les qualités d'écriture indéniables de ce livre que j'aurai aimé pouvoir apprécier à sa juste valeur.
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Oran, années 40. Les habitants sont sidérés quand ils voient d'abord les rats sortir de leurs trous et mourir par centaines. Puis ce sont les gens qui tombent malades et meurent mystérieusement. le monde médical est désemparé, les autorités tardent à réagir et finissent par boucler la ville après plusieurs mois de cauchemar. C'est bien la peste qui va mettre à rude épreuve une population au bord du chaos, mais finalement résignée à son sort. En réaction humaine on voir apparaitre un peu de trafic et on assiste à quelques évasions. Mais une solidarité et une fraternité les tient tous coude à coude.
A l'église, le Père Paneloux plombe les esprits en déclarant : « le fléau de Dieu met à ses pieds les orgueilleux et les aveugles ; méditez ça et tombez à genoux ! » Il espère ainsi que les citoyens lanceront au ciel un parole de foi et d'amour. Sans doute veut-il se démarquer à l'occasion.
Albert Camus nous tient en haleine avec moult détails sordides et actions désespérées, comme s'il tenait un feuilleton quotidien (peut-être finalement de par son métier de journaliste). Beaucoup de comportements font penser à la période de confinement durant la pandémie de 2020. Même si le préfet rouvre les portes de la ville après trois mois, les gens veulent rester ensemble à vivre une nouvelle intimité. Quand l'épidémie a disparu, la libération a fait resurgir la tendresse humaine. le docteur Rieux, au feu de l'action jusqu'au bout a témoigné avec dignité, ce qui apporte sobriété au drame et ce qui rend l'épreuve acceptable. Les phrases simples et concises rendent l'atmosphère austère. La encore, comme en 2020, les esprits les plus fragiles en sortent les plus marqués. Mais pourquoi en 2023 nous citoyens, ne devenons-nous pas meilleurs comme les Oranais en 1940 ? sans doute que trop de choses ont changé … L'auteur narre avec une grande pudeur et des mots pleins de sens. Pour lui l'existence humaine est marquée par l'absurde. La peste qui frappe à l'aveugle aide Camus à se surpasser. Ce profond roman ne prend pas une ride.
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Gros retour en 2020 lors du Covid, j'avais l'impression d'y être, sauf que La Peste de Camus, c'est quelque chose.

On suit les points de vue du Docteur Rieux et de Tarrou. On fait aussi connaissance dans ce roman, de personnages aussi intriguants les uns que les autres.

Un jour, des rats sont retrouvés morts partout à Oran, petite ville tranquille en Algérie. Ensuite, c'est le tour des hommes. Toux, ganglions énormes, poumons pris... mais les habitants sont dans le déni total. On n'ose même pas prononcer le mot "Peste".

Pourtant, il faut bien se faire à l'idée que la Peste arrive bel et bien. À partir de là, Oran ferme ses portes, les habitants sont confinés dans leur ville, on enregistre des centaines et des centaines de morts par jour. Les hôpitaux sont blindés, tout le monde perd espoir.

Les critiques de Camus sur le sujet sont tellement pertinentes, et on peut comprendre le point de vue des habitants qui au départ, se fichent d'être en règle ou non. Ils veulent quitter Oran pour rejoindre leurs proches, ne pas rester seuls, malgré le fait que ça puisse être dangereux. S'en suit une lassitude où les habitants perdent goût à tout.

J'ai tellement aimé et j'ai trouvé beaucoup de phrases de l'auteur tellement justes. Il y a cinq parties différentes, à chaque partie l'horreur s'installe de plus en plus. C'est sinistre et même en tant que lecteur on a du mal à croire que ça passera.

J'ai trouvé quelques longueurs vers la fin mais sinon, je suis très contente d'avoir découvert ce gros classique de Camus.
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