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4,02

sur 12571 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Merveilleux roman et première lecture pour ma part. Camus étant pour moi encore, un étranger. Il y avait tout pour me plaire dans ce livre, une écriture fine, une réflexion soutenue, des personnages plus grands que nature et une recherche scientifique plus que crédible.

La peste, c'est à peine croyable!

Nous sommes à Oran, en 1940 et quelques. Les rats sortent et meurent en grand nombre. C'est super inquiétant mais la population semble habituée à voir des rats car personne ne réagit très rapidement. Heureusement que Bernard Rieux veille au grain et qu'il est médecin. Il convainc l'administration qu'il faut isoler la ville. La mort s'installe et l'humain étant ce qu'il est, on passe du dévouement au repli sur soi.

La nature de la maladie est bien exploitée et clairement, on ne souhaite à personne ces souffrances. Les conséquences socioéconomiques et collectives sont aussi mise de l'avant et la diversité des réactions est intéressante à suivre. C'est avec tendresse qu'on accompagne Rhambert et ses envies de fuite pour mieux rester auprès de sa ville d'adoption. Cottard, vilain garçon essaie de profiter des événements et que dire de Jean Tarrou « …ami de tous les plaisirs normaux sans en être l'esclave. » C'est mon préféré, avec Rieux bien sûr.

Le rôle des femmes en est un de soutien. La mère de Rieux, sensible et courageuse, et toutes les femmes de… elles ne sont pas mises de l'avant mais présentes et pleine d'amour.
« Car l'amour demande un peu d'avenir, et il n'y avait plus pour nous que des instants. »

Ce roman est rempli d'humanité et on sent une grande tendresse de la part de l'auteur. Les hommes ont des sentiments et comme l'époque le veut, peinent à les exprimer.
« …j'ai compris que tout le malheur des hommes venait de ce qu'ils ne tenaient pas un langage clair. »
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L'intrigue se déroule dans la ville d'Oran, en Algérie, qui est frappée par une épidémie de peste bubonique. le récit suit le docteur Bernard Rieux, ainsi que quelques autres personnages, alors qu'ils font face aux horreurs et aux défis posés par la maladie. Albert Camus utilise cette situation d'urgence pour examiner la nature humaine dans des conditions extrêmes.

L'une des forces de "La Peste" est la manière dont Camus peint la condition humaine, illustrant les aspects sombres et lumineux de l'existence. À travers ses personnages, il prospecte les différentes réactions à la crise, allant de la résignation à l'espoir, de l'égoïsme à la compassion. Chaque personnage représente une facette de la nature humaine, ce qui permet au lecteur de réfléchir sur la manière dont il réagirait dans des circonstances similaires.

Par ailleurs, Albert Camus utilise le symbolisme de la peste pour évoquer des thèmes plus profonds, notamment celui de l'absurdité de la vie. La maladie devient une métaphore de l'absurdité de l'existence humaine, soulignant l'incertitude et le caractère imprévisible de la vie. Cette perspective existentialiste est au coeur de l'oeuvre de Camus et se reflète également dans d'autres de ses oeuvres.

Alors que la ville est en proie à la maladie, les personnages se rassemblent pour lutter contre elle, mettant de côté leurs différences et travaillant ensemble pour surmonter l'adversité. Ce thème de la solidarité et de la lutte contre l'oppression résonne dans le contexte de la France occupée pendant la Seconde Guerre mondiale, période pendant laquelle le roman a été écrit.

À travers son exploration des thèmes tels que l'absurdité de la vie, la résistance et la solidarité humaine, Camus fait pénétrer en nous une méditation profonde sur la condition humaine et sur la manière dont nous faisons face aux défis de l'existence.





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Je n'ai pas la prétention de me livrer à une analyse littéraire ou une critique savante. D'autres l'ont fait et le feront bien mieux que moi. Aussi, je livrerai humblement mes impressions.

Et la première sonne comme un reproche à moi-même: pourquoi n'ai-je donc pas lu ce roman lors du Covid? Je n'ai pas vu une allégorie du système de Vichy, ou du système nazi. J'ai vu une chronique délibérément distanciée des faits relatifs à une épidémie de peste. du lieu et des personnages quelconques, Camus examine, dissèque les comportements humains face à l'isolement, au confinement, à la quarantaine.
Involontairement, « La peste » est un ouvrage d'anticipation: il fait totalement écho aux ravages du Covid. Tout y est:
- l'action tardive des autorités: celles-ci minimisent d'abord le danger, puis tentent de reprendre le contrôle avec des statistiques et le décompte quotidien des victimes…Des mesures de confinement sont prises mais elles sont imparfaites et critiquées, voire contournées. Même l'attestation obligatoire de sortie d'Oran est là!
- la réaction de la population: elle ne se comporte pas de manière irréprochable et éprouve quelque difficulté à respecter strictement le confinement. de petits trafics se développent et alimentent un marché noir alors que de nouvelles solidarités se font jour, via des brigades sanitaires. La population se déplace dans la rue avec un foulard ou un « masque de gaze désinfectée » 
- La peur, oppressante, s'installe graduellement. Puis, la quarantaine, le confinement de la ville d'Oran. Pas d'internet…On se replie sur soi, être coupé de ses proches, c'est une souffrance intime. Prisonnier du temps, incapable de se projeter vers l'avenir, c'est une angoisse permanente.

