Pièce de théâtre très courte montrant la lâcheté des parents et le courage inconscient de leur gamine à travers un habit rayé trouvé au fond du jardin. Ce court récit met en lumière les convois de la mort et la déportation, au bord du Danube, endroit bien isolé pour être à l'abri des regards. La fin m'a laissée un peu perplexe...
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Lecture jeune, n°125 - Nous sommes quelque part au pied des Carpates, le long du Danube, « dans une éternité d’enfance et de guerre ». Anna, une petite fille, s’adresse aux spectateurs et raconte son quotidien avec lucidité et distance. Du haut de ses onze ans, elle évoque ainsi les trains qui défilent sous ses yeux, transportant des hommes et des femmes, Juifs ou Tsiganes. Elle découvre une veste de pyjama à rayures, enterrée au fond de son jardin, qu’elle prénomme Arthur. La veste appartient à un déporté en fuite et recherché par les soldats… Ce court texte constitue le deuxième volet d’un triptyque, commandé par le Théâtre du Pélican, à Clermont-Ferrand, sur le thème de l’errance actuelle de la jeunesse et sa mémoire. La force de la pièce est de dénoncer, à travers le regard d’une petite fille, l’indifférence de son entourage familial tandis que des peuples sont anéantis, mais aussi de démontrer que ceux qui tentent d’oublier sont toujours rattrapés par leurs souvenirs et leur conscience. Un texte fort et poignant auquel viennent s’ajouter les illustrations d’Edmond Baudoin (en pleine ou double page), qui donnent des pistes pour la mise en scène. Une pièce difficile, au sujet sensible, à la langue poétique et engagée mais qui invite à la résistance et à la prise de conscience, des valeurs toujours actuelles. Anne Clerc
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La mère- Tu sais, Anna, le jour de ton mariage, quand nous entrerons dans l'église, c'est ton père qui te donnera le bras.
Anna- Je ne veux pas me marier.
Le père- On dit ça!
On a beau chercher l’étoile quand il n’y a plus d’étoile. Un peu de pardon alors que c’est trop tard.
Je le sais aujourd’hui que derrière les yeux d’un homme se cache les yeux de sa nuit.