Le hérisson
Bien que je sois pacifique,
Ce que je pique et pique et pique,
Se lamentait le hérisson.
Je n'ai pas un seul compagnon.
Je suis pareil à un buisson;
Un tout petit buisson d'épines
Qui marcherait sur des chaussons.
J'envie la taupe, ma cousine,
Douce comme un gant de velours
Emergeant soudain des labours …
(Maurice Carême)
La Tour Eiffel de Maurice Carême
Mais oui, je suis une girafe,
M'a raconté la tour Eiffel,
Et si ma tête est dans le ciel,
C'est pour mieux brouter les nuages,
Car ils me rendent éternelle.
Mais j'ai quatre pieds bien assis
Dans une courbe de la Seine.
On ne s'ennuie pas à Paris :
Les femmes, comme des phalènes*,
Les hommes, comme des fourmis,
Glissent sans fin entre mes jambes
Et les plus fous, les plus ingambes*
Montent et descendent le long
De mon cou comme des frelons
La nuit, je lèche les étoiles.
Et si l'on m'aperçoit de loin,
C'est que très souvent, j'en avale
Une sans avoir l’air de rien.
L'enfant malade
À l'enfant joyeux qui rêvait,
Seul, au milieu de ses jouets,
Il ne fallait qu'un cri de geai
Pour faire toute une forêt.
Mais au petit malade assis
Depuis de longs jours dans son lit,
Il ne fallait pas même un cri
Pour créer tout un paradis.
Poésie - L'école - Maurice CARÊME