La deuxième impression est la force du message profondément humaniste porté par le personnage central, le Dr Rieux, le pragmatique, le catalyseur des forces de courage et d'honnêteté. Il se débat au quotidien avec l'absurde. le fléau de la Peste est là, avéré. Il n'y peut plus rien. C'est trop tard. Il s'entête, il lutte avec ses compères ralliés à sa cause car il n'y a rien de mieux à faire pour rester digne.
L'indifférence du Dr Rieux grandit avec le nombre de cas malheureux à traiter. La pitié s'éteint petit à petit. Tarrou et Grand se dévouent auprès du Dr Rieux, ce sont les petites fourmis du sanitaire . Des anti-héros en quelque sorte. Mais des héros humains.
La peste écrase tout, jusqu'à la liberté de choix, la liberté simplement. Ainsi la mécanique de la peste est en marche, jusqu'à l'oubli du prochain, l'oubli du proche, l'oubli de l'être aimé.
Ni Dieu, ni saint, ni héros, Rieux est un homme, il lutte inlassablement.
Recommencer. Lutter. Et recommencer. A survivre.

« Tout ce que l'homme pouvait gagner au jeu de la peste et de la vie, c'était la connaissance et la mémoire ». A retenir pour notre prochaine pandémie.
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A Oran en Algérie, l'apparition de rats morts annoncent un risque de peste. Les autorités tardent à réagir, minimisant la menace, mais la situation se détériore rapidement. le docteur Bernard Rieux, un des personnages principaux, est parmi les premiers à prendre conscience de la gravité de ce qui se passe. Il travaille sans relâche pour soigner les malades, tandis que d'autres habitants de la ville, tels que le journaliste Rambert et le romancier Tarrou, réagissent différemment à l'épidémie. Au fil du temps, la ville est mise en quarantaine, isolée du reste du monde. Les habitants luttent contre la maladie, la mort et l'isolement. A travers ce roman, Camus scrute l'absurdité des réactions, de la solidarité humaine et de la lutte contre l'irrationalité de la vie. Au passage, il pose des questions sur la nature de la souffrance, la responsabilité individuelle ainsi que collective et la quête de sens dans un monde apparemment indifférent.
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Ceux qui agissent, ceux qui pensent (mal)
ET
le troupeau qui tourne en rond.

La peste - une maladie jadis synonyme de fin du monde, les épidémies formant avec les guerres, la famine et la conquête le quatuor des cavaliers de l'apocalypse. Cette peste, que Camus situe à Oran dans les années “ 194.” est, bien sur, une métaphore couvrant toute une série de possibilités, même si beaucoup ont voulu y voir l'image de l'occupation . A mon sens, elle représente tout désastre à la fois collectif et individuel, qui interrompt le cours espéré de l'existence, mettant ainsi en évidence la vulnérabilité de l'homme et de son bonheur. Ce face à face avec la finitude de l'existence, avec les brisures qui la traversent, et qui peuvent brusquement la faire éclater, choque les illusions qui bercent la vie en temps “normal”.

Ainsi nous nous retrouvons à Oran, où, soudain, des événements étranges se déroulent. Une infestation de rats. Qui viennent crever sur les paliers, puis à la rue et sur les places publiques. Ensuite, des maladies soudaines, brutales, fatales. Leur nombre croît rapidement. Mais personne ne veut, ne peut y croire. Une chose étrange se passe, mais comme elle ne peut trouver sa place dans la vie normale, elle est ignorée. On hausse les épaules. C'est bizarre mais ça passera.

En quelques semaines, la maladie dévoile son visage, devient épidémie galopante, et chacun est bien obligé de prendre position, de se dévoiler en réponse au mal. La position que l'on prend reflète l'attitude fondamentale que l'on a envers la vie : les masques tombent. Il y a ce vieil asthmatique qui se réjouit . A t-il trop souffert, est-ce un misanthrope ? Les opportunistes, pour qui la catastrophe est une belle occasion de faire des affaires en contrebande de personnes ou de biens. Un journaliste, amoureux, qui ne pense qu'à rejoindre sa bien-aimée hors des postes de garde qui quarantainent désormais la ville. Et l'immense masse qui tourne en rond, essayant de tromper son ennui - le vide essentiel de son existence tel que révélé par l'épidémie - en parcourant les boulevards et en assistant pour la quinzième fois à la projection du même film, même les bobines de films étant interceptées par l'armée.

Il y a donc l'immense majorité de ceux qui s'accommodent de l'épidémie, et il y quelques individus qui luttent. Il y a surtout Rieux et Paneloux . le premier est médecin. Confronté à la souffrance, à la mort, il agit. Non en se référant à une doctrine, mais simplement par humanité. Et parce que c'est son travail. Il fait ce qu'il peut, même si c'est peu de choses, parce qu'il peut le faire. Et pour cela, il est prêt à sacrifier son bonheur - car lui aussi a quelqu'un qui l'attend ailleurs. Il donne tout pour rien, ou presque rien ,sans autre espoir que celui de continuer à lutter. L'image de Sisyphe surgit … Paneloux, lui, est prêtre. Il est de ces gens qui veulent tout, absolument tout justifier en l'incorporant dans un schéma explicatif. Mais il est des choses, telles que la souffrance, telles que le mal, qui relèvent du domaine du mystère. Un prêtre devrait savoir cela. Mais rien ne résiste à la fureur justificatrice de Paneloux, qui restructure le problème jusqu'à ce que ses systèmes de pensée puissent l'accommoder. C'est ainsi que font les fanatiques de tous bords : ils racontent ou commettent des horreurs en essayant d'expliquer ou de remédier à l'horreur. Rieux est protégé par son humilité : il n'essaye pas de comprendre, se contentant de faire sans expliquer ni justifier. La force de l'humilité, pas celle de l'absurde, est pour moi le thème central de ce roman.


Ce livre m'a rappelé quelques souvenirs de l'époque du Covid. Je me souviens de cette grisaille. Aujourd'hui encore je différencie mal ce qui s'est passé en 2020 de ce qui s'est passé en 2021 : tout cela est une masse indifférenciée, en grande partie oubliée. le temps avait suspendu son vol, et pas parce que l'instant était merveilleux. Je me souviens aussi de cette masse de gens qui; d'abord, avait déclaré que nous étions des “ héros” ( je travaille en hôpital, même si je ne suis pas soignant), pour quelques mois plus tard surcharger désastreusement le système de soins parce qu'ils n'étaient pas capables de se passer de sorties en boîte plus de quelques semaines. La bêtise, la lâcheté, la connerie généralisées - comme celle des masses qui tournent en rond sur les boulevards d'Oran. C'est aussi pour cela qu'il m'a fallu deux semaines pour terminer ce livre.








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Un coup de coeur sociologique et philosophique

J'ai lu ce roman, après L'étranger d'Albert Camus. Il décrit une épidémie qui frappe la ville d'Oran dans les années 1940. L'intrigue serait inspirée de la peste bubonique ayant sévit à l'Alger en 1944. Ce roman dépeint pleinement les qualités et l'obscurité de l'âme humaine. Ce livre est également intéressant, car il décrit avec précision le comportement des habitants de la ville. La solidarité s'effrite de plus en plus, pour céder la place à l'individualisme où chacun tenter de sauver sa vie. Il y alors un dilemme qui se pose entre les devoirs sociétaux, comme le respect des règles et l'instinct de survie. Une question que soulève ce roman a de nombreuses reprises, qui a pourrait être transposé à des situations actuelles.

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J'avais lu ce roman obligé, au lycée je crois. Sans me déplaire, je n'avais pas senti cette puissance que j'ai ressentie en le lisant maintenant. Ce livre recèle des coins et recoins fabuleux. On pourrait croire la peste un conte, mais non, cette peste est bien réelle!
Ce livre foisonne de beauté, de bonté, de philosophie... de fraternité, d'amour. L'homme est unique mais a besoin de ses congénères pour vivre. Vivre, malgré la peste.
Je vais le relire.
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J'étais passée à côté de ce grand classique de la littérature française, et j'ai décidé de reprendre le vieil exemplaire jauni de mon adolescence. Quelle lecture étonnante! On voudrait recopier des citations pratiquement à chaque page. Ce roman publié en 1947 peut être vu comme une allégorie ancrée dans la période post deuxième guerre mondiale mais pour moi c'est plus large que ça, c'est un message universel. La preuve en est que cela m'a évoqué notre récent Covid, cette épidémie à laquelle on ne voulait pas vraiment croire au début, le confinement, les quarantaines, les séparations... Et puis la vie qui reprend... Je ne regrette pas d'avoir persévéré.

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L'année dernière, j'avais abandonné la lecture de ce roman. Cette année, je n'ai pas osé y penser. Certes, sa lecture a été une épreuve, bien moins éprouvante que lors de l'année passée, du fait de sa densité et de, peut-être, un autre facteur que je ne puis déterminer, mais elle a été merveilleuse. J'ai apprécié chaque mot que j'ai lu, chaque personnage décrit par ce mystérieux narrateur. L'histoire est touchante de par l'humanité décrite dans toutes ces lignes, et le style utilisé est sublime.
Belle lecture !
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